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R O Y A L   T U S K


Interview réalisée par Doro’, au Dr Feelgood Bastille, à Paris le 10 Mai 2019.
 

Pour la sortie de leur deuxième album, nous nous sommes entretenus avec Daniel Carriere, le chanteur-guitariste du groupe canadien Royal Tusk. Un court échange rempli de passion, avant de les laisser partir pour la préparation de leur premier concert en France le soir-même, en ouverture de Monster Truck.


Bonjour Daniel. Je suis ravie de de te rencontrer. Peux-tu me présenter ton groupe ?

Oui bien sûr ! Nous sommes Royal Tusk, originaires de Edmonton, en Alberta (Canada). Nous sommes un groupe de Rock et nous jouons ensemble depuis 2013. Nous avons deux albums et un EP, qui est sorti en 2014. Le premier album est « Deal Breaker » (2016) et le second est sorti en Octobre 2018 et s’appelle « Tusk II ». C’est notre deuxième tournée européenne et notre toute première date en France sera ce soir.

Comment appréhendes-tu le show de ce soir ?

Nous sommes vraiment excités parce que ce sera très cool et énergique, surtout si tu aimes le rock’n’roll. Car l’énergie est très importe dans le rock’n’roll. Je parle peu français mais ce soir je le ferai car c’est la première fois que nous jouerons en France et je suis très enthousiaste à cette idée. Tu sais que la passion est le fil conducteur pour Royal Tusk, peut-être même que ce sera un vrai feu d’artifice sur scène.

Que peux-tu me dire sur la réalisation de cet album ?

Ce que nous faisons généralement en travaillant les morceaux c’est qu’on ne pense pas tout de suite à la finalisation. On ne pense pas « Ok on va faire une chanson standard, ou une chanson rock, ou une chanson post-hardcore », on pense plutôt sur le moment. Puis on joue jusqu’à ce qu’on trouve quelque chose qui sonne bien puis on l’enregistre. Ainsi on provoque l’inspiration. Puis après ça, on trouve un endroit qui nous plait et on joue rapidement nos morceaux dans cet endroit. Ecrire une chanson est facile dès lorsqu’on est inspirés.

Ou trouves-tu l’inspiration ?

L’inspiration vient habituellement juste de notre cœur. A force de jouer souvent et de changer d’endroits pour trouver le bon moment pour composer, ça devient émotionnel. Jusqu’à ce qu’on soit satisfaits du résultat. Ça prend du temps, parfois ça peut prendre des mois, parfois l’inspiration vient tous les jours. La clé est d’attendre le « vrai » moment. Ça doit venir de l’extérieur mais tout d’abord de l’intérieur de ton cœur.

Y a-t-il des groupes qui t’inspirent ?

Non pas vraiment. J’aime écouter de la musique. J’aime beaucoup Mastodon mais nous n’essayons pas de faire du Mastodon pour autant. Ce serait idiot de faire exactement comme eux. Oui bien sûr nous sommes inspirés car nous sommes fans de beaucoup de musiques et de groupes. Tu sais, nous avons grandi avec Iron Maiden, Led Zeppelin, Tom Petty… ces grands groupes existent déjà, nous n’avons pas besoin de créer un nouveau groupe comme eux. Donc une partie de notre inspiration vient de là mais en parallèle nous essayons de faire les choses le plus naturellement possible. Je pense que nous avons besoin d’honnêteté en musique.


Quel genre de messages voulez-vous partager à travers votre musique ?

