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STEVE ROTHERY

Interview réalisée par The Outcast et Lulu

M A R I L L I O N

Janvier 2013


A la veille du premier des deux concerts parisiens de Marillion, un Steve Rothery particulièrement amène et souriant nous reçoit dans son hôtel, proche de leur salle mais situé au calme, engageant immédiatement la conversation (en parfait anglais qu'il est) sur le temps peu clément que Paris réserve aux cinq britanniques… Et c'est parti pour une demi-heure d'interview autrement plus intéressante avec un musicien brillant, intelligent, clairvoyant et communicatif pas peu fier de la dernière offrande de son groupe, qui aura satisfait même la frange la plus pessimiste de son public.

- (Ultrarock) Pour parler d'abord de la genèse de « Sounds that can't be made », j'aimerais resituer Marillion à la sortie de « Happiness is the road »… Vous sortiez alors un double-album bien différent de celui-ci ; on a l'impression que vous souhaitiez une vraie rupture…

- (Steve Rothery) On a eu du mal à se remettre à composer après « Happiness », ce qui nous a décidé à nous lancer dans la tournée « Less is more » [« Less is more », qui a suivi la sortie de « Happiness is the road », était un album de réenregistrements de titres de l'ère Hogarth du groupe], avec tous ces instruments de musique classique… La tournée nous a énormément satisfaits et nous y avons pris un sacré plaisir, mais une fois contraints à reprendre la plume après ça, on a eu beaucoup de mal. Honnêtement, on aurait bien pu splitter dès le début de cette période d'écriture [parle pas de malheur, Steve…]. Donc, plutôt que de se forcer, on a décidé de s'accorder un break puis de tenter de retrouver des méthodes de composition plus naturelles. Ce break, par exemple, ce fut la tournée allemande avec Deep Purple, un vrai bonheur, en special guests, avec des sets d'une heure par jour, et la réception du public fut excellente. Ça a fait un sacré bien à notre esprit, et l'on a pu se remettre au processus de composition, bien que très lentement. Mais je ne voulais absolument pas précipiter les choses : « Happiness » m'avait déçu sur un certain nombre de points, certes peu nombreux, mais qui me laissaient un goût d'inachevé. Pour « Sounds that can't be made » je voulais résolument nous donner le temps d'y inclure toute notre sève, nous accorder le temps nécessaire pour pousser le développement de chaque idée jusqu'à en être pleinement satisfait… et le résultat me semble un succès. Pour l'instant, le public comme la critique sont convaincus, je pense que nos méthodes sont bonnes !

- (UR) Il y a des chances ! A propos de « Less is more », je me demandais ce qui vous avait poussé à faire ce disque, peut-être une volonté de jeter un regard neuf sur une partie de votre carrière vieille de maintenant 20 ans ?

- (SR) C'était surtout pour ne pas se remettre à composer dans la foulée. En tant que musiciens on aborde toujours une phase d'écriture dans un état d'esprit particulier. Il y a d'abord une phase d'adaptation, après le passage par la scène, puis tout simplement il y a le fait que cinq gars ayant pondu 17 albums ne s'accordent pas très facilement sur bien des choses, et pour éviter tout conflit, ce « Less is more » était un parfait moyen de se retrouver dans une atmosphère plus détendue, pour repartir avec d'autres méthodes d'écriture. Là encore je pense que le résultat fut probant.

- (UR) On en vient donc à ce nouvel album, et, pour commencer, « Gaza » qui en est peut-être le titre le plus marquant. En ce qui concerne le texte tu pourras j'espère nous répondre à la place de Steve Hogarth, qui en est l'auteur, mais j'aimerais savoir s'il y a une raison particulière qui vous pousse à écrire sur l'actualité, un sujet peu fréquemment traité par Marillion ?

