Depuis le 2 septembre, début de la tournée européenne de Metallica, le challenge était de ne pas se faire spoiler par les réseaux sociaux sur le tout nouveau spectacle des Mets. Mission quasiment accomplie ! Et oui, très dur de ne pas succomber à la tentation et de garder la surprise intacte. Le fait de savoir que la scène est centrale n'est pas une exclusivité en soi. Tout le monde sait que METALLICA aime se retrouver au milieu du public, dans ce genre de salle.

Après une première partie de quarante-cinq minutes non-stop, assurée avec brio par les Norvégiens de KVELERTAK, changement de plateau. En fond sonore, "It's a Long Way to The Top" d'AC/DC, annonce le début des réjouissances pour très bientôt. La chaleur grimpe de plusieurs degrés d'un coup, dès les premières notes du traditionnel "Ecstasy of Gold" d'Ennio Morricone. Mais lorsque les gars apparaissent et nous assènent le premier choc électrique de la soirée avec "Hardwired", c'est toute l'Arena qui s'embrase. Avec huit micros, positionnés tout autour de la scène en forme de losange, James Hetfield et ses acolytes, sont toujours en mouvement, et bien visibles de tous. Lars Ulrich et sa batterie trônent au milieu et feront face aux quatre côtés de la salle durant le concert.

Mais ce qui en met plein la vue, ce sont les cubes lumineux, qui montent et qui descendent au-dessus de la scène. Une cinquantaine au total, animés au rythme des chansons, avec des extraits de clips, de live, de films. Beaucoup d'images aussi, drapeaux et billets de concerts, en remerciement aux fans présents ce soir et partout dans le monde. Des photos en noir et blanc apparaissent comme une prière en hommage à Cliff Burton, décédé en 1986, quand Robert Trujillo interprète en intro "(Anesthesia)-pulling teeth", ou aux soldats de la 1ère Guerre Mondiale au moment de "One", et sont magnifiées par la guitare de Kirk Hammet. Que d'émotions !

Chaque tournée de METALLICA est unique et apporte son lot de surprises et d'émerveillements. Comme ces lucioles, mini drones lumineux, qui virevoltent au-dessus des musiciens et qui accentuent le sentiment de magie. Autre temps fort de la soirée : quand des trappes laissent échapper des cubes de percussions sur "Now That We're Dead" et donnent l'opportunité à chacun de ranger son médiator dans la poche et de se lâcher, baguettes à la main, le temps d'un solo. Une idée de James, car il adore jouer de la batterie, qui a mis des années à se concrétiser. Est-ce que Lars aurait fait de la résistance ?

Une setlist très bien étudiée, avec un tiers de nouvelles chansons, des hymnes de folie, et quatre morceaux du Black Album. Comme ça, tout le monde est content. Une soirée vraiment inoubliable ! Même si les membres de METALLICA ont passé le cap des cinquante ans, il faut reconnaître qu'ils ont encore la forme et qu'ils assurent toujours autant. Assis ou debout, Lars est infatigable, même s’il répète souvent, ces derniers temps, être vieux pour tout ça.

ARE YOU ALIVE PARIS ? Bien après les dernières notes de "Enter Sandman", James, Kirk, Lars et Robert n'ont vraiment pas envie de partir. Les applaudissements et la distribution de picks et de sticks, n'en finissent plus. METALLICA aime la France et elle le lui rend bien. L'album "Hardwired… to Self-Destruct" est disque de platine : une performance, plutôt rare dans notre pays, qui mérite d'être soulignée.

Live Report & photos : Aidan N. LeFloch

Et merci à Jeff Yeager pour la photo de groupe.