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M A S S  H Y S T E R I A

Propos recueillis par Kzaf le 5 octobre 2015


A l'occasion de la sortie de « Matière Noire », Raphaël Mercier, batteur du groupe depuis les premières années de Mass Hysteria, nous a offert quelques minutes de son temps pour une interview en toute décontraction.

Ultrarock : Salut Raphaël, alors cette première journée de promo, comment se passe-t-elle ? Les premiers retours sur l'album sont-ils positifs ?

Raphaël Mercier : Salut ! Pour l'instant, les réactions ont l'air bonnes, mais on verra tout ça de manière bien plus importante le 23 octobre quand l'album sortira. Le choix du public, c'est le seul qui soit valable.

Avant toute chose, je tenais à t'envoyer au nom de toute l'équipe d'Ultrarock un message de soutien pour Nico (ex-guitariste du groupe, victime d'un grave accident de la route il y a quelques mois). Nous espérons que tout rentrera dans l'ordre très rapidement.

Merci beaucoup. Tu t'imagines bien qu'on ne peut pas trop en parler, mais sachez qu'il va beaucoup mieux. Ça prendra du temps, mais il est entre de bonnes mains, il se retape, et je pense que tout rentrera dans l'ordre dans les prochains mois. Le gars est costaud.

Souhaitons-le ! Pour en revenir à l'album, prenons les choses dans l'ordre et parlons de l'artwork que vous avez choisi pour « Matière Noire ». Quel message avez-vous voulu faire passer avec cette pochette d'album ?

Il n'y a pas véritablement de concept derrière l'image en fait. C'est une idée de Yann (Heurtaux, guitariste du groupe). A l'origine, Mouss a proposé « Matière noire » comme titre, et ça a tout de suite donné à Yann l'idée de cette photo. Je ne pense pas qu'il n'y ait qu'une seule interprétation derrière tout ça, bien sûr. Mais pour moi, ça désigne quelque chose d'impalpable, comme cette fameuse masse manquante dans l'Univers que l'on nomme ainsi. Ça m'évoque aussi cette espèce de chape de plomb qui recouvre le monde, avec tous ces médias qui cherchent à te dicter une certaine façon de penser, écouter telle ou telle musique, boire avec modération, ne pas fumer parce que ça tue etc, etc… Cette volonté de normalisation, de pensée unique. La « matière noire » c'est aussi pour moi cette population qu'on n'écoute pas et qu'on ne prend pas en considération dans le monde d'aujourd'hui. C'est mon interprétation personnelle, mais tout est ouvert.

C'est un choix qui a été fait après la composition de l'album ?

Oui, tout à fait. Nous nous sommes décidés en toute fin d'enregistrement sur cet artwork et sur le nom de l'album. « Matière Noire » n'est pas un concept album.

Bon, et au-delà de ça, qu'est-ce qu'il a dans le ventre ce « Matière Noire » ?

On s'est donné au maximum de nos possibilités pour la création de cet album. Pour moi c'est un album de riffs, un album de guitare. Yann a fait du super boulot. On a aussi poussé les parties de batterie à un autre niveau. J'ai sorti des trucs que je n'ai jamais sortis auparavant, techniquement parlant. On s'est efforcé d'y mettre beaucoup d'énergie tout en gardant un max de groove. On l'a vraiment pensé pour le live. Nous l'avons composé tous ensemble en studio et ça donne un résultat bien rock.

« Pour moi c'est un album de riffs, un album de guitare. »

L'album a été produit par Fred Duquesne qui a aussi rejoint le groupe en tant que guitariste, une double casquette qui ne doit pas être évidente à assumer. Comment ça s'est passé ?

Fred a réussi à gérer ses deux rôles et a fait un très très gros boulot. Il nous a rejoints sur la fin de la compo de l'album, ça lui a donc considérablement allégé la tâche même s'il a apporté sa petite touche et même un solo sur un des titres de cet album. Nous verrons ce que ça donne sur le prochain, mais j'ai toute en confiance en lui. Il connait très bien le son du groupe et sait comment nous gérer, ce qui a vraiment simplifié son intégration. Ce choix de guitariste s'est fait naturellement. On lui avait déjà proposé en 2007 mais il n'était pas disponible à l'époque, alors quand Nico a dû arrêter, la question ne s'est pas posée. Fred n'est pas juste un intérimaire, c'est réellement le nouveau guitariste de Mass Hysteria.

« Fred n'est pas juste un intérimaire,
c'est réellement le nouveau guitariste
de Mass Hysteria. »

Parlons un peu des paroles de vos compos. Peux-tu nous parler de Mouss et de son travail ?

Mouss aime parler de la vie, de ce qu'il vit au quotidien, pour écrire. En général, il reste beaucoup dans son coin quand il est en phase d'écriture. Il ne vient que de temps en temps voir comment se passent nos répètes. Très souvent, on récupère les paroles juste avant, voire même pendant, les sessions de studios. Pour cet album, il a voulu revenir aux basiques de Mass Hysteria avec des textes plus positifs après « L'Armée des Ombres », et ça j'y tiens énormément. Il parle de nous et de tout ce qu'on vit depuis 20 ans dans le groupe et avec le public. L'album s'appelle « Matière Noire » mais il est finalement beaucoup moins sombre que le précédent. Nous voulons revenir à nos valeurs de base : partage, fraternité, résistance face à cette « matière noire ». C'est en tout cas ce que je ressens personnellement face à ces textes, mais peut-être que Mouss en aurait une autre, et c'est ça que je trouve intéressant. Rien n'est fermé, tout est ouvert en matière d'interprétation.

