MARILLION An Hour Before It's Dark

Ear Music


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Cette semaine on va faire un tour dans la perfide Albion pour se pencher sur la dernière sortie d'un groupe à quinze millions d'albums vendus, quarante ans de carrière et une réputation qui n'est plus à faire dans le milieu du rock progressif : MARILLION.

Et comme je ne suis qu'un millenial inculte de la dernière averse, je ne connaissais pas la discographie de MARILLION avant l'écoute de ce vingtième album, "An Hour Before It's Dark" (et je la connais toujours pas, d'ailleurs, j'allais pas rattraper quarante ans de carrière en une semaine, j'ai un album à chroniquer). Tout ça pour dire que je ne jugerai cet album que pour ce qu'il est, et non comparativement au reste de la discographie du groupe.

Ces précautions oratoires étant expédiées, il est temps de tailler dans le gras (ou dans le tofu, pour nos amis vegan) et parler enfin de ce skeud. Késseucékona ? Cinquante-quatre minutes réparties en presque six titres, pas de doute, on est dans du prog, avec des chansons qui tutoient les dix minutes (voire quinze pour "Care", qui termine l'album). La voix toujours suave de Steve Hogarth vous accompagnera tout du long pour un voyage doucereux vers les vertes contrées du prog pépère et onirique façon PENDRAGON, toujours aidé par la guitare de Steve Rothery, aussi cool et chill que possible, pour vous emmener béatement faire une balade de santé auditive.

Et... arrive l'écueil majeur que j'ai avec cet album, c'est beau... Mais c'est chiant non ? Ce que j'ai ressenti, c'est un manque cruel de variété. J'aime le rock prog qui m'offre des constructions alambiquées, des morceaux ambitieux, des trajectoires épiques, mais là... Ce ne sont que de jolies ballades, étirées en longueur pour "faire prog", mais qui auraient pu toutes être passées en radio edit sans que ça choque. Tout paraît inutilement allongé. Si on excepte les variations de majeur vers mineur, on reste quand même sur une monotonie de genre et de rythme, une torpeur induite qui fait que, après cinq ou six écoutes... Bah on ne se rappelle pas des morceaux. C'est un gros problème. Si, je me rappelle d'un titre, "Sierra Leone", mais c'est parce qu'un passage m'a semblé presque copier/coller d'un titre de RADIOHEAD, donc pas une très bonne raison...

J'accuse formellement un problème d'écriture et de manque d'ambition de composition. Pas d'exécution, le chant est toujours nickel, les guitares au poil et la production particulièrement léchée. Mais tout ça est tellement lisse et plat et ...*baille*... soporifique... Comme dirait ma femme, on dirait une musique du dimanche soir.

Très joli, mais très oubliable, je ne recommande pas franchement cet album, à réserver aux fans hardcore ou aux gens qui veulent offrir un truc inoffensif sans se mouiller (ce qui ne vaut jamais le coup !). Je lui préfère nettement le dernier PENDRAGON, pour lequel j'étais pourtant déjà très mitigé.

J'ai besoin d'une grosse saturation pour me réveiller moi...

 

Le site : www.marillion.com
Romain Tortevoix




 
 
 
 

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