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G O T T H A R D

MARS 2014


Suite à la sortie de « Bang ! », deuxième album avec Nic Maeder au chant, Gotthard vient confirmer la bonne santé de la formation en s'entretenant avec la presse… Nous rencontrons Nic à cette occasion pour la première fois, nouveau membre apparemment parfaitement à l'aise dans son rôle, ayant déjà trouvé ses marques musicalement comme humainement avec les membres du groupe, mais sans doute un peu moins avec l'exercice promotionnel…


(UltraRock) Je pense que, depuis ton intégration, tu as dû avoir beaucoup de questions sur Steve Lee… Pourtant j'ai envie de commencer avec une question sur lui, peut-être peux-tu en parler avec plus de recul maintenant ?
(Nic Maeder) Oui, bien-sûr… Le groupe voulait vraiment continuer alors, et je suis vraiment content qu'ils m'aient choisi pour le faire. C'est vrai que quand je regarde maintenant avec le recul la première année qu'on a passée ensemble, on a quand même dû écrire un album, produire l'album, faire une tournée… l'année s'est passé avec une pression vraiment incroyable. Avec le recul, c'est vrai que je me dis : je ne sais pas comment on a fait ça ! C'était assez incroyable… Là il y a une grande différence maintenant, dans la façon dont on a pu faire ce deuxième album, on a eu vraiment plus de temps, ça fait une grande différence entre la façon dont les deux albums ont été faits.

(UR) Donc au niveau de la pression, principalement ?
(NM) Tout à fait, niveau pression… quoique bon, il y a toujours la pression pour le deuxième hein ! Un deuxième album est toujours dur à faire. Mais on avait plus de temps pour l'écrire, et aussi, du fait qu'on se connaisse mieux musicalement, on a vraiment écrit les morceaux par rapport à ma voix, cette fois. Donc l'album s'est fait d'une façon assez différente.

(UR) Tu vois cette différence au niveau même de l'écriture, toi ?
(NM) Oui. Enfin, pas seulement. La façon dont on écrit est la même, je veux dire c'est toujours les mêmes voix, on écrit toujours ensemble des couplets Leo [Leoni, membre fondateur], Freddy [Scherer, guitariste] et moi, mais on avait vraiment plus de temps pour le faire, pour essayer des choses, aussi. On a expérimenté beaucoup plus, je trouve, on s'est permis de pousser un peu les limites, alors que la dernière fois on était très conscients de conserver un certain style, dans lequel on voulait vraiment rester : on voulait vraiment faire un peu ce retour aux sources, si on veut, de Gotthard. Alors que cette fois on avait quand même l'impression d'avoir beaucoup plus de liberté donc on pouvait un peu expérimenter. Gotthard était un groupe qui avait beaucoup de styles musicaux un peu différents, dans le même album, donc on a même exagéré ça un peu plus. Puis aussi on a écrit beaucoup plus par rapport à ma voix, donc on a aussi des titres qu'on va faire avec un chant beaucoup plus bas, qu'on n'avait pas fait avant. On est très contents du résultat.

(UR) On va en reparler car c'est un point qui m'a particulièrement plu ! Mais pour finir sur le son de l'album par rapport au précédent, Hena avait comparé dans une interview le son de « Bang ! » à celui de « Lipservice », ce qui m'avait dérouté… Je ne sais pas si tu avais entendu ça ?
(NM) Bon, c'est Ronald Prent qui a fait le mix de l'album, et c'est lui qui avait coproduit « Lipservice »… Donc est-ce que Hena voulait dire ça ? Je ne sais pas. Moi je ne vois pas tellement ça comme ça en fait. Personnellement je trouve que c'est un album assez différent. Je ne saurais vraiment pas dire à quel album ça ressemble. Mais c'est quand même un album qui est très Gotthard … quelques morceaux moins, aussi, puisqu'on s'est vraiment moins limités… Toi tu penses à un album, vraiment ?

