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M A X  P I E

Propos recueillis par Joh le 17 juillet 2015






Entretien avec les très sympathiques Tony et Lucas en promo pour « Odd memories »

Ultrarock : Bonjour à vous!

Max Pie : Bonjour à toi !

U : A présent que “Odd Memories” est sorti, quel est votre état d'esprit ?
MP : Contents ! Quand un album sort, tu es toujours un peu curieux de savoir ce que les gens vont en penser. Pour le moment, les retours sont plus que positifs. Nous en sommes heureux et fiers. A présent ? il faut le défendre sur scène. Ce qui est… très coûteux. Et risque de nous coûter un bras.

U : Et il vous reste combien de bras ?
MP : ça va, pour l'instant, on les a encore ! Mais, c'est compliqué et parfois décevant de voir ce music business qui s'installe de plus en plus. Et de voir que, non seulement tu fais de la musique mais que, en plus, tu dois payer pour la jouer. C'est triste. (NDUR : Aujourd'hui, beaucoup de « gros groupes » demandent aux groupes d'ouverture de payer pour avoir le droit de jouer avec eux. C'est ce que l'on appelle le « Buy-on »)

U : Oui, avec, en plus, aujourd'hui, la multiplication de réels « plateaux de gros groupes »
MP : Oui, car aujourd'hui, il y a besoin de plusieurs groupes pour remplir des salles qu'ils remplissaient seuls avant.

U : Rapidement, même si vous avez déjà répondu à cette question 15000 fois, pour ceux qui ne connaissent pas encore Max Pie, comment décrirais-tu la musique de Max Pie ?
MP : Metal Power prog et ça bouge sur scène.

U : Avec une approche prog' orientée « chanson » et pas des titres de quinze minutes ! Du prog « format court », non ?
MP : ça dépend pour qui ! (rires). On ne calcule pas les durées lorsque l'on compose. Si l'on voit que c'est un peu trop long, on essaye de raccourcir. Ce que l'on a essayé de faire ici, c'est un album digeste et écoutable par le plus grand nombre. Car le prog' a une réputation « rébarbative » et lorsque tu en parles à certaines personnes, ils s'imaginent tout de suite quelque chose de trop « prise de tête » et « ça va être une musique d'ingénieur ou de vétérinaire » !
Donc on a voulu faire un album qui nous corresponde, mais accessible. A-t-on réussi à le faire ? Aux gens de nous le dire !

U : Et comment ça se passe quand quelqu'un arrive un jour avec un riff en quintolet et dit que ce sera un des titres phares de l'album ?
MP : On ne se le dit pas ! Damien, le guitariste, qui compose environ 80% du titre vient avec son riff, sa structure et, ensuite, chacun amène sa touche. Et après on vérifie la cohérence ensemble et voir si cela plait à tout le monde, et en fonction de ça et du texte on va retravailler un passage, rallonger un couplet, changer le refrain, etc.

U : Le morceau arrive donc sans ligne de chant ?
MP : Oui, et jamais Damien ne se pose cette question initialement ! C'est donc toujours un défi ! D'ailleurs, sur cet album, la première fois que j'ai entendu les bases de « Love Hurts », je me suis dit : « mais comment je vais chanter ça ? ». Mon but, c'est de faire en sorte que le morceau soit un morceau « en entier ». A mon sens, ce défi a été relevé mais c'est du travail. Donc, oui, le morceau arrive sans ligne de chant.
Damien, en fait, essaye de faire chanter la musique par elle-même. Ça peut même parfois, de prime abord, ressembler à un instrumental mais il me dit « non, non, il faut que tu chantes ! ». Après, en fonction de la ligne de chant, on peut modifier la musique.

U : J'admets volontiers avoir beaucoup apprécié l'album, pour moi, beaucoup plus accrocheur et avec un son impeccable. Avez-vous abordé la composition différemment cette fois-ci ?
MP : En clair, nous sommes de vrais fainéants. Nous avions une deadline pour le studio et on s'est rendus compte à un mois et demi de l'enregistrement qu'il nous fallait écrire l'album ! Là on s'est mis la pression et on s'est mis à bosser. Encore une fois, on voulait un album digeste, avec des morceaux accessibles. C'est la seule chose que l'on a gardée en tête tout du long. Après, le reste est venu naturellement.
Le changement de line-up a un peu modifié l'approche mais pas trop. La composition se fait toujours dans l'urgence… et de façon non réfléchie ! On ne voulait pas prendre trop de temps à composer un morceau. Dans notre esprit, si tu prends trop de temps à écrire un morceau, c'est qu'il n'est pas efficace et donc on passe à autre chose ;

U : Y-a-t-il des techniques d'enregistrement que vous avez expérimentées sur Odd Memories ?
MP : Non, car tout a été à l'arrache. Même s'il ne faut pas confondre « arrache » et « arrache ». C'est de l'arrache réfléchie. Ca veut dire que c'est pas parce que l'on n'a pas composé le morceau que l'on n'a rien, il n'est pas là, personne ne l'a entendu, mais dans notre esprit, il existe déjà. Donc, c'est quand même mûr quelque part. Et ensuite, c'est naturel.

