D U A L I T Y
Interview réalisée par Doro', le 25 juin au Hellfest Corner, Paris

 
 

Pour la sortie de l’EP « Elements », nous avons rencontré les métalleux énervés de DUALITY, qui ont répondu à nos questions avec enthousiasme et bonne humeur !

Bonjour à tous ! Pouvez-vous me présenter DUALITY en quelques mots ? Vous êtes là depuis quand ?

Jérémy : Dans le bar ? Depuis quelques heures (rires). Ça a commencé depuis 2014 avec Maxime à la basse et Guillaume à la batterie, qui avaient un petit groupe entre eux et qui faisaient de la musique dans une chambre, tout simplement. Petit à petit ils ont voulu faire appel à un guitariste. Je connaissais déjà Guillaume donc quand il m’a proposé de le rejoindre j’ai dit Ok. Du coup Julien connaissait déjà Guillaume car ils avaient déjà fait des sessions de musique auparavant. Et Logan connaissait Maxime car ils faisaient de la musique ensemble quand ils étaient au lycée. On a commencé à faire de la musique tous les cinq, après qu’on se soit séparés du batteur car on n’arrivait pas à s’entendre sur ce qu’on voulait faire. Il y a eu une période de latence où on n’a pas pu faire de concerts mais on a continué à composer, ce qui ne nous a pas empêché de sortir un EP auparavant, « Archeology » et pouvoir proposer aujourd’hui notre deuxième EP « Elements ».

Pourquoi avoir mis 3 années pour sortir un second EP ?

Julien : Ça correspond justement à la période où on s’est séparés du batteur et où, malgré nos recherches, on n’en a pas retrouvé un tout de suite. Puis faire un live sans batteur, c’est un peu compliqué. On peut toujours mettre une bande mais c’est pas très Metal, je trouve.
Jérémy : On a essayé, mais ce n’était vraiment pas simple. Quand on faisait écouter ce qu’on faisait, certains batteurs nous disaient « C’est trop dur pour moi, je n’arriverai pas à le faire » et on s’est dit que ce n’était pas possible.
Julien : Les compositions étaient pensées « logiciellement »…
Jérémy : …Mais c’était pas intuitif. Ce qui fait que ça nous a retardés, ça nous a peut-être mis un coup de mou aussi. Après que « Archeology » soit sorti en 2017. Entre temps on a eu du temps pour composer et aussi la possibilité de rencontrer Clément et de voir avec lui comment on pouvait travailler ensemble. On n’a pas fait appel à lui tout de suite mais 6 mois après on l’a appelé pour lui dire qu’on était en train de travailler sur un EP et il y a un clip qu’on va tourner et on a besoin d’un batteur. Il a dit Ok et du coup il apparait sur le premier clip qu’on a sorti « Fluffy Cloud ».
Logan : Je voudrais quand même repréciser un truc parc qu’en vrai on n’a pas mis 3 ans avant le sortir. En réalité les morceaux de cet EP on les avait déjà sortis en amont, dans le courant de l’année 2019.
Julien : On voulait donner de l’espace médiatique à cet EP, en ajoutant des belles vidéos, des playthroughs etc… On postait régulièrement des vidéos.
Logan : A la base on était partis juste sur l’idée de faire des singles mais le fait d’en faire autant, on s’est rendu compte qu’il y a un fil conducteur qui se mettait entre chaque morceau et c’est là qu’on s’est dit qu’on pouvait en faire un EP. Il n’y a pas eu réellement 3 ans sans rien finalement, il s’est passé des trucs quand même !
Jérémy : On n’avait pas de batteur pendant un moment mais on ne voulait pas s’empêcher de faire des trucs. On a des idées, des projets, des morceaux qu’on avait déjà composés depuis longtemps où on s’est dit qu’on pouvait les améliorer dès maintenant et qu’on a peut-être pas besoin d‘attendre un batteur pour ça. On a essayé de rester un minimum productif.

Est-ce vous pouvez me dire un peu de quoi parlent vos textes ?

Julien : On a toujours un brainstorming avant l’écriture. On travaille aussi avec un parolier, Benoit Dupuis, sur un morceau pour l’instant. Donc on travaille d’abord sur de l’instrumental pur et à partir de là on dégage des images qui nous viennent à l’écoute de cette partie instrumentale. On se met d’accord sur une idée directrice et à partir de là c’est moi qui écris les paroles, en général. Les paroles sont toujours introspectives, métaphoriques.
J’ai une formation classique de chant donc, quelque part, ce n’est pas vraiment moi qui écris les paroles.
Ce sont toujours des textes qui amènent à des questionnements intérieurs, ça raconte des histoires de vie à travers lesquelles chacun peut se retrouver. On essaye de travailler là-dessus et d’amener l’auditeur à se poser des questions. On aime bien que ce soit suggestif, pas spécialement affirmé, c’est plutôt lié à l’émotion. C’est imagé par des métaphores qui vont amener à la réflexion. C’est aussi pourquoi on est plutôt sur du Metal Moderne que rétro.
Jérémy : Les textes peuvent être interprétés de différentes manières suivant qui les écoute, je pense.
Logan : On n’a pas d’engagement politique, ni quoi que ce soit. On est dans cet aspect toujours distant.

