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INTERCEPTOR FEST

Interview réalisée par M@x Born à Paris, le 5 septembre 2017


(c) JENNA L.R

Amis chevelus (ou non) de Gironde et de Navarre, un festival underground vous attend les 5,6 et 7 octobre à Bordeaux. Ultrarock a échangé avec Guillaume sur le comment-du-pourquoi-du-parceque afin de vous donner l'envie de vous déplacer en masse.


UR : Bonjour Guillaume? Peux-tu te présenter et me dire ton rôle dans le festival ?

Guillaume : Je travaille sur la communication de l'Interceptor Festival avec Flore qui abat un travail de dingue. Pendant l'année, je travaille au Void, l'un des deux lieux organisateurs, en tant que chargé de communication, ça reste dans le même domaine, il y a juste le cadre qui change.

Tu viens d'évoquer le Void, il y a trois lieux séparés, peux-tu expliquer un peu, pour ceux qui ne connaissent pas Bordeaux ?

Alors je corrigerai en disant que ce sont deux lieux et demi puisque la place Dormoy est située juste en face, de l'autre côté de la rue de la RockSchool Barbey. Ce festival est une idée née de discussions de fins de concerts entre copains du Void et de la Rock School Barbey. Il n'était pas possible de monter un tel festival seul chacun de son côté, mais à force d'en parler autour de nous, un feu vert nous a été donné, dix mois après nous y voilà quasiment.

Ces deux structures sont-elles similaires ?

Les deux profils sont bien différents, le Void est une salle indépendante et associative où tous les membres sont bénévoles et qui a pour vocation d'organiser des concerts underground, le Punk dans toute sa diversité, le Metal et son large éventail. La RockSchool Barbey est une Snac avec un jauge bien plus importante, 600 personnes contre 200 personnes pour le Void, des moyens différents mais avec la même passion pour cette mise en valeur de cette vie culturelle bordelaise. Celle-ci a perdu de son rayonnement ces dernières années et nous souhaitions collaborer afin de mettre en valeur les deux lieux et la vie bordelaise au quotidien. Nous allons permettre aux festivaliers de naviguer entre les trois lieux pour assister à des concerts et de découvrir des endroits phares du centre-ville de Bordeaux. C'est une des zones la plus vivantes et animées de la ville.

Profitons de ton expérience : comment se porte le monde du Rock et Metal sur Bordeaux ?

Les musiques dites "extrêmes" sont assez peu représentées, dans cette zone c'est le premier festival de cette envergure. Notre volonté est de proposer un nouvel évènement de moyenne ou grande envergure sur Bordeaux car en termes de festival Metal français, on pense essentiellement au Motocultor, au Hellfest, au Fall Of Summer. C'est l'occasion d'avoir un rassemblement dans le sud-ouest. On sait que dans le passé la scène Punk et Metal était très active avec Lagwagon, Dying Fetus, Gojira et des gros noms qui se produisaient alors que depuis une dizaine d'années on a tendance à les perdre de vue. On a senti qu'il y a un public demandeur, le milieu associatif est très actif bien que peu médiatisé, le Hard Core, le Thrash, le Death sont bien représentés. Par le bus, le train avec la LGV, la gare qui est à 800m, le covoiturage, il y a moyen de faire venir les gens.

La ville vous soutient ?

Oui, l'agglomération et la SNCF communiquent sur le festival, nous sommes tombés sur une personne vraiment réceptive, ce qui nous a confortés dans notre projet

La programmation est plutôt extrême. Quelle est, selon toi, la chance d'attirer un autre public que celui ciblé et surtout averti ?

Nous voulons fédérer les fans de Metal les plus endurcis, j'ai été surpris d'apprendre que les fans de Heavy n'allaient pas nécessairement à des concerts de Death ou de Black Metal. Ce n'est pas le cas au sein de l'organisation et en partant de ce constat on s'est dit "pourquoi pas les festivaliers ?". Les Swans ont accepté de se joindre à nous, ce sont presque des Ovnis pour certains mais je les perçois plus comme un liant, la carrière du groupe aborde plein de courants différents. Son approche et sa philosophie sont en phase avec ce festival. Il y a une porte entre ouverte pour quiconque a l'envie de découvrir, fan ou pas de ces styles extrêmes. Le samedi après-midi se passe sur la Place Dormoy, il y a du Thrash, du Grind Core, du Stoner, du Death.

