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U N I S O N I C

JUIN 2014


Après nous avoir une nouvelle fois (relisez l'interview de Unisonic de 2012) interrogés et conseillés sur les meilleurs micros externes existants pour notre matériel d'enregistrement numérique portable par Michael Kiske (visiblement toujours commercial chez Tascam), c'est dans la bonne humeur naturelle et autour d'énièmes mojitos que lui et son compère Dennis Ward nous reçoivent pour parler du nouvel Album d'Unisonic.

Ultrarock : La dernière fois que nous nous sommes vus, il y a un peu plus de deux ans, on avait bien sûr parlé de premier album d'Unisonic et de la naissance du projet. Aujourd'hui c'est toujours la même équipe ?

Dennis Ward : Nan…j'ai pris un nouveau chanteur (rires) ! Oui, on a le même line up et je dirais même qu'on est plus que jamais dans la direction qu'on souhaitait.

UR : Vous vous décriviez, lors de la sortie du premier album, comme un groupe de Rock et que les fans d'Helloween ne devaient pas s'attendre à trouver un retour de ce genre avec Unisonic. Mais, honnêtement, cet album a beaucoup de sang Helloweenien dans les veines…

DW : En fait on l'a forcé à chanter comme Michael Kiske…
Michael Kiske : Le truc, c'est que tout est une question de ce que l'auditeur est habitué à entendre. Si tu n'écoutes que te la Pop on va sonner Metal, mais si tu écoutes du Metal extrème, on va sonner très cool… On n'a jamais essayé de sonner d'une façon ou d'un autre, on voit juste ce qui se passe. Ce qui est d'autant plus marrant c'est que Kai n'a même pas composé les chansons, il était trop pris avec Gamma Ray. Ce qui me fait plaisir c'est la facilité avec laquelle on a pu faire un bon disque : après le premier album, Dennis et moi on a échangé sur ce qui me convenait le mieux au niveau du chant. J'ai dit que j'aimais les envolées épiques, mélodiques, c'est là où je suis le meilleur. Dennis voulait comprendre de quoi je parlais exactement alors il s'est mis à réécouter tout ce que j'avais pu faire en tant que chanteur, y compris les premiers Helloween

DW : Oui aussi Avantasia, les albums solo…et je me suis fait ma propre cartographie de là où il chantait le mieux (et le pire aussi !!) et ça m'a permis de définir comment je voulais faire les choses, surtout leur donner le maximum de « Kiskitude » !

MK : Moi je ne sais pas composer autrement que ce que je fais pour mes albums solo. C'est donc tout l'intérêt d'avoir un groupe. Je suis moi-même surpris par la fraicheur de cet album. On n'a jamais fait ce genre de choses. Et ça me fait rire quand, sur certains titres, les gens te disent « celui-là, je suis sûr que c'est Kai qui l'a pondu ! » et toi tu dis juste…. « bah…nan » ! Dennis est aussi producteur. Il a vraiment du talent. Je n'aurais jamais écrit de telles chansons mais tout s'est fait naturellement. Mais tu sais, déjà sur le premier Unisonic, certaines personnes nous disaient « whoah c'est le Keeper III » et d'autres « Oh ça n'a rien à voir avec ce que vous faisiez avant ! »

UR : c'est clair que de toute façon il se passe toujours un truc de clairement identifiable quand tu chantes et que Kai est à la guitare

MK : Oui, il y a vraiment une alchimie indéniable. Mais Dennis est un tellement bon compositeur que ce serait injuste de ne pas le citer.

DW : Enfin, l'important ce n'est pas qui compose quoi, c'est ce qui se passe quand tout le monde joue.

MK : Je suis d'accord, mais en tant que chanteur, avoir une BONNE chanson, c'est primordial !

UR : En cela, le deuxième album n'est pas si éloigné du premier

MK : Je pense qu'il est plus mûr, quand même. Je trouve aussi intéressant de mettre en avant le travail de groupe et d'être reconnu pour ça. Pour moi, faire de la promo, c'est ça, c'est discuter avec des gens qui partagent la même passion pour la musique et pas devoir essayer de convaincre à tout prix. C'est bon, ça on l'a déjà fait avec Pink Bubbles Go Ape d'Helloween ! « Notre disque est pourri, mais s'il vous plait, achetez-le » !

UR : Nan mais il est pas pourri !

MK : Non, je vais un peu loin, ce n'était pas un mauvais disque en effet, mais bon, quand on est allés en studio, on n'a fait que ré-enregistrer les pré-productions car les mecs n'étaient pas créatifs, n'avaient pas de nouvelles idées pour emmener les compos à un autre niveau et c'est pour ça qu'on n'en était pas contents. Ce n'est pas le cas ici du tout : j'adore ce disque et j'ai de grandes attentes.

UR : Donc, on a bien compris, Dennis, tu es le principal compositeur mais est-ce que tout le monde participe aux arrangements par exemple ? Comment ça se passe ?

