A l'occasion de la promo parisienne du second album de son nouveau groupe, Black Country Communion, Ultrarock rencontrait le bassiste-chanteur Glenn Hughes, qui enchaînait le jour même sept heures d'interview en plein jet lag (la veille à Los Angeles et le lendemain à Londres). Ce musicien chevronné (ex-Trapeze, Deep Purple, Black Sabbath, plus une multitude de collaborations en parallèle à une carrière solo débutée en 77), n'a rien de la rock star pédante ou précieuse. C'est au contraire un gentleman, affable et disponible qui, non seulement s'est volontiers prêté au jeu balisé des questions/réponses mais, au-delà, nous a laissé entrevoir sa vérité, témoignant d'une sensibilité à fleur de peau.
Un peu d'histoire afin de situer l'état d'esprit actuel de Mr. Hughes, de retour “ au bercail ” du hard rock de sa jeunesse, aux commandes de ce qu'il est convenu d'appeler un “ supergroupe ”, après plusieurs albums placées sous le signe d'un groove funky qu'il affectionne depuis longtemps. Le Black Country est une zone vaguement définie de l'agglomération anglaise des Midlands de l'Ouest, dans le sud du bassin de Staffordshire. À la fin du 19e siècle, cette zone est devenue l'une des plus industrialisées du pays. Les mines de charbon, l'exploitation du coke, les fonderies de fer et les aciéries utilisant le charbon local dans leurs hauts-fourneaux ont produit un très haut niveau de pollution de l'air qui a peu d'équivalents dans le monde. On raconte que cette pollution due aux industries lourdes, qui a couvert la zone de noir de suie, a donné son nom au Black Country. Est-ce un hasard si de nombreux musiciens de hard rock en sont originaires ? Glenn, évidemment, mais aussi John Bonham (le père de Jason, batteur de BCC) et Robert Plant (de Led Zeppelin), Ozzy Osbourne et Geezer Butler (de Black Sabbath), les Moody Blues, Judas Priest... Le Black Country était le pays de l'acier qui noircissait les terres. La dureté et la grisaille quotidiennes incitèrent ces jeunes gens à durcir leur musique afin d'exprimer leur ressenti. C'est ainsi que le heavy metal naquit à la fin des années soixante. (Nos remerciements à Alain Decaux pour son aimable collaboration).
Il y a trois ans, Glenn Hughes rencontre Joe Bonamassa au NAMM show (une sorte de MIDEM US) à Los Angeles, par l'entremise (de sa tante Arthémise) de son batteur Bogie Bowles. Glenn apprécie le jeu de guitare de ce jeune prodige américain qui pourrait être son fils (Joe est né en 1977, Glenn en 1952). Joe apprécie Trapeze, le premier groupe de Glenn. Se découvrant de nombreuses affinités, ils sympathisent, parlent beaucoup musique et “ tapent le bœuf ” régulièrement. En novembre 2009, Joe, programmé au House Of Blues de Los Angeles demande à Glenn de monter sur scène avec lui. Son producteur, Kevin Shirley (Aerosmith, Dream Theater, Journey, Iron Maiden, The Black Crowes, Led Zeppelin, Mr. Big), s'empresse d'encourager un projet commun. Les deux compères possédaient quelques compos, dont Beggarman et One Last Soul , plus les reprises Medusa de Trapeze et Mistreated de Deep Purple. Ils s'accordent rapidement sur le choix des autres musiciens : Jason Bonham (ex-Foreigner) à la batterie et Derek Sherinian (ex-Dream Theater) aux claviers, afin de fonder un groupe dans la grande tradition britannique de Led Zeppelin, des Who, de Deep Purple ou de Free. C'est ainsi que sort, en septembre 2010, Black Country Communion, l'album. Ce bon disque de hard-rock, enregistré “ à l'ancienne ” en 4 jours est un succès : les compositions sont accrocheuses et le feeling des bonshommes palpable. Pour dire le fond de ma pensée, le duo Hughes/Bonamassa s'est engouffré dans un vide (de ceux dont Dame Nature a horreur) et assure la continuité du duo Page/Plant qui, sur décision de Robert, a été relégué aux oubliettes du hard.
