B E N I G H T E D
 

Interview réalisée par Doro', le 21 février 2020, au Hellfest Corner à Paris.

 
 

A l’occasion de la sortie imminente de "OBSCENE REPRESSED", prévue le 10 Avril 2020, nous avons rencontré Julien Truchan, le chanteur et membre fondateur de BENIGHTED..

Bonjour Julien et merci de m’accorder cette interview. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Oui bien sûr ! Je suis Julien, le chanteur du groupe, et je dois être le dernier membre originel du groupe, qui existe depuis 1998.

Comment évolue le groupe depuis ces deux dernières décennies, notamment avec ces nombreux changements de line-up ?

C’est vrai qu’il y a eu quelques changements au fil des années mais le concept n’a pas changé car c’est moi qui en suis garant. Mais dans la musique et la technicité du groupe, il y a eu beaucoup d’évolution. On a eu la chance à chaque fois de pouvoir recruter des gens qui ont amené le groupe à un niveau supérieur, que ce soit niveau technique ou par rapport à ce qu’ils pouvaient amener au niveau composition. La grande chance qu’on a c’est qu’aujourd’hui on a Manu (Emmanuel Dalle, le guitariste) qui est arrivé pendant qu’on était dans la promotion de « CARNIVORE SUBLIME » (2014) et il s’est avéré être une vraie machine à riffs, qui a très vite compris ce qu’était l’identité de BENIGHTED. Il a composé « NECROBREED » (2017), le dernier EP « DOGS ALWAYS BITE HARDER THAN THEIR MASTER » et notre dernier album "OBSCENE REPRESSED", avec un talent et une richesse au niveau des riffs qu’il a proposés qui est assez incroyable.

Qu’est ce qui a inspiré le personnage de Michael, personnage principal de "OBSCENE REPRESSED" ?

C’est simplement mon travail. Je suis infirmier en psychiatrie depuis plus de vingt ans et il y a un patient que j’ai rencontré il y a une bonne dizaine d’années, qui avait une forme palatine, une forme de bec de lièvre pas opéré, et qui délirait sur le fait que la fumée qu’il absorbait en fumant lui donnait des images dans la tête et c’est lui qui m’a donné l’idée du concept de ce jeune homme psychotique qui souffre d’une psychose infantile, qui a été développée par des problèmes d’Œdipe et de rivalité avec son père qui l’ont amené à se construire un délire paranoïde autour du père qui l’a fait volontairement moche pour qu’il ne puisse jamais lui voler sa mère. Au fur et à mesure que les symptômes progressent chez ce garçon, il devient de plus en plus agressif avec son père, et dans une démarche où il souhaite se rapprocher de plus en plus de sa mère.
Dans l’histoire de l’album, il porte des bandages sur le visage car il veut protéger sa mère de sa vue plutôt laide, qui insiste d’ailleurs pour qu’il les porte, sinon elle ne peut pas l’embrasser. C’est la discordance… l’ambivalence des mères de schizophrènes, il y a un cliché persistant qui existe là-dessus : à cause du lien fusionnel et pathologique qui s’installe entre l’enfant et la mère, il n’arrivera pas à se développer car il y a encore trop de choses qui sont collées à la mère pour qu’il puisse les intégrer à un niveau individuel et lui, en l’occurrence, désire beaucoup sa mère, il veut la voler à son père, voire envisage de retourner en partie dans sa mère. Et pour ça, au bout de quelques années, il veut se découper cette partie du corps qui répugne sa mère, avec le rasoir de son père symboliquement, pour le mélanger avec la nourriture qui est préparée le soir, sans que sa mère s’en rende compte, pour qu’il puisse ainsi retourner de façon inadaptée dans sa mère, de manière concrète pour lui et malgré elle. Oui, c’est parfaitement dégueulasse (rires). Elle comprend ce qu’elle a mangé seulement quand il enlève les bandages. C’est affreux, je sais, je suis désolé (rires).