(UR) Non, justement. En tout cas je ressens bien ces nouvelles libertés avec le son, qui est à la fois plus moderne mais qui s'essaie aussi à de nouvelles choses, comme ces orchestrations plus fréquentes.
(NM) Tout à fait. Généralement, on passe beaucoup de temps quand on écrit, jusqu'à ce qu'on soit vraiment satisfaits… On ne va pas laisser un morceau si on est à moitié convaincus seulement. Nous nous concertons là-dessus tous ensemble quand nous travaillons les morceaux, donc s'il y a un truc qui ne marche pas, on va le changer. On passe donc beaucoup de temps sur les morceaux, et vu qu'on avait un peu plus de temps justement on a pu vraiment faire au mieux. Je pense d'un autre côté qu'on voulait aussi pousser les limites un peu plus, on était assez conscients de ça : on s'est dit « là on peut faire mieux, là on pourrait même partir dans telle direction différente » par exemple… Prends « Thank You »…

(UR) C'est bien le premier qui me vient à l'esprit !
(NM) Voilà. C'est un morceau qui est déjà long, c'est vrai que de nous jours on ne voit plus trop des morceaux longs comme ça – en tout cas le groupe n'a jamais fait ça auparavant. Et là, vraiment, c'était un morceau qu'on a commencé avec au début juste une guitare acoustique et une voix, c'était sensé être un morceau lent vraiment fait comme ça, qui faisait peut-être 3 ou 4 minutes au début. Et puis on a pensé à en rajouter plus, on a pensé à tenter diverses choses. Il n'y avait même pas de batterie au début, ça a vraiment été une évolution. En même temps, au niveau des paroles c'était un morceau qui était fait pour remercier les mères, parce que Leo avait à ce moment-là sa mère qui était très malade, et est finalement décédée malheureusement… Ça s'est passé tout du long de l'écriture de cet album, et ce morceau s'était vraiment développé en même temps. Donc c'était pour Leo un moyen de remercier sa mère qui était encore là, c'est pour ça que ce morceau s'est développé au fur et à mesure, qu'il a pris de l'ampleur avec ce qui se passait… C'était assez spécial.

(UR) Pour aborder le contenu même de l'album, je commencerais par ce qui pour moi en constitue le cœur : la partie avec « Jump the gun », « Spread your wing » et « I won't look down »… Ce côté plus dur n'est certes pas une nouveauté pour Gotthard, mais je trouve que vous l'appuyez particulièrement, en le remettant au goût du jour…
(NM) « Jump the gun » est un des premiers qu'on a fait pour cet album. Nous on le compare un petit peu, dans l'album d'avant « Firebirth », au morceau « Right on ». C'est un peu la même famille de morceaux d'un coté. C'est cool d'avoir des riffs comme ça… Ça par exemple c'est un morceau qu'on sait qu'on va faire Live, absolument ! On a l'habitude de ce genre de trucs : on sent déjà que ça va transmettre sur scène! Donc c'était un peu écrit comme ça… « Spread your wings », c'était vraiment déjà plus expérimental, presque un peu Rock Progressif même, mais oui je pense que c'est un peu un endroit où l'on n'a pas été avant vraiment avec Gotthard. C'était vraiment cool de faire, de pousser un peu… pour moi je pense que c'est celui où on a poussé le plus, de ce côté-là. C'était d'ailleurs le morceau qu'on avait essayé avec le producteur justement, Charlie Bauerfeind ! On avait fait la version démo de ce morceau avec lui, pour voir comment on pouvait travailler ensemble. Donc on est assez contents de cet autre morceau, aussi.

(UR) Si vous avez commencé la prod avec celui-ci, c'est peut-être du coup celui sur lequel vous êtes restés le plus longtemps, aussi?
(NM) Euh, non … « Jump the gun » a été écrit assez rapidement aussi, un peu plus rapidement je pense que certains – comme par exemple « I won't look down » ! Ça c'en est un où on a pris beaucoup plus de temps, où on a essayé des tournures différentes, et on a un peu bougé les choses… « Jump the gun » était assez rapide ; enfin je crois qu'il y avait une autre version un peu différente au début, mais on est y arrivés assez rapidement.

