Alors que la pluie rend glissant le pavé parisien, le Dr Feelgood, grand pourvoyeur de soirées Rock et Metal, a décidé de mettre à l'honneur deux groupes aux univers différents. De quoi réchauffer, ce soir, ceux qui ont répondu « présent » et ont fait le déplacement.

C'est CHANTILLY BEARS qui ouvre le bal. Originaire de Sens (un bled entre Auxerre et Paris), le groupe délivre un punk joué sans concession et avec une belle énergie. Se voulant forcément irrespectueux (« Fuck You ») et lorgnant parfois vers le grunge (« Reality »), la sauce prend carrément. Menés par une chanteuse un peu, beaucoup, passablement énervée et qui maitrise son sujet vocal, alternant avec facilité un chant lancinant et des screams déchirants, les nounours à la chantilly sont un groupe idéal pour vos festivals indés. Efficacité garantie pour un groupe ne se ménage pas et ne fait pas dans le détail.

Il fait déjà très chaud au sous-sol du bar où se situe la salle, quand JADES (prononcez djéïd's) prend possession de la scène.

Prenez quatre jeunes nanas remontées comme des coucous suisses, prêtes à en découdre et influencées dans l'attitude par leurs ancêtres The Runaways.
Mais que sait-on de la musique des JADES ? Il s'agit d'un hard rock basique, carré et efficace, pailleté de refrains qui se retiennent aisément (« D.E.A.D. » - « I Don't Care »-« Ready Or Not »). Des guitares, des baguettes (l'impeccable Chloé), un peu d'astuce, d'espièglerie et la formule fonctionne.
Tellement bien, que dans le (jeune) public qui pogote déjà à tout-va, on frôle le grand n'importe quoi. Et hop : une douche à la bière, et hop : on enlève les t-shirts, et zou : cerise (pas celle de groupama) sur le gâteau : un duo de postérieurs masculins vient jovialement prendre position sur scène.

Au chant et à la basse, Lyndsay ne se laisse pas faire par un public, il faut bien le dire, quelque peu indiscipliné et s'amuse à proposer un wall of death d'anthologie digne d'un Sepultura (HAHA) ou d'un DAGOBA. Dans un espace aussi réduit (20M²maxi), c'en est presque suicidaire, mais ça passe !
A cour, sûrement jalousée par Paul Stanley ou Gary Glitter pour ses plateform-shoes à paillettes, Cherry (guitares-chœurs) épaule sa chanteuse lead et agrémente de son humour charismatique les pauses entre les morceaux.
A jardin (de l'autre côté de la scène, donc), impassible et armée de sa Gibson, Taïphen sait nous faire profiter avec pertinence de son toucher velouté (pas le potage, non) et bluesy.

Avec un set réjouissant agrémenté de quelques reprises fédératrices (« Cherry Bomb » - « Rock'n roll Damnation » et une ébauche de « La Grange » en guise de final), le line-up cohérent de JADES charme et convainc.

Avec seulement une petite poignée de concerts à leur actif et déjà un bel aplomb, les demoiselles sont là pour prouver que définitivement : Girls Can Rock !

M@x Born