Ecoute ULTRAROCK en live sur ton ordi
ou sur les ondes de la radio RGB 99.2
Ecoute les émissions en Replay !


A D X

Propos receuillis par Ess et Lulu le 26 mai 2016 à Paris



"Je ne servirai pas !". Au moins le message est clair chez les ADX pour ce nouvel album, le bien nommé Non Serviam. Avec la furieuse envie de rencontrer une énième fois, ce groupe culte, actif et au sommet de sa forme, vos serviteurs se sont rendus en plein centre de Paris. Quelques présentations et hop : blabla avec Phil (chant).

UR: revenons sur Ultimatum, votre précédent album, quel a été l'accueil et quel a été ton ressenti ?

Ultimatum est un très bon album qui a très bien marché, trop par rapport à la maison de disque puisque celle-ci ne l'a pas réédité alors que l'album était épuisé partout. Cette attitude nous a déçus.
Nous avons pas mal tourné, pas grâce à la maison de disque... beaucoup de pays européens, Allemagne, Belgique, Italie, Espagne, Grèce, deux concerts au Canada qui ont très bien marché, ce qui fait vraiment plaisir, pas mal de concerts intéressants. Ultimatum a bien vécu et nous allons le ressortir par nos propres moyens, également en vinyle ce qui aurait dû être fait.

UR: la maison de disque vous a-t-elle donné des raisons ?

Non, même pas, elle s'en fout royalement : placer 10€ dans un projet et gagner 10€50 lui suffit, elle rentre dans ses frais et voilà, sans rentrer dans les détails.

UR: vous voici avec un nouveau line-up…

Julien à la basse était déjà arrivé pour Ultimatum, Niklaus est arrivé, nous le connaissions déjà, je l'avais déjà vu avec Maladaptive et avait auditionné pour nous à la basse, comme il est hargneux le voici à la guitare, bientôt il se met à la trompette (rires)

UR : Pour une intro peut être ?

Pourquoi pas ! Il y a une bonne entente, une bonne osmose, il y a toujours la banane chez ADX, c'est un côté que personne ne pourra nous enlever

UR: j'ai l'impression que cet album est très mélodique au niveau du chant et des parties de guitares, avez-vous porté une attention toute particulière sur cet aspect ?

Par rapport aux autres albums nous avons travaillé plus dans certains domaines, comme le son. Je pense que nous étions plus concentrés sur les compos avant et nous avions envie que celui-ci envoie vraiment. Il y a eu plus de temps accordé à la recherche du son, je pense que nous avons réussi, en tout cas, il nous plait. Francis Caste, chez qui nous avons enregistré, est de très bons conseil, il est vraiment spécialisé dans les sons qui tapent

UR : le fait que vous soyez juste trois du line-up originel, est ce que cela vous chagrine ?

C'est comme un couple, il y a des séparations pour x raisons, il y a des gens qui s'en vont car musicalement ou moralement ne sont plus à leur place, veulent faire autre chose. Les personnes qui ont joué dans ADX ont toujours été intéressantes. Au niveau de ceux qui restent, il y a moi et les deux autres fainéants, Betov et Dog (rires). On aurait pu garder le premier line up, nous sommes toujours en contact avec Deuch qui a changé de région, il joue dans un groupe, lui il aime ce qui est Punk, alternatif, nous sommes toujours en bons termes. Au bout de 30 ans, la vie des gens change.
Quand j'ai connu ce qui n'était pas encore ADX, j'avais 16 ans, nous étions à l'école ensemble, il y a eu une pseudo formation, on faisait des bœufs le samedi ou le dimanche. On s'est séparés, Didier (batterie) a formé l'entité ADX et je me suis greffé dessus en 83.

UR : ADX, avec ses hauts et ses bas, ses coupures, est, je suppose, une grosse partie de ta vie ?

Ah ben oui 35 ans c'est pas rien !

UR : et le fait que le public continue à porter un intérêt au groupe, est ce quelque chose qui te touche ?

