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Sans sortie discographique spéciale, Girlschool vient saluer nos contrées en ce dernier jour de mai, et l'occasion ne se rate pas de rencontrer ce groupe bien trop confidentiel. La machine Girlschool a été sacrément relancée en 1999 par l'intégration de Jackie Chambers, il était donc temps pour moi de les découvrir sur scène, malgré une activité discographique en demi-teinte comme je disais, leur dernière sortie n'étant qu'un réenregistrement de leur album classique « Hit & Run » de 1981… Première déception, le public n'est absolument pas au rendez-vous, les abords de la Boule Noire étant quasi-déserts une petite heure avant le show… Nous y croiserons néanmoins Jackie et Enid sorties prendre l'air avant le show, Jackie une banane en main… 5 fruits et légumes, est-ce sa recette pour paraitre 10 ans plus jeune que ses compères ? Elle se paiera néanmoins une bière sur scène tout à l'heure, tout va bien… Dans la mini-queue aussi, tout va bien, le public est hautement « authentique », rescapé des 80s, 100% rocker, habillé aux couleurs de Motörhead ou autre, majoritairement cinquantenaire avec des tronches à être allés voir Girlschool à leur première date parisienne, directement en sortant de l'usine à 18 ans. Toujours pas assagi, il s'étend en discussion syndicalistes et autre, et révèle quelques surprises : quelques seniors, qui passeront le show assis, évidement, et, au contraire, quelques adolescents – et surtout des adolescentes, Girschool seraient-elles devenues une référence féministe ? La salle, extrêmement petite, rend l'atmosphère assez confidentielle. Malheureusement, elle est toujours loin d'être pleine à l'arrivée de la première partie, Wild Dawn, groupe orléanais proposant cette année son second album. Ils jouent du Rock'n'Roll mais sont jeunes et français : ils ont donc tout pour me déplaire, surtout en montant sur une scène couverte de pédales et avec des looks bien trop Rock'n'Roll (une passion partagée pour les chemises à carreaux en particulier)… Ils envoient la sauce avec « Bitter Mind », un extrait de ce futur album, dont sera extraite la quasi-totalité de leur set. Le jeu n'est pas très adroit, l'attitude jeune et agaçante, les harangues exagérées… Pourtant, au final, rarement une première partie inconnue aura autant capté mon attention. Le chanteur, surtout, « Greg » (ça aussi qu'est-ce que ça m'agace, cette mode des groupes français à se surnommer d'un simple diminutif), se débrouille avec le chant anglais… une anomalie. Il sait aussi se pousser quand il faut (ici sur « Own worst ennemy », titre aux allures plus Metal), mais est desservi par le mix, malheureusement. A ses côtés, « Romain », qui semble sous amphèts, à la lead (et l'est peut-être, va savoir), « Alex » à la basse et « Morgan » le rebelle (vestimentairement Metal) à la batterie. Le sens rythmique est bien là, le groove est présent, les motifs de guitare intelligents, ça fonctionne. Rock'n'Roll from France ? Yes we can. Ce nouvel album semble bien prometteur : « Back on track » est un titre génial, me révélant le potentiel du groupe plus que tout autre. Un sacré groove, une sacrée partie rythmique, un bon refrain in-your-face (qui me rappelle quand même « Back in black » mais bon, c'est peut-être le titre…) et une guitare soliste non-stop… que du bon. Judicieusement choisi pour un clip, il se révèle quand même bien plus lâche dans sa version studio… dommage. Les autres titres ne sont pas en reste, je note en particulier « Better days », un peu plus fin instrumentalement. « Plague » est un morceau plus Motörhead, car en effet à côté du Rock'n'Roll pur cet élément vient marquer la musique de Wild Dawn de sa patte en bien des endroits. Seuls deux titres seront retenus des débuts du groupe : « Now or never » et « I've got the rock », ce dernier méritant bien son titre, concluant les 40 minutes de show sur une