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I N C R Y

Propos recueillis par Woak 'n Woll le 10 novembre 2015 à Paris


 

Pour ceux d'entre vous qui ne connaitraient pas encore INCRY, voici un petit topo, validé en live par Chris himself ainsi que par Frédéric, le manager.
INCRY, c'est un groupe de Rock formé en 2001 par Kourros (chant/guitare), et Doug (guitare) alors qu'ils sont en formation à l'ATLA. Rapidement rejoint par une rythmique composée de Did (basse) et de Baptiste (batteur), le quatuor enchaine les concerts pour enfin sortir son premier album « Face au Mur », en 2008.
En 2012, parait leur second opus « Rock.fr » sur lequel le batteur Tatoo succède à Baptiste. Tatoo quitte par la suite le groupe et c'est dès lors au tour de Chris d'assurer les drums.

A l'occasion de la sortie de son nouvel album « Pandore » (disponible le 11 décembre et déjà disponible en précommande sur le site : www.incry.fr ) , nous vous proposons de découvrir un groupe bien de chez nous ! Oui, un pur produit de notre bon terroir français !

Il est près de 14h30 lorsque je pousse pour la première fois la porte du Hard Rock Café. Il y a foule, on est en semaine… Pas de doute, la réputation de l'endroit est intacte. Après une dizaine de minutes d'exploration, j'ai le plaisir de rencontrer Kourros, Fred et Chris et de m'entretenir avec ce dernier.

Ultrarock : Parle-nous un peu de ta rencontre avec le groupe…

Chris : Noug m'a contacté via un site d'annonces pour musiciens. J'ai accepté de passer une audition, évidemment. Et ça s'est super bien passé. Les mecs sont très humains. Quand je suis arrivé la première fois, Kourros m'a tapé dans la main en me disant, « Salut mon pote » alors que je ne l'avais jamais vu, donc ça commençait super bien ! J'ai passé l'audition et au bout de deux jours j'étais pris. Voilà ! Aussi simple que ça. C'était très bien ! (rires)

Ultrarock : Une intégration rapide du coup ?

Chris : Tout à fait, j'ai tout de suite été dans le bain. Je suis arrivé avant la sortie du deuxième album mais après l'enregistrement. J'étais là pour la tournée Rock.fr. Pour tout dire, j'ai été pris le 2 mai, le 21 juin on faisait une Fête de la Musique et le 7 juillet, on jouait au Sonisphère avec MACHINE HEAD. C'était le deuxième concert de ma vie, je dirais, vraiment sérieux. Tout est arrivé super vite.

Ultrarock : Tu devais être stressé…

Chris : A ce qui parait j'étais blanc devant ma batterie (rires). C'était un super moment ! Jouer devant autant de personnes dès le départ c'était vraiment super cool. On a joué sur la scène secondaire. Il devait y avoir autour de 4000, 5000 personnes, ce qui est déjà vraiment pas mal.

Ultrarock : Que faisais-tu avant d'intégrer INCRY ?

Chris : Avant INCRY, j'avais eu des groupes avec lesquels j'ai joué pour des Fêtes de la Musique, rien de plus sérieux. Avec INCRY, ça a été une Fête de la Musique également, pour me préparer et ensuite le Sonisphère.

Ultrarock : Parlons un peu de tes influences. N'hésite pas à commenter également celles des autres membres du groupe. Certains reconnaissent, en vous écoutant, la patte de RAMMSTEIN, ne serait-ce que par le timbre de voix de Kourros, rythmiquement on se rapproche pas mal de METALLICA. Avez-vous des références, en ce qui concernent des groupes français, comme LOFOFORA ?

Chris : Non, on s'identifie plus à des groupes US, nos influences viennent de là-bas. On aime beaucoup les groupes français mais c'est vrai que, depuis notre enfance, on écoute beaucoup plus de groupes US. Pour ce qui est des influences du groupe, ils y en a certaines qui nous lient tous : effectivement les premières sont RAMMSTEIN et METALLICA. Ensuite, Did et moi on a un côté plus Métal extrême. J'ai commencé par du Black Métal, donc rien à voir avec INCRY. Did écoute des trucs qui arrachent complètement. On est plus Métal dans la session rythmique on va dire ! (rires) Alors que pour Noug et Kourros c'est plus calme ; j'ai l'habitude de dire ALICE IN CHAINS, ça peut être TOTO, des groupes comme ça, ce qui fait qu'il y a un grand choix, un grand panel de styles musicaux.

Ultrarock : Si je devais te demander tes groupes préférés, un batteur qui te marque particulièrement, qui me citerais-tu ?