- (SR) On a déjà fait « Forgotten sons » ou « When I meet god », « Few words for the dead » aussi [trois morceaux de périodes extrêmement différentes mais traitant tous les conséquences de la guerre – bien que ne se référant pas à un conflit précis], qui traitaient tous de divers aspects de la folie guerrière. Mais « Gaza » a bien failli ne pas finir sur l'album [on l'a échappé belle…], suite à l'écriture initiale pourtant prometteuse et le début de texte de Steve Hogarth… Bien des gens se méprennent sur ce texte, ils l'interprètent comme une polémique politique qu'il n'est absolument pas : il s'agit d'un point de vue purement humain, il se focalise sur le destin d'un gamin obligé de vivre au milieu de cette guerre. On l'a donc laissé de côté, et ce n'est qu'à la toute fin de l'enregistrement que notre producteur, Mike Hunter, nous l'a fait réécouter et nous a fait comprendre le potentiel du titre : il était puissant musicalement, on ne pouvait pas l'exclure. Bien-sûr le texte était de nature à gêner, pouvant prêter à des interprétations faciles erronées, mais on a bien dû se ranger à son avis : exclure le titre de l'album en changeait le visage global. Le choix ne fut pas aisé pour autant, j'ai regretté de ne pas l'avoir appelé « Both sides of the wire » [référence au vers «des mères endeuillées se trouvent de chaque côté du grillage»], car bien des gens réagissent au seul titre de la chanson. Leur esprit est focalisé sur leur unique vision des choses et ils refusent d'écouter même le titre. C'est d'une tristesse absolue lorsque tu as un discours humanitaire avant tout. Mais en tant qu'artiste, tu ne peux pas te passer de t'exprimer sur ces sujets. Tu peux évidement écrire sur les relations humaines, sur l'histoire, sur des thèmes pas forcément futiles mais ils ne doivent pas t'empêcher d'attirer l'attention de tes auditeurs sur un point qui te tient à cœur. C'est un travail d'artiste, on ne blâme pas l'un des protagonistes, on n'exprime même pas notre avis, donc on ne peut pas nous reprocher de simplement intéresser notre public à ce conflit. Des gens le prennent évidement comme une critique à l'égard d'Israël, mais ça ne l'est pas. J'essaie de défendre Steve, car le texte n'est pas de moi, mais le sujet est délicat et bien des critiques peuvent être adressées aux deux camps. Cependant le titre s'en garde, et se focalise sur ce gamin contraint à endurer tout cela, sa vision et son destin.

- (UR) Vous sembliez donc préparés à soulever pas mal de critique avec le titre… J'en ai vu moi-même un nombre qui m'a surpris sur internet, quel regard posez-vous rétrospectivement dessus aujourd'hui ?

- (SR) Le plus triste dans cette affaire est que si tu lis ne serait-ce que les commentaires qu'a reçu notre titre sur YouTube, tu te retrouves quasiment avec la même situation que sur le terrain, mais en ligne ! Tu as deux camps qui refusent obstinément d'écouter toute opinion autre que la leur. Il y a vraiment de quoi être pessimiste, car l'humain semble porté à adopter ce comportement de façon innée. Dans ces conditions, comment espérer une conciliation ? Les gens s'entre-déchirent en commentant un simple post YouTube, alors que veux-tu espérer ? C'est terriblement attristant, et frustrant pour nous. Mais regrettons-nous de l'avoir fait ? Probablement pas. La situation de Gaza ne fait qu'empirer [incidemment, un nouvel échange de tir avait lieu le lendemain même, faisant un blessé palestinien], donc réclame de plus en plus une réaction de notre part pour instaurer une paix durable, ce qui devient diablement compliqué lorsque des questions de religion s'invitent. Mais selon moi le pire, ce sont ces points de vue rigides. Vous savez, je suis athée, donc je n'ai qu'un regard humanitaire sur le sujet. Et je vois que ces opinions extrêmes ne cessent de grignoter le terrain de la paix.