(UR) Je pensais surtout à « Spread your wings », vu ce que tu as dit sur la démo… et étant qui plus est un morceau plus travaillé.
(NM) Oui, celui-là on l'avait déjà travaillé avec Charlie. D'ailleurs on avait choisi un morceau un peu en dehors de l'ordinaire justement pour travailler avec lui, pour voir les idées qu'il pourrait amener aussi au niveau production, voir si c'était un bon choix. Mais c'est vrai celui-là il a pris un peu de temps, il y a eu plusieurs versions aussi pour arriver à ça. Et d'ailleurs, le riff du début de ce morceau est en fait la dernière chose qui est arrivée !

(UR) A propos de la production, le choix de Charlie rompt quelque peu avec la tradition des productions de Gotthard… Pourquoi ce choix ?
(NM) On avait une liste de plusieurs personnes pour coproduire avec Leo. Au début on voulait faire l'album avec Ronald Prent, mais lui il n'avait pas le temps. Et puis on avait essayé avec Charlie, puisqu'on avait fait un essai aussi avec lui, qu'on avait fait la démo dont j'ai parlé, et on s'était rendu compte que de toute façon avec Charlie, on bossait bien, et il bossait bien avec nous. C'est lui qui avait mixé aussi le dernier Live [Homegrown - Alive in Lugano], il avait quelques autres expériences avec nous au niveau du mastering… donc on connaissait quand même ses résultats dans son travail. C'était peut-être un peu plus Metal on va dire, et Leo d'un autre côté est plus Rock, donc c'est bien justement de pouvoir mixer avec Ronald Prent qui donne encore une autre dimension… C'est un bon mélange, je pense, des trois personnes, ça a donné un truc assez spécial.

(UR) Tant qu'on parle du mix, j'ai trouvé que la basse avait pris de l'ampleur… autant au niveau du son que de l'écriture dans les morceaux… Vous avez tenté de la pousser, ou c'est juste une impression perso ?
(NM) Marc [Lynn] a pas mal travaillé avec Charlie sur les lignes de basse, donc c'est vrai qu'il y a eu une attention assez forte là-dessus. Mais aussi sur « Firebirth » ! Avec Paul Lani ils ont vraiment bien bossé sur les lignes de basse ensemble. Oui, tout à fait… Moi vraiment, j'adore la basse, donc je suis très content !

(UR) On va parler un peu plus du chant, évidement… et je vais reparler de « Spread your wings », non seulement car comme je t'ai dit c'est sans doute mon moment préféré de l'album, mais aussi car sur ce morceau particulièrement je retrouve une impression que j'ai depuis « Firebirth » : ton chant souvent m'évoque Coverdale ! Ce qui est un compliment, pour moi. (Je précise car on peut penser pas mal de choses de Coverdale)
(NM) Non non pour moi c'est un compliment !

(UR) Tu es conscient de ça ?
(NM) Non, pas vraiment… C'est beaucoup le style qui fait ça, je pense, qui donne cet effet. Moi je suis à la base quand même un chanteur de Blues, c'est la façon dont je chante. Dans les couplets c'est vrai que, musicalement déjà, ça fait assez du style Whitesnake comme ça donc ça va tout de suite donner un peu ce côté. Mais ce n'était pas du tout conscient. Moi je m'imaginais plutôt dans le style du groupe Free, donc c'était ça que j'imaginais plutôt que Coverdale.

(UR) Malgré des titres comme celui-ci plus représentatifs du style de « Bang ! », c'est « Feel what I feel » que vous sortez en single, qui l'est bien moins…
(NM) C'est vrai que ce n'est pas le plus représentatif, non… je ne sais pas pourquoi on a choisi celui-là finalement ! Je ne me rappelle même plus …

(UR) C'est peut-être le plus « simple » ?
(NM) Ouais… c'est vrai que c'est un morceau assez simple, assez facile à retenir. On ne voulait pas non plus commencer avec une ballade, ou avec un truc trop compliqué… on s'est dit que c'était un bon mélange. Là on vient de faire un clip justement. Bon il y a aussi un truc qui est un peu différent, c'est que sur les couplets je chante vraiment bas. Il y avait donc ce côté-là… mais c'est dur à dire, c'est une discussion qu'on a depuis longtemps… il faut prendre une décision puis on y va !

