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METAL STORY #1
le 25 Mai 2019,
Le Gibus, Paris

Commençons par parler un peu du concept de ce festival : il s’agit de produire une affiche éclectique tout en restant dans l’univers du metal. Chaque groupe représente un style de metal bien marqué et se pose en digne représentant de ce dernier. Ainsi Balls Out roulait pour le Hard Rock, Hürlement pour le Heavy Metal, Kozoria plutôt pour le Thrash, Remember The Light pour le Metal Symphonique et Kadinja pour le Djent.

Un petit mot sur l’organisation également : toute l’équipe a été d’une rare gentillesse lors de cet évènement. Dans le milieu, même underground, on a souvent des gens très sérieux qui ne sont pas là pour rigoler et qui tirent des tronches de trois pieds de long. Là, on avait du sourire, de l’accueil et du suivi. Bravo donc. Passons maintenant aux concerts.

BALLS OUT

Je suis malheureusement arrivé sur la fin de leur set (merci les gilets jaunes, encore eux, haha !), le temps de me rendre compte que ça balançait bien, dans une ambiance assez détendue, un hard rock sans fioriture et sans chichi.

:: HÜRLEMENT ::

Eux, je les connais déjà, j’avais eu la chance de les croiser lors du PMFF en 2013 au Divan du Monde. Ils défendaient alors leur premier album. C’est forts d’un second qu’ils viennent aujourd’hui représenter le True Metal avec, au menu, une voix très aigue et maîtrisée, des guitares très présentes et un jeu de scène en adéquation avec le style (veste à patch, solos et lyrisme). Le public est un peu clairsemé, c’est encore le début du festival et les manifestations n’ont pas épargné les accès, je ne suis pas le seul à être à la bourre.


:: KOZORIA ::

Pour ma part, c’est la première très bonne surprise de ce festival. Musicalement, on est dans du Heavy Metal aux accents Thrash qu’on pourrait qualifier d’assez classique. Les morceaux sont efficaces et prennent tout leur sens en live grâce au savoir-faire des musiciens, tant leur technique musicale que leur placement scénique. Le chanteur principal du groupe (parce qu’ils sont deux à chanter, le second guitariste prenant la place du lead de temps en temps) n’est pas sans rappeler un certain Hetfield, pas forcément pour la voix, mais par rapport à ce qu’il dégage sur scène. La forme de la guitare (une magnifique Explorer customisée par Wild Custom) n’est sans doute pas étrangère à cette impression. Son charisme est également dû à sa manière de chanter, très expressive. Pour les photos c’est un régal. Merci donc. Côté public, les rangs se sont largement resserrés et ça pogote dans tous les sens. Bref, un groupe à réécouter sur platine pour confirmer tout le bien que je pense du live.


:: REMEMBER THE LIGHT ::

C’est la deuxième fois cette année que je croise ce groupe lors d’un concert. Les deux fois, c’est leur chanteuse qui m’avait invité à venir par le bais de Facebook. Je n’avais pas fait de report sur le premier concert, juste des photos. Je vais maintenant réparer cette carence. Le groupe pratique donc du Metal Symphonique à chanteuse. Un style qui avait le vent en poupe il y a dix ans mais qui, par manque de renouvellement, est en perte de vitesse (les modes passent). C’est donc assez courageux de se lancer maintenant. Sur scène, on ressent une certaine jeunesse, il manque une certaine unité. Cécile, un peu trop en retrait, passe au second plan derrière un guitariste qui en fait un peu trop. C’est, à mon sens, le seul défaut majeur du concert. Musicalement, l’ensemble tient plutôt bien la route et, même s’il ne réinvente pas le genre, il en maîtrise les codes. Le potentiel est là, l’expérience fera surement le reste avec le temps, j’en veux pour preuve que j’ai déjà constaté des progrès entre les deux dates. Le public est plus sage que pour le groupe précédent, mais il est présent pour soutenir les représentants du Métal Symphonique.


:: KADINJA ::

Là, on ne plaisante plus, c’est du lourd, c’est du précis, c’est du sérieux, on entre dans la cour des grands. Kadinja fait du Djent qu’on pourrait qualifier de Prog tellement l’aspect technique participe aux compositions. Mais on ne parle pas là de structures alambiquées (même si elles le sont forcément plus que pour du metal plus conventionnel), ni de solos à n’en plus finir. Kadinja propose plutôt une expérience tribale principalement rythmique. Et le mérite qu’on peut leur rendre c’est qu’ils arrivent même à intéresser les réfractaires du genre. J’en suis un exemple frappant, moi qui ne jure habituellement que par la mélodie et les structures simples, j’ai pris ma claque dans la tronche comme tout le monde et, depuis, je me passe les titres sur Youtube régulièrement. Comme quoi on peut être fan d’Alter Bridge et de Slash et apprécier Kadinja. Pas de sectarisme.

Sur scène c’est la guerre ! Tous les musiciens sont ultra précis, la mise en place c’est un peu le cœur de métier du groupe, les titres des deux albums défilent devant un public venu en nombre et totalement acquis. Le son du Gibus reste ce qu’il est, mais Kadinja aura tout de même le meilleur son de la soirée. Par contre, niveau lights, on reste un peu dans le noir en façade et on éclaire les pieds du public (Le Gibus est une boite de nuit quoi…). Sur le dernier morceau, les guitaristes Pierre Danel et Quentin Godet, accompagnés du bassiste, descendent même dans le pit pour jouer au plus près du public. Côté chant, la maîtrise est là aussi totale avec des passages du grunt au chant clair parfois dans une même phrase, là aussi on flirte avec la technique.

Voilà donc un groupe que j’étais venu découvrir par curiosité grâce à Pierre Danel que j’avais croisé une fois chez GuitareXtrême (je ne sais pas s’il s’en souvient ^^), j’avais un a priori circonspect par rapport à mes goûts personnels et ils se sont très vite envolés. Il va maintenant falloir que j’écoute les albums de toute urgence.


Conclusion générale

On peut dire que le festival est une réussite. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance, avec une affiche hétéroclite, des manifestations et la programmation en week end (on sait tous à quel point c’est difficile de faire bouger les gens un samedi en fin d’après midi lorsqu’on organise des dates). Certains groupes ont profité d’un public plus massif que d’autres et c’est peut-être là le principal piège de ne pas proposer une affiche uniforme. Metal Story #1, il fallait donc y être et on espère voir l’année prochaine ou, pourquoi pas, plus tôt encore, un #2, avec des groupes de même qualité pour représenter des styles de Metal encore différents.

V.



Hürlement
Kozoria
Remember The Light
Kadinja


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