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Jean-Charles DESGROUX

interview réalisée par M@x Born



Non contents de confier à Jean-Charles DESGROUX deux heures complètes de playlist en l'honneur de la sortie de son livre HAIR METAL SUNSET STRIP EXTRAVAGANZA!, nous avons profité de l'occasion pour en savoir un peu plus sur ce journaliste et auteur (à succès).
Qui est-il ? D'où vient-il ? Réponses ci- dessous :


UR : Bonjour Jean-Charles, peux-tu s’il te plait, te présenter à nos lecteurs ? Quel est ton parcours journalistique ?
Jean-Charles : Salut ! J'ai démarré comme pigiste chez Rock Sound en 2002, commençant par chroniquer un peu tout et n’importe quoi, production néo-metal du moment, extrême, et généralement du hard FM au black, death, indus, whatever ! Ça tombait bien, je ratissais large le spectre du metal, tout m’intéressait. Puis j’ai continué avec une partie de l’équipe dans des mags toujours axés très « teenagers », en m’occupant d’une bonne partie du metal chez Rock One, multipliant les interviews et les chroniques (des dizaines chaque mois !). En 2007 j’intègre un magazine plus adulte : Crossroads, où j’ai une liberté d’action totale, et où je me régale à rédiger de gros articles de fond sur mes idoles : j’interview Ozzy, Iggy Pop, Alice Cooper, Blackie Lawless, et des dizaines d’autres. Après l’arrêt du mag, c’est Rock&Folk qui vient me proposer de collaborer avec eux : je suis ravi, le magazine est quand même une référence - et j’y travaille toujours. Parallèlement, je rencontre Christian Lamet et, tout en devenant potes, je travaille avec lui chez Hard Force, mon mag de chevet, ainsi que Metal XS sur un format TV/video. Au-delà de ça, j’ai dû collaborer à 4 ou 5 autres magazines, multipliant les opportunités en vue d’une seule chose : m’éclater !

UR : Je me suis laissé dire que ta passion pour le genre hard Rock ou Metal ne date pas d’hier.
Jean-Charles : en effet, je suis tombé dans le chaudron fin 88 début 1989 : j’étais en 4ème, genre laissé pour compte et en-dehors des « bons cercles », et un mec me file une cassette d’Iron Maiden, « SeventhSon of A SeventhSon », complètement par hasard : je ne connaissais RIEN de RIEN au hard-rock, et là, je suis transi, amoureux, touché par la Grâce. Quelques secondes après l’intro de « Moonchild », je savais que mon destin allait changer et que ma vie ne serait plus jamais la même. Une révélation, et j’ai suivi cette voie sans fléchir, avec une passion exponentielle depuis mes 13 ans.

UR : Quels sont les autres ouvrages signés de ta main ?
Jean-Charles : j’ai sorti « Du Cauchemar à la Réalité », la toute première biographie française sur mon idole OZZY OSBOURNE en 2007 chez Camion Blanc. Par la suite, même si j’avais d’autres projets en tête, je n’ai rien fait d’autre que d’écrire des centaines d’articles avant de me décider à aller tenter une aventure plus ambitieuse chez Le Mot Et Le Reste, selon de nombreux amateurs, la meilleure référence en ouvrages musicaux en France. Après des mois d’attente, ils me valident un premier projet chez eux : la biographie d’ALICE COOPER, sortie en juin 2015…

UR : Ce livre sort moins d’un an après celui sur Alice Cooper paru en 2015, es-tu donc un insatiable journaliste hyperactif ?
Jean-Charles : A peine plus d’un an après en fait ; c’est exactement ça : insatiable, hyperactif, boulimique, un peu too-much quand-même : je n’arrête pas et ne sais pas dire non, à commencer par moi-même… J’ai l’ambition de sortir un livre tous les 15-18 mois !

UR : Qu’est ce qui te pousse à écrire, d’une part, et, d’autre part, à vouloir mettre le courant Hair Metal à l’honneur ?
Jean-Charles : C’est avant tout l’envie de transmettre : j’ai tout appris, à 90%, par tous les magazines et les brillants journalistes qui m’ont transmis toute cette culture, toutes ces infos. En même temps que l’achat de disques, j’ai, depuis 1989, acheté TOUS les magazines français qui sortaient chaque mois, jusqu’à aujourd’hui… tout en ayant racheté des stocks des années 80, Enfer et compagnie, et je me suis, entre autres, abonné à Classic Rock depuis le n°1 ! Après, le hair-metal, c’est mon adolescence, même si je n’ai découvert tout ça qu’en 1989, depuis la province ! Non, je n’étais pas à L.A. en 1987, mais j’ai toujours fantasmé sur l’idée de vivre ça… j’aime tant de styles de rock différents, mais le hair-metal est un peu plus affectif, le truc qui ne me fera jamais grandir définitivement. Et, en plus, le hair-metal n’est PAS un style de musique : c’est une attitude, un look, un style de vie, un modèle, une caricature, tout ce qu’on veut mais, musicalement, il y a tant de tendances musicales différentes en son sein : c’est ce que j’ai voulu démontrer dans le livre, en en dressant un très vaste portrait.

