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PSYKUP

Interview réalisée par Aidan N. LeFloch le 22 février 2017





Les PSYKUP ont fait leur grand retour en 2015 et aujourd'hui, ils viennent nous présenter leur nouvel opus "CLRT + ALT + FUCK". Pendant leur journée promo à la Péniche Antipode à Paris, Matthieu Miegeville et Julien Cassarino ont consacré un peu de leur temps à répondre aux questions d'Ultrarock.

En 2015, c'était le grand retour de PSYKUP pour les 20 ans du groupe. C'était un super cadeau pour les fans ?

Matthieu : Super cadeau pour les fans et pour nous-même ! On était un peu en stand-by depuis 2009 et on s'est retrouvés pour des bonnes raisons. On était toujours potes et on l'est toujours. Mais surtout on a constaté l'engouement foufou qu'il y avait autour du groupe, de la part des fans, que ce soit dans notre ville de Toulouse, mais également à Paris.

Qu'est-ce qui a déclenché cette envie de revenir sur le devant de la scène ?

M : C'était un peu lié à moi dans le sens où j'étais parti. Si je devais revenir ou pas, si on refaisait des choses ensemble ou non. On a fait une date exceptionnelle pour les dix ans de Jerkov, qui était la structure qui nous accompagnait en booking et label depuis un petit moment. On a été complet au Metronum à Toulouse, puis au Nouveau Casino à Paris. Ça nous a fait vraiment marrer d'être ensemble et de faire de la musique. On a beaucoup discuté sur le fait de prolonger la blague, en faisant un morceau... La nouvelle mouture au niveau de la direction artistique de PSYKUP en 2017 s'est révélée à la fois pertinente et libérée des lourdeurs cérébrales que j'ai pu connaître par le passé. Du coup je me suis totalement reconnu dans cette dynamique qu'avait Ju, le compositeur principal de PSYKUP, mon collègue guitariste/chanteur. Et du coup, on a dit "en avant" !

C'est une longue période de break. On peut faire les curieux et vous demander ce que vous avez fait pendant toutes ces années ? A moins que ce soit top secret ?

M : Non, mais il y a pas mal de choses ! Pour parler des collègues, Ju et Brice ont nourri leurs projets "Manimal" et "Simone Choule", du metal rock un peu plus souple. Moi de mon coté, j'ai eu beaucoup à faire avec "My Own Private Alaska", vu qu'à la fin de PSYKUP, j'enregistrais un album aux Etats-Unis avec ce groupe et je faisais une tournée dans 21 pays. Donc, j'ai eu pas mal à faire ! Depuis j'ai été dans deux autres projets qui s'appellent "Black Painters" et "Cancel The Apocalypse"... Et même trois projets avec "Terre Neuve Collective". J'ai écrit des bouquins. Donc on a tous été très prolifiques artistiquement. Je pense qu'on a cette énergie en nous, et maintenant, on la met au service de PSYKUP.

Parlez nous un peu de la naissance de ce nouveau bébé ?

M : Comme je te disais, c'est né de l'envie de se réunir, faire un album plus direct et abouti. On n'a pas voulu simplifier le discours, pour que les anciens fans reconnaissent PSYKUP. On ne s'est pas vendu au grand capital ! [RIRES] Il n'y a toujours pas de morceaux qui peuvent passer sur RTL2. Néanmoins je pense que c'est une musique plus assimilable et plus digeste. On arrive à faire du PSYKUP en version 2017 ! Il y a toujours ce côté déstructuré, très jubilatoire, très "j'm'en foutiste" et à la fois, avec des morceaux volontairement moins longs, pour moins fatiguer l'auditeur et même nous, au niveau de l'exécution, et pour aller plus vite au cœur du propos. Du coup, on est très fiers de cet album et très excités de voir la réaction du public.

Vous êtes passés par la plate-forme de crowdfunding "KissKissBankBank", pour financer le projet. Vous avez complètement explosé l'objectif ?

M : Oui, on a eu des résultats très positifs. On a fait deux disques avec "KissKissBankBank" à presque un an d'écart. Il y a eu la réédition du premier album et après, la réalisation du nouvel album. Donc, il y a eu près de 36.000€ récoltés, c'est beaucoup d'argent. Ça nous a fait énormément plaisir de constater le following de la fan base, de voir à quel point les fans de PSYKUP étaient accrochés au groupe, étaient toujours là, nous soutenaient, propageaient la bonne parole, et convainquaient des nouveaux. Donc c'est super ! Evidemment s’il y avait eu 12 personnes et qu'on avait récolté 3,50Fr, peut-être que ça nous aurait calmés dans le mauvais sens du terme et que nos grandes aspirations se seraient perdues dans un truc plus glauque. Là, c'est magnifié par le fait qu'il y a du répondant en face.