Tu sais, nous ne sommes pas un groupe politique, ni engagés dans quoi que ce soit. Nous voulons juste écrire et partager de la musique. Nous voulons contribuer au partage de la musique dans le monde comme nous le pouvons. Le meilleur moyen de le faire c’est de communiquer nos sentiments. Par exemple, le premier single qu’on a sorti parle des attentats de masse, comme à Paris avec le Bataclan, ou comme dans ce night-club à Miami, ou encore cet attentat dans une mosquée au Québec. C’est arrivé il y a longtemps mais on a tous ressenti de la frustration de ne pas pouvoir aider toutes ces victimes, on l’a fait à notre manière avec notre musique.
C’est une journée basique : tu te lèves le matin, tu te prépares pour aller travailler et puis il arrive des choses surprenantes et horribles dans cette journée, qui t’arrivent en face. Le monde continue d’avancer malgré ça et c’est là qu’on commence à être frustrés à ce propos. Tout ce que j’ai pu faire à ces moments-là c’était garder ma frustration pour moi et écrire des chansons à propos de ça, en espérant que ça crée une connexion quelque part.

J’ai vu le clip « Aftermath » et j’ai trouvé qu’il y a beaucoup de violence qui y est représentée. Quelle en est la raison ?

Spécifiquement à cause de tout ça. Exactement à cause de toute cette violence qui nous arrive en face sans qu’on l’ait souhaité. On ne nous a pas demandé si on était d’accord avec ça, mais maintenant c’est le cas et on doit l’accepter. Ça arrive tous les jours autour de nous.
Pour répondre à ta question précédente, nous ne partageons pas vraiment de messages spécifiques car nous n’avons pas de réponses précises à donner. Je suis juste chanteur dans un groupe, je ne suis pas une sorte de prophète ou quelque chose comme ça. Je pense qu’on est juste des humains avec notre façon de penser et qu’on doit rester concentrés sur nos sentiments. Bien sûr, on peut casser les codes et adopter notre propre idéologie et nos idées politiques.

Peux-tu m’expliquer ce que représente la cover de « Tusk II » ?

Ça vient d’une histoire qu’on m’a racontée, qui s’est passée il y a très longtemps. A l’époque où il y avait des archers et des armées qui se battaient les unes contre les autres. Il y avait alors un prisonnier qui s’est blessé en utilisant son arc, il s’est coupé les doigts en fait. C’est ce qui est représenté sur l’artwork. Mais il a pu s’échapper et il a couru jusqu’au château qui l’a défendu. On raconte un peu son histoire dans le disque aussi.

Que penses-tu de l’évolution du Rock ces dernières années ?

Il y a eu beaucoup de changements et ils [les artistes] ont essayé de faire quelque chose de différent pour que ce soit nouveau. La musique évolue tout le temps et il est excitant de voir ce qu’il va se passer. Certaines personnes sont devenues populaires avec le temps puis ont perdu cette popularité, on ne sait pas trop comment. J’ai Nickelback en tête par exemple.
Quand j’étais petit, j’écoutais les Backstreet Boys et je les écoute encore maintenant. Ils font encore des super chansons, certaines sont même géniales. Mais aujourd’hui il faut savoir être objectif sur ce qu’on écoute et comprendre que tout arrive pour une raison.

Merci pour toutes ces réponses. Je n’ai plus de questions donc si tu en as pour moi, c’est le moment ! (rires)

Je peux t’en poser une oui. C’est une question bizarre, enfin plutôt abstraite (rires). Si tu pouvais remonter dans le temps… Que changerais-tu si tu pouvais le faire ?

Je changerais certainement beaucoup de choses. (rires)

Si tu pouvais, tu irais où ? Dans les années 90 ?

Ah oui tiens pourquoi pas. J’ai grandi à cette période donc… il s’est passé plein de choses… il faut que je réfléchisse (rires)

C’est en fait une question que le journaliste avant toi m’a posée. Et il m’a demandé : si je me voyais enfant qu’est-ce que je me dirais ?

Je dirais à mon moi de cette époque de bien travailler à l’école surement (rires).

Moi je lui aurais dit « Ne deviens pas musicien ! » (rires)
Dorothy, merci beaucoup pour cette interview. C’était vraiment un moment sympa. Profite bien du concert ce soir !

Merci beaucoup à toi et à ce soir !

Doro'


   

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