Soirée Rock Métal à but caritatif à l'initiative de TESKA et Studio 107. Ces deux formations brestoises, sensibilisées par un camarade atteint d'une Leucémie depuis quatre ans, ont décidé de se mobiliser le temps d'une soirée pour récolter des fonds en faveur de la recherche contre cette maladie. L'intégralité des bénéfices de la soirée sera donc reversée à l'association Céline et Stéphane (Leucémie Espoir 29).

J'avoue ne pas être arrivé à l'heure et donc avoir manqué Jordane RICHET. Néanmoins, j'ai eu le temps de jeter mes oreilles sur Studio 107 et TESKA. Le premier groupe évolue dans un style rock tranquille et maîtrise son propos autour de compositions bien ficelées. TESKA, qui évoluait jusqu'alors dans un style plutôt orienté punk rock, vient de barrer bâbord pour un métal qui n'est pas sans rappeler Metallica, tant au niveau des compositions que par le mimétisme vocal du chanteur. Les titres joués ce soir, principalement extraits de leur dernier et deuxième album, sont plutôt agréables à écouter, mêmes si les références sont un peu trop évidentes. Mention spéciale au batteur qui envoie du bois.

Concernant AQME, voilà quelques années maintenant que je n'ai pas vu les parisiens sur scène. Il est vrai, un peu déçu par leurs dernières productions, ils ont quand même réussi à me récupérer avec l'excellent « dévisager Dieu » qui, avec l'arrivée au chant de Vincent Peignard, a permis à mon sens de redonner un nouvel essor à la formation.

Donc, première fois que je vois le groupe avec Vincent, mais aussi Julien à la guitare, qui a fièrement succédé à Ben. Et, à ma surprise, pas de Charlotte à la basse (qui attend un heureux événement), mais un autre Julien, le frère jumeau de Vincent, évoqué dans le titre « Avant le jour » qui ouvre le dernier album et le set de ce soir.

Un set qui mettra du temps à démarrer, le groupe étant apparemment arrivé un peu à la bourre, et qui a donc dû faire sa balance devant un public patient et de bonne humeur. C'est donc avec une formule atypique qu'AQME part pour un set relativement court, sans doute dû aux raisons évoquées plus haut. Le son est reconnaissable dès les premières mesures, le calme et la précision chirurgicale d'Etienne derrière les fûts permettent à Vincent et aux deux Julien d'envoyer la sauce. C'est pro, carré, plein de bonne humeur et sans économie d'énergie.

Le set est prioritairement axé autour des trois derniers albums, avec une priorité donnée à « Dévisager dieu ». « Superstar » et «  Pornographie », seuls vestiges du passé mais faisant partie de l'histoire, sont, comme tous les autres titres, énergiquement interprétés. AQME est aujourd'hui bien meilleur qu'il ne l'a jamais été avec en son sein Vincent et Julien (le guitariste). Néanmoins, la salle, un peu vide ce soir à Brest, donne l'impression que le métal dans la langue de Molière a du mal à perdurer, ce qui est bien dommage tant le propos est intéressant et donc original quand c'est bien fait. Ce qui est le cas pour AQME qui ne se la joue pas star système et qui privilégie la proximité et la relation humaine avec ses auditeurs et son public.

Pour ma part, je retournerai maintenant les revoir avec plaisir et, le prochain coup, j'espère, avec Charlotte à son poste, même si celui-ci est en ce moment impeccablement occupé par le frangin Peignard.

Vic De Sable