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T H E   L A S T   E M B R A C E

Propos recueillis par Stn le 13 avril 2015


A l'occasion de la sortie de « The Winding Path », les Francais de The Last Embrace se sont prêtés à l'exercice de la promotion, et c'est avec Sandy, chanteuse de la formation que nous avons rendez-vous par téléphone.

Ultrarock : Bonjour ! Premièrement, pourrais-tu présenter le groupe en quelques mots ?
Sandy : Bonjour ! Oui, bien sûr. Nous sommes « The Last Embrace », un groupe de rock progressif existant depuis plus de quinze ans, ayant quatre albums électriques à son actif et un EP. On a sorti un nouvel album le 23 Mars dernier, « The Winding Path ».

UR : Sur ce dernier album on retrouve énormément de sonorités liées à plusieurs styles. Est-ce que c'est une sorte de concept-album ?
S : Je ne dirai pas que c'est un concept-album car on ne l'a pas composé de cette façon, c'est venu naturellement, en réalité. Il y a deux compositeurs dans le groupe : Pierre Henry, dit Coco, le calviériste du groupe, et Olivier, guitariste mais aussi le leader. Ce sont eux les deux compositeurs principaux, ils ont apporté leurs morceaux en répétition et on les a travaillés comme tels.

UR : Les chansons semblent quand-même raconter une histoire. Y a t-il un lien entre elles ?
S : Oui exactement, il y a un lien. En fait, à la base « The Last Embrace » était un groupe de metal atmosphérique dans la veine d'Anathema. Mais depuis trois ans, nous jouons avec Chris, notre « nouveau » batteur, qui a apporté tout le côté progressif dans la musique. Le calviériste étant fan de ce genre de musique depuis des années, nous avons pris un risque. Ca à été un énorme changement pour nous, nous voulions faire un album progressif et avons pris comme thème les chemins sinueux (« The Winding Path » ). Il y a un clin d'œil au style musical et à la voie que nous avons choisie. Dans les textes, je parle justement de changement de direction, que ce soit dans le domaine privé, professionnel ou même spirituel. C'est ce qui ressort des paroles de façon générale, mais les sujets réfèrent à la pochette où est représenté ce chemin qui se sépare avec des symboles sur le sol, des ponts, des rochers, des croix symbolisant la religion et la croyance (pour le côté spirituel), des cerfs-volants ou encore des animaux imaginaires. J'avais déjà une idée de la pochette et de ce chemin en écrivant les paroles.

UR : Quelles ont été vos influences principales pour cet album ? Car, en l'écoutant, cela peut aller de Black Sabbath à Dream Theater en passant par Anathema, Blues Pills ou encore Nightwish.
S : Ca ne fait pas très longtemps que ces groupes font partie de nos influences. Au départ, ça l'était, mais nous étions beaucoup plus portés vers des groupes comme Anathema. Là je dirais que nous avons grandi dans un univers plus orienté Nightwish, en ce qui concerne l'orchestration, qui a été surtout un choix du claviériste. En 2013, on a sorti « Essencia », un album acoustique, et c'est à ce moment là que nous avions pu faire tout ces arrangements au violon, à la flûte etc… On a essayé de sortir des sentiers battus en s'ouvrant à un maximum de choses, ça peut aller du Jazz au Classique comme à tout style de Metal. Nous avons toujours gardé ces racines Metal, par contre, notamment dans les parties batterie et guitare. En ce qui concerne nos influences personnelles, c'est ce qui fait la richesse et les inconvénients du groupe, ça dépend comment les gens le perçoivent, on vient vraiment d'univers différents, moi je suis plus issue de la musique urbaine et pop/folk, le batteur est plus dans le milieux du Dub, il est prof de batterie, Olivier est très Metal Extreme, le bassiste aussi, et Coco écoute pratiquement de tout les styles, même du Rap.

UR : Ce n'est pas trop dur de mélanger tout ces styles et de trouver le bon compromis ?

S : Effectivement, ça n'est pas simple car il faut garder une certaine cohérence. On a essayé de toujours conserver une identité, par rapport au son, au style, et à ce qu'on était déjà à la base. Ca n'a pas été facile mais nous ne voulions pas nous lancer dans des styles qui ne nous correspondaient pas.

UR : L'album est un six titres mais contenant un morceau de 18 minutes, comment on se retrouve avec un tel titre ?
S : Alors, celui-là, c'est Coco qui l'a composé. Il est très influencé par le progressif donc, pour lui, c'est assez naturel de composer un morceau d'une telle longueur, comme si c'était une musique de film ou une œuvre classique. C'est très courant dans les albums de prog', il y a des morceaux qui font largement vingt minutes. Il l'a composé partie par partie, en ajoutant des morceaux ici et là, puis nous y avons tous rajouté notre signature. Donc voilà, ça a été compliqué les premiers jours mais, finalement, ça s'est fait assez naturellement.

UR : Ce n'est pas trop dur pour vous de vous y retrouver dans les structures ?
S : Non. Au départ, si, ça met quelques jours à rentrer puis après on s'y fait et on arrive à retrouver nos parties. Mais ça n'a pas été super facile non plus, par exemple pour l'arrangement à la voix, j'ai découpé le morceau pour que ça reste cohérent, il y a toujours des textes reliés à la musique pour imager la chanson.