- (UR) On est bien d'accord. Une amie psychologue vit actuellement là-bas, elle apporte son aide à des gens traumatisés par une douleur extrême, et ce qu'elle en rapporte ôte toute crédibilité aux critiques des gens : la plupart n'ont aucune idée de la réalité, même la TV ne peut pas la leur donner. La réalité, nous ne la connaissons pas, et elle est certainement plus proche de celle que voit le garçon du texte de Steve que celle que voit un téléspectateur. Nombre d'entre nous devraient réfléchir avant de prendre parole…

- (SR) Effectivement, les réactions sont bien trop émotionnelles et contribuent à compliquer la situation…

- (UR) Tu connais quelqu'un à Gaza, ou Steve Hogarth peut-être ?

- (SR) Steve a connu des gens là-bas. Il a été en contact avec pas mal de monde, des habitants de Gaza mais des Israéliens aussi, et a des ami dans les organisations humanitaires locales. Il a donc eu plusieurs visions de la situation, et a pu les mettre en relation. Vous savez, j'ai des amis juifs à Paris et leur réaction a été terrible, ils ne viendront plus aux concerts. Je devais déjeuner avec l'un d'eux, et c'est vraiment blessant car il s'agissait de très bons amis. Le problème est toujours ce refus pur et simple de sortir de ton unique point de vue.

- (UR) Tu auras peut-être la bonne surprise d'en voir un demain ou après-demain dans la salle?

- (SR) Je ne crois pas, non. Mais honnêtement ça ne serait pas honnête de notre part de ne pas écrire un titre par peur de froisser des gens. Tu dois suivre ce que ton honnêteté intellectuelle te dicte, tu dois le défendre même si ce n'est pas toi qui l'as écrit comme dans ce cas, simplement parce que tu crois que c'est un message important. Faire réfléchir les gens sur un sujet, ça fait partie du job d'artiste.

- (UR) J'ai peut-être lu un article d'un d'eux [je faisais référence à un journaliste pour un site juif français qui annonçait effectivement couper tout pont avec son groupe préféré suite à ce simple titre], qui m'a choqué par sa virulence et c'est ce qui a motivé ma question. Mais parlons une peu de « Gaza » du point de vue musical, quand même ! C'est une pièce très longue au son dur et qui change de vos précédentes compositions, tu crois que c'est le sujet qui a entraîné ça ? Ou bien est-ce un nouveau style que vous auriez délibérément choisi pour cet album ?

- (SR) Non, cette approche plus dure, elle est du fait de Mike Hunter. Nous n'avions que différentes sections du titre qu'il a remontées entre elles, triturées et enrichies, jusqu'à en tirer la puissance maximale. Nous composons souvent en improvisant, j'ai bien aimé un riff que j'avais, qui a donné la première de ces sections, en jouant autour d'une simple note avec une boucle de mon labtop, avec Pete Trewavas, et Steve Hogarth nous jouait la partie de cordes sur son clavier. Nous n'étions que nous trois, et pouvions donc partir dans n'importe quelle direction, et tirer d'importe quoi de cette simple boucle. C'est vraiment un bon feeling qu'on retrouve sur cet album, pas celui de cinq mecs appliqués, mais vraiment qui se laissent aller. Ce que j'apprécie particulièrement sur « Gaza » est cette sensation d'écouter la BO d'un film, elle a tellement d'éléments visuels, j'adore cette partie nocturne dans un camp… J'ai vraiment apprécié l'écrire comme si l'on faisait une vraie bande originale !

- (UR) C'est vraiment mon ressenti… on imagine un clip géant tout au long de ces 17 minutes et demi. C'est, à mes yeux, la plus grande réussite de l'album, en tires-tu la même satisfaction ?

- (SR) Oui, sans doute… j'ai ressenti un vrai plaisir lorsqu'on l'a pour la première fois assemblée : nous avons tous travaillé séparément, j'ai enregistré toutes les guitares dans mon coin, Mark ses claviers et Steve son chant. Ce n'est qu'à la dernière étape que j'ai enfin entendu le travail des autres et franchement ce que j'ai entendu m'a bluffé. J'en étais encore à construire le squelette, alors entendre le résultat global de tout le groupe m'a donné des frissons. Et tu sais, ressentir ça de ta propre musique est assez rare.

