Le groupe de metalcore allemand Caliban fête, avec Dystopia, son 25ème anniversaire et il s’agit de son douzième opus. Et, si on ne constate pas de nouveauté – le groupe se conforte dans ce qu’il sait (bien) faire, les musiciens font la démonstration de leur maitrise artistique. Il en ressort donc l’impression d’une maturité certaine qui ne ramollit cependant pas l’œuvre. Certes, c’est un peu old school mais c’est bien écrit et agréable à écouter.

Sur la plupart des titres de ce nouvel album (Dystopia, VirUS, sWords), Caliban explore son côté sombre et brutal qui est mis en avant grâce à une rythmique intense, des vocaux abrasifs et des riffs et soli nerveux. La présence de chanteurs invités (Christoph Wiezoek d'Annisokay, présent sur Dystopia, et Marcus Bischoff d'Heaven Shall Burn sur VirUS) est un plus, leurs voix se combinent bien avec celle d’Andreas Dörner.

Les voix claires sont bien présentes et le mix fonctionne à merveille avec de bonnes mélodies dans un pur esprit metalcore proche du death metal mélodique. Mais le côté brutal est parfois mis de côté sur certains titres, changeant l’ambiance : Alien et son refrain qui sait trouver sa place dans la tête de l’auditeur, ses mélodies assez pop ; Dragon (en duo avec Jonny Davy) qui sait installer une ambiance différente dès le début du morceau et son refrain très pop, cette fois ci, et Hibernate, son intro en voix claire et une structure de morceau faite pour le live, font partie de ces titres. Une partie électronique accompagne les soli et autres riffs, rajoutant une dimension intéressante, loin de polluer les morceaux.

Le niveau est élevé et, par cet album, Caliban assoit bien sa place sur la scène metalcore internationale. Tout est bien construit, même si on pourrait trouver ça, par moments, trop propre. La complicité entre les musiciens et l’accord parfait entre les instruments aboutissent sur un schéma bien rôdé, frôlant parfois l’ennui, sans y plonger. On aimerait vraiment trouver à cet album une identité, une accroche, ou ne serait-ce qu’un morceau phare. Ce n’est pas désagréable, loin de là, mais ni mémorable, ni original.

Caliban est tout de même un groupe de référence dans son genre, et on peut trouver un intérêt aux refrains accrocheurs, au chant travaillé, aux rythmes agressifs. Mais le genre implique la nécessité d’innovation, de nouveauté, pour que le groupe puisse se faire remarquer.

Mon top 3 : VirUS, Ascent of the Blessed, Hibernate

Caliban : Andreas Dörner : Chant / Denis Schmidt : Chant / Guitares /Marc Görtz : Guitares / Marco Schaller : Basse / Patrick Grün : Batterie

Le site: https://www.calibanmetal.com + https://www.facebook.com/CalibanOfficial

xila