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O R A K L E

Propos recueillis par Kzaf le 21 mai 2015



A l'occasion de la sortie de son troisième album « Eclats », Orakle et tout particulièrement son chanteur Frédéric Gervais me fait le plaisir de m'accorder cette interview.

Ultrarock : Salut ! Alors, ça y est ? Orakle est de retour avec « Eclats » ? 7 ans après votre second album (« Tourments et Perditions »), la première question que j'ai envie de te poser, de but en blanc, c'est : Pourquoi un laps de temps si important entre ces deux albums ?
Frédéric Gervais : Le précédent album a effectivement 7 ans aujourd'hui, on a ensuite tourné jusqu'à mi-2009, et depuis on a décidé de se consacrer à la composition de ce troisième album qui a été achevé en 2014. Ce grand laps de temps, il peut s'expliquer par différentes choses, à commencer par notre volonté de prendre le temps pour créer quelque chose qui corresponde vraiment à nos attentes mais aussi des choses inhérentes à la vie de musicien amateur où il faut trouver le temps à consacrer à l'écriture d'un album, aux expérimentations, à la composition, et tout ça au milieu de la vie professionnelle et de la vie de famille.
D'un point de vue artistique, on a voulu remettre les compteurs à zéro pour ne pas tomber dans des automatismes de création musicale, pour faire en sorte de proposer quelque chose de différent sur cet album tout en gardant notre identité. Et c'est assez difficile et laborieux à faire, avec son lot de pages blanches !

Et, au final, est-ce que cet album ressemble à ce que vous imaginiez il y a plusieurs années quand vous avez commencé à travailler dessus, ou est-ce qu'aujourd'hui Orakle accouche d'un truc complètement différent de l'idée d'origine ?
A vrai dire, on est un peu dans les deux situations. Depuis le début, on s'est efforcé de travailler sur cet album en mélangeant de la façon la plus harmonieuse nos nombreuses influences rock et métal. Mais, petit à petit, le temps passant, notre réflexion a évolué et on est aujourd'hui devant un album dont le son a l'allure d'une coupe géologique d'un bout de terre, avec tout un tas de strates différentes qui arrivent malgré tout à donner un résultat cohérent.

Au niveau du line-up, y'a-t-il eu des évolutions depuis 2009 ?
Effectivement, maintenant que tu m'en parles, c'est vrai que ça a aussi été une raison qui explique ce laps de temps important puisque d'un line-up complet en 2009, on ne s'est retrouvé plus que trois, en 2010, à travailler sur « Eclats », à fond. Puis, en 2013, à la fin du processus de composition de l'album, on a remonté un groupe complet avec l'arrivée de deux nouveaux membres.

Une question que beaucoup de fans doivent se poser, toujours vis-à-vis de ces quelques années silencieuses : il se trouve que vous vous êtes fait remarquer en 2009 en participant au Hellfest et en faisant beaucoup de dates, pourquoi n'avoir pas profité de l'occasion pour rebondir tout de suite avec un troisième album dans la foulée ?
Comme je te le disais, on s'est un peu fait piéger par le temps. Et les évènements s'enchainant très rapidement, le temps s'est écoulé plus vite qu'on ne l'avait imaginé. Ça s'est imposé à nous de cette façon. C'est vrai que c'est un peu dommage de ne pas avoir tiré parti de ces grosses dates pour se faire un nom et continuer sur un bon rythme, au point d'avoir été un peu oubliés jusqu'à aujourd'hui, mais, très honnêtement ça n'a pas beaucoup d'importance pour nous, au contraire, ça peut nous permettre de toucher un nouveau public qui ne nous a jamais connus et qui nous jugera sans avoir d'a priori.

Pour toi, ce nouvel album, « Eclats », est dans la lignée des deux précédents ou au contraire vous êtes parti dans quelque chose de totalement différent ?
La différence qui frappera le plus ceux qui ont déjà eu l'occasion d'écouter un de nos albums va certainement être le chant dont la tendance s'est complètement inversée sur « Eclats ». La grosse majorité du son sur nos précédents disques était guttural avec quelques voix claires sur quelques passages alors qu'ici on a privilégié la voix chantée avec un accompagnement assez disparate de passages gutturaux. Ça correspond vraiment à notre volonté de tendre vers la musique qui nous correspond le plus. En ce qui concerne la musique en elle-même, nos précédents disques respectaient plutôt bien les codes du black métal, et c'est aussi une grosse différence avec celui-là, où l'on essaie mélanger les genres et ne pas se restreindre à une simple étiquette « black ».
Ça reste une influence indéniable, qui ressort un peu mais qui est beaucoup moins présente maintenant. On avait vraiment envie de sortir des cases, tu sais un peu comme ces QCMs ou tu n'as le choix qu'entre quelques réponses, on avait envie de cocher à côté des cases cette fois-ci, un peu comme l'on fait des musiciens qui nous ont inspirés, King Crimson ou Björk pour n'en citer que deux parmi tant d'autres.

Ton parti pris du chant en français, c'est un exercice assez difficile. L'écriture, ça ne vient que de toi ?
Non, on s'y est tous mis même si j'ai eu une patte un peu plus importante sur ça. Ca nous a demandé beaucoup de travail et de recherches, de temps aussi, parce que je n'ai jamais eu la capacité d'écrire un texte d'une traite. J'ai toujours eu besoin de m'inspirer des choses qui m'occupent l'esprit à un moment donné, ce que je vais lire, ce que je vais voir, ce que je vis, et j'essaie de m'en inspirer pour écrire du mieux possible.
Pour le coup, les paroles, elles, restent dans la lignée de ce qu'on a déjà fait, avec une certaine réflexion philosophique – mais sans prétention – et notre rapport à notre environnement, notre rapport à la vie sans qu'il n'y ait un thème unique.

Niveau promo et concerts, qu'est-ce qui vous attend ?
On commence à caler quelques dates d'ici deux ou trois mois, le temps de mettre tout en place, même si ça va être un peu juste pour les festivals d'été. On va faire en sorte de monter une tournée, mais je n'ai que très peu d'infos pour le moment, on n'est qu'au tout début de tout ça pour le moment mais on a hâte de reprendre le contact avec le public.

Vous avez signé avec Apathia Records, comment ça se passe avec eux, ça vous change de Holy Records ?
Tout se passe très bien, c'est un bien plus petit label qu'Holy Records mais tenu par des gens passionnés, très attachants et qui donnent tout. Nous, qui sommes un peu des artisans de la musique, amateurs, on trouve en face un label fait de gens un peu comme nous, des artisans de la musique, avec l'humanité et la proximité qui vont avec.

Et aujourd'hui, avec cette promo, certainement pas mal de concerts, comment vas-tu gérer ce fameux quotidien d'amateur et tous ses aléas pour pouvoir malgré tout mener tout ça de la manière la plus professionnelle possible ?
Ca s'organise, même si ça n'est pas toujours facile. Mais la situation a bien évolué depuis 2010 et je ne fais maintenant plus que de la musique, je peux y consacrer toutes mes journées et ça change déjà pas mal de choses. De toute façon, pour les concerts, c'est peu probable qu'on fasse des tournées de 6 mois ! Alors ça devrait pouvoir se gérer.

Si aujourd'hui je te donnais la possibilité de jouer en première partie d'un bon gros groupe ?
Opeth, je pense. Je ne suis pas fan de tout ce qu'ils font mais, pour le coup, en termes d'affinité et de démarche musicales, je pense qu'on est un peu dans le même axe.

Kzaf

 

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