M O O N S K I N
Interview réalisée par Doro’, au Dr Feelgood Bastille à Paris, le 12 Février 2020.

 
 

Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec le groupe francilien MOONSKIN il y a quelques mois. Nous avons (beaucoup !) discuté du projet et de « Farewell », le premier album du quintet, sorti en octobre 2019, que nous avons chroniqué dans nos pages, juste là : http://ultrarock.free.fr/chroniques2020/moonskin_20.htm
Pour animer cet échange en bonne et due forme, nous avons rencontré Rachid, batteur et fondateur du groupe, Delora, la chanteuse, ainsi que Sami et Cyril, les deux guitaristes.

Bonjour à tous et merci de m’accorder cette interview. Pour ceux qui ne connaissent pas MOONSKIN, pouvez-vous présenter ce projet en quelques mots ?

Rachid : Alors MOONSKIN c’est mon bébé, à la base. J’avais eu l’idée de monter le groupe vers la fin 2013, j’avais déjà un peu tracé les grandes lignes dans ma tête. J’avais déjà décidé que ce serait un groupe de Doom avec un gros côté Heavy Metal, je voulais deux guitares, des harmonies…

Tu es un peu exigeant non ? (rires)

Rachid : (rires) Je me suis dit que, si je le fais, autant me faire plaisir et que ce soit comme j’en ai envie. Il fallait aussi que ce soit avec des gens que je connaisse, qui soient dans le même état d’esprit que le mien, la même maturité.
A la base, j’ai commencé à recruter dans mon cercle d’amis. Il y a eu un premier line-up fin 2013, dont il reste aujourd’hui un seul membre qui est Arnaud, le bassiste. Les autres ont voulu arrêter pour se consacrer à des projets plus personnels. Sami est arrivé, puis Cyril et Ingrid pour finaliser le line-up.
Sami : Je n’avais pas de projet et, un jour je reçois un coup de téléphone, je ne sais plus de qui exactement, qui me dit qu’un des membres va partir et qu’on veut le remplacer. J’ai dit oui et c’est comme ça que j’ai embarqué dans l’aventure MOONSKIN. Je fais un peu de lead guitar, un petit peu de compos, des petites mélodies ici et là et surtout des solos !
Cyril : J’ai joué dans beaucoup de groupes de Death/Thrash mais, pour des raisons professionnelles, j’ai dû arrêter de jouer pendant les années 2010, puis j’avais envie de me relancer dans un projet un peu plus différent et j’ai vu une annonce totalement par hasard de MOONSKIN qui joue du Doom et qui cherchait un guitariste. J’ai répondu sans même savoir qui jouait dans le groupe, car je ne connaissais aucun des musiciens. Puis, un jour, j’ai la surprise de recevoir un coup de fil de Rachid qui me dit « Cyril, c’est toi qui as postulé ? » (rires) et voilà, ça s’est fait plus ou moins naturellement.
En fait, on s’était déjà croisés plusieurs fois [avec Rachid] sans vraiment se connaitre, puis j’ai remarqué qu’il y a plein de gens que je connais assez bien qui sont passés par ce groupe, c’est que ça doit être une bonne maison (rires). Donc je joue de la guitare, rythmique principalement, et je fais un peu de compos également.
Rachid : Et tu fais aussi pas mal de nappes de samples aussi...
Cyril : Oui, c’est vrai, j’utilise aussi quelques effets un peu ésotérique (rires).

Et toi Delora ? Comment es-tu arrivée dans l’aventure ?

