Vous n’allez pas ressortir indemne de cet Immutable, somptueuse neuvième réalisation de ce légendaire groupe suédois dont le nom est très facilement prononçable, pour du suédois c’est plutôt rare !
Rien que ce nom, justement, suffirait presque à faire ma chronique, il est évocateur de qualité, de maîtrise de tous les instruments, de respect dans le milieu du rock dur. Un style inqualifiable mais tellement reconnaissable dès la première seconde et une régularité dans le line-up (seule la basse a changé) font de MESSHUGAH une bête à part entière qui ne bouge pas d’un iota. Le nom de cet album signifie d’ailleurs "qui ne peut être changé après sa création", c’est plutôt une excellente nouvelle !

Six ans après The Violent Sleep Of Reason, voici une belle heure de distorsion, d’une intensité bien équilibrée accompagnée d’ambiances lourdes bien agréables. Broken Cog, le titre d’ouverture lance admirablement cet album que je trouve, dans l’ensemble, très accessible ! Nous nous sommes éloignés d’un Chaosphere, concernant les plans saccadés, même si la coupure dans Phantoms nous fait penser l’inverse, la fin de ce titre est vraiment impressionnante, atmosphérique, dark, énorme !

Position pas toujours très évidente du monstre Fredrik Thordendal, le soliste irremplaçable du combo : entre les absences pour les enregistrements, pas de studio avec les copains, notamment pour cet Immutable, et son travail de très longue haleine pour nous proposer un successeur à l’inqualifiable Sol Niger Within (1997), premier album de son projet solo, il est bien présent et c’est une immense satisfaction d’entendre ses soli qui contrastent toujours autant avec les rythmiques implacables de Märten Hagström.

Déjà qualifié comme meilleur album, cette neuvième réalisation est la plus variée et surprenante de MESHUGGAH, trente-cinq ans de carrière et toujours les mêmes hargne et précision, dues, il est vrai, à l’infatigable Tomas Haake à la batterie, quelques soucis de peau sur les mains n’entachent pas sa vision et son implication à l’aube de ses cinquante-et-un ans.

Jens Kidman est toujours autant habité au chant, mêlant agressivité vocale et calme scénique, j’ai été bluffé en concert par sa prestance, il capte l’attention de par son regard de tueur et sa façon de headbanger sans cheveux ! C’est vraiment une expérience à vivre, un concert de MESHUGGAH, et cela tombe bien car les concerts français seront en mai et juin avec notamment une prestation à l’Olympia le 5 juin.

Mêlant technicité sur fond d’atmosphères lourdes, Immutable sort un peu du cadre classique du groupe, ce qui en fait mon favori. Salué et bien placé dans tous les charts mondiaux, cet album est magnifique.

Tak !

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Iron Sooty