CELESTE Assassine(s)

Nuclear Blast

 

Depuis la création du groupe, il y a une quinzaine d’années, les musiciens de Céleste explorent la musique, s’aventurant aux frontières de différents styles - toujours extrêmes - sans jamais en faire une marque de fabrique. Assassine(s) est le sixième album des lyonnais et complète leur palette musicale d’encore plus de noirceur et de violence. Cependant, ces nouvelles compositions offrent à l’auditeur une nouvelle énergie, des titres diversifiés et accessibles, tout en préservant une production moderne et avant-gardiste, confiée à Chris Edrich (Leprous, The Ocean, Gojira).

Caractéristique notable, le chant est en français.

Le premier titre Des Torrents De Coups, embarque directement vers une destination froide, enveloppé dans un chant guttural, et surplombé par l’omniprésence oppressante de la batterie. On est tout de suite dans l’ambiance. A noter tout de même un chant en français clairement compréhensible, parfaitement articulé, qui rajoute à l’univers sinistre une dimension supplémentaire. De Tes Yeux Bleus Perlés est le deuxième titre, dont le rythme est plus saccadé quoique mélancolique. Le chant est ici plus qu’un instrument, c’est la pierre de roche du morceau, il prend clairement le devant, entre deux mélodies de guitare. Les paroles macabres insistent sur ce que peuvent ressentir les femmes dans des relations toxiques.

Nonchalantes De Beauté est plus lent que les précédents, tout en brouillant les lignes : blindé de riffs death, une batterie plus nonchalante et un chant toujours plus lugubre, plus entêtant. Quant à Draguée Tout Au Fond, c’est un titre bien prenant avec un texte très sombre “Paralysée par l’angoisse de devoir embrasser seule sa tristesse » et «elle s’était promis pour de bon qu’elle lutterait sans cesse contre tous les courants, elle s’est retrouvé draguée tout au fond, noyée dans l’ivresse du parfum de son sang” : la force de Celeste est indéniablement ce chant parfaitement audible, avec des paroles profondes et bien écrites.

(A) est un morceau instrumental, placé au milieu de l’album, écrit entre parenthèses à raison, comme un temps à part dans le cyclone que représente l’ensemble des titres. Des changements de rythme empêchent l’auditeur de s’installer dans la routine, donnant un intérêt supplémentaire au morceau.

Le titre suivant, Il a tant rêvé d’elles, marque le retour d’une agressivité frôlant cette fois-ci la rage. Cependant, des parties de guitares viennent rajouter un semblant d’apaisement, nichées entre deux lignes de chant hargneuses et une batterie obsédante. Elle se répète froidement se caractérise par une nouvelle exploration de la noirceur, se situant entre violence et dépression. Le Coeur Noir Charbon vient clore l’album. Et c’est une perle ! La rythmique pesante, le chant abrasif, des mélodies lancinantes et la voix d’Emily Marks qui vient déposer une fausse douceur sur le morceau.

On peut dire qu’Assassine(s) est un album qu’on n’oserait pas ranger avec une étiquette précise : la richesse des compositions et l’ambiance noire qu’ont réussi à créer les musiciens les dotent d’une étoffe nouvelle. Une création oppressante basée sur des contrastes abondants et justifiés et ce, toujours loin des conventions et autres cases.

Mon top 3 : Le Coeur Noir Charbon, Nonchalantes de Beauté, Des Torrents de Coups

Celeste : Johan Girardeau (chant/basse), Guillaume Rieth (guitare), Antoine Royer (batterie) et Sébastien Ducotte (guitare)


Le site : https://celesteshop.bigcartel.com/ + https://fr-fr.facebook.com/celesteband

xila



 
 
 
 

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