Delora : J’ai vu de la lumière pour rentrer (rires). Le groupe était déjà bien créé, les compos également. L’ancien chanteur avait déjà composé quelques lignes de chant, notamment sur « Farewell », qui est le titre éponyme de notre album. Sur ce morceau-là, j’ai demandé si c’était possible de reprendre son idée car elle était très bien. J’ai finalement personnalisé la ligne de chant mais la grande base c‘était lui. J’écris la plupart des textes de MOONSKIN, sauf sur « Final Journey » où on a écrit à quatre mains avec Rachid.
J’étais déjà dans un autre groupe (Lurking) quand j’ai intégré MOONSKIN. J’y suis toujours mais c’est très différent puisque c’est du Death Thrash Mélodique.
Je connais Rachid depuis un moment car on s’est croisés sur un concert et on était restés en contact depuis. J’ai vu son annonce et, même s’ils cherchaient un mec pour le chant, je me suis dit que j’allais tenter quand même, on sait jamais. J’étais curieuse de voir ce que ça donnait, un groupe de Heavy Doom, et il y avait peut-être moyen que je mette à profit mon chant clair. J’ai donc passé une audition qui s’est très bien passée et j’ai été très agréablement surprise de voir qu’il y avait quelqu’un d’autre que je connaissais dans le groupe (Sami), avec qui j’avais déjà partagé quelques dates avec LURKING. J’ai intégré le groupe, puis on a continué de composer, de chercher des lignes de chant, etc.



Du coup, qui compose principalement dans le groupe ? Vous décidez tous ensemble ou c’est chacun dans son coin et vous mettez tout en commun après ?

Rachid : Pour ce premier album, j’avais déjà quelques idées en amont car je commençais déjà à réfléchir à MOONSKIN avant de le créer réellement. Puis, par la suite, on a pris des idées de chacun, on a arrangé ensemble, on a récupéré une base des morceaux de Sami qu’on a « moonskinisée ». Cyril et Arnaud ont également participé à la composition, complétée par les textes d’Ingrid. Quand j’ai commencé MOONSKIN, je voulais tout contrôler, puis, comme tout le monde s’est barré sur la première mouture, je me suis dit que, peut-être, je pouvais lâcher un peu de lest et on s’est rendu compte que c’était bien, parce que ça permet à tout le monde de mettre sa patte et ses influences, c’est qui fait que MOONSKIN, aujourd’hui, a pris une autre direction par rapport à l’idée initiale, et je suis très satisfait de ce que c’est devenu. Ça a bien grandi, il y a une bonne identité. Je suis très content.

Pourquoi avoir mis aussi longtemps pour réaliser un premier album, alors que MOONSKIN existe depuis 2013 ?

Rachid : C’est un peu compliqué car certains membres sont actifs dans d’autres groupes et on est tous dans la vie active. Pour la plupart, on a des enfants, donc une vide de famille aussi. C’est donc un peu compliqué de tout conjuguer.
Sami : Il y a eu aussi des changements de line-up et, quand le groupe s’est enfin installé, il a fallu composer et recomposer des morceaux, les réadapter… puis la composition en elle-même prend énormément de temps. Dès le moment où on était tous décidés sur la sortie de l’album, il s’est écoulé une année et demie, en gros.
Rachid : Ce qui paye, au final, sur l’album, c’est qu’il y a eu beaucoup de travail sur les détails, on a mis beaucoup de temps à faire les arrangements, à modifier les petits détails qui font qu’au final, l’album est ce qu’il est maintenant.
Sami : Il y a eu plusieurs intervenants et différents modes d’enregistrement.
Rachid : Oui, c’est vrai, on a enregistré à différents moments, différents endroits, avec différentes personnes… on a pris le temps de le faire bien. Il fallait aussi qu’on puisse bien se préparer pour jouer parfaitement les morceaux. C’est une bonne préparation en avance, on n’arrive pas comme ça un matin, avec un disque déjà enregistré, en deux prises c’est torché. Non, ça ne marche pas comme ça (rires). On travaille à côté, on n’est pas des pros, il nous fallait du temps pour travailler ça en amont.

En tout cas, l’album est de qualité professionnelle et il est plutôt plaisant à écouter.

Rachid : Oui, il résulte de tout ce temps pris en amont et des sacrifices qu’on a dû faire pour en arriver là.
Sami : En fait, on a payé des musiciens pour faire tout ça à notre place (rires).
Delora : On a des doublures en fait ! (rires)

A propos de doublures, Rachid, tu parlais d’autres projets en parallèle de MOONSKIN (Corrosive Elements, Conviction, Swamp Terror, ex-Pervert Asshole) et Ingrid aussi (Lurking). C’est pas un peu compliqué de cumuler autant de groupes, en plus de vos vies perso, qui ont l’air bien remplies ?

