Ecoute ULTRAROCK en live sur ton ordi
ou sur les ondes de la radio RGB 99.2
Ecoute les émissions en Replay !
                                                         

THRESHOLD + OVERTURES + THE SILENT WEDDING

  Covent Garden, Eragny (95) 12/11/14



Set List :

Slipstream (Dead Reckoning 2007)
The Hours (March Of Progres 2012)
Liberty Complacency Dependency (March Of Progres 2012)
Ground Control (Subsurface 2004)
Unforgiven (For The Journey 2014)
Long Way Home (Hypothetical 2001)
Coda (March Of Progres 2012)
Lost In Your Memory (For The Journey 2014)
Watchtower On The Moon (For The Journey 2014)
Pilot In The Sky Of Dreams (Dead Reckoning 2007)
Mission Profile (Subsurface 2004)
The Box (For The Journey 2014)

Rappel :
Turned To Dust (For The Journey 2014)
Ashes (March Of Progres 2012 )








 


Oh, pétard, c'te baffe !

D'accord, j'm'en vais vous narrer l'histoire depuis le début mais sachez d'ores et déjà que, si vous n'étiez pas là (et c'est probable, on y reviendra), vous avez raté THE live de l'automne et LA prestation vocale de l'année !

Je salue rapidement les prestations des deux groupes d'ouverture : les grecs de The Silent Wedding dont je retiendrai (outre les quelques approximations de justesse du chanteur) une version très honnête du Gutter Ballet de Savatage (tout de même !) qui aura bien plu à Frebbbb et les italiens de Overtures, dont j'ai préféré la musique, un genre de power prog' sympatoche. Cependant, heureusement pour eux qu'ils passaient avant Threshold parce que passer après eut été une autre paire de manches (c'est une vanne de guitariste…).

A Ultrarock, Threshold, on aime depuis le début, on les suit, on en fait la pub, etc. Il est d'ailleurs incompréhensible que ce groupe anglais n'ait pas encore atteint le niveau de reconnaissance et de popularité qu'il mérite, tant il déborde (largement) en musicalité comme en versatilité le cadre restreint du genre « prog' métal ». A l'instar de Pagan's Mind ou de Vanden Plas, Threshold propose une musique à la fois technique et mélodique, rendue d'autant plus accessible que ces instrumentistes virtuoses misent sur des refrains imparables, un mélange d'influences allant de la pop au heavy metal et une production top moumoute (Karl Groom, leur gratteux et principal compositeur est aussi responsable de la co-prod chez Pendragon).

La musique de Threshold réussit ainsi le pari (pourtant hasardeux dans ce style musical), d'allier une technicité (toujours) au service des compos, un sens mélodique d'une insolente facilité, rigueur et sensibilité d'interprétation à des formats courts (la plupart des morceaux n'excèdent pas 6 minutes). Car leur truc c'est d'écrire des chansons, pas de pondre de longues plages instrumentales bourrées de breaks tordus histoire de se la raconter. Résultat : c'est jamais chiant, ça ne démontre pas ses aptitudes de façon stérile, ça capte (et conserve) l'attention de l'auditeur et ce, souvent, dès la première écoute.

Alors, vous me demanderez : « mais que foutaient-ils au Covent Garden ? » et je vous répondrai que le programmateur a fait une touche extraordinaire mais que le tourneur ne devait pas avoir capté la taille de la salle… Tant mieux pour nous qui les avons approchés de (très) près ! René la Taupe n'aura même pas eu besoin de ses lunettes, le chanteur évoluant à 1.50 m. de lui ! Mais quel dommage pour eux : on confine au manque de respect en offrant à ces types une cinquantaine de spectateurs, alors qu'ils méritent (et rempliraient probablement) une moyenne salle parisienne (vivement la réfection de l'Elysée Montmartre) !

Attention, je n'ai rien contre les studios d'Eragny : au contraire, le son y était excellent, comme l'accueil. Et la proximité, c'est sympa. Mais, voilà, les cinquante personnes, je les faisais avec mon groupe de lycée, alors pour Groom et sa clique, cela me semble un peu just … Ceci posé, chapeau bas à la programmation du Covent Garden, auquel on souhaite de suivre la voie du Forum de Vauréal. Et tant mieux si de petites salles banlieusardes dament à nouveau le pion aux parisiennes ! Ca me rappelle les grandes heures du Plan à Ris Orangis (mais je vous parle d'un temps, etc.)

Je ne vous ai pas encore parlé de Damian Wilson. Accrochez-vous parce que ça décoiffe (enfin, ça défrise la barbe vu son look actuel) ! C'est ma découverte de l'année. Si, si, pas moins. Euh, je ne découvre pas le bonhomme, déjà entendu et apprécié chez le batave Lucassen (Star One) mais je n'avais pas encore eu le plaisir d'écouter en direct celui qui fut le vocaliste originel de Threshold (sur les trois premiers albums). Croyez moi, le terme plaisir est le mot juste parce que chanter comme ça (avec autant de subtilité, d'émotion et sans forcer) durant une heure et demi, j'en connais aujourd'hui peu capables de le faire dans son registre. Si ses partenaires ont été excellents, Damian aura été au top de bout en bout.

Ce qui ne gâche rien : le mec est sympa, simple et humblement… musicien. Au début du show, il descend dans la salle (‘faut dire qu'il a peu de route à faire…) pour serrer les louches et prendre la tension du public (peu nombreux mais qui affichait 12/8 : normal, docteur). Durant le concert il échange avec les spectateurs, complimente les deux adolescentes du premier rang (mes voisines) : « vous connaissez toutes les paroles, c'est super, c'est grâce à ce que vous me renvoyez que je suis capable de tout chanter ». Je ne sais pas si elles s'en sont encore remises. Et cela sans esprit mal placé de dragouille (elles étaient chaperonnées par les parents, de toute façon). Je l'ai senti réellement touché (il l'a d'ailleurs redit post concert). Il demande ensuite gentiment aux gros bras (y'en avait) de l'accueillir pour un stage diving (‘l a pô peur le gars, dans une fosse de 20 gus !). Et ben l'ont même pas foutu par terre… ! Du coup, même si je n'étais pas prévu pour une interview, je suis resté après le show attendre Damian pour échanger deux mots, histoire de le remercier pour sa prestation à la fois techniquement parfaite et savoureusement sympathique.

Les moments forts ? Si j'écris « tout le concert », vous me croirez ? Sincèrement, à l'image du show de Pendragon au Divan du Monde il y a trois ans, la prestation de Threshold m'a simplement ravi. Pour le coup, l'écoute de leur dernier album prend une dimension plus affective et hop, dans le Bout's top 6 2014 !

P.S. : Je ne vous cacherai pas que je me demande à quoi carbure Wilson, qui a rejeté dès l'opener les bouteilles de cristalline généreusement offertes par le Covent Garden, leur préférant une mixture régulièrement consommée dans des mugs isothermes (Lipton Yellow ?).

P.S.2 : Si ça fait chanter comme ça, je me mets au thé dès demain !

P.S.3 : … la bière va me manquer…

P.S.4 : Faut savoir sacrifier pour atteindre la Note.

Bouteil Bout



 

 
© essgraphics 2011