BCC strikes back in 2011 et voilà vos serviteurs Lulu (au magnéto) et Bouteil Bout (au stylo) dans une suite parisienne, face à une légende. Quand je vous dis que j'avais écrit des questions, je dois avouer que j'avais aussi apporté un copieux stock de P.Q., tant mes intestins étaient émus à l'idée de rencontrer Glenn Hughes. C'est comme ça, d'aucuns vomissent quand ils sont contents (c'est pour les cinéphiles), moi, plus classiquement, quand je suis impressionné… bon, je vous passe les détails triviaux mais sachez que l'amabilité de Glenn et son non usage de la “ langue de bois ” furent à la hauteur de mon intimidation d'over-fan. Comment vous dire ? Interviewer Glenn Hughes c'était, pour moi, un peu comme si Ess rencontrait Gene Simmons autour d'une 4 cordes (non, le patron ne boit pas !), comme si Lulu conversait avec Klaus Meine (ah ? déjà fait) ou Dédé Matos (aussi !) bon bah Mark Knopfler alors… enfin, c'était aussi génial que d'interviewer Jimmy Page, Robert Plant, David Coverdale ou Nick Barrett (patron, si tu me relis…). Ce gars, qui a l'âge d'être mon père (je suis un poil plus jeune que Jason Bonham –le fils de John, de Led Zep, faut suivre !- qu'il faisait sauter sur ses genoux lorsqu'il avait deux ans), me parle de ses copains de classe en les appelant par leurs seuls prénoms (Jimmy, Robert, John, Lemmy, David, Tony, Marc) comme si nous avions tapé nos culs sur les mêmes bancs ! Impressionnant et jouissif à la fois. Et de nous engager dans une conversation plus humaine que simplement promotionnelle, qui connaîtra un pur moment de grâce lorsque l'artiste entonnera rien que pour nous (veinards !) une vieille mélodie chargée d'émotions (me procurant l'expérience unique d'un décollement pileux généralisé). Mais, foin de préambule et place à l'interview.
Ultrarock : Bonjour Glenn et merci de nous accorder cette entrevue. Nous sommes ravis de te rencontrer pour Ultrarock. Avant tout, je dois te dire que je suis un grand fan et que mes questions sonneront peut-être plus comme celles d'un fan… (P*****, je cause avec Glenn Hughes !) Dirais-tu que BCC est un “ supergroupe ” comme ont pu l'être Led Zeppelin ou Cream à la fin des années 60 ?
Glenn Hughes : Quand tu fondes un groupe avec des mecs célèbres, qui ont vendu pas mal de disques, à la sortie de ton premier album on t'appelle “ supergroupe ” et puis, après, soit le groupe se sépare, soit il continue. Led Zeppelin était un “ supergroupe ” et puis c'est devenu un vrai groupe. Ce qu'on fait là c'est d'établir BCC en tant que vrai groupe. En juillet on va réaliser un DVD pour le sortir à Noël, avec plein d'informations sur notre groupe. Mais “ supergroupe" ” c'est le nom que les gens te donnent quand ton groupe n'est pas voué à durer tant que ça. Alors on préférerait qu'on nous appelle le “ nouveau groupe ” !
U : Quelles sont les inspirations principales de la musique de BCC ?
GH : L'inspiration première c'est de jouer du Hard Rock pour les gens qui n'ont jamais vu Led Zep, Black Sabbath et les Who, être une sorte de porte étendard, tu vois... J'étais dans Deep Purple dans les années 70, et on a Jason, le fils de John (Bonham), dans le groupe, je veux faire de la musique pour que les gens comprennent ma musique, celle du vrai Glenn Hughes, qui est le Hard Rock.
U : Pour moi, le premier BCC sonne comme le projet de Joe et Glenn, considères-tu que ce deuxième album laisse plus de place à Jason et Derek pour s'exprimer ?
GH : Oui, absolument. Bon, ce qui s'est passé, c'est que les autres étaient malheureusement très occupés pendant la composition de cet album qui, du coup, a beaucoup reposé sur mes épaules. Je suis content d'avoir pris ce rôle de compositeur principal, je n'ai pas honte de le dire, les autres membres n'avaient pas apporté assez de matière, et ce que vous entendez là vient principalement de moi.
U : Tu parlais d'un "vrai" groupe, comment vois-tu BCC dans le futur ?
GH : Si on avait fait ça il y a dix ans, on aurait certainement juste vendu des millions de disques. Mais on vit dans une époque différente : de nos jours, pour promouvoir notre musique, on doit faire des disques, tourner, et faire autant de concerts que possible.
U : As tu un procédé de composition de prédilection ? (des riffs de guitare, une mélodie au piano, des paroles et quelques accords...)