Delora : Tu veux parler des 3.500 projets de Rachid ? (rires)
Rachid : Je vais parler pour moi, en disant que c’est ce qui me permet de rester frais pour chaque groupe. En fait, il n’y a pas de secret, quand on est musicien, plus on va jouer avec des personnes différentes, plus on va s’enrichir. On va apprendre des choses, on va apprendre à jouer avec des personnes qui ont un caractère différent, des styles et des codes différents. Depuis que j’ai commencé à faire de la musique, je n’ai pas pu me consacrer qu’à un seul groupe, je trouve ça génial, je respecte ceux qui le font, mais je pense, de façon humble, que j’ai beaucoup à apporter et, des fois, les idées ne marchent pas pour certains groupes. Donc, au lieu de dénaturer chaque groupe, autant se limiter à un certain nombre de groupes, tout en explorant des idées différentes.



Tu as d’ailleurs intégré un autre groupe, récemment, que nous allons bientôt découvrir au Cernunnos Festival…

Rachid : Oui, effectivement. Je viens d’intégrer UNNAMED SEASON, qui est à la base un duo Médiéval/Folk, très influencé Dead Can Dance. C’est de la super bonne musique qui n’a rien à voir avec le Metal. Ce n’est même pas du Rock. En fait, après les avoir vus en duo, je leur ai dit que c’était génial mais que je pensais qu’il manquait quelque chose et, quelques mois plus tard, ils m’ont dit qu’ils me voulaient dans le groupe. J’ai donc écouté plus en détail et j’ai vu que ça chantait en langue ancienne. Ça m’a sorti de ma zone de confort car je ne jouais pas du tout ce que j’ai l’habitude jouer. Ce n’est même pas de la batterie pure et dure, c’est plutôt de la percussion. Donc voilà, je viens d’intégrer le duo qui est devenu un quatuor suite à l’arrivée d’un bassiste qui est venu enrichir le son du groupe.

C’est quand même assez particulier comme style. On sait que le Cernunnos Festival est connu pour présenter des groupes Pagan, Folk plus que des groupes extrêmes…

Rachid : Oui mais il s’avère que ce groupe avait déjà une identité très forte. Il avait déjà un concept bien avancé et abouti, c’est ce qui m’a séduit dans UNNAMED SEASON. Je suis plus en mode accompagnateur, je suggère des choses, c’est bien aussi d’être dans un projet en mode « support ».

Comment appréhendes-tu cette première date ? Sachant qu’en plus, comme si ça ne suffisait pas, tu es aussi bénévole sur ce festival, histoire de te rajouter un peu de travail (rires).

Rachid : Je suis pressé d’y être parce qu’on a bien bossé, ça va être cool. En plus, on ouvre pour le festival donc ça veut dire qu’après, je vais pouvoir travailler comme un esclave pendant deux jours (rires). Je suis content d’avoir ce projet, c’est très intéressant humainement. J’apprends beaucoup de choses et c’est clair que ça n’a rien à voir avec MOONSKIN, que ce soit dans l’approche, le style ou même la façon d’appréhender mes parties de batterie, c’est un autre monde.

Tu as donc des jeux de batterie différents pour chacun de tes groupes ? Ça n’arrive pas de te mélanger les pinceaux parfois ?

