HANGMAN'S CHAIR A Loner

Nuclear Blast


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Parfois, à l'écoute d'un EP, je me dis "ça promet de belles choses pour l'avenir". Ici, ça se vérifie, avec le nouvel album de HANGMAN'S CHAIR, intitulé "A Loner", qui fait suite à l'EP "Bus de nuit", que j'avais eu la joie de chroniquer l'année passée (ici). Cet EP avait déjà tous les codes des titres qui figurent sur l'album suivant, comme une note d'intention de ce que serait le son du groupe, à partir de là.

La "chaise du pendu", c'est un groupe qui explose sur une identité sonore très marquée cold wave, avec une bonne patte stoner/doom, que l'on parle de guitares en chorus déchirant et en réverb' dignes du Népal, d'une basse super-pesante et massive ou d'un chant mélancolique toujours en lisière de diverses émotions. C'est puissant, profond, imposant, et certainement un peu inquiétant aussi.

" A Loner" ne vous ment pas sur la marchandise. À travers neuf titres et cinquante minutes de musique, vous ferez un voyage qui explore les différentes facettes de la mélancolie, appelez-le spleen ou vague à l'âme, comme vous voulez. Mais non, c'est pas juste un album qui chiale, c'est infiniment plus riche que ça. Il y a des variations de tons, d'ambiances, d'états qui forment un relief assez marqué, vous ne vous y ennuierez pas. C'est un album qui se dévoile progressivement, couche par couche, qu'il faut patienter pour apprivoiser. Et ce, même si, dès la première écoute, on entend la richesse et la complexité du travail de composition.
Stoner doom, cette double étiquette pourrait laisser entendre un basique low-tempo et une répétitivité de drone. Ce serait faire une grossière erreur, ne serait-ce que pour la qualité du chant de Cédric Toufouti, toujours absolument juste et chaleureux dans son répertoire.
On pourrait en dire autant de la guitare de Julien Chanut, de la basse de Clément Hanvic ou de la batterie de Medhi Thepegnier, ces quatre-là se sont trouvés et le son qu'ils ont créé est plus que la simple somme de leur parts.
Il y a un son HANGMAN'S CHAIR aujourd'hui reconnaissable entre autres, comme il y a un son THE CURE ou un son U2. Si vous cherchez quelque chose de plus actuel, on pourrait rapprocher leur son de celui de DRAB MAJESTY, autre figure du revival cold wave, sans aller aussi loin dans le côté eighties.

Puisqu'il faut en nommer quelques titres, on peut évoquer"Cold and Distant", qui aura eu les honneurs, pour son clip, d'inviter Béatrice Dalle, "Supreme", et son fatalisme serein, ou "Loner", qui fait presque office de titre "joyeux", en tout cas capable de trouver de l'espoir dans l'acceptation. Ou tout simplement le morceau de bravoure final, "A Thousand Miles Away", super titre de fin, pour un album entier consacré à... la fin, justement.

J'ai déjà l'impression d'en avoir trop dit, alors je conclurai simplement en disant que c'est un très bon album pour illustrer janvier : sombre, lancinant, spleen, beau et froid. Un objet à traiter avec respect, qui vous permettra de relativiser ou de surmonter certains moments pénibles. Si vous souhaitez en savoir plus, il y a une interview de Julien Chanut par notre Doro' nationale sur le site d'ultrarock.

Sinon, bah c'est du bon, c'est français, et vous devriez l'acheter.


le site : facebook.com/hangmanschair

Romain Tortevoix

retrouve l'interview d'HANGMAN'S CHAIR ici




 
 
 
 

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