Ecoute ULTRAROCK en live sur ton ordi
ou sur les ondes de la radio RGB 99.2
Ecoute les émissions en Replay !


UNEVEN STRUCTURE

Interview réalisée par Aidan N. LeFloch le 23 mars 2017

En attendant la sortie de "La Partition", le nouvel album d'UNEVEN STRUCTURE, entretien avec Arnaud Verrier, qui a gentiment délaissé son kit de batterie, pour consacrer un peu de son temps pour UltraRock.

Votre nouvel album "La Partition" est disponible à partir du 21 avril. Cinq années depuis "Februus" ! Pourquoi une si longue période entre les deux albums ?

Arnaud : Déjà, on fait tout nous-mêmes, de la composition au mastering, en passant par l'enregistrement, le mixage. On se charge également du visuel, des artworks, des vidéos. C'est un processus de création qu'on fait intégralement. Donc ça implique beaucoup de remises en question, beaucoup de travail. On est beaucoup moins limités par le temps. Evidemment, au-delà de nous permettre d'avoir une liberté totale, cela implique aussi que des fois, on fait un pas en avant, un pas en arrière, qu'on revienne constamment sur du travail déjà effectué, qu'on n'arrive pas à être satisfaits. Et puis, après "Februus", notre premier album, on ne savait plus quoi dire, on avait dit tout ce qu'on avait à dire. On avait besoin d'une période pour se recycler, pour rafraîchir nos idées, nos influences musicales, pour vivre un peu, et rassembler du matériel pour composer un deuxième album.

Vous trouvez où toute cette inspiration pour repartir ?

Il y a eu déjà plusieurs changements de line-up et des changements de situations. Maintenant, on puise plus notre inspiration dans nos vies, dans les épreuves qu'on traverse, dans nos expériences, plus que dans les groupes de musique qui nous influencent. C'est plus une mise en musique de nos émotions, plutôt que l'inverse.

Vous avez changé de label en début d'année pour signer chez Long Branch Records. Qu'est-ce qui a motivé cette décision ?

On était chez Barick Records pour notre premier album et la réédition de notre premier EP. On a toujours été super satisfaits de leurs services. Ils ont été géniaux d'un bout à l'autre. Mais on avait besoin de sortir de ce cercle un peu restreint du metal progressif et du djent. Et de développer un nouvel environnement professionnel. Donc on a commencé à travailler avec une manageuse allemande l'été dernier, qui nous a apporté sur un plateau plusieurs choix, et l'option Long Branch Records s'est proposée à nous. Dès le début, ça a complètement matché avec les gars du label, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas eu une emprise sur le processus créatif. Ils étaient juste là pour nous pousser, nous soutenir, et développer nos idées. Vraiment une relation de travail super fluide !

Vous faites partie d'une longue liste de groupes de metal français qui ont plus de succès à l'étranger qu'en France. Comment vous expliquez ça ?

Je ne saurais pas trop l'expliquer. Je dirais qu'on commence à observer ces dernières années, une sorte d'essence de la scène française, que ce soit des groupes comme... évidemment comme Gojira, ou comme Betraying The Martyrs, ce genre de groupes qui s'exporte de plus en plus. D'une part, il y a un vrai intérêt pour la musique française. D'autre part, de notre côté, c'est aussi un concours de circonstances. C'est-à-dire que deux membres fondateurs du groupe, Igor et Ben, ont commencé à composer cette musique en même temps que d'autres groupes qui commençaient. C'était une sorte de réseau d'aficionados, qui s'est créé. Dès le départ, notre audience a été concentrée plus en Angleterre et en Allemagne, avant de l'être en France. Les premiers concerts du groupe ont été joués en Allemagne, puis en Angleterre, puis en Europe par la suite, avant de se concentrer en France. J'imagine que c'est ce qui nous a ouvert les portes des réseaux européens. Donc c'est devenu une sorte d'acquis. On savait qu'on avait cette opportunité qui se présentait à nous, et évidemment, on a décidé de l'utiliser à bon escient. Pour nous, c'est plus un concours de circonstances, un écoulement naturel des choses.

"La Partition" : Pourquoi avez-vous mis le titre de l'album en français ? C'est pour garder une petite touche française ?

[RIRES] Oui c'est ça ! Le concept de l'album se développe autour de cette partition justement, que le protagoniste de l'album était chargé de retrouver pour des sirènes qui ont perdu leurs voix. Et évidemment, il y a aussi, d'une part, ce clin d'œil à la langue française, et d'autre part, simplement parce que "La Partition" sonne quand même mieux en français.

Comment est construite cette partition ?