(UR) Comme la majorité des groupes je pense….
(NM) C'est tellement la démocratie dans ce groupe… on discute longtemps pour prendre une décision, donc tout le monde a son avis, et puis on essaie de faire au mieux.

(UR) Vous avez donc pensé à d'autres morceaux ?
(NM) Euh… oui, on a pensé un peu à tout, en fait ! On a réfléchi un peu à tout. Mais c'est vrai que la plupart du groupe pensait plutôt à ce morceau… moi aussi d'ailleurs.

(UR) Le clip a été tourné dans les caves d'un monastère, et l'ex-Miss Suisse y apparaît…
(NM) Le thème du morceau était en fait un rêve que j'avais eu une fois, où j'ai rencontré vraiment « l'amour de ma vie », tu vois… Bien-sûr c'était quelqu'un que j'avais inventé

(UR) On doit être nombreux à faire ce rêve
(NM) Bah justement j'ai souvent parlé à plusieurs personnes de ça, et c'est vrai qu'un peu tout le monde a ce rêve-là ! C'est vrai qu'on ressent une espèce d'amour incroyable, un truc fou, quoi… qu'on ne ressent jamais dans la vie réelle. Et puis voilà je me suis toujours dit ça serait sympa d'écrire un morceau là-dessus. Et puis le clip, donc, a un peu un côté rêve, vraiment un peu… Je ne sais pas trop, il y a un côté un peu Alien dedans, un truc un peu spécial. Bon où ça a été filmé ça n'a rien à voir, oui c'était dans un monastère, mais on n'a pas choisi l'endroit pour ça. En fait ça n'a pas beaucoup l'air d'un monastère, c'est super-moderne… c'est touristique, même. C'est un endroit qui avait un peu un air comme ça, assez spécial… Et on avait justement quelqu'un, une copine à nous, une ex-miss Suisse, donc. C'était sympa.

(UR) Tu as donc écrit ce texte de façon assez perso. Je me demande comment tu envisages ton écriture plus globalement, te situant quand même dans le sillage de 20 ans de Gotthard…
(NM) Je crois que je n'en suis pas trop loin en fait. En général on fait déjà la musique un peu ensemble tous les trois, avec Leo et Fred… et après ça souvent je vais écrire comme je le sens moi. Parfois les autres donnent des idées aussi, parfois même on écrit les paroles ensemble. J'essaie de faire un peu à ma façon, de toute manière j'écris ce qui me passe par la tête. Et il y en a qui sont super-rapides, il y en a qui prennent du temps.

(UR) Je pensais surtout à la longue tradition derrière laquelle tu te situes…
(NM) Il y a toujours eu des thèmes un peu différents, il y a toujours un bon mélange, je trouve. Et j'essaie toujours de toute façon de mettre de tout dans mes textes.

(UR) A propos de cette diversité, as-tu participé çà un titre aussi personnel que « Thank you » ?
(NM) Oui, évidement... j'ai écrit toutes les paroles, c'est les miennes !

(UR) Malgré le thème si personnel à Leo ?
(NM) Alors le thème était clair, Leo voulait que j'écrive là-dessus.

(UR) Et lui n'a rien écrit ?
(NM) Non… un tout petit peu, mais la plupart c'est moi qui l'ai écrit. Lui il voulait « thank you », il voulait justement « thank you to you », lui il voulait ça comme thème. On a travaillé le thème aussi, assez en détail… Mais ça c'était le premier morceau, vraiment le tout premier qu'on a fait. On avait déjà « Red on a sleeve », du « Firebirth »… donc il nous restait à finir celui-là, mais après, le premier qu'on a commencé c'était « Thank you ». C'était donc tout juste avec une guitare acoustique, puis après ça s'est développé, mais le thème aussi s'est développé, parce qu'au début c'était pour remercier toutes les mères, et après c'est devenu beaucoup plus personnel bien-sûr, parce que sa mère était vraiment malade. Parfois c'est comme ça aussi, Leo a des idées et puis j'essaie d'écrire, traduire et décrire ce qu'il essaie de me demander. « Thank you » c'était encore une partie de travail à deux.

