CHRONIQUES      INTERVIEWS      LIVE REPORTS        AGENDA       EMISSION

    
i   n   t   e   r   v   i   e   w   s
 
W E L C O M E   X


Interview réalisée par Doro’ , le 22 février 2019, au Hard Rock Café, à Paris.

Dans le cadre de la sortie du premier album de Welcome-X, nous avons rencontré Sam, le chanteur du groupe, qui nous a expliqué pas mal de choses sur ce projet…


Bonjour Sam, merci de m’accorder cette interview.
Merci à toi d’être venue !

Peux-tu me présenter ton projet ? Que fais-tu dans le groupe ?

(rires) Je suis Sam, le chanteur de Welcome-X. C’est un projet qu’on a monté avec Philippe Bussonnet, le bassiste de Magma. On se connait depuis 15 ans. On a commencé à jammer dans les clubs de Blues, de Jazz, de musiques un peu expérimentales… On a pris des directions un peu barrées, un peu plus Metal. Ça s’est fait assez naturellement en fait, on a maquetté, on a trouvé des musiciens avec qui on est restés potes. Puis finalement l’album est sorti assez vite, on va dire que c’est un projet… je ne sais pas comment te dire ça… si je devais mettre une étiquette dessus, je n’aime pas ça (rires) mais on va dire que c’est du Metal Alternatif… un peu Prog, Expérimental… Je ne sais pas ce que tu en penses ?

Alors c’est vrai que pour avoir écouté l’album plusieurs fois, il y a de bonnes bases Metal, avec un peu de Prog aussi et un petit peu de Rock.

Oui tout à fait, on a un feeling assez 70’s.

J’ai écouté Magma en parallèle pour essayer de trouver une relation entre les deux projets et j’ai retrouvé des éléments de Magma dans Welcome-X. Est-ce que c’était intentionnel de votre part ou pas du tout ?

C’est Philippe qui compose la musique donc forcément il y a peut-être une accointance particulière, des couleurs qui reviennent… mais oui, il y a un cheminement. Comme la musique de Welcome-X est un peu expérimentale et progressive, donc forcément il y a un petit rapport quelque part.

Vous êtes actuellement en promo pour votre premier album, intitulé Welcome-X. Pourquoi l’avez-vous appelé comme le nom du groupe ?

On aurait pu mais on ne voulait pas mettre des gens sur des fausses pistes car Welcome-X c’est vraiment dire « Bienvenue à tout le monde », on n’est pas fermés, le spectre est très large. On n’a pas choisi de parler à un auditoire spécifique, à telle tranche de Metal ou de musique Progressive ou de Jazz. C’est vraiment bienvenue à tout le monde. On a fait le choix de ne pas mettre de titre d’album car il y en a suffisamment comme ça (rires).

C’est un petit album avec 7 titres mais qui sont très longs (5 minutes pour le plus court et un peu plus de 9 minutes pour le plus long)…

Oui en effet ! Mais bizarrement on n’a pas réfléchi à ça non plus, tu vois. On ne s’est pas dit dans quelle direction on voulait aller, ni le format de chansons qu’on allait faire. La musique s’est écrite d’elle-même. Quand on joue un morceau qui dure 8 minutes, on n’a pas du tout l‘impression qu’il fait 8 minutes (rires) mais c’est le temps qu’il fallait pour qu’il se développe.

Mais quand on enregistre un morceau qui dure 2 minutes ou 7 minutes, c’est pas du tout la même chose…

Exactement ! C’est pas du tout la même énergie. Après, cet album-là, il a été enregistré dans des conditions live, au studio du Triton. On l’a enregistré dans des conditions très 70’s comme Black Sabbath à l’époque, et tous ces groupes-là : on est rentrés en studio, les musiciens pouvaient se voir, se regarder, on n’a pas enregistré chacun dans notre coin…

J’ai assisté à des enregistrements de groupes en studio, c’est vrai que c’est sympa en « live » aussi. Ça donne une autre ambiance…

Oui complètement. Après, quand c’est en studio, ils éditent, ils coupent des parties… Là on a vraiment gardé ce truc de groupe. Le fait de se regarder ça peut partir dans des parties d’improvisations. Je trouve cet aspect « groupe » très important et j’espère que ça se ressent sur l’album car c’était vraiment essentiel à sa réalisation.

Et donc du coup tu as déjà répondu à 3 de mes questions, en une seule ! (rires)
(rire) Excuse moi !

