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T H E  M I L T O N  I N C I D E N T

MARS 2014



Groupe formé en 2008 par deux Ex- Stone Drive, The Milton incident sort actuellement son tout premier effort. L'occasion pour nous de découvrir le groupe.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous présenter l'univers de The Milton Incident en quelques mots ?

Le groupe a été créé en 2009, nous avons passé 3 ans sur l'écriture des morceaux et 1 an sur l'enregistrement et le mix de notre album «Innocence Lost ». Si l'on devait donner une indication sur ce qu'est la musique de TMI, on pourrait dire du « métal alternatif » quelque part entre Sevendust et Stone Sour. Nous essayons de faire du métal qui reste mélodique. Il y a, je suppose, plein d'influences ou de styles mélangés dans ce que nous faisons. En fait, nous ne nous sommes jamais vraiment demandé quelle musique on allait faire, on a juste fait celle qu'on aime entendre : de gros riffs, des passages metalcore, du growl et du chant clair, des couplets pop, des refrains bourrin ou l'inverse. Nous ne nous sommes fixé aucune limite de style, on voulait les compos les plus riches et les plus abouties possibles.

Qu'est-ce qui pousse à quitter un groupe comme Stonedrive pour partir dans une nouvelle aventure musicale ?

Romu et moi avons quitté Stonedrive notamment parce que les relations au sein du groupe étaient devenues quelque peu conflictuelles. Ce sont des choses qui arrivent. Les autres membres du groupe n'ont pas souhaité ou n'ont pas pu prolonger l'aventure sans nous semble-t-il. Rétrospectivement, c'est aussi bien comme ça. J'étais chanteur dans Stonedrive et c'est un rôle dans lequel je n'étais pas à l'aise. Je suis guitariste à la base et c'est le poste que j'occupe dans Milton. Je n'ai plus à me demander ce que je vais pouvoir faire de mes deux mains sur scène ! Néanmoins, Stonedrive a été une bonne expérience en tous points. Personnellement, je ne regrette rien de ce qu'il y avait sur cet album. L'ambiance au sein de TMI est vraiment différente, d'abord parce qu'au départ on est potes avant d'être membres d'un même groupe. Ca change beaucoup de choses. Musicalement, Milton est peut-être moins « mainstream » mais plus riche et un peu plus technique. On voulait justement sortir du formatage hard-rock US qui nous avait un peu collé à la peau dans Stonedrive.

Avez-vous une manière particulière d'aborder la composition ou un thème de prédilection pour vos textes ? Que souhaitez-vous raconter avec votre musique ?

Comme pour la musique, nous avons essayé de sortir des sentiers battus ou en tous cas, de nous éloigner des thèmes un peu clichés qu'on a tendance à retrouver dans le métal. Par exemple, le titre « Deus Ex Machina » aborde le thème de l'hacktivisme et la guerre de l'information silencieuse que se livrent les grosses sociétés, les gouvernements et les organisations comme Anonymous ou Wikileaks. « Conspiracy of silence » parle de la maltraitance infantile. «Deadset » est sur le thème de l'embrigadement religieux. «Memento » est directement inspiré du film de Christopher Nolan … Nous ne sommes pas du genre à penser que la musique, et notamment le métal, sont là pour véhiculer un message politique, social ou autre. Mais ça n'empêche pas d'essayer d'aborder des thèmes inhabituels.

L'album « Innocence Lost » sort chez Dooweet. Comment s'est passée votre collaboration ? Qu'est-ce qui vous a amenés à choisir ce label plutôt qu'un autre ?

Avant même que l'album ne soit enregistré et après que Chris de Dooweet ait écouté les démos, ils ont tout de suite été intéressés par notre projet. Dooweet est un des seuls labels en France qui marche encore au coup de cœur. Ils ne parient pas seulement sur la réussite ou l'aspect « bankable » d'un album ou d'un groupe, ils sont d'abord passionnés par ce qu'ils font et signent des groupes dont ils aiment la musique avant tout. C'est devenu rare dans le milieu de la musique. Ils mettent réellement tous les moyens à leur disposition pour nous aider à nous faire connaitre.

