S T O N E O F A B I T C H
 

Interview réalisée par Doro', le 07 avril 2020, en confinement à Paris.

 
 

Pour la sortie de « Intimalicious », nous avons échangé quelques mots avec Chris « Alice » & Loïc « Ludwig », le duo de Rock Indé qui compose STONE OF A BITCH. Pour la petite anecdote, on a eu beaucoup de problèmes de connexion durant cette interview inédite sur Skype. Chris n’a pas réussi à se connecter tout de suite pour nous rejoindre en début d’interview, additionné à des problèmes de son, ainsi que mon ordinateur qui a décidé de s’éteindre tout seul au milieu de notre entretien, ce qui a généré un léger problème technico-logistique.
Mais le plus important de notre échange est là ! « We did it ! \m/ »


Bonjour et merci de m’accorder cette interview. Comment se passe votre confinement ?

Ludwig : On est basés dans le Sud-Est, dans les Alpes Maritimes, pas très loin de la ville de Grasse. On est contraints par le confinement, donc télétravail obligatoire. C’est un peu spécial mais, en même temps, quand on travaille avec Chris, on travaille souvent à distance comme ça, en s’échangeant nos idées, nos fichiers… Tout ce qui est gestion de la communauté, on le gère comme ça habituellement.

Quelle est ta dernière découverte musicale ?

Ludwig : Je pourrais citer plein de choses mais je vais peut-être parler de ce petit groupe français que j’aime bien qui s’appelle Junior qui revient un petit peu aux sources du Punk Rock, avec des messages répétitifs. C’est un univers dans lequel on rentre très suggestivement et ça fait partie des sons que j’ai retenus récemment.

Est-ce que ce genre de sonorités vous influencent dans vos compositions ?

Ludwig : J’ai découvert ce groupe-là vraiment récemment, donc ça fait plutôt écho à des choses que j’aime. J’ai vraiment eu un coup de cœur spontané sur les sororités, la présence, les messages partagés à travers leurs compositions… tout ça me parle beaucoup.
Alice : Je n’ai pas vraiment de découverte à proprement parler, je suis assez vieux jeu. J’aime beaucoup réécouter des choses que j’aime habituellement. Essentiellement mes anciens coups de cœur, en fait. Je viens du Trip-Hop donc je peux passer d’un album de Portishead à Massive Attack en boucle tout au long de certaines journées sans problème.

Pouvez-vous m’expliquer en quelques mots la genèse de votre projet musical ?

Ludwig : Déjà, on s’est rencontrés il n’y a pas si longtemps que ça, en 2017. Chris était musicienne avec un autre de ses groupes et moi j’étais programmateur dans un festival dans lequel Chris était programmée. On a fait connaissance comme ça. J’ai bien aimé sa présence scénique, en tant que chanteuse, on a bien échangé sur nos influences respectives et on s’est bien entendus rapidement sur plein de choses.
On a travaillé sur un format acoustique pendant un petit moment, le temps de faire connaissance musicalement, puis on a enrichi le matériel sonore derrière avec des machines, des arrangements plus électriques. On a travaillé sur quelques mash-up aussi. Très rapidement, quelques compos ont commencé à naitre par l’écriture. Cette rencontre a libéré tout un processus créatif. On s’est retrouvé avec du matériel pour écrire notre premier album éponyme qui est sorti fin 2017, avec un artwork en noir et blanc présentant les deux personnages. Cet album a été accompagné d’une tournée en 2018. Pendant toute cette période, on a accumulé d’autres idées et on avait du matériel qui était prêt pour notre EP, qu’on a réalisé par choix, pour illustrer nos nouveaux morceaux.

A propos de pochette, j’ai remarqué celle de « Intimalicious » qui est assez originale et particulière. Pourquoi avoir choisi cette thématique-là plutôt qu’une autre ? A savoir, l’océan, les crabes…

Ludwig : Qu’est-ce qu’elle évoque pour toi Dorothée ?
Alice : Pour une fois que j’entends la question, il faut que tu me coupes la parole (rires). En plus je voulais poser la même question (rires). Quel est ton ressenti par rapport à cette pochette ? Qu’est ce qui te fait dire qu’elle est particulière ?

Ce n’est pas le genre de pochette que je vois d’habitude. J’écoute beaucoup de musiques extrêmes, qui sont illustrées par une imagerie très sombre en général. Sur votre pochette il y a un aspect plus positif, il y a de la lumière déjà. Ça m’évoque une certaine liberté d’expression, un mélange de créativité et de poésie en même temps.

Ludwig : C’est vrai que c’est plus lumineux que notre première pochette, on voit clairement cette espèce de contraste entre quelque chose qui peut paraitre très paisible, comme ce personnage qui est en train de rêver, et la menace qui l’entoure. Ce contraste est encore plus saisissant car ça reste un message menaçant mais l’apparence peut être trompeuse.
Alice : Il y a une forme de poésie dans cette pochette qui montre effectivement qu’il ne faut pas se fier aux apparences car elles sont bien souvent trompeuses.