note certes fatiguée (les quatre sont tous en sueur, Alex accélère tout seul et Greg cherche ses poumons) mais jouant le jeu, Romain sortant le coup du solo dans la foule. Le titre s'y prête, ceci dit, avec ses allures de « Let there be rock » version 90s. A part ça, une version de « Mean bone » de Slash, de l'humour périmé (« Girlschool hier à Strasbourg c'était cool »), et la bénédiction de Girlschool, Jackie suivant le show de côté, un air approbateur au visage, et ils auront droit à une petite dédicace des filles plus tard, leur souhaitant « bonne chance » en français dans le texte… Ce soir c'est à l'ancienne : pas de roadies pour Wild Dawn, qui débarrasse le plancher à la seule force de ses petits biceps, et un seul pour Girlschool, qui jouera étonnamment sur la grosse caisse de Wild Dawn, qu'est-ce à dire ? Tache noire dans l'histoire scénique française : après AC/DC et Hendrix, le soundcheck sera fait sur « Taxman », m'en remettrai-je un jour ? On amène des caisses violettes, des guitares roses aux sangles léopard, ça commence à sentir bon… C'est devant un public quelque peu grossi mais toujours maigre que se présentera Girlschool, malheureusement, direct après l'intro de « Demolition boys » balancée par Jackie avant leur montée sur scène… ça fait son effet, back in '80 ! (enfin j'imagine, j'étais pas né). Enchaîné à « Not for sale », ça fait encore plus son effet. Mais non elles ne sont pas parties dans une interprétation de l'album en entier, on aura « Take it all away » plus loin (premier single sorti il y a 34 ans jour pour jour !), « Race with the devil » avant la fin évidement, et le reste sera essentiellement sorti de « Hit & Run » sans trop de surprise : « The hunter », le morceau-titre qui fait bien son effet sur le public, « Future flash » avec une partie instrumentale où la sauce monte, il faut bien l‘avouer, « Kick it down » avec un regain d'accélération, « Watch your step », « Yeah right », puis en rappel « C'mon let's go » et leur version bien sympathique de « Tush ». On joue sur les classiques évidemment. On aura également « Emergency », et un « Screaming blue murder » mené d'une main de fer. Leur histoire récente se verra gratifiée de « Everything's the same » et « I spy » de « Legacy », leur dernier vrai album, et de « Never say never » de l'album précédent. La première est bien accueillie me semble-t-il, que le public en soit familier ou qu'il soit juste plus réactif à ce rythme Motörhead à l'ancienne… Le son est aussi lourd que pour Wild Dawn, qui avait déjà joué bien fort, en plus perçant maintenant. Le chant est malheureusement complètement passé à la trappe et on n'appréciera ni Kim ni Enid ni les quelques interventions de Jackie, toutes unanimement noyées dans ce principal plombage du show. A part cela, rien de bien grave, évidement une petite fatigue des filles, tout de même cinquantenaires rappelons-le, bien que pas logées à la même enseigne peut-on remarquer : si Denise et Kim accusent le coup, Enid et surtout Jackie ont gardé la forme et l'attitude. Ça joue encore pas mal, ça hésite parfois du côté de Denise mais ça garde cette excitation bien réelle qui rend le show franchement chaleureux. De près, surtout, le sang neuf apporté par Jackie est évident. Elle injecte du mordant, de l'attaque dans son jeu, et de l'électricité dans le groupe. Sans doute pas par hasard, ce seront les deux covers qu'elle interprètera, « Race with the devil » et « Tush », qui lui va bien comme un gant. Le show sera un brin court, n'atteignant qu'une heure 10, nous laissant sur une faim non feinte. Mais, on ne va pas se plaindre, la simple existence de Girlschool aujourd'hui est déjà une chance. Court ou pas, ce show respirait l'authenticité et te laisse juste avec la banane, effet basique qu'est sensé te provoquer un concert, on ne le rappellera jamais trop. The Outcast |
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