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Propos recueillis par Aidan à Paris


C'est dans un petit bar sur les bords du canal Saint-Martin que nous retrouvons JIMM pour parler de son nouvel album "Incandecence" mais pas seulement !


Ultrarock : Salut Jimm, merci d'avoir répondu présent pour cette interview d'UltraRock. L'album Incandecence est sortie le 28 septembre. Quels sont les retours ?

Jimm : Pour l'instant, ça va. J'ai eu pas mal de chroniques dans les médias. C'est plutôt bien accueilli, ça plait assez dans l'ensemble.

UR : Je n'ai vu que des chroniques positives. J'en ai même vu de Belgique, des Pays-Bas...

Jimm : Oui, il y en a eu deux sur des sites hollandais, une sur un site espagnol, une sur un site belge. Après il y a les sites français... Il y a juste une (chronique) sur un site hollandais, de metal assez bourrin, qui m'a descendu. Mais bon, c'est le jeu de toute manière !

UR : Quelles améliorations as-tu apportées à cet album par rapport au premier ?

Jimm : Je dirais principalement au niveau des textes et de la voix. Parce qu'au niveau musique, ça reste un peu dans le même style que le précédent. Je chante mieux qu'il y a trois ou quatre ans. Les textes, j'ai essayé de les bosser un peu plus. Et aussi au niveau de la prod, on a fait plus d'arrangements sur ce qui est des chœurs, travail des voix. Je dirais principalement une amélioration au niveau de la partie vocale.

UR : Pour toi, c'était la partie qui demandait le plus d'attention ?

Jimm : A la base je suis guitariste et je chante un peu par défaut. Je suis meilleur guitariste que chanteur, largement, et je ne suis pas auteur non plus. Donc je trouvais ça important, c'est normal !

UR : Pourquoi tu ne laisses pas le micro à un chanteur ?

Jimm : (Rires) Ça, on me l'a déjà demandé plein de fois. En fait j'ai eu trop de galères avec les chanteurs dans mes anciens groupes. Et vu que j'écris mes chansons moi-même, je préfère les chanter moi-même. C'est une question de pratique et aussi... en fait je ne vois pas quelqu'un d'autre chanter mes textes. J'ai pris goût à chanter aussi. Au début ça me saoulait un peu, je n'arrivais pas à grand chose, mais maintenant j'aime bien ça. Et tu ne peux compter que sur toi-même. Il y a eu tellement de variations de line-up par le passé que maintenant je fais textes et musiques moi-même.

UR : C'est étonnant que tu chantes en Français alors que beaucoup de groupes de rock jouent la carte internationale en chantant en Anglais. Pourquoi ce choix ?

Jimm : Pour plusieurs raisons. Déjà, j'ai toujours écouté du rock français depuis que je suis ado avec des groupes comme Trust, Noir Désir, début des années 90 et un peu plus tard des groupes comme Eiffel... il y a eu les Sherrifs aussi, même Axel Bauer, des choses comme ça. J'ai toujours écouté du rock français, ça m'a paru naturel de chanter en français. Même dans mon premier groupe, on avait un chanteur qui chantait en français. Donc c'est la première raison. Et ensuite, je n'ai pas le niveau en anglais. J'ai un accent de merde et un niveau lycée, donc ça ne me permet pas d'écrire des textes et de m'exprimer pleinement avec une langue que je ne maîtrise pas.

UR : Qu'elles sont tes influences musicales, hormis celles que tu viens de citer ?

Jimm : Là c'était le coté français. Après, on va dire que 90% de ce que j'écoute, c'est du rock américain. Donc j'ai commencé avec les Guns, à l'époque. C'est le premier groupe que j'ai écouté, en fait. Plutôt la période 90-95 avec Nirvana, Guns N' Roses. Même des albums des Ramones à cette époque-là, Therapy, les Pixies. C'est vraiment la période du début des années 90, c'est là où j'ai découvert le rock. Après il y a eu des groupes à la fin des années 90, début 2000, comme Papa Roach, Deftones, Alter Bridge, Creed... Muse aussi, les premiers albums de Muse. Après, dans les groupes récents, il n'y a pas grand chose en fait. C'est surtout début 90 et fin 90. Et les solos de guitares des années 80 comme Bon Jovi, les trucs de Guitar Heros, Ozzy Osbourne...

UR : C'est un album auto-produit, ça veut dire quoi exactement ? Que tu as investi toutes tes économies dans le projet ?

Jimm : Oui c'est ça ! La production, l'enregistrement de l'album, les frais de studio, c'est moi qui ai tout payé. Je n'ai eu aucun apport extérieur. Après, tu as tout ce qui est SDRM pour dupliquer le CD, les droits de duplication. Tout le travail pour sortir un album, c'est moi qui ai tout financé.

UR : Et au niveau de l'enregistrement, tu as pris des musiciens ?