DW : Oui, absolument tout le monde contribue et les apports de chacun sont plus que bienvenus, premièrement toujours dans cet esprit que je veux que ce soit un vrai travail de groupe et principalement parce que, quand j'arrive avec une chanson, j'ai en général couplet/refrains, des riffs et la ligne mélodique mais ça donne des idées aux autres qui rebondissent dessus et ça ermet à la chanson de vraiment prendre forme.

MK : Dennis se sous-estime…On sait bien que ce n'est pas son travail solo et que le groupe est important mais quand il arrive c'est déjà une chanson !

DW : OK mais en repète il se passe des trucs qui permettent de vraiment apporter des choses aux chansons. Prends « Your Time Has Come » par exemple, où me dernier refrain est pris un ton plus bas, c'est une idée née du travail en groupe, par rapport au solo, je ne serais jamais arrivé avec une idée comme celle-là et ça rend vraiment bien.

MK : Il y a aussi une ballade (You And I), un truc à la base très Bon Jovi, très américain, enfin quand Dennis la chante ça fait très américain, et en fait avec ma voix ça sonne complètement différent, je ne fais pas toutes ces vibes car moi je sais pas faire ce genre de choses, je l'envoie très directe quand je la chante et… je n'étais absolument pas sûr de moi tant c'était différent de ce que Dennis avait fait, mais en fait il m'a dit « C'est mortel, je pensais que ce serait un bonus track mais elle sera sur l'album !! ». Comme quoi il faut toujours aller au bout, enregistrer, mixer, avant de décider et j'en suis très content.
Pour les guitares c'est pareil, ne jamais écarter des titres trop vite, tant que le guitariste n'a pas joué dessus : parfois, la chanson révèle le musicien ! On a au moins 5 titres qui nous ont surpris suite à l'enregistrement. Night Of The Long Knives par exemple nous a énormément surpris.

DW : C'est aussi pour ça que « You Come Undone » est sur l'EP mais pas sur l'album. C'est une bonne chanson, je l'aurais bien mise sur l'album aussi mais bon, il faut faire des choix et comme on ne savait pas encore comment tout le reste allait sonner…

UR : Cet album est mélodique, puissant, traditionnel et…exceptionnel. Etes-vous exceptionnels ? (NDLR : l'interview se faisant en anglais, cette question est en lien avec le titre « Exceptional »)

DW : On est les meilleurs (rires) !

MK : On n'a pas la prétention de réinventer la musique. On joue de la musique qui nous parle, qui nous a marqués, ce avec quoi on a grandi, ça c'est ce qui fait le côté traditionnel. Mais on est tous des grands garçons, et on a de fortes personnalités. On sait ce que l'on veut. On a pensé à appeler l'album « Exceptional » mais on a e peut que ce soit mal interprété. On pensait plutôt, à travers ce terme, parler de l'individualité des gens, de leur singularité. Mais de toute façon, ceux qui aiment l'auraient compris et ceux qui n'aiment pas l'auraient interprété de travers, c'est toujours comme ça !

UR : Ce qui est remarquable, c'est que la voix est toujours puissante ET mélodique et que les soli de guitare sont eux aussi mélodiques mais sans jamais verser dans le démonstratif ou l'ennuyeux.

MK : Ça, c'est une très bonne remarque ! Pour les parties guitare, je trouve toujours que ce sont des chansons à l'intérieur des chansons. Kai prend toujours le temps de penser à ça. Il ne balance pas des solos inutiles qui vont juste vite ou envoient plein de notes. Et en plus on a la chance d'avoir deux solistes dont les jeux différents s'accordent et se complètent !

UR : Vous pouvez nous dire un peu de quoi parlent les morceaux ?

DW : On aime bien raconter des histoires. Toutes sortes d'histoires. Ça va de Night Of The Long Knives, qui parle du fait historique de 1938, à Throne Of The Dawn qui part de faits bibliques sur Jésus et Lucifer à partir desquels nous avons créé notre propre histoire dans laquelle l'antéchrist aurait gagné la partie. C'est une réflexion sur le fait qu'on a le choix de faire le bien ou le mal, indépendamment de ce qu'on te dit de faire, on est libres de faire ce qu'on veut mais on doit juste d'en assumer les conséquences…une histoire de Karma en somme !

UR : Vous faites les festivals cet été puis la tournée d'Edguy…mais pour le moment aucun passage en France n'est annoncé… WTF ??

MK : C'est à cause des promoteurs : ils te disent où tu joues, avec qui tu joues. Avant les groupes pouvaient choisir où ils souhaitaient jouer et ce dans le but d'aller vendre des disques. Maintenant, les promoteurs regardent tes ventes et, en fonction de celles-ci, décident de te programmer ou non. Donc on n'est pas dans une position où l'on décide. Par contre, bon, là on fait la tournée avec Edguy sur une partie de l'Europe et l'Asie, mais on compte bien revenir en tête d'affiche en 2015 et couvrir davantage d'endroits à ce moment-là.


C'est donc sur cette note d'espoir que s'achève cette interview, que nous cloturerons « à la régulière » en tout bons fans que nous sommes, par une mini séance de photos et de signatures de vinyles. A dans deux ans pour la prochaine ?!


Propos recueillis par Lulu et M. Bout


© essgraphics 2011


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