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Z Z  T O P Bercy, Paris 18/06/2013

Ça faisait une décennie que ZZ Top n'avait rien de neuf à nous faire écouter, donc à cette occasion nous ne manquâmes évidemment pas de nous déplacer pour nous voir proposer « La Futura » sur scène. La dernière fois (pour nous, l'avant-dernière pour eux), c'était en octobre 2010, et à Bercy. Cette année, ce ne sera « que » le Zenith, et il se révèlera ma foi assez plein. Plein d'un public assez bariolé, évidement assez âgé, mais pas que, dont les métalleux ne sont pas exclus, et au sein duquel on s'amusera à repérer nombre de barbus, généralement assez excentriques… Tout ce monde est à la fête et, pour couronner le tout, ce 18 juin est l'anniversaire de Paul McCartney alors let's party.

Mais avant de sortir le bourbon, on va rester 40 petites minutes en France avec nos compatriotes de Jesus Volt, du moins physiquement car spirituellement c'est bien de l'autre côté de l'Atlantique que ça se passe aussi. Auteurs de désormais 5 albums, ils avaient retenu l'attention de pas mal de monde, dont la mienne avec « In-stereo », un disque bien au-dessus de ce que la France est en mesure de proposer en matière d'Americana. Le dernier de ces albums se nomme (éhontément) « Vaya Con Dildo », et la quasi-totalité du set de ce soir en est constitué. La première moitié en est quelque peu traînante, avec des titres comme « Give hate / get love », « Sweet smell of summer », « Just another man », peut-être trop traditionnel, ou manquant encore de chaleur, jusqu'au dernier de ces titres où le chanteur, « Lord Tracy », passe en effet la seconde. Celui-ci a un timbre rare chez les francophones, qu'il n'hésite pas à mettre en avant comme ici sur « Cookies & bread », et reproduit ses effets sur scène. « El Tao », guitariste et membre fondateur à ses côtés, avec une sorte de look à la Jethro Tull, joue dans le même registre roots, et chauffe à coups de dobro « Devil out of me », titre franchement réussi faisant passer le set à un niveau d'intensité supérieur. La fin sera du même acabit : « Kilmister » (un hommage, évidement), avec son beau solo de slide, « Vaya con dildo », et « Even shadows », titre qu'ils nous présentent comme influencé par Billy Gibbons, et il est vrai qu'il flotte un petit esprit à la cool dessus… Une seconde partie de show assez chaude et moite, le public répondant, lui, présent dès la première, peut-être plus orienté Roots que Rock, en tout cas semblant assez familier de Jesus Volt.

Les Texans débarquent une demi-heure plus tard, et mettent les formes : 3 écrans, une batterie automobile, des pieds de micro semblant taillés dans des pots d'échappement, l'intro balancée à coups de cloches et sur fond vidéo sous forme de film « Rated ZZ », « Top vinyl », avec générique complet et « The girl » comme actrice… On est déjà dans l'esprit si particulier du trio, qui débarque, lui, avec le même triptyque qu'en 2010 : « Got me under pressure », « Waiting for the bus », « Jesus just left Chicago ». Une petite déception, s'ajoutant au coup de fatigue qu'ont pris les trois depuis leur avant-dernier passage… Heureusement, il y a cet enchainement « Waiting for the bus »/ « Jesus just left chicago », qui fait tout oublier, et la classe légendaire de Billy et Dusty, resplendissants dans leurs costumes du meilleur goût, vous vous en doutez, avec vestes, mitaines et demi-cravates. Les deux se partagent le chant sur « Under pressure », entrecoupent « Waiting for the bus » de mini-breaks, et brillent quand même sur « Jesus just left chicago », Billy l'interprétant de façon absolument irrésistible, sexy à la guitare et gouailleur en diable au chant.

Niveau set-list, ça n'est pas tellement plus intéressant par la suite : « Gimme all your lovin' », « Pincushion », et « Cheap sunglasses ». Si la première est un peu obligatoire, les trois étaient néanmoins déjà présentes en 2010. Retenir « Pincushion » des 90s est assez sympa, c'est vrai, tout autant que d'avoir un titre du génial « Degüello », mais voilà, il y en a d'autres. Bref, « Gimme all your lovin' » est lui aussi décoré de quelques motifs de Franck, « Pincushion » parvient à rendre son rythme si particulier (quoiqu'à l'évidence avec l'appui de claviers ou bandes), et « Cheap sunglasses », ben… elle marche à tous les coups. Et surtout sur un background visuel aussi improbable que ces lunettes kaléidoscopiques.

Enfin, enfin, « La Futura » : ça sera d'abord « I gotsa get paid », sans trop de surprise, et « Flyin' high ». Le rythme est tout aussi bien rendu que sur « Pincushion », et à grands renforts de basse. Ensuite, après un « Precious and grace » rythmiquement génial (mais comment en serait-il autrement avec une telle compo ?), ça sera « Heartache in blue », pas le titre le plus dégueulasse de l‘album…

Comme en 2010, on aura une reprise de Jimi (devant backdrop à son honneur), et ça sera « Foxy lady », bien alourdie. Puis un morceau qui remonte « way way back » comme dit Billy : « Certified blues ». A lui seul ce titre emplit ma soirée… Il a bien la soixantaine, il fatigue, mais quelle légèreté dans les doigts de Billy ! Magique. Ensuite, à l'approbation générale, « My head's in mississippi » vient encore plus nous chauffer. Trop à mon goût, les plus jeunes spectateurs trouvant judicieux de slammer là-dessus… non les gars, sur ZZ Top on tape des santiags en mâchonnant son cigarillo mais on ne slamme pas, que diable, vous ne voyez pas la différence entre ZZ et Korpiklaani ?

Le dernier extrait de « La Futura » sera « Chartreuse », un peu plus nue sur scène, ce qui avantage son squelette « boogie ». Puis, encore une fois, les même pré-rappels qu'en 2010 : « Sharp dressed man » et « Legs ». La première est elle aussi apparemment une grande favorite du public, et m'apparait, comme Chartreuse, ici un peu plus simple, l'ossature à base de basse ressortant particulièrement. « Legs » est aussi un peu alourdie, et fournit évidement le prétexte à ressortir ces bonnes vieilles moumoute-guitares…

Le rappel si ardemment réclamé viendra, mais là aussi sera le même qu'en 2010 : le medley de « La Grange » avec « Sloppy drunk » et « Bar-B-Q », puis « Tush », seule prestation de Dusty au micro ce soir… Quelques motifs de batterie seront là encore les seules touches d'un Franck un peu absent. Une heure vingt, c'est un set un peu court, aussi. La baisse de régime fait un peu mal à voir, surtout que « La Futura » n'est pas un album sans inspiration. Billy a encore la grande classe, il faut bien accepter que le groupe fatigue sur scène. Le fait que le magnétisme se sente encore à travers tout ça est bien révélateur de la qualité de la formation…

The Outcast


 



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