UR : Ce style, souvent raillé pour son look, te semble-t-il sous-estimé ?
Jean-Charles : mais carrément ! Comme je le disais, c’est tout sauf UNE définition musicale : certes, les majors du disque, le marketing, les radios et surtout MTV ont essayé de formater TOUS les groupes de hard-rock des années 80, sauf exception. Alors, oui, nombreux sont ceux qui ont joué le jeu, parfois en serrant des dents, mais en sortant tout de même des chefs d’œuvre ! Alors, stigmatiser tous ces groupes pour leurs looks ? C’est injuste. Beaucoup ont fait de la merde, je suis d’accord, mais vous allez pouvoir vous ruiner en allant dénicher un paquet de disques absolument jouissifs qui appartiennent, bon gré mal gré, à cette étiquette.

UR : Le Grunge a balayé ce style et a mis pas mal de ces groupes sur la touche, à l’époque et encore maintenant. As-tu un peu de rancœur ou cela, remis dans son contexte, te parait-il logique ?
Jean-Charles : De la rancœur, non. A l’époque, j’étais un peu dégoûté de voir Pearl Jam remplacer Mötley Crüe en couverture des magazines, mais j’ai très vite appris à aimer tous ces groupes alternatifs, Seattle et autres, Tout en continuant, sans relâche depuis 25 ans, à vénérer mes groupes. Après, rétrospectivement, il fallait que ça change : mille groupes sont venus saturer un marché caricatural, oui, et ça a débordé. Même si ça a hélas empêché d’autres excellents groupes, le cul entre deux chaises, de vraiment exploser, comme Love/Hate ou Bang Tango. Mais on va dire que oui, il fallait secouer un peu le système : toutes les révolutions sont bonnes à prendre, même si on sait qu’elles sont orchestrées pour les mêmes raisons, quelles qu’elles soient !

UR : Musicalement parlant, Guns N’ Roses ne ressemble pas à Poison, Styper ne ressemble pas à KISS. Penses-tu que certains combos sont, malgré eux, affiliés à ce courant musical ?
Jean-Charles : OUI ! On me reproche parfois d’avoir mis les Guns dans le même panier ! Ce n’est quand-même pas moi qui leur ai fait porter des cuirs moulants, du maquillage, du lipstick et des coiffures fantasques à faire rougir Michael Monroe entre 1985 et début 1987 ! Ils ont joué un jeu, puis ont affiné leur véritable image, leur identité plus directe, street et sale. Sleaze donc : on tolère Faster Pussycat ou L.A. Guns sous l’appellation Hair Metal, mais c’est pareil, non ? Un autre exemple : Cinderella. Ok pour les looks, ok pour la production du premier album, mais sinon ? « Night Songs » ce n’est qu’un putain d’album rock’n’roll, plus inspiré par AC/DC et Aerosmith que Bon Jovi, non ?!

UR : Certains groupes se reforment avec plus ou moins de pertinence, d’autres sortent toujours des albums. Doit-on s’en réjouir ?
Jean-Charles : oui. Certaines générations n’ont pas eu le bonheur d’être témoin de ça. On joue clairement le jeu revivaliste, nostalgique : aux States, les festivals Rocklahoma ou autres, c’est pareil que Stars 80’s ! C’est fait pour les ex-groupies ménopausées et les bons WASPs qui votent Républicain, mais c’est juste du fun, une capsule dans le temps. Et ça attire aussi les plus jeunes, qui veulent peut-être un peu plus s’amuser que ceux qui pleurnichent en écoutant Radiohead. Après, la qualité des albums, bof bof… on veut écouter les tubes, comme tout le monde. Je préfère franchement découvrir un nouveau groupe avec sa personnalité singulière, que me taper un quinzième album d’une version de L.A. Guns avec un seul membre d’origine…

UR : Te réjouis tu qu’enfin certains de ces groupes, grâce à l’évolution de la qualité de la production, aient un son bien meilleur que dans les années 80 ?
Jean-Charles : J’aimais le son des anciens : les Beau Hill, Michael Wagener, etc… La prod’ d’aujourd’hui est trop propre, rutilante et, finalement, aseptisée, et manque de cachet. J’adore Steel Panther et leur son est mortel, parce que ça colle avec leur vision des années 2010. Après, écouter du Quiet Riot ou du Ratt avec une production ultra-metal et moderne, je ne suis pas fan… Ok plutôt pour une bonne remasterisation des classiques… bien que je les réécoute en vinyle ! Pas les 180 grammes à la con, arnaque du siècle, mais bien mes vieux pressages que j’ai précieusement gardés ou que je continue à chiner !

