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T A N K R U S T

Propos recueillis par Woak'n Woll, le 17 décembre


Ultrarock: Pourriez-vous nous faire un petit topo sur votre groupe et vos rôles respectifs au sein de celui-ci ?

Gart : Moi, c'est Gart, lead Guitariste .

Will : William, guitare rythmique , donc tu as les deux guitaristes du groupe ! (rires)

Gart : Concernant le groupe, c'est une formation qui à la base comptait Kootoh, notre chanteur et Rudy, notre ancien batteur. Le groupe a bougé entre temps et il est devenu tel qu'il est composé actuellement depuis 2010, 2011.

Will : Oui, c'est ça. Il a été formé en 2006 et depuis 2010 les musiciens sont arrivés jusque 2013. Donc depuis 2013, la formation actuelle s'est stabilisée. On est tous les cinq.

Ultrarock : Parlons ensuite de votre rencontre...

Gart : On est tous copains indirectement. Quand je suis arrivé, je connaissais l'ancien batteur de l'époque par le biais d'un autre copain. J'étais allé voir TANKRUST à une époque où le précédent guitariste était présent ; ça m'avait beaucoup plu. C'est par la suite, Rudy, batteur du groupe à l'époque, qui m'a contacté une fois que leur guitariste est parti et m'a demandé si je ne voulais pas rejoindre le groupe parce que ça matchait sur le style, les influences et le jeu qu'ils recherchaient. Je suis arrivé à peu près en même temps que Will.

Will : En ce qui me concerne, c'est presque pareil, c'est par connaissances : je connaissais le chanteur, Kootoh. Il m'a proposé de participer à leur dernier concert en faisant juste une chanson avec eux. Et par la suite, comme le guitariste a décidé de partir, il m'a demandé si ça m'intéressait d'intégrer le groupe. L'idée c'était d'avoir deux guitaristes cette fois-ci. En parallèle, Gart se faisait contacter par le batteur et on s'est retrouvés dans le groupe à deux guitares presque immédiatement.

Garth : C'est ça ! On avait un bassiste à l'époque qui n'arrivait pas forcément à suivre. Donc il a décidé par lui-même de partir. A partir de ce moment-là, j'ai proposé Jules, l'actuel bassiste qui était quelqu'un avec qui j'avais joué dans d'autres groupes auparavant et qui était par ailleurs un très bon ami. Et enfin derrière tout ça, tu as Schuff...

Will : A la base, Kootoh et moi, on avait un projet qui n'a pas duré très longtemps et qui comptait justement Schuff, notre batteur actuel, dans les rangs. On lui a proposé lorsqu'on a stoppé ce projet parallèle d'intégrer le groupe lorsque Rudy a quitté la formation fin 2013.

Gart : C'est même pire que ça en fait, parce qu'il officiait un peu en tant que remplaçant honoraire !

Will : Oui ! Je ne sais plus si on avait des dates de prévues, et du coup on avait besoin de quelqu'un qu'on connaissait pour assurer au moins une ou deux dates après le départ de Rudy et donc il avait accepté de faire l'intérimaire. Et puis finalement l'intérimaire... il est en CDI ! (rires) .

Gart : C'est venu de lui. Au début il nous disait « Ouais les gars, je peux pas rester avec vous, je viens juste faire le job pour vous assurer les dates ; et au final il nous a dit : « Bon les gars, si vous voulez bien de moi, je veux bien rester ». La question ne s'est même pas posée pour nous et depuis il fait son petit bonhomme de chemin.

Will : Il faut dire qu'au-delà de la musique, si Schuff est resté c'est qu'humainement on a tous bien accroché les uns avec les autres. On passe plus de temps ensemble en dehors des répètes et ça fait parfois la différence. Certains groupes ne se voient pas en dehors des répètes ; nous on essaie d'équilibrer voire même de dépasser ça et on se voit beaucoup en dehors. Ça resserre les liens et du coup en a envie de se revoir. Je pense que ça a pesé dans la balance, parce qu'à la base, musicalement, ce n'est pas forcément notre style de prédilection à tous mais on s'est retrouvés humainement. Et à partir de là on a construit le groupe actuel.

Ultrarock : Parlons maintenant de vos influences. Vous êtes un groupe de Death, Hardcore, Métal, et de mon côté, j'associe votre musique, à Cradle of Filth, notamment en ce qui concerne le chant de Kootoh, et rythmiquement parlant à du System of a Down ou sur certains breaks à Dream Theater...

Will : C'est ça la magie ! Parce que ce sont des groupes qu'on aime mais auxquels on ne pense pas du tout quand on compose et ça fait plaisir parce que ce sont de grosses pointures.

Garth : Concernant le style en lui-même, il n'est pas très défini. Ce n'est pas du hasard, mais on a chacun nos influences très typées, même si on écoute un peu de tout, on a quand même nos préférences. Moi, je suis plus Trash. Jules est plus Hardcore, Schuff Brutal death, Will toi t'es plus Néo, System of A down, un peu Rock, Rock classique… A part le Symphonic, on tape un peu partout.

