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SCORPIONS + HEAVENLY + THOMAS KIEFFER le 14 mai 07 au Zénith de Paris

Une petite progression sous la pluie et nous voici attendant patiemment devant les grilles du Zénith. La foule n'est pas massive mais l'esprit qui y règne est bon enfant et chacun attend patiemment d'entrer dans la salle. La patience menace sérieusement de se dissiper alors qu'une fois dans l'enceinte, on nous fait attendre honteusement et visiblement sans raison devant les escaliers menant aux gradins et à la fosse. Peu importe nous (Ess et Lullaby pour Ultrarock, ainsi que Phil du Rock fort show, croisé à l'extérieur) nous installons enfin sur les légendaires sièges en plastique rouge du lieu.

Après quelques interrogations sur le guest d'ouverture Thomas Kieffer dont le nom ressemble à celui du chanteur guitariste de Cinderella, les lights s'éteignent.
THOMAS KIEFFER
n'a rien à voir avec le vocaliste du groupe nommé ci-dessus. Non : Thomas Kieffer est un homme orchestre. Enfin; lui et sa guitare… Enfin non, pour être encore plus précis : lui, sa guitare et ses tonnes de multi-effets. Explication : Notre homme joue un riff ou un arpège et celui-ci est répété en boucle, puis se superposent, au fur et à mesure et de la même manière, chacune de ces interventions guitaristiques et le tout devient un beau morceau (j'ai pas dit bordel). L'ensemble est remarquablement maîtrisé et, malgré sa voix un peu particulière, le public reste attentif. Le rendu général est très planant et serait plus pertinent en ouverture d'un Pink floyd. Peu importe, en voilà un qui fait bien la nique à des milliers de guitaristes qui plombent des répets ou perdent leur temps à cause de la reprogrammation incessante, et surtout vaine, de leur petites pédales. Le son est dans les doigts, le feeling, l'approche de l'instrument bref, le talent. Sans lapin ni colombes notre Rémi Bricka de la guitare cède la place au groupe suivant pour un set complètement différent.

Quand vient le tour d'HEAVENLY, on s'inquiète un peu : un gros buzz émane de la sono… peut être un tour de Kieffer qui a laissé un sample de jack débranché tourner en boucle...?! Le son n'est pas top du tout et cela dessert le groupe qui manque déjà singulièrement de charisme. La scène du Zénith semble tout à coup vraiment trop grande. Au chant, Ben ne s'en sort pourtant pas mal du tout. Les soli sont bien interprétés et les titres issus de "Virus" et "Dust to Dust", bien maîtrisés. Néanmoins, pendant le set, l'ombre de Gamma Ray, Helloween et Iron Maiden plane au dessus de la scène. A la décharge du groupe, il semblerait que les accords entre l'organisation et le management d'Heavenly n'aient pas été respectés... Alors que les techniciens s'affairent sur scène, la sono nous lâche du Warrant, Cinderella, David Lee Roth avant de se couper brutalement. Inquiétude. Le son revient finalement et, à la moitié du Love in an elevator d'Aerosmith, les lumières s'éteignent.

Cette date, première des shows prévus dans 4 zéniths de France, correspond à la sortie du nouvel album "Humanity : Hour 1". SCORPIONS entre dans le vif de son actualité en balançant d'entrée de jeu 2 titres à l'image de ce nouvel opus : les très efficaces "Hour 1" et "The game of life" avant d'enchaîner par un fantastique "The zoo", "Love her or leave her" et "Make it real". Bien sûr le public jubile à l'écoute de ces morceaux cultes. Scorpions est une machine à faire danser, bouger avec ses hits hard rock redoutables et le prouve encore une fois ce soir.
Les titres défilent pour le plus grand plaisir de tous, chacun y trouvant ses préférés : "Deep and dark" ,"Coast to coast", "Holiday" (repris en chœur du début à la fin par le public qui avait visiblement révisé le texte !) , "Humanity" (le somptueux morceau qui clôture le nouvel album) ou encore l'incontournable "Wind of change". Les allemands sont en grande forme, comme en témoignent les impressionnants jeux de jambes de Klaus Meine et Rudolf Schenker (qui, pour sa part, tente le grand écart en y parvenant presque à plusieurs reprises !). Scorpions est un groupe qui, malgré les années, s'amuse toujours sur scène, ça se voit. Et ils se font plaisir en invitant sur quelques titres leur ami et musicien du combo à ses débuts, Uli Jon Roth. Le public s'enflamme littéralement lorsque le groupe exécute "Pictured life", "We burn the sky", "Fly to the rainbow"... titres issus des premiers albums. On a toutefois trouvé cette partie desservie par un son médiocre, très dispensable, limite ennuyeuse, le Uli Jon Roth faisant, avec son look 70's ressorti du placard, un peu trop old school. Pendant ce temps là, le reste de la salle s'éclate.
"Tease me please me " et "3-2-1" nous remettent dans le mouv' (!). Le solo de basse superflu dont le seul intérêt est le riff de "Back in black" précède le solo de batterie qui met en avant le dynamisme et l'humour du batteur James Kottak. Le retour des autres musiciens sur un "Blackout "endiablé relance la machine et, dans la foulée, ils nous servent "Big city nights" et le survitaminé "Dynamite". Tout au long du set, on a également droit à un florilège de lancers de baguettes ! A croire qu'ils en ont un stock à écouler car Klaus Meine va à plusieurs reprises les chercher par paquets de vingt histoire de les envoyer aux veinards de la fosse visés par le chanteur reconverti l'espace de quelques instants en vrai distributeur… Cette prédisposition semble d'ailleurs également s'appliquer à l'utilisation du tambourin, puisqu'il manie bien mieux l'objet pour le balancer à son roadie de l'autre bout de la scène que pour l'exploiter réellement, mais bon, c'est pour le show !

Enfin, les rappels sont le planétaire "Still loving you", suivi du retour de ce bon vieil Uli pour "In trance" et le magistral "Rock you like a hurricane". En raccourci, un bon vieux groupe expérimenté mais qui garde une pêche et un entrain d'enfer, de vraies bonnes chansons, une vraie bonne soirée. Merci Scorpions !

ess + Lullaby


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