Jimm : En fait je fais la basse, la guitare et le chant. A l'époque, je n'avais pas de batteur et c'est assez compliqué. Pour le premier album déjà, je n'avais pas de batteur, c'était Francis qui m'avait filé le contact du batteur. Après j'en ai eu un, Jo Ko, pendant un an et demi... Il est parti en Australie quelques temps après, du coup, ça fait qu'au moment de l'enregistrement du deuxième album, je n'avais plus de batteur. Donc j'ai demandé à un pote, Fred, qui assure. Je savais qu'il était partant donc c'est lui qui a enregistré la batterie sur l'album.

UR : Tu n'envisages pas un jour de faire appel à un financement participatif comme ça se fait beaucoup aujourd'hui ?

Jimm : Alors là non, c'est peu probable. Je suis assez contre ce principe en fait. Je sais que beaucoup de groupes font ça aujourd'hui, mais c'est mon avis perso ! Déjà il y a beaucoup de fans qui viennent aux concerts et qui achètent tes CD, et leur demander de l'argent avant, je trouve ça un peu abusé. En plus, tu as le site qui prend un pourcentage genre 20%. Je suis contre ce procédé. Je trouve que c'est un peu du racket, et souvent, les groupes ont de l'argent pour des choses extérieures à la musique mais j'ai l'impression qu'ils ne veulent pas investir dans leur musique. Comme si c'était quelque chose de dû alors que non. Je n'ai pas envie de devoir quelque chose à quelqu'un. Je préfère tout financer par moi-même, me saigner un peu à blanc.

UR : Par contre c'est très dur de te voir en concert. Tu as des dates planifiées ?! Comment tu t'organises pour booker des dates ?

Jimm : C'est pareil, c'est moi qui démarche. Donc j'essaie de trouver des dates via internet, Facebook. Je maile les salles. C'est vrai que c'est assez galère... ils te disent que c'est trop hard, trop punk. Les assos punk trouvent que c'est pas assez punk, les assos metal trouvent que c'est pas assez metal. Ça colle rarement, c'est assez galère ! On a trois dates prévues donc c'est beaucoup de travail pour trouver une date. Là, on essaie surtout d'aller jouer en province car à Paris, jouer une fois tous les 6 mois c'est cool, mais après, tu tournes en rond je trouve. Donc on va essayer de jouer en province. Et oui c'est compliqué d'aller s'exporter en dehors de Paris.

UR : Ce nouvel album n'a pas déclenché de nouvelles opportunités pour te produire sur scène ?

Jimm : J'ai l'impression que je galère un peu moins qu'il y a deux ou trois ans. Là, on va jouer sur un festival à Angoulême. On n'avait jamais joué sur un festival. On joue au Réservoir à Paris mercredi prochain. C'est un pote qui organise la soirée, il nous y avait fait déjà jouer il y a deux ans. Après, on va jouer vers Metz au mois de novembre. Dès que tu as un nouvel album, un peu d'actu, un peu de médias, ça aide forcément. Mais je n'ai pas encore réussi à faire une première partie de groupes d'une certaine notoriété.

UR : Parle-nous un peu du matos que tu utilises. Quelle est ta guitare préférée ? Et pourquoi ?

Jimm : Moi c'est Gibson. Les Les Paul en fait. Tout simplement parce que mon guitariste préféré c'est Slash. Quand j'étais gamin et que j'ai commencé à jouer de la guitare, je voulais faire comme lui. J'ai acheté une Epiphone au début. Après, je suis passé sur une Gibson. Je trouve que ce sont les plus belles guitares. Puis, au niveau son, ce sont celles que je préfère. En fait, c'est un tout, mais moi, c'est vraiment les Les Paul. Donc, je joue sur une Les Paul classic. J'ai aussi deux standards, deux classics et une custom. Et comme j'ai un accordage particulier, j'ai deux guitares que j'utilise dans Jimm : ma classic, c'est ma préférée de loin, celle avec laquelle j'ai enregistré les deux albums, et j'ai une custom aussi qui me sert de seconde guitare. Mais c'est Gibson vraiment. Après, en live, niveau ampli, c'est un Mesa Boogie Dual Rectifier... ça parlera aux guitaristes ! Au studio, j'ai utilisé du matos un peu différent, une Fender, une PRS et un Kemper, un simulateur d'ampli... sur cet album j'ai utilisé du matos différents du premier, de ce que j'utilise en live.

UR : Tu joues d'autres instruments de musique ?

Jimm : J'ai commencé par le piano quand j'étais gosse. Vers 8/9 ans, j'en ai joué un petit peu. Enfin, je sais faire deux ou trois choses... Je ne suis pas pianiste. Après je suis passé à la guitare à 13 ans. Je fais un peu de basse comme souvent les guitaristes... La basse c'est un peu parallèle, tu peux jouer de la basse dans un groupe de rock une fois que tu sais jouer correctement de la guitare. Après, l'instrument que je maîtrise c'est la guitare. Les autres, j'en joue un petit peu mais ce ne sont pas mes instruments prédominants.