Ultrarock : Le côté Symphonic ne vous plait pas forcément?

Will : Si, mais ce n'est pas venu naturellement. On ne s'est pas mis de limites mais ce n'est pas encore arrivé à nos envies. Ce que je peux rajouter c'est qu'on ne part pas de rien du tout. A la base, le groupe comptait un guitariste qui était très proche d'un style à la Pantera. Et pour commencer à jouer ensemble on est partis des anciennes compos qui avaient été faites, qu'on a réarrangées. Le style est donc très proche d'un Pantera qui, sur les dernières années, était catalogué groupe Power Trash, Hardore. Les morceaux qui ont suivi étaient dans le même style et au fur et à mesure que Jules et Schuff arrivent, en se connaissant davantage, et selon nos envies propres, on a évolué tout en gardant cette base.

Garth : Et en gardant en tête d'avoir des morceaux taillés pour la scène.

Ultrarock : Justement penchons-nous un peu plus sur l'album. Je ne me serais jamais doutée que c'était votre premier opus. Le son est bon, la technique est là. C'était vraiment une bonne surprise.

Will : C'était vraiment un objectif. On est passé par l'EP pour ça. L'étape suivante ce n'était pas seulement un album mais un album super bien produit. Aujourd'hui, faire un album pour conquérir les marchés, pour montrer qu'on est sérieux ça ne suffit pas si la production ne suit pas. On a vraiment voulu soigner ça. On a travaillé le son, on est partis de nos expériences, pas forcément de nos erreurs. On a essayé des choses, puis d'autres.

Gart : Même la façon d'enregistrer. Il y a des erreurs sur l'EP qu'on ne voulait pas reproduire sur l'album. Et il y a même un morceau « Barbarians » qu'on avait réenregistré entre l'EP et l'album, et on a eu une meilleure expérience. Puis on a refait d'autres erreurs qu'on a annihilées sur l'album. Pour l'EP, on s'est plutôt laissé diriger. Alors que pour l'album, on savait déjà ce qu'on voulait, comment procéder, ce qu'on voulait enregistrer et quel type de son on souhaitait.

Will : On voulait passer du temps sur le son mais pas sur l'enregistrement. On est très fiers d'avoir su apprendre de nos expériences. Encore une fois, ce ne sont pas forcément des erreurs. Sur l'EP, il y a eu des choses positives. Et sur l'enregistrement intermédiaire, on a beaucoup appris, notamment grâce à un morceau. Et en mêlant ces deux expériences on est arrivé à un son d'album qui dépasse nos espérances parce qu'on n'avait pas assez de recul à ce moment-là, on savait qu'on avait un bon son, mais en l'écoutant énormément on ne savait pas quel impact ça aurait sur d'autres personnes.

Ultrarock : Je voulais revenir sur «  DMZ  » à la fois clip officiel et premier titre de l'album. Qu'est-ce que vous pouvez me dire sur ce morceau, sur la façon dont il a été produit ?

Will : DMZ c'est une zone démilitarisée mais également une symbolique d'une zone invisible où les clichés et les stéréotypes disparaitraient. Le thème de la chanson c'est de ne pas accepter « le cliché ». On fait notamment référence à la violence, la religion, à la drogue etc... Ce n'est pas parce qu'on est jeune et qu'on fait la fête qu'on va se droguer. Ce n'est pas parce qu'on est religieux qu'on n'est pas violent ou au contraire fanatique. On n'a pas à accepter le cliché tel qu'il est. Donc voilà, la zone démilitarisée, ce serait finalement une zone dans laquelle tous ces clichés disparaitraient.

Ultrarock : Un thème finalement d'actualité...

Will : Thème d'actualité et universel, en effet. Mais en gros c'est ça, c'est un refus de l'abus.

Gart : Tout n'est pas blanc tout n'est pas noir

Ultrarock : Maintenant le clip !

Gart : C'était un clip très familial. Toutes les personnes qui y figurent font soit partie de la famille, soit ce sont des anciens membres du groupe. Ça a été réalisé et filmé par Olivier Jacques, qui a fait un sacré boulot au niveau de l'image, avec de super idées aux niveaux des plans, il a eu carte blanche et c'était un super bon boulot. D'ailleurs, c'était tourné à domicile ! Donc on a mis des décors, ça a été tourné en un weekend. C'était très Rock N' Roll parce que c'était bien pire en coulisses que ce qu'on peut voir sur les images du le clip. En plus c'était en plein été, il faisait une chaleur à crever, on transpirait ça dégoulinait... C'était une horreur pour le maquillage ! D'ailleurs il y a eu un décès pendant le tournage... Toto le poisson rouge...