Sami : Il se mélange les baguettes ! (rires)
Rachid : Non je ne mélange pas les baguettes ! (rires). Je sais exactement ce que je dois faire dans chaque groupe, c’est comme quand tu sais parler plusieurs langues, en fait. Quand tu parles avec quelqu’un qui parle anglais, par exemple, tu ne lui parles pas en français, sinon il ne va rien comprendre. C’est pareil quand tu joues dans un groupe de Doom, tu ne vas pas arriver en mode blast beat à fond avec de la polka et en avant ! (rires). A l’inverse, quand tu joues dans un groupe de Metal Extrême axé speed, un jeu minimaliste peut s’avérer un peu pauvre par moment. Il faut savoir s’adapter et, jusqu’à présent, je n’ai pas ce problème de me dire « Je joue avec qui aujourd’hui ? Il commence comment le morceau ? » (rires). Je sais exactement ce que je dois faire, je prépare bien mes parties. Ça reste mon style de jeu perso, mais avec différentes facettes suivant les projets. Je continue d’apprendre et je m’adapte beaucoup aux styles de mes groupes.



Et toi Delora, qui as seulement deux groupes… (rires)


Delora : Alors, oui, deux seulement mais, en fait, j’ai plusieurs projets parallèles à côté. Dernièrement, j’ai un ami qui en est à son quatrième album et son concept est d’inviter des gens sur chacun de ses albums et il m’a demandé de participer à deux morceaux de l’album en question, dans lesquels j’ai la joie de chanter en latin et en français. C’est un projet totalement différent des miens actuellement. J’ai dû aborder ma voix d’une autre manière car c’est très typé Black Metal et Jazz en même temps. C’est hyper varié, en fait. Ce projet est un alien (rires). J’ai eu des propositions de collaboration et de featuring avec d’autres groupes également. Ça fait déjà beaucoup de projets sur lesquels travailler, je ne les ai pas encore tous terminés. Puis j’ai eu la chance de faire un feat. pour les 30 ans de Misanthrope, sur le morceau « Maudit Sois-tu Soleil » où Philippe, le chanteur du groupe, m’a demandé si je pouvais venir chanter le morceau avec eux sur scène, à leur concert au Petit Bain. C’est grâce à Paul Gervais, qui a enregistré l’album de MOONSKIN et aussi le dernier album de Misanthrope. En fait, Philippe voulait un truc spécial pour la date à Paris, il voulait faire un duo avec une fille mais il manquait d’idées et ne savait pas trop à qui demander. Il en a discuté avec Fred Gervais qui lui a parlé de MOONSKIN et de moi (rires), et me voilà sur scène avec Misanthrope (rires) ! C’était trop bien !
J’ai intégré LURKING en 2011, on a sorti 2 CDs et on est en train de composer le troisième. On a eu beaucoup de soucis de line-up, ce qui a ralenti beaucoup le groupe et m’a, du coup, laissé du temps pour MOONSKIN.
Je n’aborde pas du tout les deux groupes de la même manière car, de toute façon, ce sont deux projets totalement différents. LURKING est beaucoup plus Extrême, tandis que MOONSKIN a un côté très visuel que LURKING n’a pas. C’est un des côtés que je tenais vraiment à apporter à MOONSKIN, un coté très théâtral sur scène, quelque chose qui marque les gens, que ce soit sur le plan musical, grâce aux compositions de mes musiciens, ou sur le plan visuel, je voulais vraiment que les gens se souviennent de nos shows et que ça fasse vraiment comme des rituels ou des cérémonies auxquels les gens assistent.

Quel est le premier disque que vous avez écouté ? Celui qui vous a donné envie de faire de la musique ?

