WE HATE YOU PLEASE DIE
Interview réalisée par Adèle Pottier

 
 

Après cette longue période de confinement, nous avons eu la chance d’entretenir une discussion avec le groupe rouennais We Hate You Please Die. Un groupe local sachant se distinguer par un style décalé. .

Comment le groupe s’est-il créé ? Et pourquoi ce nom de groupe ?

Raphaël : Le groupe s’est créé il y a quelques années quand j’ai rencontré Chloé, qui fait de la basse, on était partis sur un délire un peu électro rock, et puis ça a évolué sur un délire plus garage punk pop. Ça a pris plus de forme quand Joseph et Mathilde ont rejoint le groupe en 2017. On a choisi ce nom car il était dans la provoc’, rentre dans le lard, mais aussi parce que ça vient d’un film qu’on aime beaucoup qui s’appelle Scott Pilgrim vs the world, vis-à-vis d’une bande son de celui-ci.

Comment décririez-vous le style de votre groupe ?

Raphaël : Tu veux que j’explique en mode recette de cuisine ? 

Mathilde : On s’identifie plus dans un style garage punk, mais dans ce qu’on joue il n’y a pas que ça, il y a de la pop, parfois Raphaël se met à rapper, c’est plein de mélanges de plein de styles différents en fait.

Raphaël : c’est un mélange de toutes nos influences personnelles, qui ne sont pas toutes les mêmes, que l’on retrouve dans ce côté garage punk. 

Vous avez fait beaucoup de chemin en trois ans ! On vous a vu jouer à la boule noire, au festival Beauregard ou encore à Rock en Seine, l’année dernière, vous avez également fait la première partie de Last Train, qu’avez-vous pensé de toutes ces aventures

Joseph : Je pense qu’on a eu le sentiment que ça allait assez vite, ça s’est fait de façon surprenante. On nous a proposé de faire des premières parties vraiment cool comme Last Train, effectivement, ou encore Mars Red Sky.

Raphaël : À la base, ça n’était pas vraiment un plan de carrière, c’est grâce à notre entourage professionnel que l’on a eu des coups de main autour du projet, c’est pour ça que ça s’est accéléré et qu’on a choppé de plus en plus de dates. Avant, on cherchait nos dates nous-mêmes et, à partir du moment où on a eu un tourneur, c’était vraiment plus simple de trouver des premières parties, des dates, comme l’affiche avec Last Train, Frustration. On a donc tout arrêté pour ne faire que ça.

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos textes et sur ce que vous évoquez en général dans votre musique ?

Raphaël : on parle beaucoup des émotions dans l’interprétation, on a vachement des textes colériques qui vont se baser sur la résonnance, on joue sur la phonétique pour rendre le son plus agressif, du moins pour le premier album. Sur le deuxième, c’était plus électrique quand même. Le deuxième se concentre plus sur la réflexion, sur tout ce qui se passe en ce moment avec un regard un peu désabusé.

D’ailleurs, vous avez partagé votre dernier EP « waiting room » dernièrement. Pouvez-vous nous parler de sa production ainsi que du choix du titre de celui-ci ? 

Joseph : L’EP n’a pas été enregistré pendant le confinement mais avant, vers le mois de décembre. À la base, c’était pour un label de Rouen, sur lequel on avait déjà sorti deux titres, donc en fait on a eu accès aux sessions d’enregistrements, on a pu remixer, faire un autre titre en plus avec un clip. Le titre de l’EP, c’est Waiting Room, qui fait référence au contexte actuel, puisque l’on est dans l’attente entre l’avant et l’après confinement. 

Raphaël : Ça évoque aussi l’attente du nouvel album, et l’attente de la fin du monde, un truc comme ça.

Avez-vous une date de sortie pour le nouvel album d’ailleurs ?

Joseph : On était en réunion justement pour parler de ça, on en parle beaucoup en ce moment, puisque c’est très compliqué de se projeter d’un point de vue concerts et aussi au niveau du planning, etc. Donc on ne sait pas trop encore, mais grosso-modo ça sera entre cet automne et dans un an, quoi. 

