DAGOBA   par Jerem


A l'occasion du concert de Dagoba/The Arrs/Lyzanxia à l'Elysée Montmartre(08/12/06), j'ai pu réaliser cette interview de Franky, le batteur de Dagoba.

Jerem : WHIA est sorti il y a quasiment un an déjà. Si vous deviez faire un bilan de ces 10 derniers mois, qu'est ce qui vous vient spontanément à l'esprit ?
Franky : Tout d'abord beaucoup de concerts depuis la sortie de l'album. Nous arrivons à la centaine de dates dont une longue série avec In flames/Sepultura et nous enchaînons sur une longue série de dates françaises. Au delà de la sortie discographique, c'était avant tout un starter pour lancer le groupe sur les routes, et je suis plus ou moins au courant des ventes de l'album. Pour moi, le bilan c'est beaucoup de concerts avec un accueil de plus en plus sympathique de la part du public, de plus en plus de monde dans les salles, des gens qui connaissent mieux nos chansons et cela nous fait vraiment plaisir. Au final c'est un bilan positif que je tire en moins d'un an, puisque l'album n'est sorti qu'en février dernier.

Est ce que WHIA était destiné uniquement au marché français ou vous aviez déjà dans l'idée de vous ouvrir a d'autres pays ? L'album vient de sortir aux Etats-Unis, la volonté du groupe était de le sortir simultanément un peu partout en Europe, dans les pays scandinaves, et ne surtout se limiter au marché français contrairement au premier album. Et c'est là que réside le grand pas en avant.

Tourner avec des groupes comme Sepultura ou In Flames, on se doute que ça aide pour la notoriété du groupe. Mais outre cet aspect de développement, ça apporte quoi d'autre ? Que ce soit au niveau technique, humain, de l'expérience et de l'apprentissage de son métier ?
Cela apporte énormément. Nous avons réussi à comprendre toutes les ficelles d'une grosse tournée. De l'arrivée à 10h le matin des équipes techniques, les balances, comment gérer sa vie par rapport aux repas, les excès de la veille, le temps des balances, comment les chanteurs économisent leur voix, leur équipement sur scène, bref toutes les petites astuces qui ont permis de nous roder. On leur a emprunté le plus de petits trucs possibles, et nous avons vraiment progressés à leur coté. Malheureusement, le gros inconvénient était que nous n'étions pas dans le tour bus. Nous devions suivre les groupes dans notre van. Des fois le nombre de kilomètres entre deux dates approchait les 1000. C'était dur pour nous au niveau récupération, et c'est là que l'on a vraiment vu que leurs conditions étaient exceptionnelles par rapport aux nôtres. Mais ceci est une étape nécessaire pour passer au statut de tour bus avec couchettes et avoir tous les avantages d'un gros groupe, comme un technicien par musicien, ce qui permettait au groupe d'arriver sur scène dans les meilleurs conditions, et leur laisser du temps pour se reposer ou profiter des villes et autres activités .

Jouer en tête d'affiche ou en 1 e partie, c'est des enjeux différents ? Est-ce que les différences que ça implique entraînent une préparation particulière ? Des ressentis différents ?
Oui bien sur. Quand nous jouons en tête d'affiche la durée de notre set est d'environ 1h15, alors que quand nous jouons sur des premières parties, le set est souvent bloqué à 30 minutes. Sachant que ce sont les groupes de têtes d'affiches qui fixent les plannings du show, nous ne pouvons rien y changer, au grand regret des fans venu pour nous. Il est évident que lorsque nous sommes en têtes d'affiches, il est plus facile pour nous de s'organiser car nous planifions le déroulement de la soirée comme les durées de set et ordres de passages. Il est vrai aussi que la gestion des setlist varie beaucoup en fonction du temps que nous avons. Sur une première partie, nous préférons tout miser sur l'agressivité afin de marquer le public, tandis que lorsque nous sommes en tête d'affiche, nous pouvons donner plus de relief à notre show en alternant les différentes ambiances de nos morceaux, entre passages brutaux et accalmies.

Ces derniers temps, on parle beaucoup de l'explosion française sous votre impulsion et celle de Gojira.Ca ne rajoute pas une pression supplémentaire de savoir que beaucoup d'yeux sont rivés sur vous et qu'en un sens on vous attend au tournant ?
C'est vrai que la presse spécialisée nous ont mis une certaine pression en nous mettant sur le devant de la scène métal française, avec d'autres groupes bien sur. Nous savons que nous figurons dans le trio de tête des groupes les plus médiatisés. Et de ce fait, il est vrai que les journalistes nous attendent au tournant, comme ce soir, nous jouons à l'Elysée Montmartre où la plupart des journalistes seront présents. Il faut évidemment confirmer ce statut, ne pas les décevoir et tenter de convaincre les plus réticents. C'est un challenge pour nous car notre position en tête d'affiche nous impose d'être le point culminant de la soirée. Cependant, nous aimons aussi le fait d'être placé en outsider afin de « bousculer » la tête d'affiche. Pour ma part, j'aime beaucoup cette situation.