- (UR) Parlons un peu des autres titres… Tu l'as dit, « Gaza » a changé à elle seule le visage de l'album. Il y a d'autres titres au caractère très marqué, comme « Montreal », et « The sky above the rain », qui me donnent l'impression d'un album partagé entre morceaux longs au son dur assez inhabituel, et titres plus simples et traditionnels pour Marillion…

- (SR) Oui il y a trois titres vraiment plus courts que les autres… On ne compose pas forcément avec une idée précise de l'envergure qu'atteindra le titre, à un moment, son visage final se révèle de lui-même. Je suppose que notre approche plus décontractée pour la composition nous a naturellement permis d'aller vers des compositions plus élaborées. « Montreal » se déroule elle aussi comme une BO. Le texte est cette fois-ci un carnet de voyage de Steve Hogarth. Je pense que je préfère composer ces titres que les plus courts. Je les trouve plus communs, alors que peu de groupes s'attaquent à des pièces épiques, et je pense qu'on y exprime mieux notre particularité.

- (UR) J'aurais également aimé parler du texte de « Montreal » avec Steve Hogarth, mais tu peux peut-être me dire quelle impression vous a fait la ville ? Les paroles dépeignent une cité froide et brumeuse à l'atmosphère assez calme.

- (SR) Nous allons à Montréal depuis 1984 [dès leur première tournée mondiale en fait, et l'année suivante ils y enregistreront la moitié de leur premier album Live], et où que nous ayons joué l'accueil fut toujours spécial, vraiment. Lorsque nos tournées nord-américaines nous faisaient passer des USA au Canada, nous nous sentions toujours transportés dans une autre ambiance. On ne peut évidemment pas toujours généraliser, mais la partie francophone du Canada est bien plus européenne d'esprit. Elle est moins exubérante, et nous nous y sommes toujours sentis un peu plus chez nous. Les souvenirs que nous en avons sont vraiment nombreux, et les concerts que nous y avons donnés nous ont vraiment marqués. Il y a la convention des fans, aussi, et nous y retournons toujours avec plaisir.

- (UR) Tu es du coup francophone maintenant.

- (SR) Certainement… Non, je peux comprendre quelques mots mais guère parler !

- (UR) Pour aborder la suite des évènements, pour vous, as-tu déjà de la visibilité sur votre avenir musical, ou ressens-tu déjà l'envie de tenter quelque chose de spécial pour votre prochain disque ?

- (SR) On a parlé de pas mal de choses… Dans l'immédiat, nous allons donc à la convention de Montréal, puis rentrons pour celle de Wolverhampton, et nous prendrons un break, dévolu aux activités personnelles de chacun. Je vais me consacrer à mon book de photos, et j'ai quelques expos à Paris et en Belgique. Nous nous retrouverons ensuite pour tourner, ce qui nous amènera à septembre ou octobre. On jouera en Europe, sans doute en Amérique du Sud, et lorsqu'on arrivera à 2014, là on se décidera : nous pouvons nous atteler à l'écriture du prochain album, mais on a d'autres idées. J'ai récemment composé pour un ami une pièce pour le Royal Symphonic Orchestra, ce qui m'a poussé à demander leur avis aux gens sur leur envie de nous voir avec l'orchestre, sur ma page facebook, et le nombre de réponses positives a dépassé les 99% ! Alors on le fera peut-être. Je ne sais pas encore à quoi ça pourrait ressembler, peut-être refaire « Brave » avec orchestre, ou bien des pièces comme « Ocean cloud », qui sait… il faut surtout un sacré bon arrangeur car l'orchestration doit enrichir les titres et pas leur faire perdre leur substance originale. Mais nous retenons cette possibilité pour 2014. Ou 2015, qui sait ?

- (UR) Tu vas vraiment finir par composer une BO !