Will : C'est un hommage... Le clip dédicacé à Toto ! (rires)

Gart : On l'a oublié sur les crédits ! (rires) Je pense qu'il n'a pas trop aimé la machine à fumée, les projos et tout ça ! On tient à se faire pardonner auprès de la SPA et de toutes les juridictions animalières mais il a bien terminé sa vie au fond des chiottes (rires).

Will : Finalement c'est un peu le cliché du groupe de Métal qui persécute les animaux... On voulait en sortir et on est en plein dedans !

Ultrarock : Alice Cooper a bien commencé sa carrière en jetant un poulet...

Gart : Il faut savoir dépasser ses limites ! (rires)

Will : Nous on a lancé le poisson ! (rires)

Ultrarock : Venons-en maintenant à la jaquette de l'album et à sa relation avec les textes...Si on reprend les titres, on constate qu'ils sont certes un peu sombres mais finalement cet aspect est contrebalancé par la jaquette qui finalement attire l'œil et reste même conviviale.

Will : Je crois que ça ferait plaisir à Kootoh. C'est un peu notre philosophie. La musique est telle qu'elle est, elle est brutale mais on a cette envie de dire qu'on est là pour s'amuser, on pense beaucoup aux live. Même si on témoigne de thèmes sérieux, on ne veut pas tomber dans la dépression. Comme le dit Gart, il y a toujours un choix. Il ne faut pas s'enfermer, il faut penser librement. Les couleurs représentent ça. Pour les textes, ils sont sérieux mais ils donnent tous un peu d'espoir.

Gart : On essaie de sortir un peu des clichés du métal également.

Ultrarock : C'est le concept de : on est dans une catégorie, mais ne stéréotypez pas ce qu'on fait et prenez le temps de nous écouter.

Will : La différence entre un squelette et ce qu'on présente sur la pochette qui est un fossile, c'est que le squelette représente la mort et que le fossile continue de vivre au-delà des années. On peut y voir plein de lectures : on aime tous le Métal Old School, et on espère que ce métal qu'on aime et qui nous influence, qui date des années 80 continue à vivre à travers d'autres groupes que nous. Mais après, et c'est une pensée un peu plus personnelle, je vois ça comme un témoignage d'un travail fait par des potes passionnés. Et donc l'album c'est le fossile. C'est l'album qui restera, qui ne mourra pas et qui restera en nous.

Gart : On aura pas forcément marqué l'histoire mais on aura marqué la nôtre.

Ultrarock : En 10 ans de formation, quelle est la chose la plus marquante qui vous soit arrivée?

Will : Oh beh moi j'en vois ! Je commence alors ! C'est un concert où on jouait dans les premiers groupes, et il y avait peut-être... deux spectateurs, au moment où on commençait un morceau qui est sur notre album d'ailleurs 'Cleaver', on entendait les deux mecs au bout d'un moment, bien éméchés qui disaient « c'est mouuuu » A peine on avait commencé le morceau qu'on voulait déjà arrêter !! (rires) Je retiens ça parce que c'est drôle c'était un de nos premiers concerts ! Et maintenant c'est une chanson qui est très demandée !! D'ailleurs si on pouvait retrouver ces deux mecs (rires) ... Et toi Gart, tu pensais à quoi?

Gart : Moi c'est plutôt le Glazart auquel je pensais, et c'était positif pour le coup ! Guillaume, est venu sur scène... sauf qu'il n'est pas venu tout seul. Il a ramené avec lui tous les gens et il n'y avait plus un espace sur scène de libre. Et là c'était le gros bordel, il y avait plein de mecs qui s'amusaient avec les micros, qui tournaient tous les boutons, c'était impressionnant, mais tellement communicatif ! C'était un grand moment !

Will : Quand on est spectateurs, c'est déjà impressionnant mais quand on est en plein dedans, c'est un grand moment d'adrénaline ! On est passés du « deux » personnes dans la salle à « trop de monde » sur scène ! (rires)

Ultrarock : Ce qu'on peut vous souhaiter pour 2016 et votre planning pour cette année en termes de concerts ?

Will : Alors on a planifié des concerts en province. On aime bien faire des kilomètres, rencontrer les gens. On a quelques concerts aussi prévus sur Paris. Et la démarche pour 2016, elle a un peu changé par rapport aux années précédentes : on cherche toujours des dates mais on est aussi sur l'attente de propositions. On a eu des propositions donc on essaie de jongler avec ça et ça va nous faire un calendrier bien chargé. Tant mieux parce que c'est l'année de l'album, et c'est le moment de le défendre au maximum. Et en parallèle on est candidats sur plusieurs festivals. Voilà donc des petits concerts en province, un ou deux sur Paris et des festivals en prévision. Si ça se passe bien on aura une bonne année de concerts !!

Ultrarock : En effet, ça a l'air bien parti ! Je vous remercie du temps de vous m'avez accordé.

Gart : C'est nous !

Will : Tout le plaisir est pour nous !


Woak'n Woll


 

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