GH : Tu sais ce que c'est ? C'est la Gibson Dove Acoustic ! Je fais ça tout simplement dans ma chambre ou dans mon studio avec plein de matériels d'enregistrement différents. Toutes nos chansons ont été enregistrées comme ça, à l'ancienne, sans pro-tools, sans auto-tuner, c'est juste moi qui chante dans un enregistreur à bande.
U : Quelle a été la part du producteur Kevin Shirley dans le travail d'écriture ?
GH : Très importante. J'écrivais un truc, j'allais en studio, je lui faisais écouter, il me demandait de retravailler telle ou telle partie, et puis je revenais vers lui, jusqu'à ce que ça lui convienne, etc.
U : Est-ce que tout a été enregistré live comme pour le premier album ? Est-ce que c'est l'esprit 70's de Trapeze et Deep Purple ?
GH : Oui, ça a été fait exactement de la même façon. Tout est live , tous les solos sont live , tout a été fait exactement comme pour le premier sauf qu'on a tout fait en 10 jours alors que le premier ne nous avait pris que 4 jours parce que Joe était trop occupé. Cette fois-ci on a eu Joe 10 jours (!)
U : BCC joue du Hard Rock basique sur fond de blues, avec beaucoup de soul dans la voix, bien sûr. Où est passé le style funky de Glenn Hughes ? Est-ce une sorte de retour aux sources du hard rock ?
GH : En fait, j'adore la musique funky, mais si tu demandes aux fans de Glenn Hughes du monde entier, ce qu'ils préfèrent entendre c'est du hard rock. Quand on a formé le groupe avec Joe, on s'est demandé quelle musique on allait jouer : du blues, du rock américain, du rock traditionnel, du rock classique... Quand on a commencé à écrire le morceau Black Country , j'ai su vers quoi nous allions, j'ai su avec cette chanson quel genre d'album nous allions faire, et qu'on avait de quoi en faire un second également.
U : J'entends beaucoup de trucs à la Led Zep dans ce deuxième album, plus encore que dans le premier, comme dans Save Me , avec ces réminiscence de Physical Graffiti.
GH : C'est évident. Quand Jason a écrit le gimmick de Save Me , c'était pour que Jimmy (Page) le finisse (Ndlr : lors de l'éphémère reformation de Led Zeppelin en 2007). Et il n'a jamais terminé cette chanson. Alors je l'ai terminée avec Joe. C'était super de finir une chanson que Jimmy avait presque terminée, c'était super de jouer une chanson sur laquelle Jason avait travaillé avec Robert (Plant), Jimmy (Page) et John Paul (Jones). Définitivement, il y a davantage de morceaux à la sauce Led Zep dans cet album, c'est un feeling, je ne crois pas qu'on ait copié, parce qu'en réalité c'est de famille : on a un peu de Led Zep dans la famille.
U : Pour moi, tu es l'une des voix les plus singulières et importantes dans l'histoire du rock. Pour toi, quels sont les autres sur le podium ?
GH : Rod Stewart - le Rod Steward des débuts, Terry Reid, Robert Plant, Paul Rogers, Steve Marriott. C'est tout. Ceux-là sont les fondations des chanteurs Rock. Tous ceux qui viennent après sonnent comme eux. J'aime bien Chris Robinson, mais c'est un mélange entre Jagger (Mick) et Rod Stewart. Chris Cornell c'est un mélange entre Dio et Bob Plant...
U : Dio, Coverdale, Plant, Glenn Hughes. A part Jorn Lande, quels sont vos fils spirituels ?
GH : Joe bien sûr. Jason parce que j'ai joué avec son père, et être avec lui dans le groupe c'est un peu comme si son père le voyait jouer. Mais à la fois, Joe est un peu comme un grand frère pour moi.
U : Robert Plant, David Coverdale et toi produisez toujours de grands albums, est-ce que le rock est devenu une affaire de grand-pères ou bien est-ce que c'est toujours une révolution de la jeunesse ?
GH : Personnellement je suis toujours en révolution moi-même. Toute ma vie j'ai dû me prouver des choses. J'en ai tellement marre ! Le premier album a prouvé que je savais faire du rock (fort). Maintenant je veux juste jouer des chansons rock. J'aime mon côté funk, mon côté R'n'B, mais aujourd'hui je veux jouer devant des milliers de personnes, et je ne peux pas les atteindre avec de la musique funky. Je ne veux pas finir au fond d'un club de jazz ! J'ai déjà fait ça. Je veux aller à la rencontre de milliers de gens.