Comment tu veux que j’enchaîne après ça ? (rires)

Je ne sais vraiment pas (rires). Lis tes questions ! (rires)

C’est « drôle » la façon dont tu as réussi à faire la transition entre ton travail et la musique que tu composes qui est très brutale, qui va vers le Death, Grind, Core et tout ces genres là…

C’est une association qui se marie plutôt bien. Mes patients savent tous ce que je fais comme musique, ça les fait beaucoup rire d’ailleurs, et mine de rien j’utilise beaucoup la musique avec mes patients. Pas la musique extrême, bien sûr, parce que ce n’est pas idéal, mais j’ai passé beaucoup de temps avec eux à écrire des paroles ou composer des musiques, jusqu’aux phases d’enregistrements en studio. Ça les aide beaucoup dans leur quotidien et mes connaissances en psychiatrie m’aident beaucoup. A chaque fois que j’écris des histoires, même horribles, pour trouver un concept à un album, je m’appuie sur des symptômes qui existent, des choses concrètes, qui se décollent un peu des clichés qu’on a de la psychiatrie en général, notamment sur ces bêtises de personnalités multiples qu’on entend partout et qui, malheureusement, nuisent beaucoup à ces patients dont je m’occupe. Par exemple, ils me disent souvent que, vu qu’ils sont schizophrènes, ils sont censés avoir X identités.
Quand on voit des films qui disent s’inspirer de faits réels, c’est scandaleux, ça n’existe pas. Le problème est que tout ce qu’on entend dans le domaine de la psychiatrie alors qu’on n’est pas dedans, la plupart du temps, c’est ce qu’on entend dans les faits divers ou ce qu’on voit dans les des films. Le plus problématique étant l’interprétation de symptômes qui n’existent pas. Pour moi, le film « Split », par exemple, est un scandale. Quand ils disent que c’est inspiré de faits réels, c’est juste un scandale, ça n’existe pas. Ce truc des personnalités multiples n’existe pas.
Il y a un côté de la schizophrénie qui peut laisser penser ce genre de choses, c’est à la même portée que ce que pourrait te dire un enfant apeuré te disant qu’il est Superman. C’est du jeu schizophrénique mais le fait de changer de personnalité dès qu’une situation ne convient pas est une absurdité.

A propos de films, quel est le dernier que tu as vu ?

C’est « La Fracture » (Netflix). Il est vraiment cool ! Du début à la fin, je ne savais pas du tout s’il délirait ou pas. Il est très bien fait ! L’esthétique du film est vraiment cool aussi.

Si tu devais composer une BO pour un film ce serait lequel ?

On est trop brutaux pour composer des trucs vraiment justes psychologiques, il faudrait qu’il y ait de la violence à côté. Je dirais que ce serait une version beaucoup plus gore gratuite du « Silence des Agneaux ». Dans un film comme ça, je verrais assez bien nos parties ambiantes et dégueulasses, pas les parties les plus brutales. Ce serait celles qui s’y prêteraient le mieux, je pense.
Un des buts de notre musique c’est aussi qu’en l’écoutant, on puisse se dire qu’il y a une histoire derrière, que l’auditeur arrive à la visualiser. Le clip qu’on va sortir dans quinze jours montre vraiment ce qui se passe derrière la musique. Pour l’avoir déjà vu, je trouve que l’équipe qui nous a fait le clip a fait un boulot monstrueux. Je trouve le résultat fantastique et le casting est énorme.

Quel est le premier disque de Metal que tu as écouté ?