UR : Et comment tu es arrivé à ce niveau-là en guitare ? Tu es plutôt autodidacte ou tu as pris des cours ?

Jimm : Quand j'ai commencé la guitare, j'avais 13 ans. Je voulais en faire depuis deux ou trois ans. J'ai voulu en jouer direct quand j'ai écouté les Guns en 91, mais on me disait qu'il fallait que je commence par la guitare acoustique et ça me faisait chier. Je voulais faire de l'électrique directement. Il y avait une école en Corrèze d'où je viens, une école de musique classique qui donnait des cours et il n'y avait pas trop le choix... il n'y avait que ça, donc j'ai fait trois ans de guitare classique, un peu en mode conservatoire. Tu faisais ton instrument, du solfège, tu avais des devoirs chez toi, des bulletins de notes tous les trimestres. J'ai arrêté parce que ça me saoulait ! Après j'ai eu un prof au lycée, il était autodidacte, c'était plus du travail d'oreilles. C'est là que j'ai le plus appris. Je pense que c'est le musicien qui m'a le plus influencé au niveau général de la musique ! C'était Marc Kerjouan. Et à la Fac, j'ai pris des cours avec un prof fan de Paul Gilbert, Patrick Rondat, tous ces techniciens et là, j'ai bossé des choses que je n'avais jamais bossées avant, la technique pure et dure. Et après, c'était du travail chez moi. Le gros c'était de bosser chez moi, faire mes compos, ma musique...

UR : Tu pratiques tous les jours ? Combien d'heures par jour ?

Jimm : Oui j'essaie ! Je ne sais pas trop... avant de venir, j'en ai fait une heure ! Maintenant, j'en fais un peu moins mais ça m'est arrivé d'en faire à l'époque 10h par jour par moment. Quand j'étais au lycée je passais mes mercredis et samedis après-midi à y jouer. A la Fac, je passais toutes mes soirées à y jouer. Maintenant un peu moins, je bosse moins la technique. Je bosse les compos, la voix, des choses différentes. Mais j'ai bouffé de la gamme, des choses purement techniques pendant pas mal de temps.

UR : Comment t'es venue cette passion pour la musique et plus particulièrement l'envie de faire de la musique ?

Jimm : Dans mes souvenirs, j'ai découvert le rock en 91 avec le film Terminator 2 où il y avait les Guns qui faisaient la musique "You Could Be Mine". J'ai un peu pris une claque en écoutant ça. J'étais en 6ème et mon prof de musique était obligé de me faire faire de la flute comme tout les profs au collège, mais il était surtout guitariste et il nous faisait chanter des morceaux genre les Beatles, Iggy Pop, des choses comme ça et il jouait de la guitare. Et un jour, il nous a joué un morceau des Pixies, un instrumental de surf musique, Cecilia Ann. C'était la première fois que j'entendais de la guitare en vrai et c'est là que j'ai vraiment eu envie d'en jouer. Après la passion de la musique... quand j'étais gosse j'écoutais souvent de la musique à la radio, le Top 50 à l'époque, même des conneries... j'ai toujours aimé les mélodies dans la musique... c'est surtout ça! Aussi loin que je me souvienne, c'est les Guns et les Pixies, mon prof de musique en 6ème et Terminator 2. C'est là les deux déclics !

UR : Il y a des chances de voir un troisième album de Jimm ?

Jimm : Oui a priori. Même si ça ne marche pas trop, j'en ferais un troisième. Si j'ai les moyens et que j'arrive à composer pour faire un bon disque au moins aussi bien que les précédents et qui me plait, oui c'est sûr.

UR : Avec quel artiste tu aimerais bien collaborer ou te produire sur scène ?

Jimm : Ça va peut-être te surprendre (Rires) mais c'est avec Johnny Hallyday. Je l'ai déjà vu deux fois en concert, je trouve que sur scène ça envoie bien les morceaux qu'il joue ! Je ne suis pas fan du personnage, il ne compose pas, c'est pas lui qui écrit, mais c'est une bête de scène. Maintenant, je ne sais pas trop ce qu'il vaut à 70 ans passés. Je l'ai vu il y a une dizaine d'années et un peu plus tard, en 2007. Et oui je suis fan, il a des super morceaux et il a toujours eu des musiciens rock en plus. Jouer sur scène avec lui, ce serait un truc... Si je dois citer une personne ce serait lui. Après, les américains, ça me parait utopique... Faire un boeuf avec Slash, ça me plairait ! Et bosser en studio avec quelqu'un.... tiens, je serais curieux de voir Axl Rose en studio, pour voir comment ça se passe (Rires), mais là c'est plus de la curiosité, pour voir le personnage ! Bosser sur des musiques de films aussi, c'est un peu différent mais c'est quelque chose que j'aimerais bien. Je suis super fan des musiques de films, de Clin Mansell, John Murphy, John Carpenter, des gens comme ça.

UR : Merci Jimm et bon courage pour la suite.

Jimm : Merci.

Aidan N. LeFloch



 

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