Qu’est-ce qui vous a poussé à faire de la musique ?

Julien : Au début j’étais batteur. Je jouais au lycée avec des copains tout simplement et puis la musique c’est quelque chose qui m’a pris aux tripes. J’ai pris 10 ans de cours avant de m’assumer complètement en tant que chanteur. Parce qu’avant, j’étais bien derrière, sur ma batterie en fait (rires) mais il faut savoir s’affirmer à un moment.
Logan : Moi j’écoutais du Pop Punk (rires) parce qu’à l’époque c’était marrant (rires). Je voulais jouer des morceaux de Sum 41, avec des femmes en maillot de bain au bord d’une piscine (rires). L’idée c’était de reprendre tous les morceaux qui me faisaient plaisir. Je ne comprenais pas l’idée de jouer en groupe. J’avais juste cette idée de jouer les morceaux que j’aimais bien. Puis, à force de jouer comme ça, on finit par tomber sur quelqu’un qui nous dit « Ah tu fais de la guitare ? Jouons ensemble alors ! ». J’ai donc joué dans quelques petits groupes comme ça, jusqu’à DUALITY qui est beaucoup plus concret.
Jérémy : Moi pareil, j’ai mis longtemps avant de me mettre sur ma musique, même si je rêvais de savoir jouer de la guitare. En voyant des concerts, des groupes et tout ça, je me suis dit que ça devait être trop bien de savoir jouer. Quand j’ai eu 18 ans, on m’a filé une guitare acoustique mais ça ne me suffisait pas car ça ne ressemblait pas aux musiques que j’écoutais. Je me suis acheté une guitare électrique et j’ai commencé à jouer dans ma chambre.
J’ai commencé très tardivement à avoir un groupe, l’année de mes 23 ans. Je suis bien content qu’on en soit là maintenant, même si j’aimerais qu’on fasse plus de concerts. Je n’étais pas trop fan des gros solos de dingue, je préfère plutôt tout ce qui va être rythmique ce qui est drôle en soi…
Logan : Car tu n’en joues pas dans le groupe ! (rires) Quelle ironie ! (rires)
Jérémy : Mais c’est parce qu’en j’en ai joué dans ma chambre pendant cinq ans, j’en ai eu marre (rire). Et on va parler pour lui mais à la base Maxime il est guitariste.
Logan : Il a fait de la guitare en conservatoire et puis il a choisi la basse. Finalement comme c’est lui qui compose, du moins l’essentiel des lignes, en tous cas sur la première base. Finalement ce n’est pas plus mal qu’il ait ce background de guitariste. Ça aide énormément, on ne va pas se mentir mais son truc c’est vraiment la basse. Il aime bien faire vibrer tout le sol.

Qui se souvient de sa toute première scène, avec ou sans DUALITY ?

Julien : Moi c’était une audition au conservatoire. J’ai toujours trouvé ça plus flippant de passer une audition devant 3 jurys qui décortiquent le moindre mouvement que de jouer devant une foule. C’est plus anonyme quand il y a masse de gens devant toi, c’est pas du tout pareil que juste quelques personnes, qui notent tout ce que tu fais. Jouer devant une foule peut être stressant aussi mais c’est plus naturel. Quand je rentre sur scène j’aime apparenter ça à un match de sport, un match de boxe par exemple.
Logan : Moi c’était il y a longtemps, longtemps ! Avec Maxime justement. Ça date du premier groupe qu’on avait fait à l’époque du lycée, c’était un petit festival Metal qui n’existe surement plus aujourd’hui. C’était complétement hardcore, dans une espèce de hangar, à côté d’une rivière complétement abusive, où il n’y avait pas de conditions sonores optimales on va dire (rires) mais c’était très cool ! Je sais que Maxime et les autres n’étaient pas très contents parce qu’ils avaient déjà joué dans des endroits avec des conditions un peu meilleures, notamment la Scène Bastille quelques mois avant, ou moi je n’étais pas car j’avais intégré le groupe juste après. Mais je trouvais ça cool, j’ai vu des personnes headbanguer en face de moi.
Jérémy : Moi c’était avec DUALITY à Suresnes, dans une salle des fêtes. Souvent on pense « salle des fêtes c’est moyen » mais en fait c’était une salle de dingue ! Il avait une vraie scène, et on surplombait tous les gens qui étaient là, c’était impressionnant. Ça faisait flipper de jouer devant quelque personnes. Je fais le parallèle avec un oral d’examen que tu vas faire alors que là pour le coup tu n’es pas évalué, tu n’as pas de notes mais d’un côté, ce que tu vas faire ça va être évalué d’une autre façon par ceux qui te regardent.
C’est un moment où il faut se faire plaisir et s’amuser mais c’est toujours un peu de stress. Même un musicien qui a 30 ans de carrière derrière lui est stressé en montant sur scène aussi. Mais après tu le transformes en adrénaline donc ça passe. C’était stressant mais c’était une super expérience !