Alors ce n’était pas un disque mais une cassette (rires) de CANNIBAL CORPSE, « Butchered at Birth » (1991). A l’époque, j’écoutais très peu de musique, j’étais au lycée et la musique ne m‘intéressait pas trop. Je regardais beaucoup de films, en fait. Puis j’ai acheté cette cassette à cause de la pochette, en me disant que ça faisait un peu film d’horreur et que ça avait l’air rigolo, j’ai écouté chez moi et j’ai détesté ! (rires) Je n’y comprenais rien, je me suis demandé ce que le mec faisait avec sa voix, je trouvais ça nul. Je l’ai fait écouter à mes potes en leur demandant quel était le but de cette musique agressive, puis, à force de faire écouter [Cannibal Corpse], mon oreille a commencé à s’habituer à la rapidité du jeu, puis j’ai commencé à repérer des parties cool dans les compositions et à me demander comment travailler ce type de voix. Et puis j’ai mis les pieds dedans et voilà où j’en suis aujourd’hui (rires).

Et à ce moment-là tu ne t’es jamais dit que, vingt ans plus tard, tu serais chanteur dans un groupe de Metal ?

Ah non, jamais. Ça a commencé comme une blague de lycée avec des copains et Gab, mon meilleur ami, l’ancien guitariste de BENIGHTED, avec qui on s’est dit « Tiens, si on s’amusait à essayer de faire un truc comme ça tous les deux ? » puis on y a pris goût et voilà comment ça s’est fini (rires). Ça a vraiment commencé comme une blague, puis ça a commencé à sonner. On s’est dit qu’on pouvait peut-être faire quelque chose d’encore plus pro.

Ce qui m’amène à la question suivante : est-ce que tu te souviens de ta toute première scène avec BENIGHTED ?

Ça devait être à St Etienne en 1999 ou 2000. C’était dans une espèce de Pub-concerts. Il y a avait déjà beaucoup de monde qui parlait de nous parce qu’on était le projet parallèle de musiciens de plusieurs groupes et, du coup, le Pub était blindé et je me rappelle qu’au bar, il y avait deux personnes « non-Metal » qui buvaient leur coup tranquille quand le concert a commencé (rires) et là ils ont fui à toutes jambes car ils ont vu que le premier pogo commençait (rires). On a passé un super concert là-bas !
On a eu d’autres concerts après dont un plan rigolo qui se passait dans une espèce de fête de village. Il devait être 1h du matin et il y avait tous ces papis et mamies qui étaient assis sur des bancs, on a commencé à jouer et ils sont tous partis, mêmes les fauteuils roulants ! En fait, même chez eux, ils n’étaient pas tranquilles car on était retransmis dans tout le village (rires) et je crois que le conseiller municipal qui avait autorisé qu’on joue a été viré après (rires).

Quel serait ton meilleur souvenir sur scène ?

J’en ai tellement. Celui auquel je pense devait être en 2013, on jouait à Vernouillet, en région parisienne, au Warm Up Festival. On était entre deux morceaux, j’allais lancer le morceau d’après, et d’un coup il y a une musique de joyeux anniversaire qui passe et c’était le jour de mon anniversaire. Il y a deux organisatrices qui sont montées sur scène avec un gâteau, j’étais super ému, je ne m’y attendais pas du tout, et le public s’est mis à chanter joyeux anniversaire. Pour moi, c’était un super souvenir hyper marquant et avec beaucoup d’émotion. Je sais que, sur le coup, je ne m’y attendais tellement pas, alors que les mecs de mon groupe étaient au courant et qu’ils ne m’ont rien dit. Le fait de les voir arriver avec un gâteau, d’entendre le public chanter devant la scène, ça m’a beaucoup ému. C’était vraiment un super souvenir.

Comment vous appréhendez le fait de jouer à l’Olympia, qui est une salle mythique comme tu l’as dit ?

Je trouve ça fantastique ! J’ai hâte d’y être. Je n’ai jamais peur pour mes concerts. J’ai toujours un stress positif, je suis toujours très impatient de monter sur scène et l’attente est souvent longue avant de monter sur scène. Je suis toujours super excité d’y aller et quand je suis dans les loges j’ai toujours envie que d’une chose, c’est de monter sur les planches !

Et donc là BENIGHTED va partager les planches avec SHAARGHOT et RISE OF THE NORTHSTAR, qui sont deux groupes que j’adore. Vous les connaissez déjà ?

