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D O G ' N  S T Y L E





Interview réalisée par Doro'l, le 14 octobre au Hard Rock Café, Paris.
 

A l’occasion de la promo de « Only Stronger », le deuxième album du groupe spinalien Dog’N’Style, nous avons rencontré les principaux compositeurs Greg et Robin, les guitariste-chanteur et bassiste de ce groupe décalé.


Bonjour merci de m’accorder cette entrevue. Pouvez-vous nous présenter Dog’n’Style en quelques mots ?

Moi c’est Greg, je suis chanteur-guitariste. A ma droite nous avons Robin qui est le bassiste, je crois (rires). Dog’n’Style existe depuis 2013 et nous avons à notre actif un EP, un premier album qui est sorti en 2016, et « Only Stronger », le second, qui est sortie le 5 Octobre. On a pu faire environ 250 dates en l’espace de six ans, dans une douzaine de pays en Europe.

Que signifie Dog’n’Style ?

Robin : C’est un mix entre Rock’n’Roll et Doggy style.
Greg : C’est très fin et recherché. Tout dans la finesse. (rires)
Robin : Et dans le bon goût évidemment !
Greg : A l’époque on ne pensait pas que ça marcherait.
Robin : C’était pour déconner, au début. Puis, à un moment, tu es obligé de garder le nom. On aurait peut-être pu trouver mieux, c’est vrai (rires). Plus sérieusement, c’est parti d’un jeu de mot qu’on a voulu garder.

Qu’est-ce qui vous a poussés à devenir musiciens ?

Greg : C’est quelque chose qui est bien antérieur au groupe. Comme tous les adolescents de 14-15 ans, on a cette même démarche de regarder quelques concerts, ça te fait un peu rêver, tu prends une guitare, tu commences chez toi et puis tu as tes premiers groupes. Je pense qu’on a tous fait ça.
Robin : On se connaissait tous d’avant dans des groupes différents. On s’est dit « Tiens on va faire un groupe pour rigoler un peu » et voilà !
Greg : Au début, c’était vraiment un projet sans vraiment d’ambition pour ça parce qu’à l’époque, dès le premier mois, on a commencé à faire des concerts et j’avais même pas de paroles (rires). On a continué car on s’est rendu compte de fil en aiguille que ça fonctionnait plutôt bien et on a commencé à structurer un peu les choses.

Comment s’est passée votre première scène ?

Greg : (après un court moment d’hésitation) Bourré ! (rires). On connait un bar dans Val de Fontenay qui n’avait pas de groupes à faire jouer pour la Fête de la Musique, de notre côté on est encore en stand-by sur certaines choses du groupe, on n’avait pas vraiment de morceaux prêts et nos compos étaient plutôt spontanées. Le gérant du bar nous a demandé si on ne connaissait pas un groupe pour jouer, on était en mai et le concert était le 21juin. On a répété 3-4 fois et puis on s’est retrouvés le jour du concert en se disant que ça marchait plutôt bien.

Quel est ton meilleur souvenir sur scène ?

Greg : Pour ma part c’était sur un festival près de chez nous, qui s’appelait les Sapins Barbus, qui est en train de grossir un peu chez nous. On a joué devant plus de 1000 personnes, je crois, devant lesquelles on a passé un super moment.
Robin : Avec un cadre top, au milieu d’une forêt dans une ancienne carrière réaménagée avec des scènes en bois. Une super ambiance, et avec des bonnes têtes d’affiches.
Greg : Après on n’a pas forcément une date précise en tête mais plutôt une tournée en Russie qu’on a faite, qui était bien fun.

Vous préférez tourner en France ou à l’étranger ?

Robin : C’est pas la même chose.
Greg : En France c’est bien parce qu’il faut que ton groupe bouge dans son propre pays, puis à l’étranger tu as le côté un peu exotique qui est sympa. Tu peux te retrouver à l’autre bout de la Russie ou en Angleterre.
Robin : Les gens sont vachement différents d’un pays à l’autre, c’est ça qui est intéressant. En France, il y a un état d’esprit différent qu’en Russie par exemple.
Greg : Tu vas discuter plus facilement avec des personnes d’autres pays car ils vont s‘intéresser à ta culture. En France, tu ne vas pas interroger un français sur sa culture sauf si tu vas en Alsace ou je ne sais pas où encore.
Robin : Ou en Bretagne ! (rires)
Greg : Il y a vraiment un échange qui se créé et nous on aime bien discuter avec tout le monde.
Robin : Les autochtones (rires)
Greg : Des questions comme « Et vous ? Qu’est-ce que vous buvez chez vous ? » (rires). C’est dépaysant, c’est le côté sympa quand tu pars à l’étranger.
Robin : Des paysans ? Tu racontes vraiment que des conneries (rires). Du coup, on ne peut pas vraiment parler d’une date précise mais plutôt d’un endroit ou d’un pays dans lequel on a joué.
Greg : On aime bien jouer en France parce qu’on mange mieux qu’en Angleterre ou en Russie. En Allemagne on mange que des trucs gras…
Robin : Mais en Espagne ça va, on mange bien. D’ailleurs on y va jeudi !

