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Cette semaine, retour aux fondamentaux avec un crochet pour ma Germanie adorée, fertile terreau de musique saturée. Pas pour découvrir un trésor caché ou réinventer la chenille à Panzer mais bien pour s'attaquer à un monument du terroir local : DESTRUCTION.

DESTRUCTION, c'est du speed-thrash avec des tendances glissant vers le proto black metal, dont ce "Diabolical" est la quinzième occurence sur plus de quarante ans de carrière. On va nuancer tout de suite : ce ne sont pas quarante ans sans discontinuer, y'a eu des hiatus, plus de changements de line-up que de cordes sur la guitare de Steve Vai et un certain nombre d'embrouilles qu'on ne résumera pas ici car... c'est chiant.

Ce qui est important, c'est que le style fondamental de DESTRUCTION reste le même, pour le meilleur et pour le pire. On parle ici de douze titres de pur speed-thrash bien vénèr' à fond la caisse, partout, tout le temps. Un disque de bagarre par excellence, défouloir magistral qui vous mettra en sueur quand bien même vous l'écouteriez dans votre fauteuil sans chauffage un soir de janvier. Vous y trouverez tout ce qui fait le sel du genre : les riffs de guitare possédés, la voix démoniaque de Marcel Schirmer dit "Schmier", la batterie über-physique avec son D-beat (je sais, ça fait beaucoup).

Techniquement, le rendu final est très impressionnant, tant sur la vitesse que le côté imposant du son. Ça, c'était pour le meilleur que j'ai évoqué tout à l'heure. Maintenant, il faut parler du pire : on ne retient RIEN. Et c'est sacrément dommage. Ah si, le dernier titre, peut-être, "City Baby Attacked By Rats", peut-être parce que... C'est une reprise de GBH. Si le seul titre qu'on retient c'est la reprise, c'est un poil dommage. Le fait est que d'avoir tous ces morceaux toujours à fond partout tout le temps, dilue l'ensemble dans une espèce de "mélange à bagarre" qui fonctionne très bien dans la fosse, mais qui n'a que très peu de rétention à l'audition. On passe un bon moment et on oublie totalement les paroles, le titre, la mélodie.

Typiquement, les thèmes de "Repent Your Sin" et "The Lonely Wolf", ont l'air d'être une simple variation de la même chanson, probablement en même gamme et tempo très proche. Allez, j'aime bien "Ghosts From The Past" car son intro défonce tout, et "Servant Of The Best", parce qu'elle parle un peu de moi, j'imagine...

En définitive, on a ici un bon album de speed-thrash, qui sera meilleur en tant qu'outil de conditionnement (pour votre sport/muscu/ménage) qu'en tant qu'objet d'écoute. Une réussite technique autant qu'un échec musical. Est-ce que je vous le conseille ? Oui, à ceux qui en ont un réel besoin, mais pas à ceux qui en ont juste "envie pour voir".

Je sais, c'est... diabolique.

le site : https://www.destruction.de/
Romain Tortevoix