Une soirée bien rock en perspective au Glazart avec une affiche alléchante organisée par Dooweet. L'occasion de découvrir 3 groupes en live et de constater les progrès d'Evenline depuis notre dernière rencontre. Pour l'occasion, l'affluence sera timide, mais pas catastrophique non plus même pour AQME qui ne remplira pas les lieux. Mais malgré tout, l'ambiance est là et bien là.

Dope Out

Totale découverte de ce groupe qu'on n'a jamais entendu sur support. Malgré des conditions classiques d'ouverture sur une affiche conséquente, le quatuor s'en sort plutôt bien. En effet, la voix souffre d'un léger manque de volume pour qu'on puisse l'apprécier à sa juste valeur (le peu qu'on a entendu nous a paru plus que convaincant) et des conditions d'éclairage assez limites qui ont fait hurler le photographe en moi. Musicalement on se trouve devant un hard rock moderne qu'on pourrait rapprocher de celui d'un Hell Of a Ride ou d'un Black Stone Cherry. Le groupe dégage une belle énergie, on perçoit une certaine expérience, le groupe d'ouverture n'est pas là pour faire de la figuration. Voilà de quoi nous donner envie de suivre un peu Dope Out.

Evenline

C'est pour eux qu'on est là ce soir. On avait hâte de voir ce que cette première tournée italienne avait apporté au jeu de scène du groupe et nous n'avons pas été déçus. Après un court line-check, on entre tout de suite dans le vif du sujet avec le single du groupe. Première constatation : le son fait un bond en avant, la voix se détache mieux, la guitare est plus précise et le mix général plus cohérent. Depuis notre première entrevue, le groupe a grandement progressé, on sent qu'il a pris une assurance certaine et qu'il s'amuse vraiment sur scène. Tous les musiciens sont expressifs, la communication passe bien par les regards, pendant ce temps, Arno assure le chant de manière plus posée. Il s'offrira même le luxe de descendre dans le public pour finir un titre. Un très bon moment et une confirmation qu'il s'agit d'un groupe qui n'a pas fini de nous surprendre. Côté public, ça se rapproche nettement de la scène, le groupe a déjà ses fans et ils ne restent pas les bras croisés en fond de salle.

9 Fake Reason

Pas facile de se retrouver entre Evenline et AQME. Là encore, on a affaire à un groupe qui ne démérite pas, même si l'on sent encore un peu de fébrilité dans leur prestation (principalement dans le jeu de scène, plus statique. Musicalement, ça tourne.). Le son est plus métal, avec nettement plus de solo. On reste dans le style de la soirée, mais on perçoit des influences heavy, principalement sur les solos très techniques. Le groupe fera bien bouger une partie du public venue les soutenir. Assurément un groupe dont il faudra surveiller l'évolution. Le potentiel sonore est là, gageons qu'après plus de dates, l'aspect scénique sera encore meilleur.

AQME

La tête d'affiche débarque et, dès le départ, l'énergie est là. Nous n'avons connu l'ancien chanteur que sur album, mais on est en droit de se demander si le changement à ce poste n'est pas la meilleure chose qui soit arrivée au groupe ! Le frontman fait tellement le boulot que le reste du groupe pourrait se contenter de faire son taf dans son coin sans trop en faire. Il harangue la foule, bouge tellement qu'on se demande s'il est capable de rester en place deux secondes. Il est content d'être là et le communiquera tout au long de la soirée. On n'est pas loin de se dire qu'on a devant soi l'un des tout meilleurs showman français, si ce n'est LE meilleur ! Rien que ça. Vocalement, le son aura été un peu chaotique et passera mieux sur les parties growlées que sur le chant clair, mais la dispense d'énergie est telle que ça n'aura pas gâché la prestation du groupe.

Côté public, forcément, ça réagit au quart de tour, le pit est en effervescence. Ça pogote dans la « famille », ça tourne, ça headbang, à la demande de Vincent, ça s'assoit même ! Certes, la salle n'est pas pleine, mais ceux qui sont là ne sont pas venus pour rien. On peut voir certain(e)s chanter les paroles du début à la fin du concert, Vincent leur passera régulièrement le micro, l'occasion de reprendre une goulée d'air avant de balancer le growl suivant. Quelle gestion pro (vous allez croire que je suis tombé amoureux hein… Mais bon, un tel professionnalisme en France c'est tellement rare… surtout au chant).

On saluera aussi la qualité sonore de la prestation d'AQME : on ressent un vrai travail de cohérence, tout ressort comme il faut, personne n'est perdu en route. Le bassiste qui remplace Charlotte a l'air tellement à sa place qu'on pourrait croire qu'il joue avec AQME depuis leurs débuts. On me souffle à l'oreille qu'il s'agit en fait du frère de Vincent.

Bref, vous l'aurez compris, j'ai été conquis par ce live. C'était pourtant pas gagné d'avance, n'étant pas spécialement un grand fan du groupe. Et si, finalement, aujourd'hui, le meilleur moyen de (re)découvrir AQME, c'était pas de venir les voir nous mettre la misère en live ?

Set List :
Avant le jour  
Lourd Sacrifice  
Au-delà de l'ombre  
Blasphème  
Le Culte Du Rien
Ce que nous sommes  
Enfants de Dieu  
Luxe Assassin  
Pornographie  
Superstar  
Macabre Moderne  
Rappel
Le Rouge Et Le Noir