CHRONIQUES      INTERVIEWS      LIVE REPORTS        AGENDA       EMISSION

    
i   n   t   e   r   v   i   e   w   s
 
R E D   M O U R N I N G
Interview réalisée par Emmanuelle NEVEU , Mars 2018
 

Nous avons rencontré HOOG (chant) et Seb (bassiste et chant) du groupe RED MOURNING. Déjà quatre ans se sont écoulés depuis notre dernière rencontre « coup de cœur » et leur quatrième album « UNDER PUNISHMENT'S TREE » ne déroge pas à la règle. GO !

 

A la première écoute on remarque un ensemble musical puissant…

HOOG : Dorénavant, chaque membre du groupe participe au chant ensemble ou individuellement, Alex notre nouveau guitariste chante très bien aussi.

Tu te sens moins seul ?

HOOG : Le travail est bien réparti et c'est très cool de chanter à plusieurs les harmonies, plus on avance et plus on se lâche là-dessus.

Le line up a changé, Romaric en moins, que s'est il passé ?

HOOG : Romaric a choisi de se consacrer à autre chose mais on reste en très bon terme. Il y avait de sa part une volonté d'arrêter avec ce milieu, il écoute d'autres styles de musique. L'album a été composé aux trois quarts avec lui.

Il me confiait, en mai 2014, lors de notre dernière entrevue, qu'il pensait déjà aux compositions du prochain album.

HOOG : notre rythme est un album tous les trois ans mais, avec tous ces remaniements de line up, nous avons pris un an de retard, on ne voulait pas se planter sur la direction qu'on voulait pour cet album. Au final, cela fait quatre ans depuis « Where Stone and Water meet ».

Comment s'est composé « Under punishment's tree » ?

HOOG : Tu sais, on ne s'arrête jamais, tout est une continuité, on avance et les textes que j'écris sont volontairement peu explicites mais plutôt avec des allusions ou poétiques et imagés car je trouve cela plus beau.

As-tu un message à faire passer au travers de tes textes ?

HOOG : Non, aucun message particulier à véhiculer mais une histoire à raconter et des émotions à sortir. J'aime que l'auditeur se projette dans le texte et se l'approprie. Je ne suis pas fermé au dialogue d'expliquer mais cela retire, selon moi, une part importante de projection.

SEB: les textes de HOOG sont très beaux et créent un lien parfait avec notre style. Tout n'est que métaphore sans thème particulier, juste musical.

Au niveau des textes, quelles ont été tes préoccupations principales sur cet album ?

HOOG : je me suis questionné par rapport à des pertes de repères et de compréhension, des moments de folie, c'est de là que viennent la majorité des textes.

J'entrevois un peu ce que tu veux dire sur le clip « Dying days »….

HOOG : (rires) je travaille surtout mon état d'esprit du moment. Pour cet album, j'ai beaucoup réfléchi à l'univers et à la place que j'occupe dans ce monde, cela a fait émerger certaines choses que j'ai transcrites, puis la forme musicale est venue compléter la poésie du flash que j'ai pu avoir.

SEB : sur celui-ci on reprend un peu l'ambiance du précédent, « The sound of flies» on voulait remettre cette couleur « bayou » et on a travaillé avec Farid, un acrobate danseur très calé dans cette culture vaudou qui, à notre écoute, nous a naturellement orientés vers le personnage grimé du Baron.

Vous restez fidèles à votre essence des rives du Mississipi et à l'influence Blues. J'ai trouvé le clin d'œil bienvenu, comme une pièce mystique rajoutée à Red Mourning, allez-vous réaliser une ambiance scénique appropriée ?

HOOG : Oui, on va rester discret sur les décors et les bougies mais l'ambiance sera là. On va mettre en avant la slide guitar car cela nous tient à cœur et surtout le gospel qu'on a sur cet album. On a des phases de communion sur scène où l'on chante tous a capella et on espère que le public jouera le jeu et va participer.

SEB : c'est encore à peaufiner mais on va ajouter des chaines et des éléments de décor qui vont renforcer l'impact musical scénique, des éléments vaudous peut-être.

Existe-t-il un fil conducteur d'ambiance sur cet album comme sur le précédent ?

HOOG : on a appris à obtenir ce fil conducteur qui permet de faire un voyage musical au cours de l'écoute, où les morceaux se fondent les uns dans les autres. J'aime écouter un album organisé comme cela qui m'emmène dans un univers musical. On a pu travailler tout cela en studio avec Francis CASTE (encore et toujours) qui nous a conseillé sur ces transitions : titres calmes, interludes, glissements sur les autres titres, respirations….

Toujours Francis CASTE pour le son, vous ne changez rien mais progressez en confiance ?

HOOG : La sonorité est similaire à ce que nous avons fait auparavant. C'est notre fibre musicale, organique et naturelle. Au niveau de la batterie, on a laissé quelques petits défauts, on n'a pas tout gommé pour un résultat plus humain. C'est la direction que l'on se donne à présent, un son moins modifié.

SEB : ce n'est pas forcément voulu dès la composition, mais depuis « Where stone and Water meet », on passe plus de temps à agencer les morceaux. Cet album en est un bon exemple.

HOOG : donc n'écoutez pas cet album en random, s'il vous plait ! (rires)

Les sonorités sont donc plus naturelles ?

SEB : oui, on a travaillé sur le son de l'orgue, sur les voix et certains passages que je fais seul. Aurélien est plus présent que sur l'album d'avant, il y a plus de slide guitar utilisée avec plus de pertinence et l'harmonica, indissociable. La guitare de Julien a un son différent de celle de Romaric, un énorme son à la « Mastodon » plus gros et rock'n'roll mais toujours précis. Alex a une autre approche également, avec sa Jackson, on a un trasher au milieu du groupe (rires). La richesse de RED MOURNING réside dans le fait qu'on avance avec toutes ces différences plus qu'on ne résiste.

Je vous sens très soudés

SEB : je n'ai jamais été aussi heureux de faire de la musique qu'en ce moment, on est tous hyper motivés. Il existe une vraie émulation collective. Nous avons toujours des désaccords mais ils sont constructifs.

Etes-vous toujours en recherche musicale perfectionniste comme vous aviez pu l'être auparavant ?

HOOG : Non, pas vraiment. On se donne du mal pour faire les choses bien dans la recherche de faire des trucs différents, d'expérimenter. Je suis dans le plaisir de créer et pas dans une insatisfaction qui m'empêcherait d'avancer.

SEB : je n'ai aucun regret pour cet album, c'est une pierre de plus à notre édifice. Je ne suis aucunement dans le perfectionnisme mais dans une volonté de faire ce qu'on veut et Francis CASTE nous le permet.

On vous retrouve bientôt à Paris ?

HOOG : oui, le Vendredi 23 mars pour la release party à la Boule Noire. Notre dernier concert date de décembre 2016, on est tous très impatients de remonter sur scène avec cet album.

Emmanuelle NEVEU

© essgraphics 2011