« Only Stronger » est sorti le 5 Octobre, sur le label anglais Dr John's Surgery Records. Quel a été son accueil ?

Greg : Pour le moment on en est au début de la tournée, on en est seulement à 4 ou 5 dates pour l’instant. Sur scène, on fait un vrai spectacle avec un show travaillé pour que les arrangements scéniques puissent mettre en valeur nos morceaux. Pour l’instant on a vraiment fait que des bonnes dates et le public est vraiment réceptif donc c’est vraiment un bon point car on joue au trois-quarts nos nouveaux morceaux qu’on veut absolument mettre en valeur. Pour l’instant, les critiques qu’on a eues venant de personnes qu’on connait ou non, sont plutôt encourageantes. On a essayé de gommer quelques défauts qu’on avait sur nos productions précédentes et tout le monde a l’air plutôt satisfait donc c’est cool. C’est plutôt encourageant.

Le clip « Feed your Devil » accompagne cette sortie. Il est assez drôle même si je ne m’attendais pas vraiment à ça.

Robin : Tu t’attendais à quoi ?

A quelque chose de fun c’est sûr mais pas aussi… décalé !

Greg : Depuis le début du groupe c’est ce qu’on a vraiment voulu faire. Quelque chose d’assez drôle, marrant, qui fasse rire les gens. Qu’ils sourient en sortant de nos concerts. On a travaillé avec un réal, Brice Hincker, qui est le batteur de Smash It Combo, car on voulait allez plus loin tant dans la qualité visuelle que le rendu à l’écran, tout en travaillant sur le côté décalé. Ça va de pair avec le visuel qu’on a détaillé sur l’artwork, pour appuyer encore plus sur ce côté fun et marrant.
Robin : C’est tout ce qu’on aime bien finalement : Tarantino, les films des années 80/90… ce sont des influences qu’on adore et qu’on voulait mettre en avant. Moi je trouve que ça nous représente bien par rapport à l’esprit du groupe et notre imagerie.
Greg : Et on s’est bien marrés en le faisant !

L’artwork du disque me fait penser à l’affiche de Star Wars, au niveau de sa composition. C’est fait exprès ?

Greg : Je ne me suis pas du tout inspiré de ça !
Robin : Ah oui c’est vrai ! Le Réveil de la Force ! Ils ont sorti la jaquette après notre idée (rires)
Greg : Je me suis inspiré de la pochette du dernier disque de Muse, « Simulation Theory », mixé avec le film « The Hitman's Bodyguard » avec Samuel L.Jackson et Ryan Reynolds, qui est un film qui est passé inaperçu. Il est sorti il y a deux ans et il est d’enfer !

Vous êtes donc passionnés de cinéma ?

Greg : On n’est pas de très bons connaisseurs mais on a une bonne culture des années 80-90, des films d’horreur et fantastiques. On s’en inspire plus pour nos visuels que pour nos compos.

On retrouve assez bien l’esprit « Comics » dans votre livret…

Robin : Tout est en bande-dessiné, c’est un peu comme un roman graphique.
Greg : Je m’occupe aussi beaucoup de cette partie graphique et on économise un pognon de dingue (rires). Et comme je suis dans le groupe, dès qu’on a besoin d’un élément graphique, je peux le faire directement sans attendre. C’est pas impossible qu’on travaille avec quelqu’un d‘autre par la suite, pour avoir un rendu plus pro mais pour le moment c’est moi qui m’en occupe.

Vous préférez la scène ou les plateaux de tournage ?

Greg : Les tournages c’est marrant…
Robin : Mais c’est un peu trop artificiel. Il y a le coté attente, tournage… tandis qu’en concert tu as l’avant, le pendant et l’après. Il y a une vraie osmose.
Greg : Tourner un clip c’est un huis-clos en fait. C’est une bringue entre potes avec un c*** qui vient te filmer (rires). Puis tu es déguisé et il ne faut pas trop être bourré parce qu’il faut que tu puisses tourner quand même. Le concert c’est justement le principe de rencontrer des gens que tu ne connais pas, partager des moments, découvrir les alcools locaux (rires).

Y a-t-il un message particulier que vous avez souhaité transmettre à travers votre musique ou c’est juste du feeling ?