Sami : Pour moi, ça a commencé du côté de mon père qui écoutait beaucoup de Rock ‘70s, il écoutait beaucoup de Deep Purple, donc le premier album que j’ai écouté, malgré moi, ça devait être ça. Par contre, la honte pour moi, enfin moi j’aime bien, c’est le premier album que j’ai acheté : « Reload » de Metallica (rires). Mais, en fait, à l’époque, j’écoutais du Prodigy, sur cassette. Puis, ne je sais pas ce qu’il s’est passé, j’ai mis la cassette de Prodigy et Metallica l’une à côté de l’autre en me disant que ça pouvait peut-être se ressembler et, petit à petit, j’ai écouté le « Black Album », ce qui m’a fait sécher les cours car je me suis dit que je ne pouvais pas partir sans finir d’écouter l’album (rires).
Rachid : Moi, c’est un peu comme Sami, mes parents écoutaient beaucoup de Rock ‘70s aussi, les Pink Floyd, Deep Purple etc… j’avais tout ça en vinyles et, depuis l’âge de 2 ans, j’écoute Queen. J’en ai 42 aujourd’hui (rires). Mais mon plus gros coup de foudre avec le Rock énervé, comme beaucoup de gens de ma génération, je pense, c’est quand les Guns’n’Roses ont fait la bande-son de Terminator 2 (« You Could Be Mine ») et il y a Nirvana qui est sorti en même temps, c’était la première porte vers le Rock énervé, puis j’ai découvert le « Black Album » qui venait de sortir aussi. Puis on a écouté Megadeth, Slayer… puis, une fois qu’on en est là, c’est fini (rires). On finit par Rob Zombie et voilà (rires). C’est allé du plus extrême en vitesse jusqu’au plus extrême en lenteur et en lourdeur (rires), puis ont suivis les Paradise Lost, Carcass, Morbid Angel, Obituary… et ça ne s’est jamais arrêté depuis.
Delora : Moi, j’ai juste piqué les cassettes audio et les CD de mon beau-père, c’est comme ça que je suis tombée dans le milieu du Metal. Il écoutait aussi bien du « doux » Iron Maiden, AC/DC et tout ça, que de l’Extrême allant de Sepultura à Slayer. Je suis vraiment tombée amoureuse du Heavy en premier lieu, et du Thrash donc tout ce qui est Maiden, Megadeth, Metallica et tout ça, j’étais en mode « C’est trop bien ! » (rires).
Au fur et à mesure que j’écoutais Slayer ou Megadeth, j’adorais musicalement mais le chant m’agressait les oreilles. Le guttural ne passait pas du tout au début et j’ai mis des années à apprécier et à en faire. Je trouvais ça absurde et je demandais souvent « Mais qu’est-ce qu’il fait ce monsieur ? Pourquoi il beugle comme ça dans son micro, ça n’a aucun sens ! Ça ne ressemble à rien, c’est dégeu ! » (rires).

Résultat, aujourd’hui tu fais pareil ! (rires)

Delora : Oui ! (rires) Je me suis rendue compte qu’au départ, ça peut agresser l’oreille et, si tu n’es pas initié à ça, tu peux avoir un laps de temps pour comprendre vraiment et apprécier à sa juste valeur le guttural. Au fur et à mesure que j’en écoutais, je me disais que c’était organique, il y a tellement les tripes qu’on pose là, sur la table, que finalement, je ne peux qu’aimer parce qu’il y a vraiment quelque chose qui se dégage, en chant clair aussi, mais il y a vraiment toute la hargne qui se dégage dans le guttural qui ne peut pas se dégager de la même manière dans le chant clair. Et donc j’ai commencé comme ça à écouter du Metal, en volant les cassettes de mon beau-père, grâce à qui j’ai découvert Suicidal Tendencies, qui m’a fait tomber amoureuse de la basse. Car il y a eu une époque aussi où j’étais bassiste, mais c’était dans une autre vie (rires).
Cyril : Pour ma part, mes parents n’écoutaient pas du tout de Rock, c’était Radio Classique à la maison donc j’ai baigné là-dedans toute mon enfance. Puis, après, j’ai été au collège, c’est un moment un peu différent où tout le monde arrive avec ses cassettes, à l’époque, avec Public Enemy, Anthrax, Aerosmith, « Blood Sugar Sex Magik » des Red Hot etc… Je me suis dit « c’est quand même pas mal ce Rock-là ». Ensuite, j’ai découvert le Grunge avec The Offspring entre autres. Puis, un jour, je discute avec un de mes oncles, je lui raconte un peu tout ce que j’écoute puis il m’amène dans sa maison, il me dit de m’asseoir sur le canapé et il m’a sorti tous ses vieux vinyles et, cet après-midi-là, j’ai découvert coup sur coup : Black Sabbath, Deep Purple, Uriah Heep, Maiden… et c’était déjà pas mal.
A cette époque-là, il y avait Virgin sur les Champs Elysées, donc, à partir du moment où je n’étais pas en cours, j’étais à Virgin (rires). J’écoutais beaucoup de choses de plus en plus extrêmes et de plus en plus violentes, la rencontre avec Megadeth, Slayer etc... Mon prof de guitare de cette époque était fan de Jason Baker, donc là, c’était encore un gros choc musical qui fait la balance avec Ritchie Kotzen et d’autres qui t’entrainent à passer des soirées entières à la guitare, à avoir mal aux doigts mais tu es quand même super heureux (rires).