Avez-vous des dates de prévu, une tournée en gestation pour supporter la sortie de l'album ?

Nous avons une date le 24 mai prochain à la Boule Noire qui sera aussi la «release party » de l'album. Nous ferons d'autres dates à la suite mais pour l'instant rien n'est officiel. Etre sur scène est vraiment la chose la plus importante à nos yeux. Rien ne remplace ce shoot d'adrénaline. Nous avons eu la chance de partager des scènes avec des pointures comme Dagoba, Mass Hysteria, Vulcain, Eyes Set To Kill ou KlogR. A chaque fois, c'est un gros kiff. Et puis, à quoi bon faire de la musique si ce n'est pour la partager avec le maximum de gens ?

Le metal mélodique sauce US n'a jamais réellement fonctionné en France, comment envisagez-vous l'avenir pour votre musique ? Visez-vous le marché étranger ?

C'est vrai qu'en France, il est difficile de se produire quand on fait du métal. Ca l'est d'autant plus pour un groupe comme nous, qui sommes finalement le cul entre deux chaises. Souvent considéré comme pas assez violent pour intégrer des festivals de metal extrême, trop violent pour des affiches plus rock. Mais il y a tout de même un public fidèle et fan de ce genre de musique et quelques autres groupes qui naviguent plus ou moins dans ce genre musical. Evidemment, les audiences pour le métal - disons mélodique - sont nettement plus développées dans les autres pays Européens comme les pays nordiques, l'Allemagne, l'Italie ou l'Espagne. Si l'on avait voulu viser large, on aurait fait de la pop ou de la chanson française mais on ne fait pas de la musique pour ratisser large, on fait la musique qu'on aime. Heureusement, l'exposition qu'offre internet et les réseaux sociaux nous aide pas mal à nous faire connaitre au-delà de l'hexagone. On espère d'ailleurs faire quelques dates dans les pays limitrophes comme la Belgique ou l'Italie car nous avons déjà des fans là-bas.

A qui avez-vous confié la production de cet album ? L'expérience d'enregistrement a-t-elle été difficile ?

Nous avons fait l'enregistrement avec Steeves Hostin (Beyond the Dust) et le mixage / mastering a été fait aux US par Shawn Zuzek. Steeves a beaucoup contribué au son de l'album et il nous a également aidés sur les arrangements. C'est un mec hyper doué. Nous étions fans de Daughters of Mara et quand Shawn nous a proposé de mixer l'album, on n'a pas hésité une seconde. L'enregistrement a pris du temps parce que nous avons beaucoup remanié les compos et parce que nous avions tous des emplois du temps un peu chargés par ailleurs. Le mix a également été long car nous voulions prendre le temps de façonner notre son et d'expérimenter des choses. Nous voulions le meilleur album possible.

Quelques anecdotes amusantes de studios à raconter ?

L'ambiance était à la fois digne d'une cour de CM2 mais également très studieuse finalement. Steeves est doué mais il a un don particulier qui consiste à pourrir n'importe quelle chanson en réécrivant les paroles à la volée pendant que le chanteur fait ses prises. Par exemple, Deadset est devenu Saucisson et Pyromaniac a été détourné en générique du jeu Motus (oui celui dont personne ne comprend les règles) …

Si vous deviez vous poser une question… profitez-en pour y répondre.

Pourquoi y a-t-il une petite fille qui se jette dans le vide sur la pochette de votre album ? Surement parce que ses parents viennent de lui expliquer ce qu'est l'exception culturelle française : voir Etienne Daho gagner les victoires de la musique catégorie rock une année sur deux (en alternance avec Indochine).

Quelle est la question que vous gonfle le plus dans cette interview ? Celle qui vous met mal à l'aise ou simplement celle à laquelle vous avez déjà trop répondu.

Mais que signifie « The Milton Incident » ? Heureusement, tu ne l'as pas posée !

On inverse les rôles, à votre tour de me poser une question.

Alors Ultrarock, ça fait quoi d'avoir 22 ans ?

Merci pour cette interview !

V.

 

 

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