Lorsque le guitariste qui a tourné avec les Guns N Roses revient à ses premières amours et propose de venir nous jouer tout ça en live, en France, dans une petite salle plutôt sympa, c’est le genre de concert qu’on ne refuse pas. Si, en plus, en première partie, nous retrouvons un groupe français que nous commençons à bien connaître, alors là, plus aucune excuse : on se devait d’être présent.
Conscience démarre son set en premier. Le groupe, mené par Matthieu au chant et lead guitare nous balance ses classiques et des extraits de son prochain album. Le son est bon, le groupe est en forme et manifestement content d’être là. Pourtant on n’arrive pas à totalement retrouver l’ambiance détente que nous avions l’année précédente au Backstage By The Mill. On sent le groupe plus concentré, moins festif. Il n’en reste pas moins que le show est exécuté de main de maître devant une salle qui se remplira tout au long du set et qui saluera chaleureusement la performance.
On retrouve dans Thank You Scientist deux membres (guitare & basse) de Bumblefoot. Autant le dire tout de suite : ce sont deux grosses brutes. Le groupe propose un mélange assez hétéroclite de funk, de rock et de jazz, avec des incursions métal. Pour compléter la formation, une trompette, un saxo, un violon s’ajoutent aux plus classiques batteur et chanteur. Ce dernier possède un organe assez curieux, tout dans les hauts médiums, timbre qui ne colle pas du tout avec son physique. Qu’à cela ne tienne, la maîtrise est là, ça groove, ça chante juste, l’essentiel est assuré. La musique du groupe est plutôt riche et intéressante. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire, c’est de proposer des mélodies vocales un peu bateau, qui se ressemblent un peu toutes. Mais le chant n’est pas forcément l’élément le plus important du groupe, faisant la part belle aux instruments. Une belle découverte malgré tout à confirmer sur album.
Ron Thal arrive sur scène pour installer lui-même son matériel en toute simplicité. Le concert démarre un peu comme une impro, aucune mise en scène, il règle sa guitare et sans sortir de scène il fait « 3, 4 » et démarre le show. Ce sera très symptomatique de l’ambiance générale du concert, pas de chichis ou de fioritures, une accessibilité et aucune barrière avec le public. Ça discute entre les morceaux, ça délire tout le temps, ça se permet même d’écorcher un medley de reprises improvisées avec un phrasé issu du titre My Sheronna, on dirait un gosse qui ne pense qu’à rigoler. Pourtant, comme vous vous en doutez, ça joue grave de chez grave. Le reste du groupe est à la hauteur du maestro, sans pour autant réussir à le suivre totalement dans tous ses délires. Il en résulte une ambiance bon enfant très récréative.
Sans être de grands connaisseurs de la discographie de l’artiste, on entendra un paquet de classiques ce soir, des titres comme « Little Brother Is Watching, Abnormal, Turn Around » ainsi que les morceaux de bravoure technique comme « Guitar Suck, Spaghetti, Guitars Still Suck… » sans oublier le thème de la panthère rose revu et corrigé. Comme prévu, une belle leçon technique de guitare et un brin de folie.
Côté public, on s’amuse, on communie, la salle est pleine à craquer, ça n’empêchera pas Ron d’aller faire le tour de la salle en alignant les quadruples croches tel un ovni à dix doigts.
Au final, ça aura été une belle soirée rock n roll, en toute simplicité, à tel point qu’on a peine à croire qu’on vient de passer du temps avec un type qui a tourné avec les Guns…
V.
