C'est dans une salle comble et devant un public intergénérationnel que le fameux groupe engagé d'Outre-Atlantique s'apprête à proposer leur prestation aux Lyonnais, chose qui n'était plus arrivé depuis un petit nombre d'années assez conséquent me semble-t-il.
Le groupe Yakusa a l'honneur d'ouvrir le bal. Première partie étonnante, la formation française n'a pas vraiment de rapport musical avec la tête d'affiche de la soirée.
L'air un peu « jmenfoutiste » et très détendu, à l'image surtout de leur chanteur, les Yakusa s'exécutent à travers une prestation de 30 minutes, entrecoupée de blancs sonores. La faute à une organisation un peu limite et un semblant d'impertinence, à tel point que les musiciens cherchaient sans cesse leur tracklist pour savoir quelle chanson suivait dans le programme… Pas très pro, d'autant plus lorsque l'on oublie de se présenter au public. Au final, la moitié de la salle ne connaîtra jamais le nom du groupe qui a eu la chance de jouer en première partie des Living Colour… Outre ces quelques détails, le rock à la Noir Désir des Yakusa a son charme !
Un entracte plus tard, Living Colour entre enfin sur scène. Fidèles à eux-mêmes, l'ambiance décontractée est cette fois beaucoup plus en phase avec la musique. L'accoutrement un peu spécial de Corey Glover surprend un tantinet, arborant une salopette bizarre digne d'un forgeron du temps des gaulois, l'américain n'a pour autant rien perdu de sa bonne humeur et surtout de sa voix exceptionnelle. A travers un show de presque 2h, les Américains nous ont régalés à travers l'exécution de tous leurs tubes mais aussi de compositions un peu moins populaires mais tout aussi appréciables. Chacun d'entre eux à eu droit à son petit moment privilégié de musique, avec un petit plus notamment pour le solo incroyable de Doug Wimbish, employant sa basse de façon très originale et grisante, n'hésitant pas à descendre de scène et se fondre dans le public pour nous montrer au plus près l'importance de son talent. De même, Will Calhoun nous a gâtés avec un morceau entièrement consacré aux fûts. Vernon Reid, quant à lui, n'a pas besoin de ce genre de choses, chaque intervention dans chaque musique est tout simplement incroyable.
Clôturant le concert par l'inévitable « Cult of personality » que tout le monde attendait, les Living Colour nous a littéralement scotchés par leur prestance et la longévité dont ils font preuve. Les artistes n'ont rien perdu de ce qui a fait d'eux un groupe novateur au possible des 80's.
Xavier
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