Chris : Alors, mes groupes préférés, eh bien je vais faire un petit palmarès : en ex aequo en première position ce serait RAMMSTEIN et FIVE FINGER DEATH PUNCH. FIVE FINGER, que je suis depuis le début, même depuis avant leur formation, c'est un groupe que j'apprécie énormément. Ensuite, j'ai envie de dire STONE SOUR, POP EVIL et NICKELBACK.

Ultrarock : Effectivement c'est varié !

Chris : Ah oui, j'écoute de tout. Je peux écouter du Black Métal, même du Classique en passant par le Punk. Selon moi, quand tu es musicien il faut vraiment écouter de tout, c'est ce qui fait ta force. Ce n'est pas forcément facile parce que tu n'aimes pas tous les styles, mais c'est important.

Ultrarock : En ce qui concerne le batteur ? Tu peux en citer plusieurs si tu ne peux pas les départager !

Chris : Des deux batteurs qui me tiennent vraiment à cœur, celui auquel je m'identifie le plus c'est Roy Mayorga de STONE SOUR que j'aime beaucoup. J'ai, d'ailleurs, commencé la batterie sur du STONE SOUR et avec un autre groupe qui n'a rien à voir : SLIPKNOT. Ensuite, pour le deuxième batteur : Jeremy Spencer de FIVE FINGER. Ce n'est pas spécialement pour leur technique mais ils sont très métal et j'aime beaucoup leur façon de jouer, très carrée et très expressive.

Ultrarock : A quel âge t'es-tu mis à la batterie ?

Chris : A 15 ans. Je me suis d'abord mis à la guitare aux environs de mes 12 ans, je dirais. Mon père faisait de la guitare donc ça m'a permis de rentrer très vite dans cet univers et à 15 ans j'ai décidé de faire de la batterie. Et ça fait 10 ans que j'en joue.

Ultrarock : Maintenant, parlons de l'album « Pandore » qui sort le 11 décembre.

Chris : Et le 05 décembre, on joue avec MASS HYSTERIA. (Note : à 20h00 - LE PLAN – RIS ORANGIS (91).

Ultrarock : Content, j'imagine ?!

Chris : Très content ! C'est un des groupes que j'écoute depuis que je suis tout petit !

Ultrarock : Petite analyse sur « Pandore » donc. De ce qu'on peut écouter, on a quand même un côté assez sombre qui ressort, que ce soit dans les textes ou dans le rythme des morceaux tels : « Oxygène », « Rouge » ou encore « Cannibal ». La voix gutturale l'accentue davantage. Malgré cela, il y a des points qui donnent une touche d'espoir venant de certaines pistes comme « Le bonheur en prime » ou « Rock n'roll ». Quel est le message que vous souhaitez véhiculer par le biais de cet album ? Est-ce une critique de la société ? On y reviendra après je pense avec le titre « Monde virtuel » en particulier. ( Note : https://www.youtube.com/watch?v=c6rZ9uk7W74   lien vers le clip officiel « Monde Virtuel)

Chris : Le nom de l'album est venu bien après la composition. INCRY a l'habitude de parler de l'Humain dans sa globalité : passé, présent, futur que ce soit bon ou mauvais.
Le fait que Pandore soit antique, cela rend le thème assez intemporel. C'est quelque chose que tout le monde connait et qu'on n'oubliera probablement jamais et chaque personne peut s'identifier à un morceau de l'album pour en faire sa propre interprétation. Un morceau peut signifier plusieurs choses.
Effectivement, les morceaux sont sombres mais il y a un fond d'espoir. Et, justement, cet espoir, dans la Mythologie, a été enfermé dans La Boîte de Pandore : les maux ont été créés pour apporter le désordre et l'Apocalypse et l'espoir est resté enfermé dans cette boîte. C'est, en gros, ce qu'on a voulu faire : parler de l'Humain dans son intégralité.

Ultrarock : J'allais justement te demander pourquoi « Pandore » comme titre de l'album, mais visiblement, c'est le titre qui le résume le mieux.

Chris : Tout à fait. On trouvait la thématique de la boîte mystérieuse très intéressante. On s'est dit « pourquoi pas ? ». C'est finalement comme si tu mettais le CD dans le lecteur et que tu ouvrais La Boîte.

Ultrarock : Revenons maintenant à « Monde Virtuel », titre particulier puisqu'il s'agit également de votre clip. J'ai d'ailleurs regardé ce qu'en pensaient les viewers et la critique qui revient parfois concerne le texte qui serait jugé « trop simple ». Ce texte, vous l'avez écrit avec le Dr Karila (psychiatre et addictologue) qui a déjà travaillé avec SATAN JOKERS.

Chris : Oui, il a fait trois albums avec eux.

Ultrarock : Sans pour autant basculer dans la critique, on constate surtout que ce sont des mots simples mais qui sont justement là pour choquer ?