- (SR) Mais j'ai toujours voulu faire ça ! Il y a peu j'ai travaillé avec un compositeur américain nommé Jason Hausman sur un documentaire pour PBS sur le harcèlement. Non seulement j'ai pris un sacré plaisir à l'expérience, mais notre travail pourrait recevoir 3 prix ! Il n'est donc pas impossible que je retente l'expérience dès l'année prochaine…

- (UR) Depuis de nombreuses années, vous avez un système d'autofinancement qui fonctionne toujours. Comment vois-tu l'avenir de ce système ?

- (SR) Je suis convaincu qu'il va grandement se développer ! Il y a récemment eu une émission de la BBC qui nous mentionnait comme les créateurs de ce système de financement grâce aux fans, ainsi que son développement en dehors du monde de la musique : tu peux ainsi lancer un livre, une exposition, un travail technologique… tout ce que tu veux. Imagine un scientifique voulant financer sa recherche, ce système est idéal, comme pour tout concept musical, artistique ou autre. Tu peux avoir n'importe quelle idée, imagine un vélo révolutionnaire si tu veux ! et tu te tournes vers internet pour récolter les 10.000€ nécessaires à sa réalisation [euros ? pas livres ? déroutant de la part de Steve :D]. Les gens voulant participer à ce nouveau projet peuvent alors t'offrir leur soutien financier. C'est une sacrée avancée pour les créateurs de tous types, c'est sûr.

- (UR) Une autre question : qu'écoutes-tu, en ce moment ?

- (SR) Oh, j'écoute toujours des albums classiques, Pink Floyd etc… des artistes comme Joni Mitchell, Kate Bush, Crowded House. Mes dernières découvertes, maintenant, sont Elbow, Sigur Ros, des auteurs compositeurs comme Glen Hansard, The Frames, The Swell Season, Damien Rice… Et puis, ma fille a maintenant la vingtaine, est à la fac, et m'achète des trucs pour mon anniversaire ou Noël : « Papa, écoute ça »…

- (UR) Notre dernière question serait pour connaitre ton opinion sur le téléchargement illégal. Te désintéresses-tu du phénomène, comme certains artistes, ou bien le considères-tu comme du vol, à l'instar de certains autres ?

- (SR) La réponse n'est pas simple. D'abord, tout le monde n'est pas comparable : certaines personnes ne peuvent pas se payer un CD, et je ne veux pas leur refuser le droit de bénéficier de notre musique. Ensuite, il y a des gens qui achètent tes CDs et ne s'en plaignent pas. Puis il y a ceux qui pourraient les acheter mais trouvent plus simple de les chercher gratuitement en ligne. La conjoncture pousse à ça aussi, car je ne sais pas ce qu'il en est en France mais chez nous les fermetures de magasins se multiplient, et trouver les disques à l'achat se complique… On se tourne de plus en plus vers les commandes en ligne, sur Amazon ou autre, ou tout simplement vers le téléchargement iTunes. C'est humain, et un artiste ne peut pas refuser ça, il faut voir les avantages d'internet comme ses inconvénients, et ce que nous devons faire c'est travailler ce que nous allons proposer à notre fan, pour lui donner envie d'acheter notre produit sur support physique, que ce soit en ligne ou en magasin, car c'est ça qui te fait vivre et te permet de continuer ton métier d'artiste. C'est ce qui motive nos campagnes de précommande où nous offrons des éditions spéciales qui proposent bien plus que le contenu musical du disque : il y a le DVD, le livret illustré, le coffret, et j'en passe. Ça devient plus qu'un album, c'est un bel objet, une création esthétique en soi.

Encore faut-il que le contenu musical mérite pareil écrin, ce qui est le cas de « Sounds that can't be made ». Demain, on redécouvrira ce contenu sur scène, fin et brillant, à l'image de son créateur principal, ce Steve Rothery dirigeant d'une main experte cette perle britannique depuis près de 30 ans, avec la même classe que ce personnage charmant que nous découvrions aujourd'hui, musicien d'une intelligence rare et humain au caractère aussi doux que son jeu de guitare.

The Oucast & Lulu



 

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