Je trouve ça plus que cool, c'est la seule fierté qu'un musicien peut avoir.

UR : t'en serais-tu douté, il y a 30 ans ?

Non car, il y a 30 ans, on faisait ça comme des jeunes fous, c'était une époque propice à ça, on ne réfléchissait pas à grand-chose, on fait un album, on est champions du monde !!
Puis nous sommes rentrés dans un processus avec plus de travail, de recherches, nous avons trouvé une identité dans le milieu métal, ce qui n'est pas facile. Ne pas ressembler à un autre groupe, que la personne n'aime ou pas, mais sache reconnaitre que c'est un disque d'ADX, c'est une grosse fierté car il y a des milliers de groupes, c'est du travail, de la chance aussi peut être. Même plus jeunes, pendant que les autre draguaient à la piscine, nous ont répétait jusqu'à 3 fois par semaine pour que les concerts soient à la hauteur, nous répétitions au moins 6 fois le concert dans son intégralité dans la semaine. On voulait vraiment tenir la route, que ce soit carré, propre, il y a beaucoup de rigolades, de détente mais beaucoup de travail. Ce travail a payé je pense. Aujourd'hui nous avons toujours cette même rigueur.

UR : comment vous répartissez-vous les compos sur cet album ?

Tout le monde participe à tout.

UR : m ême sur les textes ?

Alors pour les paroles, sur les deux derniers albums, c'est Didier et moi, on a des idées mais on ne fait jamais rien sans l'aval des autres, si le texte proposé n'est pas terrible, on ne l'exploite pas. Musicalement, c'est pareil, si un riff ne convient pas à tous, on ne l'utilise pas.
Personne ne fait son truc dans son coin. Tout le monde participe à la mise en place, Julien pour ses parties basse, les guitaristes pour les solos, on peaufine la base proposée.

UR : j'aurais pu poser la question à Betov mais justement en terme de soli, y a-t-il un partage entendu ?

Sur cet album là Betov ne fais pas de soli, il a fait pas mal de soli mélodiques, il s'est concentré sur les rythmiques et les double chorus.

UR : les dix titres illustrent-ils le nom de l'album ?

On retrouve le fantastique, la guerre, les machines de guerre.

UR : ces thèmes, te les imposes-tu pour rester dans vos thèmes de prédilection ?

Non, ça vient comme ça, on reste dans le même état d'esprit historique, des anecdotes historiques, on refait pas l'histoire, le fantastique, tout ceci est tellement inépuisable, il y a toujours un truc intéressant à raconter, il faut que ce soit aussi agréable à l'écriture qu'à l'écoute. On soigne beaucoup la rythmique du chant par rapport à la musique. Ça fait partie de la patte d'ADX. On pourrait pas faire des textes politiques, sociaux à la Trust, même si certains textes historiques politiques seraient toujours d'actualité. Nous essayons de ne pas émettre de jugement, nous relatons les faits.

UR : parlons un peu de toi, j'aimerais connaitre tes goûts musicaux, ceux qui t'ont amené à faire du ADX et ceux d'aujourd'hui aussi.

Alors, nous avions tous des goûts communs, j'ai un grand frère, des cousins plus âgés, j'ai été baigné très jeune dans Deep Purple, Led Zep, Kiss, Aerosmith...

UR : tu cites des groupes pas très extrêmes, plutôt Hard Rock alors qu'ADX, dès le début, est plus extrême.

Oui il n'y avait pas encore toutes ces mouvances de rapidité, on a juste voulu "innover", du haut de nos 20 ans on voulait tout péter et ça se retranscrit sur le premier album.
J'écoute pas mal de trucs mais ne suis pas focalisé sur le Métal, je suis resté un peu vieille école, j'aime quand ce n'est pas trop prise de tête, que ça n'hurle pas trop. Je peux écouter du Jazz, de la Soul. Par contre je n'écoute pas du tout ADX.

UR : ah non ?