(UR) Tu fais bien de citer « Red on a sleeve » car je voulais en parler une peu : c'est un morceau assez différent, plus américain, et qui apporte aussi à cette diversité de l'album. Il se trouve qu'il fait partie de ceux que je préfère, aux côtés des 3 que je t'ai cités. Comment vois-tu cette autre facette de la musique de Gotthard ?
(NM) C'est vrai que c'est un de mes préférés aussi. Mais c'est un riff que j'avais depuis longtemps, ça fait des années, de mon ancien groupe. Mais je n'avais jamais fait un morceau avec… Il me restait toujours ce riff, j'avais toujours envie de faire un truc avec. J'y suis parvenu pour cet album et je suis assez content du résultat. C'est vrai que ça donne une couleur de plus, qui manquerait vraiment s'il n'y avait pas ce morceau sur cet album. Je suis content qu'il ait atterri là et pas sur « Firebirth » pour lequel je l'avais écrit.

(UR) Il n'était pas encore assez mûr, alors ?
(NM) C'est possible, il était plus ou moins fini déjà, donc on n'a pas changé grand-chose... Mais je suis content qu'il ait fini sur cet album, vraiment. Il y a plus sa place.

(UR) Un dernier élément qui donne sa variété à l'album est « Maybe », chanté avec Melody Tibbits… que je ne connaissais pas du tout avant !
(NM) Mais moi non plus !

(UR) Excellent ! Du coup, comment a-t-elle fini par chanter sur votre album ?
(NM) Bah c'est arrivé par hasard, ce n'est pas un truc qu'on avait du tout prévu… En fait elle venait pour faire des backings, et puis on avait besoin de quelqu'un aussi pour faire dans « Thank you » cette voix un peu angélique. Donc elle était là pour ca. C'est un copain à nous qui nous avait dit « Ecoutez, je connais cette fille, c'est une américaine, qui vit à Lugano justement. Essayez avec elle, vous verrez elle a une super voix ». Elle est prof de musique dans une école. On était en train de faire les backings pour la chanson, « Maybe », et puis elle s'est trompée et a chanté un bout qu'il ne fallait pas, ou je ne sais pas quoi… enfin bref : Leo a entendu sa voix comme ça toute seule et s'est dit « waouh » ! Je veux dire, ça se mélangeait bien avec ma voix, les harmonies, tout… Et puis finalement on a eu cette idée parce qu'on aimait bien sa voix, de là est partie l'idée d'essayer de faire un duo avec elle. On s'est dit « on essaie, on verra si on aime ». Ce n'était pas prévu mais pourquoi pas ? Même si ce n'est pas quelqu'un de connu ! Je veux dire, elle est vraiment inconnue. Mais ça apportait vraiment quelque chose au morceau.

(UR) Du coup le morceau a été composé dans une toute autre optique en fait… avec des lignes pour une voix et pas du tout comme un duo.
(NM) Non non, du tout. Et même, ce morceau-là, au début aussi, c'était juste un morceau à une gratte sèche et une voix. C'est un truc qui s'est développé, qui a changé et qui a pris de l'ampleur… et qui a fait un duo comme ça, donc ce n'était vraiment pas prévu.

(UR) Eh bien lui je l'imagine bien plus facilement en compo acoustique que « Thank you »…
(NM) Bah oui à la base c'était vraiment ça... même pas de batterie, rien, quoi.