Greg : Pour l’album d’avant il n’y avait pas vraiment de messages spécifiques, les paroles étaient placées au second plan. Pour « Only Stronger » on a écrit les textes tous les deux donc on a poussé le projet un peu plus loin, de manière à avoir des textes un peu plus profonds et personnels. Le but c’est de toujours tourner ça en dérision, d’y mettre un peu de légèreté.
Robin : On s’inspire de situations qui nous arrivent quotidiennement, de bonnes expériences ou moins bonnes qui peuvent arriver à d’autres personnes qui pourraient s’identifier dans les paroles.
Greg : De toute façon, tant que tu n’es pas une grosse tête d’affiche, il y a peu de personnes qui s’intéressent vraiment aux paroles. Il faut que le refrain soit simple pour que tu puisses le chanter. D’ailleurs cette fois on a mis les paroles dans le livret pour les personnes qui veulent comprendre ce qu’on fait et qui s’y intéressent.
Robin : On nous l’a demandé de temps en temps. On a eu un mec qui nous a demandé les paroles et on s’est dit « Comment ça il lit les paroles lui ?! C’est bien le premier ! » (rires)
Greg : « Comment ça il sait lire ?! C’est bien le premier ! » (rires)

Comment ça se passe niveau composition ? Vu que vous écrivez les textes tous les deux. Je suppose que tout le monde compose un peu dans le groupe ?

Greg : Les paroles et la musique sont deux choses différentes. Pour la musique, tout le monde participe mais pour les paroles, c’est plus compliqué parce qu’il faut maitriser les accents toniques, les placements de voix… On travaille tous les quatre sur la musique, on s’implique autant les uns et les autres. Pour les paroles, on a souhaité travailler tous les deux pour mettre en place une réelle évolution par rapport à l’EP et l’album précédent.
Robin : Sur le premier EP, on ne sait même pas ce qu’on dit (rires), sur l’album c’est déjà plus marqué, puis là on a essayé de pousser le truc, toujours dans cette idée d’évolution.

Vous êtes toujours d’accord sur l’écriture des textes ?

Robin : La plupart du temps. Il y a bien quelques fois où il va m’embêter pour des placements de voix, et d’autres fois je vais lui dire que des trucs ne me semblent pas cohérents. Ce sont des détails mais, globalement, on s’entend plutôt pas mal.

Il y a un morceau que vous préférez dans cet album ?

Greg : C’est compliqué. Je le prends vraiment comme un bloc en fait. Je me dis que ça fait partie d’un tout.
Robin : J’ai un top 3 moi quand même. Mais je ne sais pas trop encore. J’attends la prochaine interview (rires). J’attends celui qui va me saouler jusqu’à ce que je dise « C’est celui-là ! ».
Greg : Sur scène, j’aime bien jouer « Feed Your Devil » parce qu’il marche bien avec le public et il est plutôt percutant.
Robin : J’aime bien « Come On In » qui est un peu plus standard mais il fonctionne bien.

Quelle est l’actu du groupe ?

Greg : On est en plein dedans ! La sortie de l’album sur les plateformes, et disponible sur notre shop Bandcamp, pour la version physique, et là du coup l’actu brulante c’est qu’on est en plein tournée . Quelques dates en France, en Espagne, en Belgique et au Luxembourg. Après ça, je pense je pense qu’on va jouer l’album pendant un an ou deux avant de commencer la suite.

Il y a donc une suite de prévue…

Greg : Toujours ! Il y a plein d’épisodes. On veut une carrière à la Maiden avec 25 albums, à la fin (rires).

Ça me fait penser que j’ai lu quelque part dans votre bio que vous aviez travaillé avec un des anciens membres de Scorpions. Comment une telle collaboration est possible ?

Greg : Effectivement on a travaillé avec Rudy Lenners, l’ancien batteur du groupe, qui a produit notre album. Il a assuré la direction artistique du disque et il nous a vraiment bien aidés sur la partie production du disque, sur les pré-prod, en studio… Il était là sur tout le processus de création en fait. On le salue au passage.
C’est quelqu’un de très simple en fait. Déjà il est Belge et non Allemand, c’est ça l’arnaque déjà (rires). On l’a rencontré lors d’une résidence à l’Autre Canal (Nancy) et il était là en tant qu’observateur puis on a commencé à discuter et on a bien accroché. Humainement ça s’est tout de suite bien passé et plus tard il est venu à Epinal pour nous rencontrer. On était en plein processus de création à ce moment-là donc il a pris le train en marche. On a pris une année de plus pour travailler l’album et on a terminé cet album là avec lui et on est devenus proches avec lui parce que c’est vraiment un gars super et il nous a beaucoup apporté musicalement.

Pour terminer notre entretien, comment s’est passée la date avec Phil Campbell and the Bastard Sons à Paris ?

Greg : Il est resté caché dans sa loge donc on ne l’a pas trop vu. Le concert en lui-même était super.
Robin : Un poil court car on a joué seulement 25 minutes. Je m’attendais à ce que ça accroche moins avec le public car il était clairement là pour Phil Campbell. Vu l’univers à la Motörhead qu’ils ont et le nôtre, complètement décalé, je me suis dit ça passe ou ça casse. Et c’est passé !


Le site : https://www.facebook.com/dognstylemusic/

Doro'


   

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