20 ans après, qu'est-ce qui vous pousse encore à continuer et à faire perdurer Mass Hysteria ?

L'amour de la musique tout simplement ! Tu t'imagines bien que ce n'est pas pour l'amour de l'argent ( rires ). On a la chance d'avoir une communauté de fans qui nous suivent avec les années, et qui sont de plus en plus au taquet. Et puis, quelque chose de tout bête mais… finalement je ne sais faire que ça ! Alors j'essaie de le faire au mieux, et puisque les gens veulent encore de nous, il n'y a pas de raison de s'arrêter.

De toute façon, je jouerai de la batterie toute ma vie, c'est un besoin.

Il y a 20 ans de ça, est-ce que vous envisagiez un tel parcours ? D'être un peu plus qu'un groupe de rock pour le public français, engagé et porteur de messages comme vous l'êtes aujourd'hui ?

Non, pas vraiment. A chaque fois que nous avons franchi une étape supplémentaire, de la K7 4 titres à un EP, puis au premier album, et le second etc,etc… voir que ça montait petit à petit, c'était à chaque fois une grande surprise et on ne se doutait pas qu'on pourrait prétendre à une si grande carrière. Faire UN disque, c'était déjà merveilleux.

Aujourd'hui, restes-tu convaincu de pouvoir transmettre des messages forts et engagés ? Penses-tu que le public reste à l'écoute de ces messages ?

Comme pour tous les groupes, il y a deux types de public. Moi le premier, je n'écoute pas de la musique pour en comprendre systématiquement le message. En ce moment, j'écoute beaucoup le dernier album de Ghost, mais sans forcément chercher la signification profonde de leurs paroles. Alors, il est clair qu'une certaine partie de notre public ne vient pas forcément pour nos messages. A côté de ça, on nous parle très souvent des paroles, ça veut quand même dire que cela touche au moins une partie de notre public et c'est déjà très bien. J'espère en tout cas qu'on arrive toujours à transmettre nos messages, qui se veulent positifs face à toute cette merde qui nous entoure. Les gens n'ont plus qu'à prendre ce qu'ils veulent dans nos morceaux, peut-être qu'ils en aimeront certains et pas d'autres. Ce que j'aime beaucoup, c'est de voir que notre fanbase a évolué. Des gens qui nous suivent depuis le début et qui avaient à l'époque une vingtaine d'années, comme nous, reviennent aujourd'hui avec leurs gosses. Je trouve ça vraiment émouvant.

« Des gens qui nous suivent depuis le début
reviennent aujourd'hui avec leurs gosses.
Je trouve ça vraiment émouvant. »

A propos de la belle tournée qui approche, comment te prépares-tu à arpenter les routes pendant des mois ?

En travaillant les morceaux au maximum, en faisant un peu de sport. Je fais en sorte de prévenir toute galère physique. J'aime aussi penser à tout ce qui va se passer, la route avec les potes, la préparation avant les concerts… Et puis visiblement, il y a déjà du monde qui nous attend dans les différentes villes où l'on va passer, alors ça promet de très bons moments. J'attends ça avec impatience.

L'Olympia pour « L'Armée des Ombres », ça a du être exceptionnel !

Oui c'est sûr ! Ça a été une soirée complètement folle. Je n'avais jamais vu un public autant à fond, que des fans à 150% ! Ils nous ont portés très haut, ça nous a lancés de nouveau et réveillé une certaine partie de notre public qui n'avait plus trop entendu parler de nous ces dernières années et qui nous a redécouverts. S'en est suivie toute une série de dates extras comme le Hellfest, La Rochelle ou encore le Paléo, et à chaque fois ça a été un superbe accueil.

Je crois qu'il y a encore plein de gens qui nous ont découverts sur cette nouvelle tournée, un public à conquérir encore un peu plus avec ce nouvel album.

Et à l'international, qu'est-ce que ça donne ?

Ça fait un moment qu'on tourne au Québec, mais en dehors de ça, ce n'est pas forcément évident notamment à cause du chant en français. Mais, même si je ne t'en parlerais pas trop aujourd'hui, certaines choses devraient avancer à ce niveau, notamment en Allemagne où le chant en français n'a jamais trop posé de problèmes, la musique suffit visiblement à les porter.

Pour finir, si tu avais UN souvenir…

Sans hésiter, c'est le cap qu'on a passé quand on est parti enregistrer « Contraddiction » en Angleterre avec Colin Richardson, un de nos producteurs préférés de métal. Partir là-bas dans un énorme studio, enfermé pendant un mois avec lui pour enregistrer et tester plein de matos, c'est tout ce dont j'avais rêvé, et vraiment c'est un de mes meilleurs souvenirs.

Kzaf et Simon.

 

 

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