J'écoute le nouveau, là, pour le mémoriser, préparer les concerts, pour éviter d'avoir trop d'antisèches (sourire) car nous avons tant de morceaux. Quand j'écoute Ultimatum par exemple, les morceaux me plaisent mais quand je l'écoute, je me dis "tiens ? pourquoi j'ai commencé le chant à ce moment-là ? Pourquoi le solo ne finit pas à la mesure d'après ?"… je referais l'album, en fait, car, avec le recul, tu as plein d'idées alors que l'album est figé, j'ai envie d'y rajouter des double voix par exemple, etc.

UR : j'ai trouvé qu'il y avait plus de travail sur les harmonies vocales sur Non Serviam.

Sur toutes mes lignes de chant, il y a quatre voix différentes, plus les chœurs d'autres personnes pour donner une couleur supplémentaire.

UR : j'ai trouvé également que ton chant étais mis en valeur, il est à la fois puissant et plus mélodique.

Je l'ai enregistré comme les autres albums, le chant en studio est quelque chose de très dur, ça rigole pas, tu y passes des journées entières, quand une prise est bonne, tu en fais une deuxième par sécurité, il y en a déjà trois en boite et tu en fais une quatrième, quand tu vas te coucher le soir tu en as plein le cul et, le morceau, tu veux plus jamais l'écouter de ta vie ! (rires)

UR : alors tu m'as dit que tu n'écoutais pas ADX mais quel est ton album favori ?

Je n'ai ni d'albums, ni de titres préférés mais j'ai des souvenirs par rapport aux albums…

UR : c'est ma prochaine question, cite-moi trois faits marquants de la carrière d'ADX.

Le premier album, avoir ton disque chez les disquaires avec ta photo derrière, tout le monde est au courant (rires) !

UR : du coup c'est le moment où tu ne regrettes pas de ne pas être allé draguer les filles à la piscine ?!

Du tout, parce qu'après, ce sont elles qui viennent, et sans maillot de bain en plus ! (rires)

(entre dans la pièce Bady, l'ingé son du groupe qui tente de perturber notre entrevue par des propos peu convenables où il est bizarrement question de chambres d'hôtel avec Phil, de rapports charnels entre hommes...)

UR : on en était aux faits marquants…

Le Zénith (ndlr : le 1er mai 89), surtout qu'on a été prévenu la veille, ça fait flipper ! Le Hellfest aussi est un bon souvenir (ndlr: édition 2009).

UR : justement, le Hellfest, le Download, pas d'ADX à l'affiche alors que vous avez de l'actu, c'est dommage, non ?

Ecoute, personne ne comprend, nous les premiers, notre passage en 2009 s'était très bien passé, l'orga voulait bien nous faire repasser mais on n’avait pas d'actualité. On sort Ultimatum et on le fait pas non plus, on n’est peut-être pas dans les petits papiers de tout le monde. Pas de contacts pour l'instant. Pareil pour le Motocultor, en 2012, on avait bien blindé le truc, l'affiche est devenue moins extrême, là, on dirait que c'est plus mélangé, on verra bien l'année prochaine, on a déjà des festivals de programmés en Allemagne, en Suède, on va beaucoup miser sur l'étranger avec le nouvel album, s'il y a moins de choses en France tant pis.

UR : Non Serviam est distribué par Season Of Mist, j'ai cru comprendre que vous alliez reprendre la main sur toute la partie business.

Production, enregistrement, c'est tout ADX, c'est plus de travail, de soucis mais au moins on sait où on en est. On a retrouvé des "loups" chez certaines maisons de disques qui s'en sont mis plein les poches à notre place.

UR : j'ai des sources comme quoi cet album va sortir en plusieurs formats aussi…

Oh tu connais du monde toi ! Oui, il y a des vinyles avec une couleur différente suivant où tu l'achètes, sur le site, par exemple, il est bleu.

UR : il sort le 10 juin, une attente particulière par rapport à cet album ?