C’est le message que vous souhaitez transmettre à travers cet EP ?

Ludwig : Pour moi, c’est un message qui pouvait être présent depuis le début du projet, d’une certaine façon, parce que, si tu regardes la pochette avec les deux personnages, on peut aussi se poser la question sur l’apparence qui peut être trompeuse. Qui est l’innocence et qui est la menace ? On peut le dire de différentes façons. Sur cette nouvelle pochette, ça peut être la jeune fille qui représente l’innocence et qui peut inciter à la transgression.

D’après le communiqué de presse que j’ai reçu, j’ai vu que vous deviez faire des showcases incessamment sous peu pour promouvoir cet EP, ce qui n’est pas possible en ce moment à cause du confinement. Avez-vous pensé à des alternatives comme des live stream, par exemple, en prenant exemple sur certains groupes qui le font déjà en ce moment ?

Ludwig : Oui ça pourrait être une possibilité. Ça lève pas mal de questions techniques parce que notre set up habituel est relativement électrique et bruyant et, du coup, réussir à monter la chaine technique pour faire ça nous oblige à avoir un peu d’équipement chacun de notre côté, or le plus gros de notre matériel est dans notre studio et les contraintes de déplacement font que nous n’y avons pas accès. Effectivement, on pourrait faire quelque chose de plus simple, mais est-ce qu’on a vraiment envie de perdre un peu de notre empreinte sonore qu’on a habituellement ? Ce n’est pas forcement évident.
Alice : C’est vrai que si tu joues chez toi avec ta crête ça peut être un peu compliqué. Enfin, ça dépend de la hauteur de ton plafond (rires).
Ludwig : On pourrait faire quelque chose de plus acoustique, mais il faudrait des retours pour gérer la distance. Il ne faudrait pas qu’il y ait de latence non plus, à cause de la distance justement. Si c’est le cas, ça pourrait créer un drôle d’effet de delay dans le rendu, mais on pourrait faire quelques essais. Ça pourrait être marrant. Dans un mode acoustique simplifié. On va y réfléchir.

Quel est le dernier film marquant que vous avez vu ?

Alice : J’ai vu un vieux film il y a très peu de temps qui m’a beaucoup parlé : « Ascenseur pour l’échafaud » (1958). Comme tu vois, je suis aussi vieille dans mes écoutes musicales que dans mes périodes de films (rires).
Ludwig : C’est vrai qu’on est dans la période de vieux films français, beaucoup sont programmés en ce moment.
Pour moi, le dernier que j’ai vu date des années 60, c’est le film de Melville, « Le deuxième souffle » (1966), avec Lino Ventura. Je ne sais pas si je l’avais déjà vu mais, en tout cas, ces univers-là sont très habités, très empreints… et surtout, pour moi, c’est plein de sens dans la condition humaine. Le fait que l’homme fasse des choix qu’il assume et des réflexions qu’il fait en général.

Cette question m’amène à vous demander, si vous deviez composer une BO de film, ce serait lequel ?

Alice : Un Luc Besson sans aucune hésitation !
Ludwig : Un Luc Besson existant ?
Alice : Ah, s’il veut bien mettre notre musique sur un nouveau film, moi ça me va (rires). Je trouve que les images qu’il peut proposer à travers ses différents films pourraient parfaitement coller avec notre musique.
Ludwig : C’est un beau défi. Déjà que Dorothée nous a donné un premier défi en nous proposant du live stream, maintenant on doit travailler sur une BO de film. On ne va pas s‘embêter cette semaine ! (rires)

Pour terminer notre interview, dites-moi ce que vous allez faire après le confinement ?

Alice : Faire de la musique, évidemment !
Ludwig : Parce que tu crois que ça va se terminer un jour, toi ?

J’espère avant l’année prochaine quand même (rires).

Alice : Là, tu vois, tu as les deux côtés de nos personnages : le côté optimiste et pessimiste. Pour moi, c’est bon, la semaine prochaine, c’est terminé, on n’en parle plus et on peut repartir présenter notre album à travers des dates. Et puis tu as le côté pessimiste qui te dit « Heu, pas tout de suite… » (rires).
Ludwig : Oui, on va refaire de la musique, mais ce qu’on va surtout chercher à faire, de manière plus réaliste, c’est d’honorer nos showcases car on avait quelques dates qui vont être reprogrammées, donc il faut qu’on les fasse. C’est ce qui fait vivre l’EP sur scène. On était attendus, donc une fois que tout ça sera réorganisé, on les fera. Dire si ce sera en Juin, en Septembre ou en 2021, j’en serais bien incapable.

Quoiqu’il arrive on reste connectés sur vos actus ! Merci beaucoup pour votre disponibilité et bonne journée !

Alice : Merci à toi.
Ludwig : Merci Dorothée c’était super cool !

Pour en savoir plus sur STONE OF A BITCH, c’est par ici que ça se passe : www.stoneofabitch.com

Doro'


 

 
 
 
 

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