C'est une pièce de musique de cinquante-cinq minutes qui est divisée en trois parties, comme différentes scènes d'une pièce ou différents chapitres d'un livre. Et chaque partie de ce triptyque est divisée en trois morceaux. C'est un concept qu'on a magnifié en histoire, dans un univers qui est le même que dans notre précédent album "Februus". Simplement, ça relate une sorte de métaphore, d'évènements, d'expériences perso. Dans le premier chapitre, le marin est appelé par les sirènes, qui dans leurs derniers souffles, le chargent de la mission de retrouver cette partition, pour qu'elles retrouvent leurs voix et leurs chants. Dans le deuxième triptyque, ce marin se déplace dans cet univers et rencontre le personnage de "Februus", qui va essayer de l'épauler. C'est l'évolution des deux personnages. Et dans la troisième partie, c'est la descente des personnages. Ils se retrouvent en proie aux sirènes, se battent, et perdent la bataille. C'est vraiment une fin plus sombre, plus brute.

Est-ce la suite de "Februus" ou un thème complètement différent, à part ?

Ça se développe autour des actions passées dans "Februus". Dans le morceau "Awe", le personnage se retrouvait doté d'une sorte de puissance. Il n'a pas encore la maturité nécessaire pour en faire bon usage, et va détruire autour de lui l'écosystème, la faune, la flore... et parmi cette destruction, se trouvent justement les sirènes, qui perdent leurs voix. Donc dans ce cas très précis, c'est une suite de "Februus".

Igor Omodei (guitare) s'occupe en général de tout ce qui est visuel. Est-ce toujours le cas aujourd'hui ?

Exactement ! C'est lui qui a créé la vidéo de "Incube", le premier single qu'on a sorti le 24 février dernier. C'est lui, derrière les vidéos de notre précédent album. Pour les visuels, on a travaillé quelques dessins en collaboration avec Thomas Romarin, le frère de Matthieu, le chanteur, qui est graphiste. Mais tout ce qui est l'univers visuel d'une façon générale, c'est Igor qui en est en charge, que ce soit la pochette de l'album, le vidéo clip, et toutes les vidéos à venir... c'est aussi lui qui est en partie responsable de la composition, du processus d'enregistrement, du mixage et du mastering.

Tu peux nous parler de la pochette de "La Partition" ? Ca me fait penser à une naissance, ou plutôt une renaissance, car le personnage est adulte ! [RIRES]

C'est ce que ça évoque à pas mal de personnes ! Cette espèce de position fœtale, comme une renaissance, une transformation, ce genre de trucs. Sur la pochette de l'album, c'est plus une représentation de la chute du personnage de "La Partition". Le marin que l'on voit avec sa toge jaune, et au-dessus de lui, le personnage de "Februus" qui essaie en vain de le rattraper et de s'en saisir. C'est une sorte de synthèse !

Coté playlist, tu écoutes quoi comme musique en ce moment ?

J'écoute beaucoup de jazz. Je suis à fond sur un batteur qui s'appelle Mark Guiliana, qui a joué entre autre, sur le dernier album de David Bowie. Un album qui a été omniprésent dans nos vies, cette dernière année. Il y a une atmosphère qui est pesante, bouleversante par moment. Il y a aussi beaucoup de Melissmell récemment. Ça a un côté un peu taré, sans filtre que j'adore, qu'on adore. Après il y a un groupe intemporel, que j'ai adoré et que j'adorerais toute ma vie : Slipknot. Je suis complètement fana de ce groupe. Ça, et beaucoup de jazz !

Dans les musiques actuelles ou anciennes, est-ce qu'il y a des groupes, artistes, qui vous influencent encore ?

C'est hyper varié ! Evidemment l'influence qu'on a eue à nos débuts et à laquelle pas mal de gens nous assimilent, comme Meshuggah... après on est tous fans de groupes comme NIN, The Dillinger Escape Plan, Deftones, ce genre de groupes, un peu torturés dans l'esprit, dans leurs premiers comme leurs derniers albums. Ce sont des trucs qui tournent en boucle chez nous.

Il y a une tournée française en prévision ?

On joue très peu en France malheureusement. J'espère que ça va être corrigé dans les mois à suivre. On était le 1er avril au Heart Sound Metal Fest avec des groupes comme Betraying The Martyrs, The Arrs qui font leur tournée d'adieux, Kadinja, Atlantis Chronicles. Plein de beaux talents français ! Et l'intégralité des bénéfices réalisés sur ce festival va directement à une association luttant contre les leucémies. Et après on accompagnera Textures. Il y aura quelques dates françaises qui arriveront un petit peu plus tard, cet été et pour notre tournée officielle. Sinon on sera pas mal en Europe !


Aidan N. LeFloch

 





ULTRAROCK
3 rue de La Terminale
95800 Cergy Saint Christophe

ultrarockcontact@free.fr


Toute l'année, nous recherchons
des chroniqueurs ou des chroniqueuses
pour le site, tenté ?

© essgraphics 2011
!-- phpmyvisites -->