On a évoqué Queen, tout à l’heure, et ça m’a fait penser au cinéma. Si vous deviez composer une BO pour un film ce serait lequel ?

Cyril : Je dirais Blade Runner pour le côté enveloppant et majestueux du concept. La musique a une telle importance dans ce film, il suffit que tu l’écoutes en même temps que tu regardes les images et c’est parfaitement en accord.
Rachid : Je pense que je choisirais Taxi Driver mais, comme je pense ne pas être à la hauteur pour faire une BO pareille, je choisirais plutôt Albator (rires), parce que là, pour le coup j’ai plein d’idées vicieuses (rires).
Sami : En ce moment, j’écoute beaucoup la musique du premier Rambo mais, du coup, je vais choisir L’Exorciste (rires).
Ingrid : Pour moi ce sera Dracula de Coppola. Mais ça m’aurait aussi énormément plu de travailler sur la bande son du Fantôme de l’Opéra.

Peut-on revenir sur votre prestation de l’été dernier aux Metaldays (Slovénie) ? Comment ça s’est passé ?
Parce que nous, on y était et on a kiffé ! http://ultrarock.free.fr/onyetait/metal_days_2019.htm

Delora : Je n’ai retenu qu’un point négatif : MOONSKIN est fait pour jouer la nuit, or, là on a joué en pleine journée, à côté de la plage, en plein soleil ! (rires) donc autant dire que, visuellement, le raccord n’était pas comme d’habitude (rires).
Rachid : C’était effectivement inhabituel, mais je pense que c’est un challenge qu’on a su relever en proposant une autre approche visuelle.
Sami : Il n’y avait pas beaucoup de monde devant la scène à ce moment-là mais Cyril ne me contredira pas, il y avait les personnes les plus importantes : il y avait ma femme et la sienne ! (rires).
Ingrid : Je ne peux que confirmer car ma famille était venue spécialement de France pour me voir jouer. C’était une très belle surprise !
Rachid : Niveau appréhension, c’est vrai que c’était nouveau pour nous de jouer sur un gros fest’ comme ça, c’est peut-être arrivé un peu tôt dans l’histoire du groupe mais on a su relever ce défi. On était prêts, je pense qu’on a fait un bon show et je rajouterais aussi qu’au niveau de l’expérience humaine, ça a fait grandir le groupe et ça nous a vraiment mis sur la lancée pour finir l’album et le sortir dans la foulée.

Quels ont été les retours du public ou des fans que vous avez pu croiser là-bas ?

Rachid : J’ai parlé pendant deux heures avec un festivalier allemand qui nous a découverts là-bas. On a bu quelques bières ensemble, et il m’a dit que MOONSKIN était un excellent groupe de Doom et qu’on changeait un peu par rapport aux stéréotypes des groupes de Doom à chant féminin et aux groupes de Doom tout court. Il était content de venir aux Metaldays justement pour voir émerger de nouveaux groupes, faire des découvertes qu’il ne pourrait pas voir en temps normal sur les plus gros fest. On a constaté qu’il y a pas mal de monde qui commence à nous suivre à l’étranger.
Delora : C’était rigolo le nombre de gens qu’on ne connaissait pas, qu’on a pu croiser en sortie de scène et qui voulaient prendre des selfies avec nous !
Sami : Ah oui ! Je me suis dit « Mais qu’est ce qui se passe là ? D’où viennent tous ces gens ? » (rires). Et puis, le lendemain, quand tu reviens à la réalité, tu fais une rechute. Tu te dis qu’on va te reconnaitre dans la rue mais en fait non (rires).
Cyril : Moi, ce qui m’a marqué, c’est quelque temps après, quand on a joué à Paris, après la Slovénie et que des gens sont venus me voir en me disant « C’était pas mal votre concert. On vous a vu en Slovénie, c’était démentiel. » C’était des français qui venaient régulièrement aux Metaldays et qui nous avaient vus comme ça, par hasard, et qui sont revenus nous voir plus tard. C’était vraiment cool comme rencontre !