C'est toujours comme si c'était le premier, l'appréhension de l'accueil, là, on a un super retour, des bonnes chroniques d'Allemagne et même des Etats Unis, c'est encourageant !

UR : comme quoi, on peut chanter en français et s'exporter !

Bien sûr, les premiers à avoir critiqué le chant en français et voire poussé les maisons de disque à interdire le chant en français, dans le métal, ce sont les journalistes français ! On le sait : on était là. Partout où nous sommes allé jouer, jamais quelqu'un n'a critiqué le chant en français, les pays étrangers s'en foutent, du moment que ça colle bien avec le morceau. Les journalistes français prennent le morceau d'un côté et le chant de l'autre. Un public étranger applaudit et essaie parfois de chanter phonétiquement, ça fait hyper plaisir, on a des fans japonais qui ne parlent pas un mot de français, des brésiliens tatoués ADX qui ne parlent pas un mot de français, les allemands suivent ADX depuis le début, l'album Suprématie y a très très bien marché, ce n'est pas chanté en anglais.

UR : comme le public français qui ne comprend pas des paroles en anglais. C'est mieux que certains groupes qui chantent en franglais, non ?

Je comprends bien l'anglais mais je le parle très mal. Pour certains, autant chanter en français car c'est une catastrophe en anglais !

UR : sur Ultimatum, vous reprenez un titre de l'album Weird Visions qui était en anglais, c'est une belle initiative.

Weird Visions devait, à l'origine sortir en anglais et en français, sauf que la maison de disque, pour une question de timing et d'argent, a voulu attendre un peu, tiens… "mon cul sur la godasse d'un flic !", ça fait 30 ans qu'on attend ! Cet album n'a eu aucune promo, rien.

UR : et l'idée de le ressortir en français est quelque chose de possible ?

Oui, car on a tous les éléments. Après c'est au second plan parce qu'on est occupé sur autre chose en ce moment, mais tout est prêt, ça peut être un projet à venir.

UR : après 30 ans de carrière, vous avez une fan base, mais j'ai constaté qu'en concert il y a aussi des jeunes…

Ca fait hyper plaisir, car on ne l'aurait pas imaginé il y a 30 ans. Le public est mélangé, quand on fait des séances d'autographes, il y a des jeunes qui ont récupéré des albums chez des connaissances ou ceux de leurs parents et qui viennent avec la panoplie, le patch, l'album.
Ca fait plaisir que tes morceaux plaisent à une autre génération, dans un autre contexte, qui n'a pas écouté les même choses, qui insiste pour avoir un autographe, prendre une photo, c'est génial, c'est la reconnaissance pure, c'est une nouvelle fois la seule fierté du musicien, ça dépasse l'argent que peut rapporter un concert, tu es dans un rêve, c'est magnifique. Pourvu que ça dure, il y a même des gens plus vieux que nous, t'imagines comment ils sont vieux (rires) !
Ceux qui disent qu'ADX est trop vieux, j'ai envie de leur dire que Metallica a le même âge que nous Maiden est plus vieux, Scorpions plus vieux, Kiss aussi, j'ai 54 ans, sur scène je me sens bien, je fais la fête ! Bon, j'avoue que le temps de récupération est plus long et qu'on est sponsorisés par Aspégic (rires)…
Rencontrer les gens, faire la fête, je ne vois aucune différence. Quand tu as gouté à cette ambiance là, j'aime bien être chez moi, tu vois, mais ça va un temps, au bout d'un moment, j'ai l'impression de perdre mon temps. On a le même état d'esprit chez ADX, le but c'est de rencontrer, l'intérêt c'est de partager ta musique, c'est que du bonheur.

Ess et Lulu

 

 





ULTRAROCK
13 av. Charles De Gaulle
Escalier D
78230 Le Pecq

ultrarockcontact@free.fr


Toute l'année, nous recherchons
des chroniqueurs ou des chroniqueuses
pour le site, tenté ?

© essgraphics 2011
!-- phpmyvisites -->