Good Cie, l’une des chansons de cet EP, a eu le droit à un clip sorti récemment aussi. Pouvez-vous nous parler de la réalisation de celui-ci ? 

Joseph : c’est Raphaël qui l’a réalisé.

Raphaël : Bah déjà ça n’était pas cher, on a fait ça pour faire un clip confiné. J’avais eu cette idée un peu avant, quand je voyais les filtres un peu « what the fuck » sur Instagram. Et figure-toi que j’ai remarqué qu’on pouvait enregistrer les vidéos avec le filtre, oui, je suis un boomer ! Et je pensais que ça pouvait être drôle. Donc on a fait chacun nos petits filtres, on a dû se synchroniser avec la chanson (ce qui n’était pas facile). 

Joseph : On a donc respecté les gestes barrières !

Étant donné les circonstances actuelles, avez-vous prévu des lives ou des surprises pour vos auditeurs en plus de l’EP et du clip ? 

Raphaël : Si on le dit c’est plus une surprise, du coup. En vrai, on continue de bosser, le petit EP qu’on a sorti, c’était comme une parenthèse, mais on va continuer un peu à finir la promo de l’album jusqu’à sa sortie. Là, on part sur un gros clip à venir qui durera sept minutes, qui sera assez différent, mais on préfère ne pas trop en parler encore, mais ça sera un parti pris artistique très différent. On essaie de trouver des idées pour pallier le manque de concerts, on continue justement de débattre là-dessus pour trouver des petites opérations cools.

Puisque l’on parle de la pandémie, vous faites partie de ces groupes qui ont participé au projet caritatif Sick Sad World avec votre reprise de « Freed From Desire » ! Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Raphaël : Le projet, c’est moi qui l’ai géré, donc j’ai les deux pieds dedans. Notre groupe a été l’un des premiers à suivre. En fait, on devait choisir une musique des années 90/2000, donc c’est un panel large, et finalement les années 90, on a remarqué qu’on n’avait pas les mêmes puisque l’on n’a pas le même âge et pas la même vision au niveau des références. C’est passé par du Kyo et plein de truc encore, avant de finir sur Freed from desire, qui est un tube assez intemporel, en fait. C’était assez rigolo car il y avait plein de copains qui ont des groupes avec qui on a tourné qui nous proposaient aussi leur vision des années 90/2000, et c’était assez fun d’entendre leurs propositions de cette période.

Et comment avez-vous fait pour regrouper tous les groupes pour ce projet ? 

Raphaël : À la base, j’avais écrit à quelques potes pour leur proposer ce projet et leur demander s’ils étaient chauds, et ensuite d’autres sont venus se greffer, par bouche à oreille. Entre temps, j’ai eu d’autres idées, on est donc passé de 10/15 à 41 groupes. Donc ça a été long de coordonner tout ça, mais les gens avaient le temps avec le confinement et étaient motivés. Les seules conditions étaient de ne pas se déconfiner et ils ont joué le jeu. Certains ont enregistré avec les moyens du bord, par exemple par téléphone. 

Où pourrons-nous vous retrouver à la fin des restrictions sanitaires ? 

Joseph : Pour l’instant, tout est annulé jusqu’à nouvel ordre. Nous, on pense qu’il n’y aura rien quasiment avant fin août. On attend de voir des évolutions. Sinon, on avait des concerts prévus, hypothétiquement pour le mois de janvier 2021, mais cela dépend de beaucoup de choses. Mais on a dû annuler une vingtaine de concerts avec les circonstances actuelles. 

Je vous laisse le mot de la fin !

Raphaël : À table, c’est le mot de la faim ? 

Mathilde : j’avais compris « ACAB » 

Raphaël : c’est le mot de la fin aussi, Acabisous.



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Adèle Pottier

 


 

 
 
 
 

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