U : Tu as publié ton autobiographie (La vie, quasi mort et renaissance d'une rock star, ndlr). Comment ressens-tu ta carrière musicale : plus comme une Autoroute vers l'Enfer ou comme un Escalier pour le Paradis ?
GH : Un Escalier vers le Paradis, sans aucune hésitation ! Mais ce fut une Autoroute vers l'Enfer ![gros soupir] De 73 à 91, ce fut “ Highway To Hell ”.
U : Que laisses-tu en héritage aux jeunes générations du rock ?
GH : Mon héritage, c'est que si tu prends soin de toi et de ton corps, que tu assainis ton esprit, tu peux avoir une longue carrière. Tout au long des 70's, les gens voulaient mourir jeune pour avoir un joli corps quand ils mourraient… Ah les stupides trous du c** ! “ Ouais, tu sais, je vais mourir jeune comme ça je serai beau dans mon cercueil ! ” C'est tellement stupide ! Tommy (Bolin, le guitariste qui remplaça Ritchie Blackmore au sein de Deep Purple et enregistra l'album Come Taste The Band en 75, décède à 25 ans suite à une surdose d'héroïne le 4 décembre 1976, ndlr) disait cela [imitation de la voix nasillarde du guitariste] et il est mort ! Et il n'était pas beau dans sa tombe ! Il n'avait pas l'air beau dans sa tombe… Je vous jure, ça m'a rendu malade. Donc, Lemmy est encore ici, Keith Richard est encore là… Je ne sais pas comment Lemmy est encore ici –j'adore Lemmy, c'est un bon ami- mais pour ma part, si j'avais continué à boire je serais mort aujourd'hui, c'est sûr. J'étais dément… Dé-ment !
U : Ces temps-ci, quel genre de musique, quels groupes ou artistes écoutes-tu ?
GH : Je n'écoute pas trop de musique en ce moment parce que mon esprit en est rempli ! Et parce que cet album m'a pris six mois de ma vie, quand j'ai fini la dernière note au studio, quand j'ai joué la dernière note, je me suis dit que j'avais besoin d'un break, j'étais tellement fatigué ! Je n'ai pas repris la guitare jusqu'à la semaine dernière !
U : J'ai lu dans certaines interviews que tu apprécierais de travailler à nouveau avec David Coverdale, qui semble d'accord.
GH : Oui.
U : S'il te plait, dis-moi quand.
GH : Ca ne pourra se faire qu'en réunissant (Deep Purple) Mark III.
U : Et c'est possible ?
GH : Je ne sais pas. David veut une grande occasion et la seule grande occasion serait la reformation de DP Mark III. Là ce serait grand.
U : J'espère que mes fistons entendront ça ! Ils connaissent déjà Burn et Stormbringer par cœur.
G.H : Vraiment ?
U : Ouais ! Deux et cinq ans… Pauvres enfants !
G.H : Vraiment… [soupir de compassion pour les pauvres enfants]
U (Lulu) : Ils sont sur le bon chemin, ils joueront du rock'n'roll.
G.H : C'est fantastique !
U : Pour moi This Time Around (Come taste The Band) est un must. Une grande chanson avec une âme, chargée de feeling , dans un contexte hard rock. M'accorderais-tu une petite (whah ! l'euphémisme, ndlr) faveur en chantant quelques notes ?
[Sans un mot, Glenn, qui était jusqu'à présent confortablement calé dans son canapé, bascule légèrement la tête en arrière et la magie opère…]
“ The world around us, hangs in doubt (etc.) ”
[Amis lecteurs, si un abruti vous dit un jour que le surnom de Glenn (The Voice of Rock) est usurpé ou exagéré par un quelconque plan marketing, recevez ma parole d'honneur qu'il n'en est rien ! Ce qui sort de ce mec comme puissance et comme émotion est proprement stupéfiant (non, c'est pas pour faire un bon mot) ! Et ce timbre ! P*****, pouvoir balancer ça au débotté à presque soixante piges, à quatre heures de l'après-midi en plein jet lag ! Et en toute décontraction encore : on se serait cru à la fin d'un repas d'anniversaire en famille, quand le tonton chanteur en entonne une petite pour le plaisir de tous. La classe, la simplicité, la justesse, la force et la douceur. Heureusement que j'ai trouvé une poussière parisienne dans mon œil gauche pour sauvegarder ma virilité quand j'en ai écrasé une…]
U (B. Bout) : Merci beaucoup !
