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MICHAEL SCHENKER TEMPLE OF ROCK Le Forum, Vauréal 16/05/2013

Il est agréable d'assister à une première partie qui, passée la bonne surprise du « tiens, c'est pas mal » (alors qu'on ne s'est évidemment pas déplacé pour eux), réussit l'exploit de ne pas nous endormir ni nous énerver « à cause que la vedette elle arrive encore pas !!! ». C'est ce à quoi nous avons eu droit grâce à la fort convainquante prestation des anglais d'Absolva, délivrant un heavy souvent old school , s'appuyant sur des compos taillées pour la scène et valant surtout pour le jeu de guitare volontiers démonstratif de son leader Chris Appleton. Chanteur guitariste au sein d'Absolva, on le retrouve sans son frère bassiste Luke, engagé depuis peu chez Iced Earth, ce qui explique le break de leur groupe Fury U.K. (d'où la création d'Absolva, CQFD). Pour l'anecdote, le timbre vocal d'Appleton rappelle furieusement (facile, je sais) un certain Klaus Meine (alors que les compos empruntent bien plus à Maiden qu'à Scorpions). Résultat très probant pour Absolva qui s'attire donc les bonnes grâces et les applaudissements nourris de l'auditoire. A noter que la présence d'un deuxième guitariste aurait judicieusement étoffé le son du groupe et permis au leader de se lâcher sur un fond plus confortable. Aux dernières nouvelles ledit gratteux aurait lâché ses comparses en pleine tournée, les contraignant à assurer les shows suivants en trio. Chapeau bas, messieurs !

Impeccable, c'est le terme approprié pour qualifier la prestation offerte à son public par un Mad Axeman de retour un an après dans un Forum comble et, il faut le reconnaître, en bonne forme (le Forum aussi, oui). J'écris bien forme au singulier car de formes, Michael Schenker n'en a quasiment plus, tant il ne lui reste que la peau sur les os ! C'est sûr, les excès en tous genres ont des conséquences… inéquitables en fonction des individus (quand je pense qu'il me suffit d'imaginer une bière pour prendre ½ cm de poignées d'amour !).

Schenker alignait à nouveau en ce joli moi de mai (pourri) une sorte de all stars band , composé de la section (mythique) rythmique des Scorpions Francis Bucholtz – Herman Rarebell, du guitariste/claviériste Wayne Findlay qui l'accompagne depuis un bon bout (Bouteil ?) et du vocaliste Doogie White (ex-Rainbow, ex-Malmsteen, Cornerstone). La set list pioche jouissivement dans le répertoire touffu du cadet Schenker, explorant ses périodes Scorpions, UFO et MSG et présentant un nouveau titre speedé intitulé Horizons , extrait de l'album Bridge The Gap annoncé pour la fin de l'année et Before The Devil Knows You're Dead de l'album Temple Of Rock.

Si Bucholtz et Rarebell ne sont pas réputés pour leur charisme démesuré, ils jouent avec un plaisir non feint, régulièrement trahis par des sourires agréables à voir. Le gratteux secondaire du MSG est loin d'être un manche et assure une assise rythmique confortable à son blondinet de patron (dont on ne voit plus tellement la blondeur sous le bonnet), qui arpente la scène, courbé tel Mémé sur sa Dean flying V. Très concentré sur son jeu de guitare, Michael (longtemps instable et physiquement incertain en raison de ses addictions) est manifestement en bon état scénique. Ni exubérant ni très communicatif (autrement que par cordes interposées), il prouvera toute la soirée qu'il n'a rien perdu de sa dextérité ni de son toucher, jouera juste et précis en mettant tout dans le mille : un sans faute.

On ne peut malheureusement pas en dire autant pour l'écossais de service (Doogie White), dont j'attendais pourtant beaucoup, fan que je suis de sa prestation auprès de Blackmore à la fin des 90's. Il semble qu'il ait convoqué au Forum toute la morgue et l'irascibilité que la légende prête aux Highlanders qui, ne portant rien sous leurs kilts, seraient aussi prompts à l'exhiber (ce rien ?) qu'à bondir sus à l'ennemi (souvent anglais). Ce soir, peut-être énervé par l'incident technique le privant de micro sur le premier couplet d'un titre (ben oui, il faut appuyer sur le bouton du hf, nono…), il passera la suite du concert à fusiller le public du regard (tel un Marc Lavoine en rut), n'hésitant pas à l'invectiver à propos des « fucking (oups, shocking) cameras » tel un Axl Rose sous Kanterbrau®. En effet, les téléphones portables et appareils photos brandis dans la fosse, ça l'énerve, Doogie et « quand Doogie énervé, Doogie toujours faire ça… ». Du coup, sympa la prestation de frontman se limitant aux interactions suscitées (en arguant fallacieusement que les prises de photos empêchent les spectateurs du fond de profiter du spectacle…). Pour moi c'est carton rouge !

Les moments forts ? L'instrumental Coast To Coast a réveillé en moi le vieux fan de hard des 70's et du début des 80's (nostalgie, quand tu nous tiens…) Rock You Like A Hurricane est toujours imparable (bien que très marqué du sceau vocal de Meine). Rock Bottom (allongé sur 10 minutes et pourvu d'un put@*n de solo) et Doctor Doctor de UFO étaient, quant à eux, indispensables et furent excellemment interprétés.

P.S. Avec une telle prestation, on ne peut espérer qu'une chose : à l'année prochaine ! Mais en prenant soin de faire avaler un clown au chanteur avant d'investir la scène…

Bouteil Bout

 

La set list  :

Lovedrive (Scorpions)
Another Piece Of Meat (Scorpions)
Assault Attack (MSG)
Armed And Ready (MSG)
Into The Arena (MSG)
Rock My Nights Away (MSG)
Attack Of The Mad Axeman (MSG)
Horizons (Michael Schenker)
Before The Devil Knows You're Dead (Michael Schenker)
Coast To Coast (Scorpions)
Shoot Shoot (UFO)
Only You Can Rock Me (UFO)
Let It Roll (UFO)
Too Hot To Handle (UFO)
Lights Out (UFO)

Rappel 1
Holiday (Scorpions)
Rock You Like A Hurricane (Scorpions)
Rock Bottom (UFO)

Rappel 2
Blackout (Scorpions)
Doctor Doctor (UFO)

 


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