UR : Je trouve que, sur cette chanson en particulier (« The Field Of Mind »), il y a pas mal d'orchestrations qui sonnent un peu « Danny Elfman », avec des ambiances un peu glauques, est-ce que ce genre de compositeur vous a influencés ?
S : Pas vraiment. J'aime beaucoup Danny Elfman, mais je sais que Coco écoute plus des compositeurs comme Michel Legrand ou Ennio Morricone. Par contre, pour les arrangements cuivre par exemple, ils ont été fait après la voix afin de trouver un équilibre avec tous les instruments et que chaque chose ait sa place. Nous avons demandé conseil aux interprètes pour voir si tout collait car il (Coco) n'est pas violoniste. Mais, pour répondre à ta question, je ne pense pas qu'il ait directement pensé à Danny Elfman, ça ne fait pas partie de ses influences.

UR : Nous avons déjà parlé un peu de l'Artwork mais pourrais-tu me dire qui l'a fait ?
S : Alors l'artiste qui l'a fait s'appelle Dehn Sora. Il a travaillé avec des groupes de metal extrême comme 6:33. Il fait des pochettes qui, à la base, sont très sombres, en noir et blanc, il n'utilise quasiment jamais de couleur. C'est un ami de longue date d'Olivier (guitare). Lorsqu'il nous a fait la cover d'« Essencia », notre précédent album, son travail nous a beaucoup plu car il était très intuitif. Quand on lui a dit de quoi il s'agissait, il a parfaitement répondu à nos attentes en nous présentant l'image que nous voulions, sans même lui en avoir parlé. Pour « The Winding Path », par contre, je lui ai dit quels éléments devraient figurer sur la pochette, je connaissais le titre de l'album et savais qu'il fallait qu'il y ait un chemin qui irait vers l'horizon, qu'il y aurait tel ou tel symbole, qu'il y aurait des obstacles à mettre sur les routes, etc. On lui a dit qu'il faudrait aussi y mettre des couleurs chaudes pour avoir un album très coloré, afin d'illustrer le côté très organique de l'album. Nous l'avons enregistré avec Francis Caste, qui est vraiment un super producteur, et sa particularité, c'est justement le son analogique, ce qui nous donne un son chaud, vivant, et assez dynamique. Comme c'est ce que nous voulions, on a décidé de l'illustrer sur la cover de l'album.

UR : Je trouve que c'est assez surprenant, d'ailleurs, ce lien entre les chansons et la pochette.
S : Oui, c'était fait exprès. On voulait un son organique dès le départ et on savait que Francis travaillait comme ca, c'est pour ça que nous l'avons choisi lui.

UR : Vous avez financé l'album via une campagne de crowdfunding il me semble. Pourquoi ce choix ?
S : Alors, non, pas tout à fait. En fait nous avons payé l'album de notre propre poche et cela nous a coûté 10 000 euros pour le produire chez Francis, donc nous avons fait une campagne de financement participatif afin de promouvoir l'album, pour tout ce qui touche à la promo, la presse, etc. Par exemple, avoir un chronique dans Rock-Hard, ça coûte pas mal d'argent, donc il y a ça qui rentre en compte, mais pas que. Nous avons aussi besoin d'argent sur le plan logistique, pour partir en concert, notre atteur et notre bassiste viennent de Champagne-Ardenne, donc ça demande de l'argent. Et puis, nous voulons tourner un peu ailleurs aussi donc c'est pour cela que nous avons demandé de l'aide aux gens et ca s'est très bien passé, on a même explosé le compteur ! On ne s'attendait pas à tant pour une première fois ! J'encourage les groupes qui n'ont pas trop de sous à suivre cette démarche, ça aide énormément, et il y a beaucoup de gens qui ont envie de soutenir des groupes.

UR : Tu parlais du live, l'album est super riche en sonorités, il y a beaucoup de passages électrique/acoustique, ce n'est pas trop dur à retranscrire en live ?
S : Pas particulièrement, non, c'est surtout long. Quand nous sommes en live, nous allégeons les guitares en fonction des différentes parties, et ça serait presque plus « audible », si je puis dire. Par exemple, sur les claviers et les cordes, car il y en a énormément sur cet album et on a eu beaucoup de mal à mixer cet opus, ça a été long et fructueux pour faire sonner le tout, surtout sur la fin de « The Field Of Minds », ça a été la partie la plus dure à mixer. Mais ça se présente plutôt bien pour le live, pour le moment on a eu qu'un seul concert acoustique et ça s'est très très bien passé, le son est bien ressorti, on a eu de bons retours, ça fait vraiment plaisir. Nous répétons pas mal pour les concerts.

UR : C'est quoi la prochaine étape pour vous ?
S : De faire le plus de concerts électriques possible ! On est un peu en manque, mais c'est difficile de trouver les bons lieux, avec les bons groupes, au bon endroit, au bon moment. On a déjà des plans mais notre objectif c'est d'en faire un max.

UR : Un dernier mot ?
S : Oui, merci à tous ceux qui nous ont suivi jusque là. Quinze ans d'existence, c'est un long parcours et il y en a beaucoup qui sont toujours là malgré nos changements. Ah oui : et on remercie nos 76 contributeurs : c'est grâce à eux que l'on va pouvoir promouvoir cet album !

Stn.

 

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