"Nous voulons fédérer les fans de Metal les plus endurcis"

 

J'ai vu qu'à part le premier jour, chaque date est un mélange de genres

C'est vraiment pour sensibiliser le fan endurci et lui dire d'ouvrir la porte d'à côté car il peut y trouver son compte, le samedi après-midi est gratuit dans ce sens

J'imagine que la Place Dormoy est en plein air

Oui et pour moi c'est une surprise que cette proposition ait été acceptée par la ville, je n'y croyais pas trop mais nous avons eu le feu vert. Ce sera en plus un après-midi non édulcoré, c'est une bonne occasion pour faire découvrir nos musiques extrêmes.

Aujourd'hui tu fais de la promo à Paris pour un concert qui se passe à Bordeaux, c'est paradoxal, penses-tu que le public va faire le déplacement comme pour d'autres festivals plus établis ?

Nous n'avons pas vocation de faire venir des gens de toute l'Europe, même si la programmation est internationale, mais plutôt dans un périmètre de 600 km. Notre campagne de communication est basée sur le Do It Yourself, en plus des moyens conventionnels, par nos copains, qui ont un réseau, ont promu dans les autre festivals au sein de la France et des pays limitrophes, l'accueil a été très bon partout à la vue de la programmation. C'est ultra facile de venir sur Bordeaux, en deux heures on y est, le tarif du festival est attractif, on ne profite pas de la manne de proposer des groupes rares dans l'hexagone. Ca permet d'avoir les moyens de faire le voyage jusqu'à nous, c'est une de nos grosses motivations, la période des festivals ayant été bien remplie cet été.

Il y a de plus en plus de gros festivals en France, d'autres mettent la clé sous la porte quelques jours avant la date, on est à un mois de l'évènement, avez-vous étudié toutes possibilités pour le réussir ?

Au niveau financier, il y a une prise de risque évidente mais nous avons confiance en notre projet. Qui ne tente rien n'a rien, on découvre plein de choses sur le tas mais nous y mettons toutes nos tripes, nous n'avons pas rencontré beaucoup d'embuches majeures. La logistique est différente des concerts habituels, les billets, les hôtels, nous avons fourni un travail énorme, tout est prêt, il ne manque plus que le public. Ce sont des salles en dur mais il y aura des Food Trucks végétariens et non végétariens, de la bouffe asiatique, mexicaine. De plus nous sommes en centre-ville et il y a plein de shops, le marché des Capucins et ses produits locaux. On ne manquera pas (rires)

Le nom Interceptor, c'est en hommage à la voiture ou au film de SF russe de 2009 ?

Oui la voiture, nous sommes tous fans de l'univers Mad Max, nous avons entre 25 et 40 ans passés et sommes tous marqués par l'univers post apocalyptique

Tu as adoré le reboot sorti sur les écrans alors ?

Ah oui j'ai adoré !

As-tu vu la version chrome, noir et blanc ?

Ah non je ne l'ai pas vue celle-ci

Alors je ne peux que te la conseiller, ce festival est ce pour toi un one-shot ?

Non, on souhaite le pérenniser si cette année est réussie, nous ferons en fonction de ce qui arrivera et surtout dans le même esprit. Nous avons du recul par rapport à tout ça, le but n'est pas de faire un festival gigantesque, nous tenons à préserver l'image d'un évènement pointu.

Avez-vous subi, le diktat des agents qui auraient voulu vous imposer des bouquets de groupes bien précis ?

Non pas spécialement, on a eu pas mal de liberté, certains groupes étaient dispos, pas d'autres ou frileux de participer à une première édition.

Par contre, il n'y a qu'un seul groupe de Bordeaux

Oui, pour le coup, il y a huit ou neuf groupes qui sont français, nous voulions proposer une programmation différente que celle que l'on promeut toute l'année sur nos deux espaces. Pour les prochaines éditions c'est tout à fait envisageable. Il y a plein de personnes de la scène bordelaise qui ont dit qu'ils souhaitent le faire en tant que festivaliers et en profiter. Nous sommes une grande bande de copains.


Le site du festival : http://interceptorfest.com/accueil/

M@x Born

 





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