U (Lulu) : [gentiment moqueuse] Il va pleurer !
U (B. Bout) : [rire bête]
G.H : [rire attendri]
U (Lulu) : Arrête ou il va mourir… Respire, allez, respire ! C'est un vrai grand fan…[rire général]
U : Revenons à BCC. Selon toi, la musique de BCC est-elle du blues plus du hard rock ou quelque chose d'autre, quelque chose de plus, quelque chose de nouveau ?
G.H : C'est du hard rock ! C'est du hard rock avec du blues, c'est du “ hard rock-blues ” parce qu'il y a beaucoup de blues sur cet album : Little Secret est bluesy, Cold est assurément bluesy. C'est une bonne chose.
U : Le vrai hard rock repose sur le blues !
G.H : Tu sais… Ouais, c'est grand ! C'est du gros son !
U : Le premier album ressemblait à une jam session (une longue impro, ndlr). Tu nous disais l'avoir enregistré en quelques jours. Le second album a été enregistré de la même façon. BCC 2 me semble cependant plus écrit, les chansons me paraissent plus élaborées.
G.H : Ouais, ouais, c'est ce que je te disais tout à l'heure : les chansons ont été écrites chez moi entre mai et décembre. J'ai écrit onze/douze chansons dans mon studio. Mais je les ai écrites, puis effacées, puis réécrites, encore et encore. J'ai réécrit les paroles, j'ai écrit trois séries de paroles pour chaque chanson, avec trois titres différents, jusqu'à être absolument sûr. Si tu les écoutes vraiment, il y a une plus profonde et plus intentionnelle intensité des paroles sur cet album. Mon manque de foi n'éprouve pas de honte et est téméraire. C'est assez noir. Je me mets vraiment à nu. Ce sont des textes sombres. Tu sais, nous vivons des temps sombres. This Time Around est un texte sombre… Triste. Cold , quand tu écoutes Cold , je veux que tu écoutes Cold, c'est mon nouveau chef d'œuvre !
U : C'est ta chanson préférée ?
G.H : L'une d'entre elles, oui ! Elle me brise le cœur quand je la chante.
U : Qui est le “ fils quelconque ” ? ( An Ordinary Son est le neuvième titre de l'album, ndlr)
G.H : Joe. Il a dit qu'il l'avait écrite à propos d'autre chose mais je crois que quand son père l'entend, il doit s'effondrer en pleurs. T'as entendu ces paroles ? C'est très très beau et triste en même temps, n'est-ce pas ? Une p***** de grande chanson ! C'est grand et c'est de Joe !
U (Lulu) : Tu fais de la musique depuis si longtemps et les temps changent beaucoup. J'aimerais savoir ce que tu penses du téléchargement illégal. Y a-t-il un impact sur ta carrière, ta musique, sur tes affaires, en fait ? Qu'en penses-tu ?
G.H : Oh ! Oui, absolument. Ca a un effet ! Sur moi et pas que sur moi, sur chaque musicien ! La piraterie, c'est vraiment affreux, mec ! C'est comme si quelqu'un entrait chez toi pour te piquer ta bouffe. La question n'est pas de savoir combien ils prennent. C'est juste du vol. C'est comme d'entrer dans cette chambre et de piquer mon Blackberry… C'est pas cool !
U (Lulu) : Je suis tout-à-fait d'accord. Certains groupes, certains jeunes groupes s'en fichent et disent que le plus important est que les gens écoutent leur musique et qu'ils se moquent de savoir comment ils l'ont obtenue, s'ils l'ont payée ou non. Mais je pense que tu as raison et c'est quelque chose de très important de nos jours. Merci
U : C'était un plaisir et un grand honneur, Glenn.
G.H : Merci mec, pas de quoi !
U : Tu es vraiment aimable.
G.H : Oh, merci beaucoup.
[S'en suivent sympathique dédicace et poignées de mains chaleureuses : un sacré moment avec un grand musicien, je vous jure !]
En guise de conclusion : ruez-vous (légalement) sur Black Country Communion 2 sorti en juin. Si vous appréciez le hard rock des origines, celui qui vient de là, qui vient du blues, si vous ne jurez toujours que par Led Zep, Purple ou les Faces, je vous garantis une complète satisfaction car, l'ayant dégusté en avant première, je puis témoigner qu'il se situe un cran au-dessus de son prédécesseur qui n'était déjà pas si mal… Retrouvez évidemment la chronique sur le site et le live report du Bataclan.
Bouteil'Bout + Lulu