Chris : Tout à fait. Le texte est efficace, c'est un effet qu'on a recherché. Après, on ne cherche pas à taper sur les doigts des « geeks ». Laurent aurait très bien pu écrire un morceau sur l'addiction à l'alcool, au tabac, au sucre, etc... C'est plus un message de prévention pour dire que le monde est riche et qu'il ne faut pas s'enfermer dans ce genre de choses. A partir du moment où le jeu dicte ta vie, c'est qu'il y a un problème. On connait des personnes qui ont fini dans la rue justement à cause de cette addiction. Donc ça nous encore plus touchés et ça nous tenait à cœur d'en parler. Et les paroles de Laurent sont tombées à pic.

Ultrarock : Comment s'est passée la rencontre avec Laurent ?

Chris : Alors, c'était une rencontre entre notre manager et Laurent au départ. Nous l'avons rencontré bien après, plus amicalement au début et artistiquement, musicalement parlant, par la suite. Il nous a proposé d'écrire un texte pour une chanson quelconque et il a envoyé le texte à Kourros qui l'a très légèrement modifié. C'était aussi simple que ça.

Ultrarock : Vous pensez faire de nouveau appel à lui par la suite ?

Chris : Pourquoi pas ! On est ouvert à tout.

Ultrarock : En ce qui concerne les compositions au sein du groupe, comment est-ce que vous vous organisez ?

Chris : On n'a pas un rôle bien précis dans la composition. Sur « Pandore », le travail était différent des deux premiers albums. Là ou le groupe se réunissait vraiment pour composer, on a, pour « Pandore », utilisé des moyens technologiques multimédias. On composait les morceaux même sans les avoir joués. On samplait une batterie et on avait tout de suite un aperçu de ce à quoi allait ressembler le morceau. En général, Noug m'envoie un riff, j'ajoute ma batterie dessus, je renvoie, il l'adapte et, de fil en aiguille, ça se fait.
Tout le monde est libre de composer. Kourros, sur « Le bonheur en prime », a fait une partie de la batterie ; moi, faisant de la guitare j'ai écrit les riffs rythmiques de « Copboy » et d'« Oxygène ».

Ultrarock : Vous vous servez de vos capacités de multi instrumentistes…

Chris : Oui, tout à fait ! On se respecte par contre. Si je galère à la guitare, je ne vais pas composer complètement un morceau. Dans ce cas là, je vais voir Noug et je lui dis que, comme c'est lui le spécialiste, je préfère qu'il le fasse. On a chacun notre rôle mais on se laisse la liberté de pouvoir composer chacun de notre côté.

Ultrarock : INCRY, c'est donc bientôt 15 ans de formation et plus de 400 concerts. Si tu ne les as pas tous fait, tu en as toutefois un sacré paquet à ton actif ; si je devais te demander un évènement des plus marquants qui te soit arrivé pendant un show…

Chris : Un truc qui m'a marqué… (petit moment de réflexion) … Pas grand-chose de très choquant en fait… Cela peut arriver assez souvent mais je me souviens qu'en plein concert j'ai éclaté ma caisse claire… J'ai fait un énorme trou… Je pouvais plus jouer, je n'avais pas de caisse clair de secours… Heureusement c'était deux morceaux avant la fin. Du coup, j'ai retourné ma caisse claire et j'ai fini la dernière peau (rires) .

Ultrarock : C'est pas mal ça ! Ce n'est pas si commun.

Chris : On a continué ! J'avais plus de caisse claire, mais on a continué ! (rires) C'est un peu la panique à ce moment là mais ça fait de bons souvenirs pour le coup. Il faut garder son sang froid.

Ultrarock : Dernière question : qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter, à toi et au groupe ? A part, bien sûr, « Le bonheur en prime » ? (dédicace au groupe ! Yeah)

Chris : Je pense qu'on va tout d'abord essayer de s'exporter dans les pays francophones de l'Est. Pourquoi pas aller en Angleterre, on est ouvert à tout ! Si on nous propose, une première partie avec KORN en Italie, bon bah on va y aller, hein !! (rires) On ne va rien refuser de toute façon.
Evidement, on espère tourner un peu plus, rencontrer encore plus de personnes ; parce que c'est toujours cool de rencontrer des gens à 2000 km et de savoir ce qu'ils pensent de ton album, même s'il y a de la critique. On espère surtout ça. Par ailleurs, on prépare un show pour 2016, « aux petits oignons », comme on dit !
Pouvoir vivre de notre musique, ce serait le rêve de chacun des membres du groupe. Quand on en parle, on se dit qu'on aimerait bien. Maintenant, on fait ça pour le plaisir. Si on n'y arrive pas, on n'y arrive pas. On sait qu'on a encore pas mal de choses à prouver et on y travaille.

Woaknroll

 

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