(UR) Tu ne pourras peut-être pas encore me répondre, mais… à quel genre de setlist peut-on s'attendre sur la tournée ?
(NM) Alors justement ça va être un peu dur de choisir… Il y a déjà tellement de chansons à choisir, tellement d'albums, tellement de classiques Gotthard, que c'est vraiment dur. Déjà la dernière fois avec « Firebirth » on avait de la peine à mettre tout dedans, donc là maintenant ça va être encore plus difficile! D'autant qu'il y a beaucoup de chansons sur cet album qu'on peut s'imaginer Live… Donc le choix va être assez difficile, ça va vraiment être dur ! On a commencé un peu à définir tout ça, on est dans les débuts, pour ça. Affaire à suivre, on verra !

(UR) Tu en a déjà indiqué une ou deux… En revanche, autant la tournée précédente était logiquement axée sur le répertoire classique, autant on peut attendre que celle-ci fasse plus de place à l'album.
(NM) J'imagine, oui, je pense… Il y aura, bien-sûr, des morceaux, il y aura aussi des morceaux de « Firebirth », et des classiques.

(UR) J'ai encore plus prématuré comme question : On a parlé de l'évolution de cet album par rapport à « Firebirth », telle que tu l'as sentie... Sentez-vous aujourd'hui une évolution pour l'après-« Bang ! » ? En particulier vers ce pôle plus « Spread your wings » qui me plaisait ?
(NM) C'est un peu dur à dire pour moi personnellement, parce que je suis tellement dedans ! Il faudrait que j'aie un peu plus de recul, pour vraiment savoir. On vient de finir cet album, là, ça fait depuis le mois de février passé qu'on a commencé à écrire, donc on a passé beaucoup de temps dans le studio à faire ça. On verra, je pense déjà que l'évolution depuis le « Firebirth » nous a fait avancer, on a pris un chemin qu'on est tous assez contents d'avoir pris.

(UR) Par contre, tu peux poser un regard avec plus de recul sur votre 1 e album ?
(NM) Oui, déjà plus. « Firebirth » comme je disais c'était un album où l'on voulait vraiment un retour aux sources. C'était important de faire un album assez moderne quand même, mais vraiment rester très Gotthard. Et c'était un album qui était logique à faire de cette façon à l'époque, on n'aurait jamais fait « Bang ! », on n'aurait jamais commencé avec ça. Il fallait vraiment passer par là, donc pour nous on a suivi un chemin juste. En tout cas, après ces deux albums, pour nous maintenant on a pris le juste chemin, ça on est tous d'accord ! C'est dur d'être tous d'accord mais là on l'est tous absolument là-dessus.

(UR) En fait je le sens aussi comme ça, je qualifie volontiers « Firebirth » de « manifeste Gotthard », du coup je vois dans « Bang ! » une volonté d'évolution, et c'est pour ça que je me demandais si de votre côté vous ressentez cette tendance et si vous vous sentez la continuer ?
(NM) Là j'imagine que justement, comme on a pu faire avec « Bang ! », qu'on a pu justement ouvrir un peu plus, je ne pense pas qu'on va refaire le 1 e album : soit on restera comme ça, soit peut-être on ira encore plus loin… Je ne sais pas, on verra.

(UR) Pour finir, un mot de la soirée de lancement que vous prévoyez à la Volkshaus de Zurich, salle qui a justement vu les débuts du groupe ?
(NM) C'est un peu une salle légendaire de Zurich, tout le monde est passé par là-bas. Moi j'ai été voir plein de groupes là-bas quand j'étais jeune. Je pense que ça va être cool, car jouer dans cette salle c'est quelque chose. On a deux dates avant, histoire de se réchauffer un peu. Mais on se réjouit, ça va être sympa. Et puis on se réjouit surtout aussi de jouer des nouveaux morceaux Live, c'est toujours vraiment cool.

(UR)Parmi tous ces concerts que tu y a vus, plus jeune, il n'y a pas eu Gotthard, tiens ? ;-)
(NM) Non, pas dans cette salle-là ! Ailleurs, oui.

Dommage, c'aurait été symbolique… L'album sort maintenant, quelques dates près de chez eux suivent puis, après les festivals d'été (assez nombreux), la vraie tournée commence, avec une date à Paris le 21 octobre. See you.


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