Non c’est pas grave, ça m’arrive tout le temps de toute façon (rires). Du coup, j’en ai une autre : est-ce que tu as un morceau préféré dans cet album ?

Euh… non. Car ils ont tous leur personnalité, leur identité… c’est comme un tableau, quand tu es peintre par exemple, je pense que tu ne préfères pas un tableau à un autre. Dans la musique c’est pareil. J’ai autant de plaisir à chanter chaque morceau et à les jouer. Il n’y en a pas un qui ressort plus qu’un autre. Si il devait il y en a voir un, celui que j’adore chanter c’est « I Am Life » car il y a une espèce de progression, une explosion à la fin. C’est le dernier titre de l’album mais qui sera joué différemment à chaque live parce c’est une espèce d’explosion ou d’énergie que tu ne peux pas contrôler. C’est vraiment une chanson que j’aime beaucoup.

D’ailleurs, à propos de live, est ce que vous avez des concerts prévus dans les mois à venir ?

Oui ! Alors on joue le 22 Mars à Paris, au Backstage, avec NNRA en première partie. Le lendemain, on va à Nantes, au Ferrailleur avec Ddent en première partie. On est en train de booker d’autres dates et festivals car on est vraiment un groupe de live. Le studio, pour nous, c’est une étape obligatoire, mais on s’amuse mieux en live.

J’ai vu que votre premier concert c’était l’été dernier. Comment ton groupe a-t-il été accueilli sur scène, car il n’a pas l’air si vieux que ça ?

Alors étonnement bien ! Bon après il y a le fait qu’il y ait un membre de Magma dedans, et il y a eu aussi leur guitariste, qui est venu faire trois titres avec nous sur l’album et qui est venu jouer au concert. Au début on a flippé un peu parce qu’il y avait beaucoup de personnes affiliées au Jazz qui venaient mais on ne voulait pas être ancrés dans ce carcan-là, et finalement on a été ultra bien reçus ! Il y a un gars de Jazz Magazine qui est venu et on pensait qu’on allait se faire lyncher (rires) et en fait il a adoré !

Pour reparler un peu de l’album, j’ai vu dans le livret qu’il y a de superbes illustrations. J’adore ce style de graphisme et cette imagerie très originale. Peux-tu me dire qui les a réalisées ?

Oui bien sûr ! Il s’appelle Ëmga Laï (Ëmgalaï Grafik). C’est quelqu’un que je connais depuis longtemps, c’est un très bon copain. On l’a impliqué dans le projet assez vite parce qu’il faisait beaucoup d’artworks pour les Stoned Gathering (organisateur de concerts parisiens spécialisé dans le Stoner et le Doom) et il en a décliné certains en flyers et en posters, qu’ils vendaient d’ailleurs, et qui sont vraiment magnifiques. Je lui ai donc proposé de travailler avec nous en lui disant « voilà, on a ce projet là avec un univers très particulier… ». Il est venu nous voir en répét’, on lui a envoyé les maquettes des morceaux, on s’est vus plusieurs fois, je lui ai donné des petites clés de compréhension sur les textes, et après il a fait sa vie. Il a fait des artowrks en fonction de ce qu’il avait comme imagerie, tout en gardant en tête un fil conducteur, au niveau des couleurs notamment. C’est ultra réussi et ça correspondait bien à l’esprit du groupe. Il a vraiment fait un super boulot. Il est presque indissociable maintenant de la musique et du texte, avec cette identité visuelle particulière. Mais c’est quelque chose qu’on n’avait pas du tout réfléchie avant. C’est du pur feeling à chaque fois. On fonctionne de la même manière quand on compose, comment on a géré l’album. Tout est naturel, rien n’est calculé.

Y a-t-il des groupes que tu écoutes en ce moment, qui t’influencent dans tes compositions ?

Je collectionne les vinyles donc il y a beaucoup de choses qui peuvent m’influencer… J’écoute Myles Davis ou Meshuggah sans problème. Le spectre est quand même très large. Mais récemment, en truc actuel qui me plait, il y a Inter Arma que je trouve absolument génial et qui sort un nouvel album. Il y a Sleep que j’aime beaucoup aussi, qui est plus dans le côté Doom. Il y a des groupes de Death comme Sulfurarium qui me parle beaucoup et aussi des trucs plus Rock’n’roll. Mais oui, c’est très large.