UR : Y a-t-il un groupe que tu regrettes de ne pas avoir pu voir sur scène ?
Jean-Charles : Ecoute, il y en a 1000 ! Pour le coup, étant un petit provincial né trop tard, mon premier concert c’était Love/Hate et Ozzy Osbourne à la Cigale en mars 1992 ! Alors, tu imagines que j’ai raté tous les concerts cultes des années 80 ! Mais tous mes potes, mes amis un poil plus âgés, y étaient tous… alors ils m’ont tout raconté… comme des grands frères !

UR : La multiplication des festivals en France te semble-t-elle bénéfique à la scène française orientée hard FM / AOR / Hair Metal ? Existe-t-elle vraiment ?
Jean-Charles : Non. Pas grand-chose à se mettre sous la dent. Je suis un fan aveugle du Hellfest, que je soutiens à 100%, et dont les détracteurs bornés, hyper-exigeants et snobs m’emmerdent. Mais il faut se rendre à l’évidence : ce n’est pas le concept du Sweden Rock ! Au mieux avons-nous eu Mötley, Twisted, Steel Panther, Sebastian Bach. Mais c’est tout, grosso modo. Peut-être pourrions-nous suggérer à Ben Barbaud une septième scène, la « Sunset Strip Extravaganza » ?!


UR : Le buzz médiatisé de BLACKRAIN, il y a quelques années, est-il, selon toi, un bon signe ?
Jean-Charles : Bon signe je ne sais pas… moi je les imagine davantage exploser ailleurs qu’en France. Notre pays a des limites quasi-infranchissables pour cette culture-là. Le rock fun, ensoleillé, sexy, festif, dans notre pays de névrosés et de dépressifs ? Allons… Moi BlackRain je les soutiens à mort, je suis super fan, mais je vois leur potentiel ailleurs… comme Gojira dans une autre mesure…


UR : Question difficile : conseille à nos lecteurs 5 albums à écouter en priorité, choisis dans cette anthologie !
Jean-Charles : Ah ah ah ! J’ai déjà vachement écrémé ! De quelques centaines de références j’ai réduit à 100 pour le livre et tu m’en demandes 5 ? pffff… !!! MOTLEY CRUE « Shout At The Devil », RATT « Out Of The Cellar », le premier VAN HALEN, « Appetite » des GUNS et « Slippery When Wet » de BON JOVI… mais trop dur !


UR : Question encore plus difficile : quels sont tes 5 préférés ?
Jean-Charles : Bon, alors spontanément, à chaud, aujourd’hui à 17h00, je dis MOTLEY CRUE « Shout At The Devil », LOVE/HATE « Blackout in the Red Room », RATT « Out Of The Cellar », le premier STEELHEART et allez, le premier W.A.S.P. ! Mais cette question est in-dé-cente !


UR : As-tu un souvenir positif et réjouissant au cours de tes rencontres, avec un ou des artistes, que tu voudrais partager avec nous ?
Jean-Charles : oh la vache, des souvenirs j’en ai 1000 ! C’est ce qui me construit : les projets et la course aux souvenirs qui vont avec ! Mais je dirai que celui qui restera gravé à jamais, au plus profond de mon cœur et de mes tripes, c’est ma rencontre avec Ozzy Osbourne en avril 2007. Trente minutes d’entretien en tête à tête dans le studio B d’Abbey Road, là où les Beatles ont enregistré tous leurs disques. Ca faisait 18 ans que je rêvais de pouvoir lui parler, et dans un tel endroit… Tu imagines l’émotion ?!
UR : Pour conclure, as-tu un autre projet en cours ?
Jean-Charles : j’en ai un nouveau que je démarre exactement cette semaine ! Mais c’est top-secret ! Rendez-vous fin 2017 ! Et après, il y en aura un paquet d’autres !

UR : Merci à toi
Jean-Charles : C’est moi qui te remercie pour ton soutien !


M@x Born

 





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