Quel est le dernier film que vous avez vu ?

Julien : Ah ça doit être la question piège (rires). Je me souviens des images mais pas du titre !
Jérémy : Moi je ne sais plus le nom du film mais en gros l’histoire c’est qu’il y a un mec qui a accident et il se fait tuer. Non en fait il va mourir et ça se passe dans le futur, ça fait penser à Black Mirror, et en gros ton esprit il peut être sauvegardé sur un disque dur et il peut continuer à vivre dans une sorte d’ordinateur.
Logan : C’est Chappie !
Jérémy : Mais non ! Dans Chappie tu peux transférer ta mémoire dans un autre corps. Là dans mon film, c’est vraiment ton esprit qui est sauvegardé dans un endroit où il y a des serveurs, qu’on peut appeler Le Paradis, et si tu as de la thune, tu peux pimper ta life dans l’ordinateur. C’est un truc de fou ! (rires).

Bon du coup, je passe à a question suivante qui est…

Logan : C’est quoi la série… ?! (rires)

Non c’est beaucoup plus subtile (rires). Si vous pouviez composer une bande originale de film, ce serait lequel ?

Jérémy : C’est une très bonne question !
Logan : En vrai il faudrait demander à Maxime car c’est lui qui fait le plus gros du travail sale (rires).
J’ai envie de faire le parallèle avec le futur album qui sortira mais sur une thématique historique. Ce serait un morceau assez progressif où je ne verrais pas forcement de chant ou juste des bribes, des vocalises… Je verrais un thème sur le Japon ou la Mongolie.
Julien : Peut-être montrer une autre facette de DUALITY qui serait la mélancolie.
Jérémy : Ce serait un film d’amour à l’eau de rose ! (rires). De la mélancolie dramatique avec des gens qui sont en chaise roulante. On pourrait très bien partir dans un thème mélancolique, dans un pays étranger, nordique ou oriental.
Julien : De la mélancolie à l’eau de rose.
Logan : Donc ce serait un film mélancolique qui se passerait à l’étranger probablement dans un désert en Egypte !
Jérémy : Oui voilà c’est ça, un mec qui se cherche ! (rires)
Julien : Le premier morceau qu’on vient de finir en démo porte justement sur l’Egypte antique. L’album sera porté sur différentes cultures du monde.
Logan : En fait ce morceau existe déjà, on l’a juste modifié ! (rires)

Si « Elements » était un animal, ce serait lequel ?

Jérémy : Mais elles sont dures tes questions ! On est évalués en fait. Ce n’est pas une interview c’est un contrôle ! (rires). Ce serait une hydre ou quelque chose comme ça…
Logan : Un truc dans les Animaux fantastiques ! Nan mais sans réfléchir on dirait quoi ?
Jérémy : Un caméléon !
Julien : Un léopard !
Logan : Une belette ! C’est mignon une belette (rires)
Julien : C’est bien un caméléon, ça a plusieurs facettes comme DUALITY.
Jérémy : C’est quoi le rapport avec la belette qui est mignonne ?
Logan : Mais c’est comme la musique qui est mignonne en fait (rires)
Jérémy : Question suivante ! On dirait « Qui veut gagner des millions », je vais prendre un joker et je vais appeler un ami ! (rires)

Et si DUALITY était un dessert, ce serait quel genre ?

Julien : Une Forêt Noire !
Logan : Mais c’est tellement Black Metal de dire ça ! Tu peux pas dire ça, c’est terrible ! (rires)
Julien : Non mais c’était de l’ironie, je n’avais pas vraiment répondu à la question.
Jérémy : Ne dis pas charlotte aux fraises non plus, après on va dire que c’est trop mignon comme la belette !
Logan : Y a pas un truc raffiné genre un opéra ?

Une mousse au chocolat ?

Jérémy : Non il ne faut pas un truc gras, on ne sonne pas gras tu vois, il faut un truc un peu…
Julien : Mélancolique ! (rires)
Jérémy : Je suis un mec heureux moi, je ne suis pas mélancolique (rires). Je mange des Tagada ! Je dis une Forêt Noire Tagada.
Logan : C’est pas évident quand même. Une pâtisserie c’est censé apporter du bonheur aux gens.
Julien : On joue sur la dualité, DUALITY ce sont des choses mélangées, il faut jouer sur deux aspects différents.
Logan : Quel dessert pourrait jouer sur la dualité ? J’étais pâtissier pendant 6 mois et je ne saurais même pas répondre à cette question (rires).
Jérémy : Le marbré c’est bien. Mais pour moi c’est pas un vrai dessert.
Logan : Un marbré avec des fraises tagada ! (rires)
Julien : C’est quand même la question sur laquelle on a le plus réfléchi pendant l’interview. (rires)

Le marbré chocolat, finalement été validé par Elodie, l’attachée de presse du groupe qui passait à ce moment-là, vint clôturer cette interview. Pour avoir plus de scoops sur DUALITY, suivez le lien ! https://www.facebook.com/dualityofficiel/

Doro'

 


 

 
 
 
 

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