On disait tout à l’heure que Welcome-X c’est quand même relativement « calme », avec des sonorités Metal progressif et alternatif…

Oui mais là les influences sont digérées, du coup on ne peut pas ressembler à quoi que ce soit. On fait notre musique à nous avec le son qu’on a. J’ai grandi avec Black Sabbath, pour moi dans ma tête j’ai entendu Black Sabbath mais personne ne l’a entendu à part moi je pense (rires). Puis il y a toute la scène alternative des 90’s avec Alice In Chains, Pearl Jam, Sound Garden… ça me parlait beaucoup. J’ai grandi avec tout ça. J’ai fait les premiers concerts de Pearl Jam quand j’avais 13 ans et ça m’a beaucoup marqué. L’écriture aussi, c’est hyper viscéral. Ça me parle beaucoup.

Est-ce que tu as des passions, autres que la musique, qui pourraient t’influencer dans les compositions de Welcome-X ?

J’en ai beaucoup oui ! (rires). Notamment l’archéologie, la paléontologie, la zoologie. J’habite à côté du Musée d’Histoires Naturelles donc j’y suis tout le temps avec ma fille. J’y passe tous mes weekends. J’ai même vendu ma collection de fossiles au musée (rires). (Coucou les trilobites !) Je suis passionné de tout ce qui découle de l’humanité donc forcément ça arrive dans mes textes, ce côté un peu « écolo », la préservation de l’espèce qui me parle aussi… tout ça peut être retranscrit dans certains de mes textes effectivement.
Je vis avec la musique, pour la musique, je la consomme donc j’ai une grosse collection de vinyles. Je suis DJ à coté aussi, dans les clubs et parfois pour des concerts.

Tu es donc multitâches (rires)…

J’essaye (rires). Mais tant que c’est pour le plaisir ça ne me pose pas de problème. Tant qu’on ne m’impose rien, tout va bien.

Mais ça ne doit pas être évident d’allier la vie d’artiste et la vie de famille avec toutes ces activités…

Ça aurait pu être difficile mais non, car techniquement j’ai toujours fait ça. Ça a toujours été le truc sine qua non : faire des concerts, aller en concert, jouer dans un groupe…. et n’ai pas changé grand-chose, même avec l’arrivée de ma fille, qui a trois ans cette année. J’ai tout le temps de la voir et je n’ai pas trop le souci du « métro-boulot-dodo » (rires). J’ai gardé le fait de sortir au moins deux fois par semaine pour voir des concerts, ou faire du DJ set… c’est essentiel pour moi.

C’est parfait ! Tu viens de décrire ma vie ! (rires)

(rires) Bon ça m’embête un peu parce que je n’ai plus trop de temps pour écrire. J’écrivais beaucoup de live-reports, pour VS Webzine pendant longtemps. Je n’ai plus le trop le temps de me mettre derrière un écran, d’écouter des albums et d’écrire dessus mais c’est quelque chose qui m’a toujours plu.
Je continue avec plaisir à aller voir des concerts de Metal Extrême au Klub, au sous-sol, où j’ai joué pendant longtemps. J’ai autant de plaisir à aller voir des concerts dans un bar que sur une mainstage d’un festival car la musique j’en vis et je la consomme !

Je suis curieuse de voir ce que peut donner Welcome-X sur scène !

Il faut venir nous voir oui ! (rires)

Notre entretien touche à sa fin, aurais-tu un dernier message pour les lecteurs d’Ultrarock ?

Il faut sortir et voir les concerts ! Il faut soutenir les petites scènes, les clubs… partout en France. Car il y a de plus en plus de petits clubs qui ferment et des organiseurs de concerts qui centralisent des énormes dates sur des grosses salles et du coup, ça tue un peu la musique et c’est bien dommage.
Quand je suis arrivé à Paris, il y a plus de vingt ans, tous les soirs il y avait des soirées jam partout : des jam blues, jazz, funk, fusion… tu ne pouvais pas t’ennuyer. Maintenant c’est centralisé en quelques points et tout le reste a fermé. Je trouve ça horrible. Donc pour se battre contre ça, il faut sortir, il faut jouer, il faut proposer des trucs, il faut jammer ! Il ne faut pas avoir peur (rires). Il faut sortir et il faut jouer !

Merci beaucoup pour le temps que tu m’as accordé et à bientôt sur scène, donc !
Merci à toi et à bientôt !

Retrouvez les actus de Welcome-X sur Facebook : https://www.facebook.com/WelcomeXOfficial/

Doro’.