U : Les paroles peuvent influencer la musique de Max Pie ?

MP : Oui, ça peut demander de rallonger, raccourcir un passage. Déplacer un refrain parce que ça semble cohérent dans l'écriture. A ce moment, on réarrange.
Et par exemple « Hold on », lui, est parti de la ligne de chant et d'un piano « sommaire ». Ensuite Damien a enlevé la musique, n'a gardé que la ligne de chant et m'a renvoyé ça. A partir de là, j'ai retiré le chant pour en refaire un autre. Et voilà le morceau !

U : D'ailleurs, ce morceau ressort un peu du reste de l'album avec quelques sonorités qui m'ont évoqué du rock sudiste.
MP : Et bien, exactement ! Le morceau, au départ, c'est vraiment ça ! Si tu l'écoutes, tout au début, c'est même « pire » que du rock sudiste, c'est le truc de Céline Dion avec le bateau, là !
L'idée, c'était de faire du classic rock à l'américaine, du rock FM un peu type Aerosmith. Damien a réussi à y mettre un côté prog' et un peu riche musicalement parce que, au départ, à part la ligne de chant, y'avait rien ! Mais comme l'impulsion initiale ne vient pas de la même personne, ça se ressent.

U : L'introduction de Odd Memories est assez symphonique, proche de ce que pourrait faire Cradle of Filth ou Rhapsody. Mais la musique de Max Pie n'est pas symphonique, pourquoi ce choix ?
MP : L'idée c'est vraiment de faire un « opening ». Avec l'album, même si ce n'est pas un concept album, on a voulu créer un univers. Avec un aspect cinématique dans chaque morceau. Si tu y prêtes attention, tu verras aussi que l'intro reprend le même thème que le premier morceau « Age of Slavery ».

U : As-tu des influences vocales ? Si oui, lesquelles et en quoi cela impacte ton chant ?
MP : Forcément ! Je suis fan de gens comme Russel Allen, Dio, Geoff Tate (de l'époque), je suis fan de plein de chanteurs. Après, est-ce que ça se sent dans ce que je chante ? Peut-être, je ne sais pas. Si c'est le cas c'est inconscient, je n'essaye jamais d'imiter quelqu'un.
Les chroniques disent beaucoup qu'il y a des tendances Helloween dans le chant de « Promised land ». Mais ce n'était pas voulu. Et si c'est le cas, et bien, ce n'est pas grave, ce sont des références que l'on assume. Y'a pire comme référence !

U : Max Pie est connu pour avoir fait beaucoup de live avec de nombreux grands groupes, qu'en est-il pour les mois à venir ?
MP : On espère tourner beaucoup oui ! Le Raismes Fest, le Secret of Metal (27 septembre), un autre festival en octobre à Mons. Et plein d'autres dates à venir en France, Suisse, Belgique,…

U : Quelle serait la tournée rêvée pour Max Pie ?
MP : Le Forest National ( NDUR : grosse salle Bruxelloise ) avec un groupe du style « Toto » ou « Dream Theater ». Ce serait un rêve. Ou une grosse scène dans un festival… mais pas à 11h pour ne pas brûler des cartouches ! Jouer quand les gens se réveillent dans le camping, ce n'est pas terrible surtout pour voir le soir les gros groupes jouer devant 40000 personnes.

U : Tony, tu es également l'organisateur du très beau PPM fest. Il n'y a pas eu d'édition 2015. Y aura-t-il de nouvelles éditions ?
MP : Pour ma part, c'est fini. C'est trop lourd à gérer. Trop d'énergie et de temps à y consacrer. J'ai tourné la page, maintenant, d'autres personnes de l'organisation reprendront peut-être le flambeau.

U : Au final, de quoi êtes-vous le plus fier sur cet album ?
MP : D'avoir réussi à le faire et de la fatigue. Fier de la fatigue, de la sueur de n'avoir pas dormi pour donner naissance à cet album.

U : Un dernier mot ?
MP : Merci. C'est tellement bien que des gens passent du temps à soutenir tous les petits groupes. Venir nous voir en concert. C'est important. « Boire des bières avec des inconnus, c'est quand même plus enrichissant que de regarder son fil d'actualité ».

Joh.


 

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