Franky, tu es sollicité pour faire des masterclass, c'est une forme de reconnaissance supplémentaire a tes yeux ? Et peut tu nous donner quelques infos sur ton projet parallèle Blazing war machine?
Il est vrai que depuis peu, environ une année, on me demande de faire quelques démos. Le travail avec Dagoba, ainsi que les sponsors y ont contribué pour beaucoup. Honnêtement je ne suis pas un spécialiste, mais je me rode en préparant des exercices, des polycopiés, des dossiers et des vidéos. Je me suis crée mon site Internet afin de transmettre ma passion pour la batterie, car je vis pour ça. Cela me touche quand je vois un jeune batteur s'intéresser à ce que je fais. Je suis autodidacte, j'ai très de peu de connaissances théoriques et un solfège moyen, donc je me débrouille avec mes mots pour faire passer le message. Cela me plaît de plus en plus de rencontrer des personnes sympas et passionnées. Et lorsque je vois la passion dans leurs yeux, cela me touche énormément. Tant qu'on me demandera de le faire, je continuerai en essayant de me spécialiser au fur et à mesure en accentuant le coté pédagogique.
En ce qui concerne BWM, il s'agit d'un projet que j'ai monté avec notre guitariste Izakar et des amis d'enfance qui font parties de groupes de la scène marseillaise. Nous étions fan de groupes tel que Dimmu Borgir et Cradle of Filth, et nous avons voulu créer un mix entre le black métal symphonique avec beaucoup de claviers et d'influences de musiques de film, et les gros riffs qu'on affectionne, comme ceux que nous jouons avec Dagoba, ou de groupes plus électro comme Rammstein par exemple. On a voulu allier la puissance rythmique de ces groupes avec un coté symphonique. Je produis actuellement notre première démo qui sortira sous la forme d'un DVD audio, ce n'est pas une sortie studio faute de temps et de budget. C'est un concert que j'ai enregistré en pistes séparées et que je remix actuellement dans mon home studio. Des extraits sont présents sur le site Myspace de BWM et la sortie est prévue pour le mois de Janvier 2007 et j'espère démarcher quelques labels par la suite.

Concernant la date de ce soir...Ca fait plusieurs mois qu'on attend le clash « The Arrs/Dagoba », vous avez l'air de l'avoir préparée tout particulièrement. Elle a une saveur particulière à vos yeux ?
Non, nous ne l'avons pas préparée particulièrement, pour nous il ne s'agit que d'une date en plus. La seule différence réside dans le fait que la presse sera plus présente ce soir et nous attends au tournant, ce qui ajoute un peu de piment à la date de ce soir. Nous allons la jouer « nature » et si la date est de la même qualité que celle du début de l'année au Nouveau Casino avec 300 ou 400 personnes de plus, je serais pleinement satisfait. Du moment que notre public réponds présent c'est le principal, mais j'ai aussi envie de leur donner mon maximum sur scène et de les rencontrer.

Quels sont les projets pour 2007 ? Troisième album ou fin de tournée et repos bien mérité ?
Pour 2007 nous allons continuer avec une vingtaine de dates françaises, suite à ça nous allons essayer de nous accorder quelques vacances, pour ensuite enchaîner avec quelques gros festivals cet été dont l'Allemagne. Puis de septembre à décembre, nous allons vraiment nous concentrer sur la composition de nouveaux titres pour le successeur de WHIA, environ une dizaine de morceaux. Cela prendra sûrement un peu plus de temps mais durant cette période nous allons entièrement nous consacrer à cette tache.

En tant que pur marseillais, le stade Vélodrome plein pour donner un concert, ça serait le rêve?!
Franchement ça serait génial pour nous de jouer dans un virage du stade ! Il était question un moment qu'un gros promoteur fasse venir un grand groupe comme Iron Maiden au stade Vélodrome, et nous mettre en première partie. Je pense que ça serait la seule solution possible pour que nous puissions y jouer un jour. Cela serait pour nous une belle récompense.

Jerem

www.dagobaonline.com + www.myspace.com/dagoba + www.frankycostanza.com + www.myspace.com/blazingwarmachine