Ultrarock : Pour commencer, afin d’éviter la sempiternelle bio, donne-moi juste trois mots, trois groupes, trois faits majeurs pour décrire Syr Daria ?

Christophe : Hmmm… Efficace/puissant/mélodique !
Metallica, Maiden, Syr Daria.
Et enfin, la sortie de l’album « voices », faire la première partie de Scorpions, faire des dates avec Freedom Call (quelle gentillesse ces gars-là, de vrais antidépresseurs !).

U : Sur votre site, on peut lire dans votre description "Thrash and Heavy, even Pop and Rock style but remains groovy and powerful" - pop ?

C : Qui a écrit ça ? (rires) Qui a écrit des conneries comme ça ? (rires) Non, pop, non, mais grosse caisse et une énergie entre propre et punk rock. A voir sur scène ! Sur notre premier CD nous avons même fait deux morceaux sans tom. Simples et efficaces !

U : On peut également lire que vous restez fidèles à votre esprit tout en prenant un virage drastique

C : Ah oui. Il faut vraiment que je regarde ce site (rires) On est resté fidèles à notre style mais nous avons su évoluer pour ne pas proposer dix fois le même titre sur l‘album qui est donc plus varié. Pour l’anecdote, le premier album était censé être une démo où nous avions un peu tout mélangé.

U : Vous dites être un ovni ? En quoi ?

C : Oh tu sais ça signifie simplement que l’on ne se pose pas de question lorsque l’on écrit. On utilise des voix trashy, des grattes à la Maiden et Metallica. On fait un mélange mais qui peut plaire et déplaire mais on fait ce que l’on veut faire.

U : Vocalement j’ai pensé à Manticora, Persuader/Blind Guardian et Twisted Tower Dire à l’écoute de votre album ?

C : Je ne connais pas très bien à part Blind Guardian qui a pu nous influencer dans la façon de poser le chant et de mêler scream et mélodie.

U : « Un bon riff vaut mieux que 1000 solos » qu’en penses-tu ?

C : Un bon rythme vaut mieux que quinze mille breaks ! (rires) donc je suis d’accord. Nous ne sommes pas là pour faire du Dream Theater. Nous avons la chance d’avoir deux gratteux qui se complètent et sont complices, c’est précieux. Ils ont travaillé dans le sens de cette efficacité.

U : D'un point de vue image il est surprenant de voir se succéder des titres tels que "Pornstar" et "Slaves of Osiris". Vous n'avez pas peur de perdre l'auditeur ?

C : Il n’y avait pas de ligne directrice là-dessus. Il y a plein d’univers différents sur l’album et c’est ce qui nous plait. « Pornstars » est fun et fait pour le live, « Voices » est sur la schizophrénie et le chant le reflète. « Walk » parle de la perte d’un être. Nous nous inspirons de la vie, de ce qu’on lit comme romans, mais je n’aimerais pas lire dans un album les news que je lis dans le journal. Je veux du fun.

U : La toute fin de l’album est plus orchestrée. Avez-vous envie de développer ça dans le futur ?

C : Nous y avons fait un gros travail sur les guitares et nous voulons continuer là-dedans. Mais développer les claviers pas forcément.
C’est sympa pour les débuts et fins de concerts par contre.

U : Deux albums en dix ans, n’est-ce pas un peu lent ?

C : Si…. Tout à fait d’accord… Le premier CD était une démo puis nous avons composé d’autres titres pour le live mais composer dix titres prend du temps. Dès que l’on a fini un morceau on maquette avec une batterie électronique. On peaufine tout ça. Bref, ça prend du temps.

U : Quel est ton avis sur la scène française ? De qui vous sentez-vous proches ?

C : C’est pas mal, ça bouge quand même pas mal. Regarde Nightmare. Gros parcours… Il y a aussi le hellfest… Des assoc, ça bouge, après je connais assez peu de groupe de cette scène finalement.

U : Quel est le lien entre le groupe et ce fleuve asiatique de l'Ouzbékistan ?

C : Le guitariste est ouzbek (rires) non, plus sérieusement, je ne sais pas, il faut demander à Michel. (Michel arrive et répond) : Le fleuve, la vie, sépare l’orient et l’occident, ça ne sonne pas métal mais ça nous plaisait bien !

U : Quelles sont vos attentes ? Vos ambitions ?

C : Promouvoir l’album et faire de la scène et l’exporter. Même si on adore jouer chez nous.
Venez nous voir en concert !

U : Merci à vous pour votre gentillesse !