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i   n   t   e   r   v   i   e   w   s
 
C H A R G E


Interview réalisée par Doro, le 18 mars 2019, au Hard Rock Café, à Paris.
 

Pour la sortie imminente de « Ain't The One », le premier album de Charge, nous avons rencontré Ravin, le chanteur du groupe, qui organisait également le prochain concert du groupe à la Boule Noire, à Paris, qui a eu lieu le 29 Mars dernier.


Bonjour Ravin et merci de m'accorder du temps pour cette entrevue.
Peux-tu me dire comment s’est passé la réalisation de « Ain't The One », votre nouveau LP ?


Oui, bien sûr ! Alors on a travaillé avec Francis Caste qui produit pas mal de groupes de Metal de la scène actuelle française, notamment Bukowski, The Arrs, Ultra Vomit, Zuul FX, Sinsaneum… On le connait depuis un certain temps. Il a enregistré les deux premiers EP de Charge. Le premier album qui est sorti est juste un rassemblement des EP donc ce n’est pas vraiment un album en fait. « Ain't The One » est véritablement le premier album avec le line-up tel qu’il est constitué depuis quelques années. On est arrivés avec des petites contraintes de live qu’on a depuis pas mal de temps, qu’on a testé devant des gens, puis on a donné une démo à Francis qui a fait les arrangements qu’il fallait, comme rajouter des parties ou en enlever, et on enregistré comme ça avec lui pendant un mois et demi au Studio Sainte Marthe, à Paris.

J’ai constaté que vous faites beaucoup de concerts à Paris, notamment à La Boule Noire (ce sera la cinquième fois le 29 Mars). Est-ce que ce n’est pas lassant pour votre public de vous voir toujours au même endroit ?

Oui, c’est vrai, on joue beaucoup à La Boule Noire mais on a joué aussi dans d’autres salles parisiennes, mais je pense qu’on va essayer de varier d’ici l’année prochaine, voire l’année suivante. On va essayer de jouer dans des salles plus conséquentes, avec une petite prise de risque en plus. Effectivement, on rejoue à La Boule Noire dans peu de temps, mais c’est un réel plaisir d’y jouer et c’est une salle qui nous correspond en termes de capacité et de ce qu’on est capable de faire.
Par rapport à ce que tu as dit concernant les gens qui viennent nous voir régulièrement, on pense effectivement à varier un peu les endroits donc il faudrait qu’on cherche d’autres salles qui correspondent à nos ambitions.
Il faut que les dates soient suffisamment rentables pour qu’on puisse mettre de l’argent de côté pour pouvoir le réinvestir dans d’autres choses pour le groupe. Il ne s’agit pas de faire de l’argent pour nous et ensuite de faire la fête avec, c’est juste en matière de retour sur investissement. Chacune de nos dates à La Boule Noire étaient rentables ce qui fait qu’on a pu constituer suffisamment de fonds pour pouvoir enregistrer un album, nous occuper de la promo etc… donc il faut qu’on trouve un juste équilibre entre ce que ça peut nous rapporter et ce qu’on investit. On ne fait pas ça pour en vivre ou faire la fête mais pour qu’on puisse continuer longtemps avec Charge et progresser petit à petit.

Et donc, quels sont les objectifs du groupe dans dix ans ?

Les choses s’accélèrent un peu grâce, notamment, à notre bonne entente avec l’équipe de La Boule Noire qui apprécie ce qu’on fait et les soirées de concerts qui se déroulent bien. Ils nous ont présenté Roger de Replica Promotion qui, lui-même, a apprécié notre musique et a voulu prendre en charge la communication autour du groupe. Ce qui nous a permis d’avoir un contact avec un label qui a accepté de s’occuper de la distribution de notre nouvel album, qui va sortir le 29 Mars. Tout ça est très récent, ça s’est passé les dernières semaines. Les choses avancent petit à petit et on espère que ça va encore plus s’accélérer dans les semaines qui viennent. Quelques portes nous ont été ouvertes depuis qu’on travaille avec Replica Promotion et ça nous aide vraiment beaucoup.

Après avoir écouté l’album de nombreuses fois pour m’imprégner de votre style, j’ai remarqué que la basse est vraiment très présente dans les compositions. Tu es chanteur et bassiste du groupe, peux-tu me dire si c’est un choix volontaire d’avoir mis la basse en avant dans les morceaux ou pas du tout ?

