Après le succès discutable de "The Escape Of The Phoenix », en 2021, les albums d'Evergrey ne sont plus aussi attendus qu'auparavant. C'est même avec une petite appréhension que nous découvrons le nouvel opus, « The Heartless Portrait ».

L'album débute avec les deux titres promo dévoilés avant sa sortie, présentant quelques qualités comme le rythme mélodieux reconnaissable de la formation suédoise, ou encore la voix toujours envoûtante de Tom Englund, mais également de nombreux défauts, à commencer par une production très brouillon, dans laquelle la résonance des synthés et des chœurs est poussée dans une réverbération exagérée. Les riffs sont ennuyeux et sans intérêt.

Toute la première moitié de l'album souffre de la même persévérance lourde et quasi malaisante et aucun titre ne relève le niveau. Même si aucun n'est mauvais et que chacun d'eux, pris individuellement, fait montre de qualités sur des solos inspirés ou des dynamiques heavy, l'écoute d'une traite reste pénible. « Ominous » et « Call Out The Dark » ne dérogent malheureusement pas à cette règle.

Quelques passages sauvent tout de même l'album, comme « The Great Unwashed », dans la tradition de la dernière trilogie achevée avec "The Atlantic" en 2019, qui déploie les meilleurs atouts du chant de Tom et des ambiances variées, habilement enchaînées, ou encore « Heartless », grâce à un refrain accrocheur, un bon solo et une écriture à la vive émotion.

Pour les raisons évoquées plus haut, Evergrey déçoit une nouvelle fois et donne l'impression d'avoir bâclé cet album sans âme ni originalité.

En écrivant la chronique de « Escape Of The Phoenix », à l'époque, je me souviens avoir émis une réserve quant au manque de créativité et de liberté dans le prochain opus, il va sans dire que cette réserve est toujours présente. Et c'est bien dommage, car Evergrey peut beaucoup mieux faire et nous y a tellement habitués que la sanction est inévitable.

Les suédois se perdent artistiquement et tentent de tromper leurs (quoi qu'on en dise, fidèles) auditeurs avec des artifices qui ne masquent pas un manque d'inspiration flagrant.
Une remise en question s'impose.
Evergrey, faites-nous vibrer, s'il vous plaît ! (La rime, c'est cadeau !)

Le site : https://evergrey,net
Esthell