Pour ceux qui vous découvrent aujourd'hui, vous pouvez expliquer un peu le concept de l'autruche ?

Julien : [RIRES] En fait l'autruche, c'est un vieux morceau qui date du tout premier album... même du premier 4 titres, c'est encore plus vieux ! Donc, les années 90. C'était un morceau concept qui durait un quart d'heure. Sur scène, il allait même jusqu'à 20 minutes parce qu'on en rajoutait. C'était plein d'influences mélangées, complètement déstructuré. Pas de couplet, pas de refrain, c'était une sorte de voyage. A l'époque, on nous demandait souvent quel était notre style musical, et ça nous faisait chier de nous coller une étiquette. C'était la mode de mettre Core derrière tout, quand tu faisais du metal. Donc nous on disait "Autruche Core", pour déconner. On trouvait rigolo, l'association de l'animal, avec son coté nerveux, différent et agressif, qui nous correspondait bien. Et à la fois, forcément un peu ridicule, parce qu'une autruche, visuellement, c'est pas un tigre ! Voilà, on a proposé cette appellation, pour trancher aussi avec le fait qu'il fallait mettre des étiquettes partout.

Il y a quelques jours, vous avez tourné votre tout premier clip "Violent Brazilian Massage". Racontez-nous un peu cette aventure ?

Ju : C'est assez absurde ! Ça fait 22 ans qu'on existe et on tourne notre premier clip en 2017. C'est incroyable ! A l'époque où on a commencé, ce n'était pas l'ère du clip. On ne peut pas faire des clips comme ça, c'est un peu compliqué. Il fallait beaucoup d'argent, donc on se débrouillait à moindre coût. Là, on est revenus après 9 ans de pause, et il fallait absolument faire un clip, et même en faire plusieurs. Il se trouve que j'ai un très bon ami, Cyril Garbotte, qui est réalisateur de courts métrages. Moi je suis très cinéphile. On a fait le clip à Paris la semaine dernière. C'est un peu old school, il y a des moments où on joue, et pas mal de scènes très cinéma. Je pense que ça va être une autre approche pour le groupe, dans le sens où ce morceau est la carte de visite du nouvel album. Il y a un côté fun, décomplexé, rigolo, sun shine avec le coté brésilien... et à la fois violent, qui nous caractérise.

Il y a déjà plusieurs morceaux en écoute, un clip à venir... il y aura d'autres surprises avant la sortie de l'album ?

Ju : On a pas mal chargé au niveau surprises, à l'époque où on faisait "KissKissBankBank" pour financer l'album. On a partagé trois morceaux audio sur Youtube, effectivement. Là, on s'est un petit peu calmés car l'album sort fin mars. Je pense qu'on ne proposera pas d'autres audio. Le clip sortira au moment de la sortie de l'album et ça rajoutera une pierre à l'édifice. Et surtout, il y a beaucoup de dates qui arrivent. On a une tournée qui va s'étaler sur deux ans. On commence en France et on va s'étendre en Europe. On a déjà une date en Angleterre au mois de mai... et après dans le monde. Normalement, on a des pistes dans d'autres pays. C'est sur scène que ça va se passer et les gens vont prendre les morceaux dans la gueule ! On va miser sur un nouveau show live, sur de nouveaux sons... On a changé de matériel. On va proposer un spectacle assez complet !

Quand tu fais "CLRT + ALT" sur ton ordinateur, c'est en général un raccourci pour accéder à certaines fonctions. Avec "CLRT + ALT + FUCK", on va où ?

Ju : [RIRES] Où tu veux ! "CLRT + ALT + FUCK", c'est d'un côté pour la blague, le bon mot, ça sonne bien, c'est rigolo ! On fait souvent "CLRT + ALT + SUPPR", des choses comme ça... C'est un peu la touche qu'on a tous voulu avoir sur notre ordinateur, à un moment donné, quand les choses ne marchent pas, que ce soit pour un sujet d'actualité ou juste un bug informatique. "CLRT + ALT + FUCK", c'est très PSYKUP, dans le sens où il y a un côté agressif, nerveux... mais aussi, un côté rebelle, décalé, comique, second degré, qui je trouve se perd dans le metal. Les gens sont très sérieux. On réalise quand même, lorsqu'on fait du metal, qu'on crie dans la tête des gens, ce qui n'est pas tout à fait normal. Donc on fait notre musique, vous la prenez ou pas, mais en attendant, nous, ça nous amuse ! Si on faisait écouter ça à nos grands-parents, ils ne comprendraient rien du tout. [RIRES]


Aidan N. LeFloch

 





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