Le truc c’est qu’en fait, dans Charge, il y a deux bassistes. Il y a le « vrai » bassiste, qui s’appelle Lionel, qui joue comme un bassiste, au doigt, avec un son rond mais moi, ça ressemble plus à une guitare. Je joue au médiator, avec un son saturé et une pédale de disto. On a des jeux qui se complètent un peu, Lionel et moi, on n’est pas dans les mêmes fréquences.
Effectivement, les compositions et l’orientation de l’album se sont faits à partir de cette contrainte des deux basses. Francis Caste a défini un son avec cette contrainte et nous, au niveau de la composition également, mais ce n’est pas quelque chose qu’on a préméditée.
On a intégré ce concept de manière anecdotique dans le sens où on était un trio et il nous fallait à l’époque un deuxième guitariste, qui finalement était bassiste. Finalement, on a vu qu’il y avait une certaine complémentarité que je n’avais pas, car, dans mon jeu, il n’y a pas de groove ou, du moins, pas suffisamment, alors que dans le sien, oui. Moi, j’apporte la basse plutôt comme un guitariste.

Alors il faut te mettre à la guitare (rires) !
(rires) Oui, mais j’ai quand même des réflexes de bassiste donc, du coup, c’est resté comme ça et ça donne le son qui est sur l’album.

Y a-t-il des artistes que vous écoutez en ce moment qui vous influencent dans les compositions de morceaux ?

J’apporte pas mal de riffs avec Sacha (guitariste) et Lionel amène beaucoup de lignes de basse qui peuvent conduire à des morceaux et, parfois Loïc, le batteur, peut passer à la guitare ou à la basse s’il a des idées de riffs, il peut nous les montrer. Sacha et moi, on amène pas mal d’idées. Tout est issu de jams, en fait. On enregistre des heures de jams puis on écoute après et on décide de ce qui fonctionne ou non. C’est le maitre mot pour que ce soit accrocheur, simple, direct. Les morceaux durent en moyenne quatre minutes donc il ne faut pas de tergiversation, il faut que ce soit primaire et accrocheur.
On ne renie pas nos influences Metal, on écoute de tout, mais je suis plus sectaire. Je n’écoute quasiment que du Metal et les autres membres du groupe sont plus ouverts que moi. Je n’écoute pas trop de musiques actuelles mais je me tiens régulièrement au courant de la scène Metal actuelle. On aime tous bien Metallica et puis il y a des groupes qu’on écoute moins mais qui reviennent souvent comme les Foo Fighters ou Danko Jones, ce qui est assez surprenant pour ce dernier car ça ne correspond pas trop à notre style à l’origine (rires). Ce sont essentiellement ces trois noms qui reviennent souvent lorsqu’on discute avec nos fans après les concerts.

A ce propos, avez-vous des concerts prévus dans les mois à venir pour promouvoir « Ain't The One » ?

On est en train de booker des dates en province et des festivals même si, en termes de timing, ça risque d’être compliqué pour cette année. Les grands groupes sont forcément déjà calés d’une année sur l’autre mais des groupes comme nous, ce n’est pas le cas (rires). On attend confirmation de certaines dates pour les communiquer.

Vous avez pensé à contacter des festivals étrangers, comme le Metaldays, par exemple, qui produit parfois des groupes français émergents ?

Oui, bien sûr, mais on n’est pas assez « méchants » pour jouer sur ce genre d’évènements, à contrario du fait qu’on soit trop « méchants » pour jouer dans des festivals moins connotés Metal. Je ne sais pas si on est suffisamment Metal pour jouer au Metaldays ou ce genre de festivals.

C’est peut-être une opportunité intéressante de jouer sur des scènes européennes, autre que la France ?

Oui, bien sûr. Mais il faut voir aussi le coût du déplacement, ce qui est la contrainte numéro un de n’importe quel projet, finalement. Encore une fois, on produit des dates avec Charge pour être rentable et que ça rapporte un peu pour qu’on puisse réinvestir dans le projet. Donc qui dit partir à l’étranger, dit coûts supplémentaires pour se déplacer, payer l’essence, trouver un hébergement sur place etc. c’est juste ça.
Jusqu’à maintenant, on a pu acquérir un budget assez important pour faire ce qu’on est en train de faire et, si ça continue, effectivement, on va penser à des trucs à l’étranger.

(Loïc, le batteur du groupe, nous rejoint à la fin de notre entretien )

Bonjour ! Loïc, batteur. C’est pour une interview ?
Oui, mais c’est la fin (rires).
Loïc : Vous avez fait le tour des questions sérieuses ? Parce que s’il y a des questions pas sérieuses, je suis là !
Ravin : On a bien discuté oui, du coup on va laisser Doro faire son travail et enchaîner sur les autres interviews ? Tu en penses quoi ? (rires)
Loïc : Bon et bien bonne journée alors et merci d’être venue !

Merci à toi de nous avoir rejoints et merci beaucoup pour le temps que vous avez accordé à cette interview et à bientôt sur scène !

Lors de la retranscription de cette entretien, nous avons appris que la date du 29 Mars à La Boule Noire a été annoncée complète !