On a joué avec Rise en Juillet dernier et Shaârghot jamais donc je vais découvrir les mecs pendant la tournée et il n’y a aucune raison qu’on ne s’entende pas bien. J’ai bien hâte de tourner avec eux. Le batteur de Rise est aussi celui de BUTCHER’S RODEO, avec qui j’ai déjà joué, donc on s’entend super bien. Les autres membres je les connais moins mais ça devrait le faire (rires).

En attendant cette tournée, peux-tu me parler de la réalisation de "OBSCENE REPRESSED" ?

Je m’occupe surtout des paroles et des structures des morceaux. Le compositeur principal c’est Manu, le guitariste. Il compose quasiment tous les riffs et on a passé pas mal de temps tous les deux à travailler justement sur les nouveaux morceaux. Il a composé l’intégralité du nouvel album. Par rapport à l’identité de BENIGHTED, comme je suis le seul qui est là depuis le début, je guide beaucoup au niveau des structures, des idées de breaks, des arrangements, de ce qu’il faut faire à tel moment pour que ça ait la patte BENIGHTED.
Avec Manu, on est très efficaces tous les deux. En une soirée, on est capables de composer un morceau, voire deux, tous les deux, c’est très productif. On se connait très bien. On est à la fois productifs et complémentaires. Manu est un musicien d’exception, avec une vraie culture musicale, et moi, je suis anti-musique, je n’ai aucune formation et mes idées musicales vont à l’encontre de ce qu’il pourrait imaginer. Du coup, on se complète vraiment dans les idées qu’on peut avoir.

J’ai remarqué que certains de tes textes sont rédigés en anglais et d’autres en français. C’est volontaire ou c’est simplement que tu es plus à l’aise dans une langue que dans l’autre ?

En fait, c’est le cas depuis toujours. Dans tous les albums de BENIGHTED, y compris le premier, il y a du chant en français sauf que les gens ne le savent pas parce qu’avec ma prononciation hyper claire on n’entend pas (rires). J’essaye toujours d’écrire au moins un ou deux titres en français parce que c’est un exercice plus difficile que d’écrire en anglais. Dans le sens où on est beaucoup plus dur avec notre propre langue et que n’importe quoi en anglais qui peut sonner facilement, en français tu peux très vite avoir l’air con si tu n’as pas la bonne tournure de phrase qui soit un minimum recherchée et qui symbolise quelque chose, comme des métaphores ou des choses comme ça. C’est un exercice que j’aime bien. C’est aussi une façon de chanter un peu différente aussi. Et puis je trouve ça cool de pouvoir proposer plusieurs langues dans un même album. Il m’est arrivé de chanter en allemand aussi, pour d’autres albums. Je trouve ça intéressant de pouvoir apporter cette variété là, ça rajoute de l’identité à chaque morceau je trouve.

Ça donne peut-être une plus grande ouverture pour les auditeurs étrangers ?

Oui je pense. Ce qu’il y a c’est que les français s’y retrouvent très bien, et à l’étranger ça interpelle. Ça crée des trucs cool. Après, le guide que je donne, c’est que, si le titre d’un morceau sur un album de BENIGHTED est en anglais, les paroles seront en français, mais ça tu ne peux pas le savoir si je ne te le dis pas (rires).

Par rapport à cette ouverture sur le monde, penses-tu que le Metal a un rôle social en France ? C’est une musique de niche, on le sait tous, on ne se leurre pas.