Vous avez fait la release party de ce premier album au Klub sous forme d’un concert, suivi par une soirée au Black Dog (19 Octobre 2019). Comment s’est passée cette soirée ?

Rachid : On avait notre public d’habitués, quelques curieux et quelques personnes qui ne nous connaissaient pas du tout, qui ont apprécié le show et qui se sont dit qu’ils allaient acheter l’album pour l’écouter dans de bonnes conditions et découvrir l’univers du groupe. On est vraiment contents de cette release party, c’est un vrai succès pour nous.
Sami : Alors déjà il a été accueilli, c’est déjà pas mal ! (rires).

Accueilli et illustré du clip « Dead Curse Lands » qui a été diffusé au Black Dog après le concert. Il peut paraitre simple mais il est très efficace et je le trouve très raccord avec la pochette de l’album. Pouvez-vous nous dire qui l’a réalisé ? (clip ci dessous)

Rachid : C’est Anaïs Mulgrew Art, qui est une artiste française qui vit en Irlande, que j’ai rencontrée par le biais du Cernunnos Festival. Elle est batteuse (Celtachor, Saor, Ironborne, Tales of Blood…) et illustratrice. J’avais eu l’occasion de voir son travail et j’ai tout de suite senti que ce serait la bonne personne pour le job. On en a discuté et très rapidement elle nous a envoyé des propositions, bien en amont de l’album. On a vraiment eu le temps de murir les détails de chaque élément qui le compose. On a réussi à faire le lien entre la musique, la pochette et le titre. Tout ça était pensé en avance. Il n’y a pas de hasard.
On vient de sortir un deuxième clip, aussi, avec un budget plus modeste, qui continue à accompagner la sortie de l’album. C’est le titre éponyme de l’album : « Farewell ».

Pour terminer notre entretien en bonne et due forme, avez-vous un dernier message à transmettre à nos lecteurs ?

Rachid : J’aimerais remercier tous ceux qui nous suivent et nous soutiennent depuis le début, tous ceux qui ont participé à l’album en dehors du groupe, les deux Fred, Anaïs, Gérôme de Musikö Eye, qui nous a aidés à sortir l’album et qui nous aident à le défendre, puis toutes les organisations qui nous ont fait jouer et qui vont nous faire jouer. Et merci à toi pour l’interview !
Delora : J’allais le dire ! Tu m’enlèves les mots de la bouche. Rends-les moi, rends-les moi ! (rires)
Cyril : Merci à tous les gens qui ont cru en nous et qui nous suivent, tous ceux qui ne nous connaissent pas encore.
Rachid : Et tous les anciens membres du groupe qui ont ramené des choses dedans.
Sami : Merci à ceux qui sont à l’autre bout de la terre et qui ont acheté notre album.
Delora : Bookez-nous !
Rachid : Abonnez-vis à la page Youtube…
…Et Appuyez sur la cloche pour être au courant des actualités !

Un grand merci à vous pour votre disponibilité et votre bonne humeur. A bientôt sur scène ou ailleurs !

Pour en savoir plus sur MOONSKIN, on clique par-là :
https://www.facebook.com/moonskinband/
https://www.youtube.com/channel/UCZy_9mzLNtUh-HpsTL1BpxA

Doro'





 
 
 
 

Copyright © 2011
All Rights Reserved · Essgraphics