Après une très belle prestation au Trabendo l’année dernière (c’était mon premier concert), MYRATH est présent en co-headline ce soir pour nous présenter son dernier bébé « Shehili ». (On en a beaucoup parlé ici : http://ultrarock.free.fr/interviews/myrath_19.htm). Le groupe franco-tunisien, très attendu ce soir, nous a préparé un show assez exceptionnel d’une petite heure et demie, et c’est loin de nous déplaire. Pour prendre le relai, on aura à faire aux excellents BEAST IN BLACK, groupe de Heavy Metal finlandais, venus poser leurs flight cases dans cette salle mythique qu’est l’Elysée Montmartre, et qui nous présentent, eux aussi, leur dernier né, « From Hell With Love ». Promesse d’une soirée riche en découvertes !

Avec un décor aussi grandiose, il ne manquait plus quelques tours de magie pour rentrer dans l’univers du groupe, inspiré des « Mille et une nuits ». La setlist se retrouve alors entrecoupée de démonstrations de danses interprétées par une jolie demoiselle, d’un illusionniste qui fait voler une table ou qui commande à une plume d’écrire d’elle-même (ce serait tellement pratique, en vrai !), afin de terminer le show avec Zaher qui s’élève au-dessus de la scène par un système de planche élévatrice. J’ai bien essayé de comprendre le « truc » par-delà la fumée dense qui cache le stratagème, mais on le sait tous, un magicien ne dévoile jamais ses secrets en public.

Quoiqu’il en soit, le concert est démentiel et encore plus qu’une simple prestation, c’est un vrai spectacle dans lequel les divers jeux de lumières sont travaillés, avec des « acteurs », non musiciens donc, qui défilent presque tout le long du set, donnant un aspect magique et unique à ce début de soirée.

Le public, déjà conquis, semble attendre le feu vert de Zaher et sa troupe pour reprendre en chœur les refrains des titres « Dance », « No Holding Back » et « Believer », à travers lesquels je me prends moi-même au jeu, puisque je finis par headbanguer au fil des morceaux. Les notes de clavier maitrisées agrémentent les compositions qui possèdent de nombreuses rythmiques entrainantes. MYRATH ne manque pas d’interagir avec son public en s’avançant le plus possible sur la scène (sans tomber dans le pit photos, ce serait dommage tout de même). Ce show est une jolie façon de mettre en avant le nouveau style musical du groupe. Le Blazing Desert Metal n’a pas dit son dernier mot !

Les bestioles finlandaises sont de retour pour nous jouer un mauvais tour ! L'attente semble durer en longueur pendant le changement de plateau mais nous laisse aussi la possibilité d'admirer cette multitude de crânes dorés qui décorent la scène et les pieds de micros. Une fois arrivé sur les planches de l’Elysée Montmartre, BEAST IN BLACK envoie ses premiers riffs puissants, mélodiques et énergiques. C'est devenu une habitude chez eux et c'est pas plus mal pour nous, spectateurs. Pour promouvoir la sortie de « From Hell With Love » (que nous avons chroniqué ici : http://ultrarock.free.fr/chroniques2019/beast_in_black_19.htm), le combo n’a pas lésiné sur le jeu de scène. Une bonne ambiance règne tant côté cour que côté jardin, tout le long du concert. Les cinq musiciens arborent de larges sourires de bout en bout, s’amusent entre eux, même si l'impression manifeste de répéter un peu toujours les mêmes riffs se fait sentir par quelques spectateurs… l'ennui (peut-être ?) poussera certains à quitter le devant de la scène pour aller se ravitailler en bières ou en merchandising. Il n'en reste pas moins que le quintet nordique donne tout pour plaire aux plus téméraires et la recette fonctionne. Yannis Papadopoulos est un frontman un peu hors-normes dans le sens où il a l’art de maitriser ses lignes de chants aigues avec perfection. Qu’on soit fan ou pas de ce genre de tessiture, on ne peut nier l’évidence. Les jeux de lumières sont coordonnés avec précision pour illustrer les différents morceaux (mon appareil photo s’en souviendra !), appuyant ainsi sur le dynamisme de la prestation. Car, en effet, les musiciens de BEAST IN BLACK sont tout sauf statiques et on constate assez rapidement qu’ils s’amusent sur scène, entre eux ou avec le public. Tous les éléments sont donc réunis pour nous faire passer un bon moment et c’est parfaitement le cas.

Il est difficile de sortir de là sans fredonner les dernières notes de « End Of The World », tout en repensant à la prestation magique de Myrath. Même si les deux groupes n’officient pas dans le même genre musical, ils se complètent assez bien sur cette affiche et, étonnement, c’est un mélange qui fonctionne. Pourquoi s’en priver ?

Merci à Veryshow pour l’accréditation.

Doro’

Pour suivre l’actu des groupes, c’est par ici :
Beast In Black : https://beastinblack.com/
Myrath : https://www.myrath.com/