Evenline revient après un temps d'absence pour défendre la sortie de son second album In Tenebris. Pour ce live de retour, Dooweet a choisi judicieusement Le Backstage qui est une salle de moyenne importance, mais de qualité, à Paris, et trois groupes sérieux pour ouvrir la voie.

Premier constat un peu désolant de la soirée : si le public est là, on aurait aimé une salle sold out pour une affiche de cette qualité. On ne sait plus quoi faire pour faire bouger le monde, ce n'est pourtant pas la faute de promo, de salles ou de groupes pas à la hauteur. Néanmoins, si la salle n'est qu'à trois quart pleine, les quatre groupes de la soirée auront eu un public réceptif, tout le monde était là pour passer un bon moment, autant sur scène que dans l'assemblée.

HARMONIC GENERATOR vient de Marseille et se voit confier la difficile mission d'ouvrir le bal. Pas simple quand on n'est pas dans son fief de fédérer, mais le groupe s'en sort plutôt bien. D'emblée on saluera la qualité sonore avec des guitares au son crémeux et une basse qui alourdit le tout bien comme il faut. Le Rock lourd tranche, bave un peu et le chanteur, Quentin, est très communiquant, pas le genre qui s'excuse d'être là. On sent un groupe très aguerri, une réelle bonne découverte de la soirée. L'accueil du public est calme, mais attentif, les sourires sont sur les visages, les têtes bougent légèrement, bref, on est au stade max du parisien de base qui découvre un bon groupe !



CONSCIENCE est un groupe qu'on suit depuis longtemps maintenant. On y trouve dans son line up, à la guitare, Thomas, qui est aussi bassiste pour Evenline, on est en famille. Ce groupe est l’un des seuls groupe de prog qu'on pourrait conseiller à ceux qui n'aiment pas le genre tellement sa musique est accessible. Sur scène, là encore, c'est du sans faute : Matthieu va chercher le public, Thomas fait le show, on regrettera juste un bassiste un peu trop discret et un clavier un poil figé. Le son est un peu plus fouillis avec des grattes plus tranchantes et un chant très en avant. Mais on est toujours dans la qualité acceptable. Au menu on a droit aux classiques du groupe, on attend maintenant un nouvel album pour les revoir très vite sur les routes.



MAGOA fait un peu office de co-tête d'affiche ce soir-là. Pour moi, c'est une totale découverte et j'ai pris une méchante claque dans la tronche ! Le Metal de ce groupe se fait hardcore dans le débit de la voix de Cyd, qui sait aussi balancer des passages mélodiques pour mettre un peu de relief. Le look est étudié, on sent une grande expérience de la scène, avec un chanteur qui, lui aussi, sait chercher le public comme il faut. Le son est très certainement le meilleur de la soirée, ça sonne gros, c'est précis, c'est carré. Sur scène, ça bouge, beaucoup de charisme et de savoir-faire. A venir la chronique de leur nouvel album par votre serviteur, mais si c'est moitié aussi bon qu'en live, je vais manquer de superlatifs.



EVENLINE entre en scène pour clôturer la soirée, avec un public tout acquis à sa cause, le groupe entame son show. Au menu, un mélange de titres de leurs deux albums ainsi que la reprise de Jamiroquai qu'ils jouent déjà depuis quelques temps sur scène. On sent bien que le public est encore en découverte sur les titres de In Tenebris par rapport aux classiques du premier album, mais ces nouveaux titres ne déméritent pas pour autant et, une fois l'étape de la découverte passée, ils deviendront aussi des classiques du groupe.

Sur scène ça bouge pas mal, Julien le nouveau batteur du groupe semble s'être intégré au line up sans problème, on le sent décontracté derrière ses fûts et quelle précision, ça groove ! Niveau son, la voix est un poil trop en retrait dans le mix, dommage, mais il est sans doute question de choix artistique ou technique. Le son de la basse écrase un poil la guitare de Fabrice qui crisse un peu trop dans les aigus, surtout avec la Gibson (j'ai vérifié sans les bouchons de protections quelques minutes pour m'assurer de la qualité sonore pour chaque groupe à divers endroit de la salle pendant que je faisais mes photos). Mais ne boudons pas notre plaisir : on reste tout de même dans le son de qualité où personne n'est lésé. Il y'a aussi des histoires de goûts sonores, le son reste une notion très subjective.

Dans le public ça bouge pas mal d'un côté, ça se pâme de l'autre, Evenline ne laisse pas indifférent. En live, les nouveaux titres, bien que plus metal, se marient très bien avec la première fournée, ça devrait rassurer un peu les sceptiques quant à l'évolution musicale du groupe sur ce nouvel album. EVENLINE confirme donc son savoir-faire ce soir encore. Chronique de l'album et interview à venir très bientôt dans nos pages, toujours par votre serviteur.

Au final, cette soirée organisée par Dooweet peut être qualifiée de succès, une affiche de cette qualité, des conditions au top au Backstage, que demander de plus ?

V.