Oui bien sûr. Je pense que le Metal a complètement un rôle social dans le sens où beaucoup de gens qui peuvent se sentir exclus savent que, dès le moment où tu rentres dans ce milieu-là, s’il y a quelque chose qui te parle, tu as de la « famille » partout. Depuis que je suis dans BENIGHTED, alors qu’à la base je fais de la musique anti-commerciale, pour dire marginale, mes collègues de boulot savent ce que je fais et ça les fait rire. Jamais ils n’iraient écouter ça d’eux-mêmes (rires). C’est une musique qui nous appartient, qui fait que, du coup, on se sent connectés à la moindre personne qui écoute ce genre de musique, je pense que c’est une grande richesse qu’on a dans ce style musical qui est à nous. Tu peux aller dans n’importe quel pays, si tu écoutes du Metal, les gens vont t’aborder sans aucun autre a priori. Et tu peux avoir n’importe quelle orientation politique, religieuse, ce que tu veux… si tu écoutes du Metal et que tu rencontres d’autres personnes dans le même cas que toi, tu deviens intéressant. Il y a cette démarche un peu partout dans le monde, je ne sais pas si ça existe dans d’autres styles. Je pense qu’on a cette richesse-là. Le reste n’a pas d’importance car on écoute la même musique.

Quel conseil pourrais-tu donner à un petit groupe qui commence tout juste son projet, pour se faire connaître, voire réussir son début de carrière ?

Le problème c’est que je suis assez old-school, je ne suis pas dans la mouvance qu’il y a maintenant, avec Internet, tous les trucs interactifs… Je ne suis pas trop là-dedans car ce n’est pas ma culture, mais j’imagine qu’aujourd’hui ce qui est important, c’est commencer par proposer de la musique avant de proposer des t-shirts, tourner un maximum. C’est difficile, mais le moindre plan que tu peux avoir ou qu’on te propose, il faut le prendre. Il faut jouer devant des gens aussi. Si tu joues devant dix personnes, ce n’est pas grave, ce sont dix personnes qui t’ont vu et ils s’en rappelleront. Et, si tu reviens jouer plus tard chez eux, six mois ou un an après, ils vont revenir te voir si ta musique leur a plu la première fois. C’est petit à petit que ça se construit. Si, effectivement, tu as la chance d’avoir un appui quelconque et que tu perces tout de suite parce que tu as un truc très original, c’est plus simple. Même si, aujourd’hui, c’est très dur d’être original.
Avec BENIGHTED on a toujours gravi des échelons petit à petit. On fait une musique qui n’est pas commerciale du tout, on s’est fait connaitre musicalement et personnellement et je pense que c’est pour ça aujourd’hui que les gens s’y retrouvent dans notre musique. On est toujours restés fidèles à nous-mêmes, on a toujours eu cette démarche authentique, qui est qu’on ne se prendra jamais pour des stars. C’est-à-dire que, quand on fini de jouer, on descend de scène et on fait la fête avec les gens, on boit de coups ensemble. Le Metal est un style qui se veut anti-star. Si on fait du Metal Extrême, ce n’est pas pour dire « Ah non, mais moi je vais rester dans les loges parce que je n’ai pas envie de me laisser emmerder par les fans et les trucs comme ça ». C’est antisocial. Je ne veux jamais qu’un truc comme ça transpire de mon groupe. On est aux antipodes de ça, c’est-à-dire que nous, on est des fans de groupes qui faisons une musique et que nous partageons avec d’autres fans. Moi-même, je suis fan de tellement de groupes comme NAPALM DEATH, ABORTED, DYING FŒTUS… et j’écoute ça comme un fan. Je connais très bien Sven d’Aborted, qui est un de mes meilleurs amis, et dès que je suis devant la scène, c’est une comme une grosse claque, à chaque fois.

As-tu un dernier message à transmettre à nos lecteurs d’Ultrarock ?

Merci à tous ceux qui nous soutiennent. Tous ceux qui pourront être présents sur les dates, venez ! Ça va être une grosse bringue, on a les crocs, et on a trop hâte d’être sur scène ! On va partager ce moment ensemble et foutre le bordel ensemble !

Pour en savoir plus sur ce groupe de Metal brutal, c’est par ici : https://www.benighted.fr/

Au moment de la retranscription de cette interview, nous avons appris la fermeture des frontières et le confinement… Nous souhaitons bon courage à Benighted pour la continuité de leurs activités musicales.

Doro'



 

 
 
 
 

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